Lionel LABOSSE
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...Ecriture et sculpture
BIENVENUE
A travers des rubriques et des albums (accessibles dans la marge à gauche), ce blog présente l'œuvre de Michel Cand en :
Écriture
Fresque
Sculpture
Ce blog présente également des articles sur son œuvre ainsi que des liens vers d'autres sites ou blogs.
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ESSAI SUR LA SCULPTURE:
LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! de Michel Cand
Préface de Pierre Clavilier
Photo de couverture de Jean-Pierre Royer
Éditions Rafael de Surtis, 2012
ISBN 978-2-84672-308-4
POÉSIE:
La trilogie PSORIASIS DE L'ETERNITE :
Psoriasis de l'éternité : ELEVATION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2010
Psoriasis de l'éternité : EBULLITION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2011
ISBN 978-2-84672-238-4
Psoriasis de l'éternité : EVACUATION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2011
ISBN 978-2-84672-249-0
COSMOLOGIE INTERNE, de Michel Cand
Illustration de Philippe Bluzot
Préface de Pierre Clavilier
Editions Rafael de Surtis, 2008
ISBN 978-2-84672-141-7
...Livres traduits
PSORIASIS DE LA ETERNIDAD (Extractos de: Elevacion, Ebullicion, Evacuacion)
Traduction d´Alexandre Arribas
Préface de Pierre Clavilier
El Taller del Poeta, 2015 (Espagne)
ISBN 978-84-943624-6-0
BỆNH VẨY NẾN NƠI VĨNH HẰNG
PSORIASIS DE L’ÉTERNITÉ en vietnamien et en intégral
Traduction de Tran Trong Vu
Illustration de couverture de Tran Trong Vu
aux éditions Nha Nam (Hanoï, Vietnam)
...Livres d'Artiste
CONVERSATION)S( sans bavardage
Photographies de Patrice Bouvier
Textes de Michel Cand
Mise en page et réalisation d'Alin Avila
Editions Area-Paris, 2018
ISBM 978-2-35276-324-6
de Michel Cand, poète,
Patrice Bouvier, photographe,
Stéphane Fromm, peintre,
Richard Laillier, dessinateur
Éditions Area-Paris, 2017
NEA KAMENI, Archipel de Santorin
Texte de Michel Cand
Peinture originale d'André Jolivet
Collection Le Monde des Îles, Little Big Book, Voltije Éditions, 2013
20:54 Publié dans ACCUEIL et PUBLICATIONS | Tags : michel cand, poesie, ecriture, sculpture, fresque, cand, m cand, andré jolivet, little big book, nea kameni | Lien permanent | Commentaires (5)
Toute l'actualité à propos de Michel Cand en ce qui concerne écriture et sculpture...
...Radio V'FM, poésie et blues, 30 octobre 2021
Lecture poétique d'extraits de PSORIASIS DE L'ETERNITE et de COSMOLOGIE INTERNE avec les guitares blues de Justin-Maurice Cerf et Den...
Radio V'FM, Vimoitiers, Normandie
30 octobre 2021
...Feria Internacional del libro de Arte y Cultura Sur, Mexique, octobre 2021
Participation par vidéo à la Feria Internacional del libro de Arte y Cultura Sur en Chiapas, Mexique, à propos de mon livre PSORIASIS DE LA ETERNIDAD, traduction d'Alexandre Arribas, édition Taller del Poeta.
28-30 octobre 2021
... Festival ZOU!, Charente, 25-26 septembre 2021
Participation au Festival ZOU! avec exposition de 3 grandes sculptures, de 7 Trésors des Cathédrales de la Déraison, et de la 1 création in situ...
Hameau de la Brousse, Sers, Charente...
25-26 septembre 2021
...Résidence artistique, Charente, 20-27 septembre 2021
Résidence artistique pour le festival ZOU! : création d'une sculpture in situ...
Hameau de la Brousse, Sers, Charente...
20-27 septembre 2021
...Exposition,Bourges, juillet-août 2021
Exposition de quelques uns de mes TRÉSORS DES CATHÉDRALES DE LA DÉRAISON avec les œuvres des merveilleux artistes d'Itinéraires-art contemporain...
Galerie J-F Jeannet, 14 rue du Four au Roi, 18000 Bourges
10-18 juillet et 13-22 août 2021
...Performance, Paris 10e, octobre 2020
XIV Festival Internacional Palabra en el mundo en Chiapas, mai 2020
Publication Internet de ma contribution au XIVe Festival Internacional Palabra en el mundo en Chiapas, dirigé par Marisa Trijo Sirvent, Université libre du Chiapas, Tuxla Gutierez, Chiapas, Mexique.
27 mai 2020.
...Anthologie du conte d'Hidalgo, Mexique, septembre 2019
Parution de mon conte BUS POUR PACHUCA dans l'Anthologie du conte d'Hidalgo, état d'Hidalgo, Mexique, à l'initiative de Hans Giébe
Antologia de cuento hidalguese
Septembre 2019
...Invité à la galerie Convergences, Paris, juin 2019
Stéphane Fromm présente ses amitiés artistiques : "Un jeu de Complicités et d'affinités avec Patrice Bouvier, Michel Cand, Richard Laillier, Anne Manoli, Denis Martin, Elizabeth Prouvost, Catherine Ursin, Paul Vaussane."
Galerie Convergences, 22 rue des Coutures Saint Gervais, 75003 Paris
Du 27 au 30 juin 2019. Vernissage le 26 juin.
...Parution de BỆNH VẨY NẾN NƠI VĨNH HẰNG,Vietnam, novembre 2018
Parution de mon livre PSORIASIS DE L’ÉTERNITÉ
en vietnamien et en intégral
dans la traduction de Tran Trong Vu :
BỆNH VẨY NẾN NƠI VĨNH HẰNG
illustration de couverture de Tran Trong Vu
aux éditions Nha Nam (Hanoï, Vietnam)
http://nhanam.vn/sach/benh-vay-nen-noi-vinh-hang
...Anthologie Agua Dulce, Veracruz, Mexique, septembre 2018
Parution de quelques uns de mes poèmes traduits par Alexandre Arribas dans l'anthologie internationale AGUA DULCE, CARACOLA, avec 59 poètes de 36 pays
Réalisation de la poétesse Mariángel Gasca Posadas, de la ville d'Agua Dulce, état de Veracruz, Mexique
Editions Taller del Poeta
...Concerto pour marée et silence, revue n°11, juin 2018
Parution de la trilogie Trois Oiseaux
N°11 de la revue de Colette Klein, Concerto pour marée et silence, revue
Juin 2018
...Anthologie poétique d'Hidalgo, Mexique, mai 2018
Parution de mon texte sur l'Hidalgo, Tlaquilpan, traduit en espagnol par Hans Giébe, dans l'anthologie Voces minerales : Antología poética hidalguense, édité à Pachuca, état d'Hidalgo, Mexique.
Mai 2018
Editions Vozabisal
ISBN 978-607-96892-9-2
...Parution de Art et Poésie à Tabasco, Poésie/première, avril 2018
Parution de l'article Expériences Art et Poésie à Tabasco de Michel Cand, à propos de PRE-TEXTOS DEL SOLSTICIO, événement liant poésie et peinture, Tabasco, Mexique.
n°70 de la revue Poésie/première
...Anthologie des poètes sémaphoristes, janvier 2018
Parution de la petite trilogie Trois Contes d'Amour
Anthologie des poètes sémaphoristes, de la revue Sémaphore, de la Maison de la poésie de Pays de Quimperlé, sous la direction de Bruno Geneste
Janvier 2018
... Présentation, CONVERSATION)S( sans bavardage, Galerie Area, janvier 2018
Présentation de CONVERSATION)S( sans bavardage
Photographies de Patrice Bouvier, textes de Michel Cand, mise en page et réalisation d'Alin Avila, Editions Area-Paris, 2018
Samedi 27 janvier 2018 à partir de 16 heures, lecture à 17 heures, verre de l'amitié
Galerie AREA, 39 rue Volta, 75003 Paris
...CONVERSATION)S( sans bavardage, éditions Aréa-Paris, janvier 2018
Parution de CONVERSATION)S( sans bavardage
Photographies de Patrice Bouvier
Textes de Michel Cand
Mise en page et réalisation d'Alin Avila
64 pages couleur, 24 x 16 cm
Editions Area-Paris
ISBM 978-2-35276-324-6
...Exposition PETITS RIENS, Paris 17e, septembre 2017
exposition Itinéraires-Art contemporain, avec 33 artistes
Espace Christiane Peugeot, 62 avenue de la Grande Armée, 75017 Paris
21 septembre-2 octobre 2017
Vernissage 21 septembre à partir de 18 heures
...Parution de Comme Un 5, Area-Paris éditions, janvier 2017
Parution de Comme Un, 5, livre d'artistes, une expérience éditoriale d'Alin AVILA, éditions Area-Paris, 39 rue volta 75003 Paris
Avec Michel CAND, poète, Patrice BOUVIER, photographe, Stéphane FROMM, peintre, Richard LAILLIER, dessinateur
40 exemplaires signés, numérotés, avec un original à l’intérieur
...Présentation de Comme Un, 5, Galerie Area, janvier 2017
Présentation de Comme Un, 5, livre d'artistes, éditions Area-Paris.
Avec: Patrice BOUVIER, photographe, Stéphane FROMM, peintre, Richard LAILLIER, dessinateur, Michel CAND, poète
Présentation, lecture, verre de l'amitié
Galerie AREA, 39 rue Volta, 75003 Paris
Samedi 14 janvier 2017, à partir de 16 heures
...Banderole d'après mon poème, Tabasco, Mexique, juin 2016
Banderole d'Alicia Jiménez, inspirée par mon poème extrait de Psoriasis de l'Éternité: Élévation traduit par Alexandre Arribas, et exposée à Instituto Juarez, Villahermosa, Tabasco, Mexique du 16 juin au 16 juillet 2016:
3
Vivía en la ciencia ficción
su fuente era un grifo encima del fregadero
su huerto una nevera
su claro de luna una bombilla eléctrica
su canto pajaril un despertador
y sus mayores aventuras una televisión
3
Il vivait dans la science-fiction
sa source était un robinet au-dessus de l’évier
son verger un réfrigérateur
son clair de lune une ampoule électrique
son chant d’oiseaux un réveil-matin
et ses grandes aventures une télévision
...1er Expo-Coloquio international, Tabasco, Mexique, juin-juillet 2016
Participation avec 3 poèmes (traduits en espagnol par Alexandre Arribas) à la 1er Expo-Coloquio internacional "PRE-TEXTOS DEL SOLSTICIO"
Les poèmes sont prétextes à la création de banderoles par des artistes et des photographes du Mexique et d'ailleurs
Instituto Juarez, Villahermosa, Tabasco, Mexique
16 juin - 16 juillet 2016
...Portrait de Michel CAND, par Catherine LHUISSIER, Tulle, juin 2016
Portrait d'artiste n°2
de Catherine Lhuissier
technique mixte (dont automates)
38 x 38 et 23 x 47 x 22 cm
Visible jusqu'au 30 juin 2016 à l'exposition Résonances d'Enfance, Eglise Saint Pierre, Tulle, Corrèze
...Marché de la Poésie, Paris, juin 2016
Présent au MARCHÉ de la POÉSIE, Stand 108 Poésie/première, pour échanger à propos de l'article 5 POÈTES MEXICAINS, et pour le signer.
Place Saint-Sulpice, Paris
Vendredi 10 juin à 20 heures
Dimanche 12 juin à 17 heures
...Invitation à L'Elysée, Paris, mai 2016
Invitation par le Président de la République, M. François Hollande, à la réception au Palais de l'Elysée, à l'occasion de la Semaine de l'Amérique latine et des Caraïbes.
Mardi 31 mai 2016
...5 Poètes Mexicains de 5 Etats, Cité U, Paris, mai 2016
Dans le cadre de La Semaine de l'Amérique Latine et des Caraïbes,
présentation à plusieurs voix du dossier 5 POÈTES MEXICAINS DE 5 ETATS de Michel Cand paru dans Poésie/première n°64, en liaison directe avec les poètes de Pachuca autour de Hans Giébe à Pachuca, Hidalgo, Mexique. Musiques de Sabina Covarrubias, œuvres graphiques de Javier Arelyss et Omar Navia.
Maison du Mexique, Cité Universitaire, Paris
27 mai 2016 à 20 heures
...Présentation de Parfum de poudre de Pierre Clavilier, mai 2016
Présentation-interview de Parfum de poudre, roman de Pierre Clavilier, éditions Le point sur le i, avec l'auteur bien sûr
Interventions pianistiques de Jaci Toffano
Chez Marie-José Mouette Coulon
22 mai 2016
...Parution de Cinq Poètes Mexicains, Poésie/première, mai 2016
Parution du dossier Cinq Poètes Mexicains de cinq Etats, de Michel Cand,
dans la revue Poésie / première n°64, à propos des 5 poètes:
Hans GIÉBE, état d'Hidalgo,
Juan HERNANDEZ RAMÍREZ, état de Veracruz,
Lunamia Rocío JIMÉNEZ PÉREZ, état de Tabasco,
Roberto RESÉNDIZ CARMONA, état de Michoacan,
Marisa TREJO SIRVENT, état de Chiapas.
...Interview par PIERRE CLAVILIER, chaîne youtube, avril 2016
Diffusion le 24 avril 2016 de l'interview du 23 avril 2016 de Michel Cand par Pierre Clavilier sur la chaîne Youtube Pierre Clavilier:
...MICHEL CAND par GERARD CLERY, Arts et Jalons, Saint-Mandé, mars 2016
Arts et Jalons invite à la présentation du poète Michel Cand par le poète Gérard Cléry, avec les illustrations de Gaël Cuin, dans le cadre du Printemps des Poètes.
Samedi 19 mars 2016 à 14 heures 30
Centre Pierre Cochereau, 2 avenue Gambetta, 94160 Saint-Mandé
M° Saint-Mandé. Bus 86, 56, 325
...10 poèmes bilingues, Los Escribas, Mexique, février 2016
Parution de 10 poèmes en français et en espagnol extraits de PSORIASIS DE L’ÉTERNITÉ et de PSORIASIS DE LA ETERNIDAD (extractos de: Elevacion, Ebullicion, Evacuacion) dans la traduction d'Alexandre Arribas, numérotés selon l'édition espagnole
Revue LOS ESCRIBAS n°6 (Revista de divulgación literaria y artes visuales), Veracruz, Mexique
Février 2016
...Exposition, rue de Seine, Paris, février 2016
AILLEURS, exposition de sculptures, avec Gros Caillou Quartier d'Arts (Françoise Bertsch, Pascal Bost, Michel Cand, Patricia Caroff, Christine Wahlain avec Medjid Houari)
Galerie de l'Europe, 55 rue de Seine, 75005 Paris
du 16 au 27 février 2016, de 14 à 19 heures
Vernissage jeudi 18 février à 18 heures avec présentation/dégustation de Pouilly Fumé, Domaine A. Cailbourdin
Nocturne jeudi 25 février à 19 heures avec poésie mise en espace par les poètes de Concerto pour marées et silence, Revue
...Exposition sculptures et poèmes, Auvers-sur-Oise, janvier 2016
Présentation de deux sculptures et de deux poèmes en correspondance, exposition avec 23 artistes d'Itinéraires-Art contemporain. Poésie/Arts Plastiques : Correspondances mystérieuses entre un poème et l'oeuvre plastique qu'il suscite.
Galerie d'Art Contemporain, 5 rue du Montcel, 95430 AUVERS-sur-OISE
9 janvier - 21 février 2016
Vernissage 8 janvier 2016
Lecture des poèmes 9 janvier à 16 heures
...6 poèmes, Spered Gouez l'esprit sauvage, novembre 2015
Publication de 6 poèmes pour le dossier 'La poésie ramène sa science', dans Spered Gouez l'esprit sauvage n° 21, revue, Quimper
Novembre 2015
...Présentation de M. Trejo Sirvent, J. Avante, S. Porras, sept.2015
Lecture poétique & danse, bilingue Espanol/Français (Mexique & Espagne) & cocktail
MARISA TREJO SIRVENT (poésie, Mexique), JORGE AVANTE (poésie, Espagne) et SELENE PORRAS (danse, Mexique)
Présentation, animation, traduction par MICHEL CAND et MARIE-JO LUN
Lundi 8 septembre à partir de 19 heures
GalerieThanakra, 170 bis rue de Grenelle, 75007 Paris
M° La Tour-Maubourg. Bus 28, 69
...Parution de ATTRAPE-MEMOIRES / PROFONDEURS, août 2015
Parution de la monographie PROFONDEURS de Michel Cand, essai sur les ATTRAPE-MÉMOIRES, œuvres récentes de la plasticienne Catherine Lhuissier.
Itinéraires-Art contemporain
Collection Mémoire d’Éléphant
...Présentation de LAPIDAIRE, Marc-la-Tour, Corrèze, août 2015
Présentation, lecture, signature de LAPIDAIRE, de la sculpture, vite!, de Michel Cand, éditions Rafael de Surtis
Biennale internationale de la Pierre
Mairie de Marc-la-Tour, Corrèze
2 août 2015, 16 heures
...Rencontre internationale, Michoacan, Mexique, juin 2015
Participation à la XIXe Rencontre internationale des Poètes de Zamora (XIX Encuentro internacional de Poetas de Zamora) : Rencontre, présentation, lectures
Centro regional de las Artes de Michoacan, La Casona Pardo, Zamora, Michoacan, Mexique
12, 13, 14 juin 2015
...4 Poèmes, Anthologia: Poetas Invitados, Zamora, Mexique, juin 2015
Publication de 4 poèmes en français et en espagnol (traduction Alexandre Arribas) dans l'Anthologie des poètes invités à la XIXème Rencontre Internationale de Poètes (Antologia: Poetas Invitados ; XIXème Encuentro Internacional de Poetas) de Zamora, Michoacan, Mexique.
12 juin 2015
...Article sur Michel Cand, El Sol de Hidalgo, Hidalgo, Mexique, juin 2015
Parution d'un long article, Michel Cand, la silaba y el cincel (Michel Cand, la syllabe et le ciseau), dans la chronique littéraire hebdomadaire de Hans Giébe, dans le journal de l'état d'Hidalgo, Mexique, El sol de Hidalgo.
10 juin 2015
...Radio, Cuernavaca, Morelos, Mexique, juin 2015
Interview à la radio de l'État de Morelos, Cuernavaca, Mexique, Instituto Morelense de Radio y Télévision, à l' invitation de Natalia Poema et Raul Silva, avec Fernando Luis Perez Poza
1er juin 2015
...Présentation, Pachuca, Hidalgo, Mexique, mai 2015
Rencontre, présentation, lecture à Tertulias Literarias, poésie et vin, créé par le poète Hans Giébe, Asociacion de Escritores Hidalguense, à Pachuca, Hidalgo, Mexique
30 mai 2015
...7 Poèmes, Anthologia: Poetas Invitados, Tabasco, Mexique, mai 2015
Publication de 7 poèmes en espagnol (traduction Alexandre Arribas) dans l'Anthologie des poètes invités à la 2ème Rencontre internationales des Arts (Antologia, 2do encuentra internacional de los artes) de Paraiso, Tabasco, Mexique
17 mai 2015
...Rencontre, lecture, présentation, Tabasco, Mexique, mai 2015
Rencontre, lecture, présentation à la 2e Rencontre Internationale des Arts (2do Encuentro Internacional de las Artes), Paraiso, Tabasco, Mexique
Du 17 au 24 mai 2015
...Publication en espagnol, 19 mai 2015
PSORIASIS DE LA ETERNIDAD (Extractos de: Elevacion, Ebullicion, Evacuacion)
de Michel Cand
Traduction d´Alexandre Arribas
Préface de Pierre Clavilier
El Taller del Poeta, éditeur
2015, Pontevedra, Espagne
...Rencontre internationale, Festival international, Chiapas, Mexique, mai 2015
Participation aux VIIIe Rencontre Internationale des Écrivains et Chercheurs de Langue et Littérature et IXe Festival international de la littérature Parole dans le monde : Rencontre, présentation, lecture
Tuxla Gutiérrez, Chiapas, Mexique
Jeudi 7 mai 2015
San Cristobal de las Casas, Chiapas, Mexique
Vendredi 8 et Samedi 9 mai 2015
...Présentation de Roberto Resendiz, Paris, janvier 2015
Le poète mexicain ROBERTO RESENDIZ à Paris parmi les peintures de PASCALE COURBOT
Lecture bilingue par le poète et Pierre Clavilier... Présentation et débat mené par Michel Cand... Traductions par Marie-Jo Lun... Cocktail...
En partenariat avec la Fédération Franco-Mexicaine
Jeudi 22 janvier 2015, 18 heures
Galerie Lehalle, 3 rue Augereau, 75007 Paris
...Exposition, Tulle, novembre-décembre 2014
Exposition de sculpture avec 23 artistes d'Itinéraire-art contemporain
La Cour des Arts, 2 rue des Portes Chanac, Tulle
13 novembre-23 décembre 2014
Vernissage le 13 novembre
...ParisArtistes, septembre 2014
ParisArtistes...200 artistes parisiens exposent dans tout Paris
Exposition avec Françoise Bertsch, Pascal Bost, Michel Cand, Patricia Caroff, Claire Citroën, Christine Walhein
Mairie du 7ème, 116 rue de Grenelle, 75007 Paris
9, 10, 11 septembre 2014
...Exposition, Troyes, juin 2014
CroiX-moi, exposition de sculptures
avec 20 artistes d'Itinéraires-art contemporain
Galerie L'arrivage, 6 rue Larivey, 10000 Troyes
12 juin - 19 juillet 2014
...Les uns désirés, Labo 3, Les rencontres Oblik-es, mai 2014
Les uns, désirés... Labo 3, Les rencontres Oblik-es
Avec Patrice Bouvier, Michel Cand, Marko Echeverria, Myriam Eck, Stéphane Fromm, Marie L, Richard Laillier, Pietrantonio d’Errico, Elizabeth Prouvost, Emmanuel Rioufol, Nathalie Tacheau
19 rue du Docteur Émile Roux, 92110 Clichy
Samedi 24 mai 2014, à partir de 18 heures
... Récapitulatif, sculptures, Paris 1er, mai 2014
RECAPITULATIF, 10 ans de sculptures
Galerie Le Cube Blanc, 3 rue Française, 75001 Paris (M° Les Halles)
15, 16, 17 mai 2014, de 17 à 20 heures
15 mai : Vernissage et lecture d'inédits sur la sculpture et extraits de LAPIDAIRE de et par Michel CAND
16 mai : Causerie de Lionel LABOSSE sur la censure en littérature jeunesse, avec Claude BRABANT et auteurs
17 mai : Lectures par Colette KLEIN et les poètes de la revue CONCERTO POUR MARÉES ET SILENCE
...Présentation de Les tanières lumineuses de Bernard LEFORT, mars 2014
Présentation de LES TANIÈRES LUMINEUSES de Bernard LEFORT avec Lionel Labosse
Galerie Thanakra, 170 bis rue de Grenelle, 75007 Paris
Jeudi 27 mars 2014, 19 heures
...Parution de Poèmes en prose, Menu Fretin n°49, février 2014
Parution de deux poèmes en prose dans Menu Fretin n°49
Menu Fretin, revue dirigée par Pierre Mironer
pierremironer@gmail.com
...Lecture, University of Chicago in Paris, février 2014
Lecture de textes extraits de LAPIDAIRE, de la sculpture, vite ! et textes inédits
Union de la Jeunesse Lituanienne en France
University of Chicago in Paris, 6 rue Thomas Mann, 75013 Paris
Samedi 15 février 2014, 14 heures
...Lecture musicale, novembre 2013
Lecture musicale d'extraits de Psoriasis de l’Éternité
par l'auteur, avec Jean-Pierre Royer, flûte contemporaine
Le Cube Blanc, 3 rue Française, 75001 Paris
Samedi 16 novembre 2013 à 17 heures
...Exposition de sculptures, Paris, novembre 2013
Marie-Sophie André, Michel Cand, Patricia Caroff, Catherine Lhuissier, Vicario d'Ititnéraires-art contemporain
Le Cube Blanc, 3 rue Française, 75001 Paris
14, 15, 16 et 21, 22, 23 novembre 2013 de 15 à 19 heures
Vernissage le 14 à 18 heures
... Lecture et présentation de LAPIDAIRE, Pays de Quimperlé, juin 2013
Rencontre autour de l'essai sur la sculpture : Lecture et présentation de LAPIDAIRE, de la sculpture, vite !
Galerie 1932, Kersel, Moëlan-sur-Mer
Pays de Quimperlé
Vendredi 28 juin, 18 h 30 - 19 h 30
...Présentation de Jaurès de Pierre CLAVILIER, mai 2013
Présentation de JAURES, L'éveilleur de consciences, de Pierre CLAVILLIER : interview par Michel CAND
Galerie Joelle Possémé, 17 rue Trousseau, 75011 Paris
Jeudi 16 mai 2013, 18 heures
... Présentation de LAPIDAIRE, Paris, décembre 2012
Présentation de LAPIDAIRE, de la sculpture, vite ! parmi les oeuvres de l'exposition en cours
Galerie Lehalle, 3 rue Augereau, 75007 Paris
15 décembre 2012
vers 17 heures
...LAPIDAIRE à L'arbre aux cadeaux, Paris, décembre 2012
Présence de LAPIDAIRE, de la sculpture, vite ! dans l'exposition L'arbre aux cadeaux
Galerie Lehalle, 3 rue Augereau, 75007 Paris
4 - 20 décembre 2012
Vernissage le 6 décembre
...Exposition sculpture, Viroflay, novembre-décembre 2012
i comme... Ititnéraires-art contemporain
i comme... insoumise, sculpture.
L'écu de France, 1 rue Robert Cahen, 78220 Viroflay
22 novembre - 20 décembre 2012
Vernissage jeudi 22 novembre 2012
...Lecture poétique et guitare, Quimperlé, octobre 2012
Lecture de PSORIASIS DE L’ÉTERNITÉ avec Frédéric Vitiello, poésie et guitare, Pierre Mironer, Philippe Audren, etc.
Livres Isole, 27 rue Savary, Quimperlé
Mercredi 31 octobre 2012, 18 heures 30
... Présentation de LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! octobre 2012
Présentation et signature autour d'un verre de LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! de Michel Cand, avec Bernard Lefort
170 bis rue de Grenelle, 75007 Paris
M° La Tour-Maubourg, bus 69
Mercredi 24 octobre 2012, 18 - 21 h
...Exposition de sculptures, Paris, septembre 2012
Présentation de sculptures à l'exposition Triptyque, avec Abstraction Narrative, Gros Caillou Quartier d'Arts, Itinéraires-art contemporain.
19 - 26 septembre 2012
18, rue de l'Hôtel de Ville, 75004 Paris
M° Pont Marie
...Festival international de Poésie Actuelle de Cordes sur Ciel, juillet 2012
Participation au 5ème Festival international de Poésie Actuelle de Cordes sur Ciel, Tarn, organisé par la Maison des Surréalistes
11 juillet 2012
Cordes sur Ciel, Tarn
...Parution de LAPIDAIRE : de la sculpture,vite !, juin 2012
Parution de LAPITAIRE : de la sculpture, vite !
de Michel Cand
Essai sur la sculpture en 189 chapitres et 282 pages.
Préface de Pierre Clavilier
Photo de couverture de Jean-Pierre Royer
Editions Rafael de Surtis, 2012
...Festival de la Parole Poétique de Quimperlé, mars 2012
Lectures poétiques de Psoriasis de l'Eternité au 7ème Festival de la Parole Poétique, communauté de communes du Pays de Quimperlé, Bretagne
9, 10, 11 mars 2012
Différents lieux culturels du Pays de Quimperlé : Médiathèque de Quimperlé, Espace Mélanie de Riec-sur-Bélon, Chapelle Saint Jacques de Clohars Carnoët
...Exposition de sculptures & lecture musicale, janvier-février 2012
Exposition de sculptures de Michel Cand avec les peintures de Françoise Bertsch et de Christine Walhain
31 janvier - 18 février 2012
29 rue de Bourgogne, 75007 Paris... M° Varenne, Invalides...
VERNISSAGE mardi 31 janvier 2012, 18-21 heures
LECTURE MUSICALE de PSORIASIS DE L’ÉTERNITÉ mardi 14 février 2012, 19-21 heures
...Lecture musicale, octobre 2011
Lecture musicale de Psoriasis de l'Eternité : EVACUATION
par Dominique Gabriel Nourry et l'auteur, avec la flûte de Jean-Pierre Royer
suivie d'une discussion animée par Pierre Clavilier autour d'un cocktail
Mercredi 19 octobre, 19 - 21 heures
3 rue Augereau, 75007 Paris... M° Ecole Militaire... Bus 42, 49, 69, 80, 87, 92
...Lecture musicale, octobre 2011
Lecture musicale de Psoriasis de l'Eternité : EVACUATION
par Gwladys Bricout et Dominique Gabriel Nourry, avec la flûte de Jean-Pierre Royer
suivie d'une discussion animée par Pierre Clavilier autour d'un cocktail
Jeudi 6 octobre, 19 - 21 heures
170 bis rue de Grenelle, 75007 Paris... M° La Tour - Maubourg... Bus 69, 28
...Festival international de Poésie Actuelle de Cordes sur Ciel, juillet 2011
Participation au 4ème Festival international de Poésie Actuelle de Cordes sur Ciel, Tarn, organisé par la Maison des Surréalistes
12 - 13 juillet 2011
Cordes sur Ciel, Tarn
...Parution de Psoriasis de l'éternité : EVACUATION, juin 2011
Parution de Psoriasis de l'éternité : EVACUATION
Troisième volume de la Trilogie PSORIASIS DE L'ETERNITE
de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2011
ISBN 978-2-84672-24960
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13:10 Publié dans ACTUALITÉ | Tags : actualite, michel cand, m cand, actualite litteraire, actualite sculpture | Lien permanent | Commentaires (1)
Un livre d'artiste est une œuvre d'art prenant la forme d'un livre. Ce livre est édité en très peu d'exemplaires, dont chacun est original. Il allie souvent, mais pas forcément, texte et peinture, ce qui est le cas de celui-ci...
...NEA KAMENI, texte de Michel Cand, peinture d'André Jolivet
NEA KAMENI, Archipel de Santorin
Peinture d'André Jolivet
Texte de Michel Cand
Collection Le monde des Îles
Little Big Book Artist
Voltije Éditions
Édité en 4 exemplaires
Chaque exemplaire est signé par le peintre et l'auteur
André Jolivet est peintre.
Ancré (et encré) dans sa Bretagne natale, il est un boulimique de travail, et son œuvre est déjà impressionnante, tant par sa quantité que par sa qualité.
Il est aussi éditeur (Voltije Éditions) spécialisé dans les livres d'artiste, et a un catalogue abondant, alliant poésie et peinture.
Au-dessus de Nea Kameni, le bleu du ciel. Autour, le bleu de la mer. Mais au-dessous ?
Au loin, perchées sur les falaises la surplombant en un cercle raté, les maisonnettes blanches chargées de pusillanimes vies la surveillent. Nea Kameni est île-cratère. Danger.
Nea Kameni a déjà exterminé tant de Minoens. Archéologie. Atlantide ? Cataclysme. Séisme. Éruption. Explosion. Effondrement. Caldeira. Tsunami.
Nea Kameni explose tous les cinquante ans. Prochaine explosion imminente. Elle s'en fout, baigne dans le bleu et exhibe sa noire beauté au milieu du ciel et de la mer.
Car Nea Kameni est noire. Noires ses roches, ses pierres, ses cendres. Île désertiquement déserte.
Nea Kameni délire, et sculpte, de ça, de là, dans sa lave noire, de titanesques crêtes, giclées figées.
Nea Kameni fut sommet d'île minoenne. Puis sombra. Puis ressurgit. Elle est île récente. Tout en étant île ancienne. C'est compliqué la vie des îles-volcans.
Mais au-dessous ?
Tu marches sur Nea Kameni. Sol chaud. Mer chaude. Odeur marine sulfurée.
Tu ne seras peut-être plus jamais aussi proche du magma. C'est de quelle couleur au-dessous ? Orange ? Rouge ? Noir ?
Tu ramasses un caillou : sa rugueuse douceur satinée noire. Tu n'en avais jamais vu que de vieux de milliards d'années, et tu as dans ta main un bébé caillou ! Né de l'éruption du 10 janvier 1950 !
Tu le gardes pieusement dans ta poche, seul caillou au monde auquel tu puisses fêter son anniversaire !
C'est quoi la couleur du magma, au-dessous de la mer bleue, qui crée les modestes cailloux-bijoux noirs ?
...COMME UN 5, de Michel Cand, Patrice Bouvier, Stéphane Fromm, Richard Laillier
de Michel Cand, poète,
Patrice Bouvier, photographe,
Stéphane Fromm, peintre,
Richard Laillier, dessinateur
Une expérience éditoriale d'Alin Avila. Chaque exemplaire signé et numéroté contient un original
Éditions Area-Paris, 2017
Les artistes:
Patrice Bouvier est un des rares photographes à être reconnu à la fois dans le reportage (Agence Rapho), particulièrement sur le spectacle vivant, et dans la photo artistique, particulièrement dans le portrait le le corps.
Stéphane Fromm est un peintre qui utilise les encres pour lesquelles il a développé une technique toute personnelle. Ses expositions sont nombreuses, à Paris, en France et en Belgique.
Richard Laillier est un dessinateur qui creuse la pierre noire avec notamment sa gomme. Il expose dans toute la France, mais collabore aussi avec le monde du théâtre.
Le texte de Michel Cand est un jeu perpétuel de va-et-vient entre les créations faites sous ses yeux etles circonstances de ces créations. Le voici :
Quatre Un
Élan créateur
émulation comm-un-e
art de non retour
- ça tient à tellement peu de choses
****
Fouiller l'obscur
farfouiller le noir
lui extirper sa moelle
lui chiper ses secrets
Déchirement découpement
positionnement repositionnement
échouement effarement
et puis jubilation
Avancer en aveugle
avancer néanmoins
le chemin n'est pas tracé
vers le jamais vu
- C'est déchirant
de déchirer de si belles choses
- C'est se déchirer
- Le beurre d'Échiré
Hésitations appréhensions
errances désespérances
éclair
jouissivement
Brune d'écumes de brumes
au cœur de ses reflets
cul solaire
- épuisée tes pauses sont plus belles
- Je le mets derrière en fond
- Je mets le mien devant
- Je mets le mien en haut
- On va encore croire qu'on est des obsédés
Infiniment
la nuit t'entoure
et en toi
c'est la nuit
- J'ai le droit d'effacer là
- Tu as tous les droits
- Moi je suis prêt à tout, j'ai aucun scrupule, c'est horrible
- Je rajoute juste une touche de perfection
Nous pouvons dans notre nuit
voluptueusement avoir
en toute harmonie
nos humeurs noires
- Tu me laisses de la place où
- Sur toute la surface
- Ça m' éclate complètement avec les coups de cutter
- J'essaie de vous faire des chefs-d'œuvre
Rien n'empêche
ce hurlement silencieux
tu n'auras pas la force
d'arrêter la nuit
- Je suis d'accord avec tout
et quand je suis pas d'accord je colle dessus
- On n'est pas des rigolos
- Surtout moi
Sens dessus dessous d'ombre ou de lumière
dans ses secrets chiffrés
seins polaires
- même l'ombre s'étend vers toi et s'érotise
Comme une popote de novembre
on verse les restes
le plat de côte le jambon
on chauffe on tourne - ça prend
Écartelée de don de soi
lacérée râpée laminée à terre
s'éclate - Je me suis coupé
teintée de mon sang
Magie magie magie noire
enfermée dans la grotte
désespoir - ou espoir
elle a pas de culotte
Empêtrée parmi oméga-3
acides aminés chocolat
elle veut s'offrir
- s'offrir le grand plaisir
Curée des mains
étalements entremêlements glissements
c'est une partouze d'œuvres
- les artistes ils pensent qu'au sexe
Transfigurée de désir
saccagée de bonheur d'en bas
torsadée tords-toi rampe
encerclée d'angélisme
Dans la ténébreuse pénombre
obscure nocturne sombre
apparition quasi mystique
- à moins que ce soit Miss Trique
Suspension fantomatique dévoilée voilée
en attente des cieux vides
dans ses songes de nuées dénudées
dans l'indifférence jalouse du jour
- Est-ce un volute - C'est une femme
- Est-ce un pont céleste - C'est une femme
- Est-ce une harpe d'eau - C'est une femme
- Est-ce une obsession - C'est une flamme
- C'est troglodyte
- Oui c'est trop gothique
- C'est abyssal
- Non c'est juste un voile
Auréolée de désirs de fond de cave
souveraine vouées aux ombres d'eux-mêmes
dans la fange offerte aux gueux
- contrebalancer l' injustice divine
Mais comment a-t-elle pu
s'égarer au milieu
des neurotransmetteurs
au bord d'une idée noire
Éclaboussures d'une autre rive
souillures de l'imposture
aux ordures consacrée
mais toujours pure
Évanescence torse sur des sables rêvés
niée barrée griffonnée
scarifiée de magnificence
désirée - c'est elle qui te capture
18:55 Publié dans Écriture... LIVRE D'ARTISTE, Sculpture... MARBRES | Tags : livre d'artiste, andré jolivet, michel cand, nea kameni | Lien permanent | Commentaires (0)
Cinq livres de Michel Cand ont été publiés à ce jour : quatre de Poésie et un Essai sur la sculpture. Suivent les liens vers les articles à propos des livres et des sculptures...
...Essai sur la sculpture
LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! de Michel Cand
Préface de Pierre Clavilier
Photo de couverture de Jean-Pierre Royer
Essai sur la sculpture, 189 chapitres, 280 pages
Editions Rafael de Surtis, 2012
ISBN 978-2-84672-308-4
Extait de la Préface de l'historien Pierre Clavilier :
" Loin d’être La sculpture pour les nuls, l’œuvre que nous propose Michel Cand est une encyclopédie sur cet art majeur, mais une encyclopédie qui, loin de nous ennuyer, nous divertit et se laisse consommer sans modération. "
...Trilogie poétique
La trilogie PSORIASIS DE L'ETERNITE :
Psoriasis de l'éternité : ELEVATION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2010
Psoriasis de l'éternité : EBULLITION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2011
Psoriasis de l'éternité : EVACUATION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2011
ISBN 978-2-84672-24960
A propos de PSORIASIS DE L'ÉTERNITÉ : ÉLÉVATION, Dominique Gabriel Nourry a écrit dans le blog d'ici dance :
" J'aurai toujours grand plaisir à porter ces textes, d'une grande rigueur et d'une grande limpidité, proches des meilleurs poèmes de Vian et de Prévert. C'est ce qu'il faut offrir au public pour lui rendre enfin le goût de la Beauté, de la Liberté et de l'Humanité. "
A propos de PSORIASIS DE L'ÉTERNITÉ : ÉBULLITION, voici un extrait d'un article d'Alexandre Arribas publié en intégral dans ce blog :
" Psoriasis de l’éternité : Ebullition a été depuis lors un petit bouquin qui s’est promené pendant des jours et des jours sur mon bureau. Je l’ai lu, l’ai feuilleté, l’ai tripoté. Il est composé de deux-cent soixante-huit petits poèmes libres, dont la caractéristique est d’être paradoxaux. Paradoxaux dans le sens qu’ils formulent des expressions apparemment contradictoires, et qu’ils vont à contre-courant des idées reçues. "
A propos de la trilogie PSORIASIS DE L'ÉTERNITÉ, Rémy Boyer a écrit dans les blogs Incoherism et La lettre du crocodile :
" La puissance de l’œuvre de Michel Cand tient tant à sa pensée en perspective, plongeant dans l’abîme pour aussitôt resurgir à plus haut sens, inattendue, qu’à son écriture qui en quelques mots peut donner l’expérience d’un monde, d’une vie, d’une mort. "
...Poésie
COSMOLOGIE INTERNE, de Michel Cand
Illustration de Philippe Bluzot
Préface de Pierre Clavilier
Editions Rafael de Surtis, 2008
ISBN 978-2-84672-141-7
Extrait de la Préface de Pierre Clavilier :
" Michel Cand sculpte les mots comme il travaille le minéral, avec une rigueur faite de souplesse et de discression. Comme des étincelles, ses poèmes constitués de transparences lumineuses offrent à ses lecteurs des éclats de lire qui le renvoient à lui-même pour lui révéler ses vérités, ses forces et ses faiblesses. "
Les autres publications de Michel Cand se trouvent dans la rubrique PETITES PUBLICATIONS.
...ARTICLES sur l'oeuvre de Michel Cand
Voici les liens vers les ARTICLES à propos des oeuvres de MICHEL CAND...
ARTICLES de :
Alexandre ARRIBAS
Ecrivain
Régis BOYER (Incoherism et La lettre du crocodile)
Ecrivain et critique
Lapidaire : de la sculpture, vite !
Aymar Yaovi CAKPO-BESSE
Pédagogue
Marie-Josée CHRISTIEN (Spered Gouez)
Poétesse et directrice de revue
Pierre CLAVILIER (Rafael de Surtis et Pierre Clavilier)
Historien et poète
Lapidaire : de la sculpture, vite !
Lionel LABOSSE (Altersexualité)
Ecrivain et critique
Lapidaire : de la sculpture, vite !
Bernard LEFORT
Ecrivain et journaliste
Sylvain MONCEAU
Lecteur et manager
Lapidaire : de la sculpture, vite !
Dominique Gabriel NOURRY (D'ici Dance)
Poète et comédien
Ouest France
Gérard PARIS (Temporel)
Critique
12:50 Publié dans ARTICLES à propos des LIVRES et SCULPTURES : | Tags : michel cand, m cand, psoriasis de l'eternite, psoriasis, elevation, ebullition, evacuation, lapidaire, lapidaire de la sculpture vite, cosmologie interne, cosmologie, sculptures, alexandre arribas, regis boyer, aymar yaovi cakpo-besse, marie-josee christien, pierre clavilier, bernard lefort, dominique gabriel nourry, ouest france, gerard paris | Lien permanent | Commentaires (0)
...Poésie
COSMOLOGIE INTERNE, de Michel Cand
Illustration de Philippe Bluzot
Préface de Pierre Clavilier
Editions Rafael de Surtis, 2008
ISBN 978-2-84672-141-7
...Préface de PIERRE CLAVILIER
Historien et poète, Pierre Clavilier est l'auteur de : Palabras de fuego/Mots de feu, éditions El taller del poeta, poésie bilingue, 2012 ; Frida Kahlo, les ailes froissées, éditions du Jasmin, 2006 ; La Course contre la Honte : l'histoire de l'abolition de la peine de mort, éditions Tribord, 2006 ; De vent et de pierres, éditions Bérénice, poésie, 2005 ; Un siècle d'Humanité (1904-2004), éditions Le cherche midi, 2004. Et en langue espagnole : El rey del país de Nishadhas, Linares editores, Mexico, 2004. Le blog Pierre Clavilier présente son oeuvre. Les blogs Frida Kahlo et Pablo Neruda présentent d'autres facettes de ses activités littéraires, celles d'un biographe passionné.
Voici ci-dessous la Préface que Pierre Clavilier a écrit pour Cosmologie Interne et qui a été publiée en mai 2008 par les Editions Rafael de Surtis :
PREFACE (mars 2008)
Homme de culture, Michel Cand est aussi un passeur. Pour la plus grande joie de tous, il organise, ici et là, des concerts, des lectures publiques ou encore des expositions collectives tant pour ses amis les artistes que pour les visiteurs. Il porte les arts là où on ne l'attend pas forcément : au pied d'immeubles de banlieue fourmillante de populations venues des quatre coins de la planète par exemple ou encore dans les jardins d'une église située à deux enjambées des Invalides.
Sculpteur, Michel expose à Paris, en Normandie, en Picardie, etc. Il est aussi un grand amateur de ceux qui l'ont précédé dans cet art et des artistes qui lui sont contemporains.
Grand lecteur, Michel Cand sculpte les mots comme il travaille le minéral, avec une rigueur faite de souplesse et de discrétion. Comme des étincelles, ses poèmes constitués de transparences lumineuses offrent à ses lecteurs des éclats de lire qui le renvoient à lui-même pour lui révéler ses vérités, ses forces et ses faiblesses.
Derrière son humour souvent corrosif Cand cache un océan de connaissances car, s'il donne à savoir, l'une de ses principales activités reste de découvrir. Assoiffé de découvertes, il va vers l'autre, celui qui par ses différences lui dira qu'il existe autant de façon d'aborder l'existence, qu'il y a de vies. A la manière des pionniers, il découvre les cultures du monde, le Vietnam, l'Inde, la Suède, l'Estonie, le Tibet, le Burkina Faso, le Bénin, etc.
S'il avait vécu au siècle des Lumières, il aurait fait partie des encyclopédistes. S'il avait vécu au XVIème siècle, il aurait été l'ami de Rabelais et de tous les humanistes.
S'il existe aujourd'hui encore des chercheurs d'or qui espèrent faire fortune, Michel Cand est chercheur d'humanité sachant que la seule qui vaille est celle née du génie humain. La lecture de ce texte en est la preuve manifeste.
Pierre Clavilier
Michel Cand tient à remercier Pierre Clavilier d'avoir accepté d'écrire une préface pour la première publication d'un poète inconnu. En plus, quelle préface !... Depuis Michel Cand a les chevilles qui enflent...
...Article de PIERRE CLAVILIER
L'article suivant est extrait d'un autre blog Pierre Clavilier.
CONSEIL (juin 2008)
Michel Cand, que certains connaissent comme sculpteur, vient de publier son premier recueil de poésie, Cosmologie Interne aux éditions Rafaél de Surtis. L’illustration de Philippe Bluzot entre en écho avec les mots du poète. J’ai l’immense privilège d’être le préfacier de ce bel ouvrage aussi, c’est en toute connaissance de cause que je peux vous recommander la lecture de ce livre.
Vous y découvrirez une poésie épurée où les mots sont mis en valeur. La force qui se dégage de chacune des strophes, qui se répondent toutes entre elles, m’a souvent laissé rêveur. C’est si rare de rencontrer un si bel équilibre dans ce genre littéraire qui sollicite, de celui qui s’y exerce, une rigueur absolue pleine de délicatesses et de pertinences.
Et puis, il y a le choix de Cand de valoir d’un registre simple. Une simplicité qui fluidifie les vers et les renforce dans un même temps. « Le ressac de la lumière / te laisse pensant dans l’ombre. »
En lisant Cosmologie Interne, non seulement vous découvrirez un poète dès son premier recueil, ce qui de nos jours est exceptionnel, mais en plus vous aurez dans votre bibliothèque, pour une somme modique, un objet de toute beauté fabriqué artisanalement. La sobriété de la maquette du livre, la qualité du papier qui le constitue semblent un écrin idéal pour recevoir les vers de Michel Cand.
Chers amis, soyez donc les premiers à découvrir ce poète et faite-le donc découvrir à vos amis, ils ne vous en tiendront jamais rigueur, au contraire, ils vous en remercieront indéfiniment.
Pierre Clavilier
...Article de GERARD PARIS
Ecrivain avec Fragments 1, Fragments 2, Fragments 3 aux éditions La Porte, et critique, Gérard Paris a publié cet article en 2009. Il collabore régulièrement à la revue Temporel, où il écrit notamment ses Notes de lecture.
NOTES DE LECTURE
Ta feuille irradiée
de l'implosion de l'impossible
Illustré par Philippe Bluzot, préfacé par Pierre Clavilier, ce recueil oscille entre les cheminements éclairs des atomes de pensées et le clapotis assourdissant des pressentiments étouffés.
Michel Cand " scultpte les mots comme il travaille le minéral ", il marie le ressac de la lumière avec les désirs lames de fond.
De l'étendue abyssale aux effluves sourdes ou aux vertiges lascifs, c'est un va-et-vient permanent entre le cosmos et la nuit interne :
La profondeur du zénith
blesse ta conscience
qui se love amoureusement
vers les insaisissables
Cerné entre le déferlement d'étoiles et les vastes aplats du souffle, le poète est accablé de tourbillons, de basculements, d'effritements :
Dispersion de semences
de paroles prodigieuses
dans l'espace muet
Entre l'enchevêtrement des écumes de la nuit et l'attente feutrée, Michel Cand appréhende le non-dit avec, comme seul viatique, les souffles :
Seuls demeurent dans le cahotique
les souffles ascendants
des enchantements.
Gérard Paris
...Frontispice de PHILIPPE BLUZOT pour COSMOLOGIE INTERNE
ILLUSTRATION de PHILIPPE BLUZOT pour COSMOLOGIE INTERNE
Philippe Bluzot a créé l'illustration de Cosmologie Interne de Michel Cand, qui a été publiée en juin 2008 par les Editions Rafael de Surtis.
Ce dessin au fusain, mystérieux et fascinant, constitue le frontispice des soixante-cinq poèmes qui composent le recueil.
14:34 Publié dans COSMOLOGIE... | Tags : cand, michel cand, cosmologie, cosmologie interne, pierre clavilier, regis boyer, philippe bluzot, temporel, frontispice, gerard paris | Lien permanent | Commentaires (0)
Outre les cinq publications qui se trouvent dans la rubrique ...à propos DES LIVRES..., d'autres textes de Michel Cand, moins ambitieux, ont été publiés :
. un essai sur l'oeuvre de la plasticienne Catherine Lhuissier ;
. un essai sur les peintures de Philippe Bluzot ;
. une préface au recueil de poésie de Frédéric Vitiello ;
. une postface au recueil de poésie de Pierre Clavilier ;
. une quatrième de couverture aux chroniques intimes de Catherine Chantilly...
...ATTRAPE-MEMOIRES / PROFONDEURS
ATTRAPE-MÉMOIRES de Catherine Lhuissier / PROFONDEURS de Michel Cand
Coll. Mémoire d’Éléphant
Essai de Michel CAND sur l'oeuvre récente de la plasticienne Catherine LHUISSIER
...Essai sur les peintures de Philippe Bluzot
Les peintures de Philippe Bluzot sont visibles dans des galeries parisiennes et londonniennes, et plus immédiatement sur son blog. Michel Cand lui a consacré un court essai, né de longues conversations, publié chez Samagra, dans Bluzot, plages. Le voici :
PHILIPPE BLUZOT, LA SENSATION COLOREE
" Je peins pour rendre, non les êtres, même fictifs, non leurs formes, même insolites, mais leurs lignes de force, leurs élans. Pour montrer aussi les rythmes de la vie, et si c’est possible, les vibrations mêmes de l’esprit. " Henri Michaux
Les Plages de Philippe Bluzot sont inondées de couleurs douces, de lumière, d’espace, mais c’est le regardeur qui est envahi d’espace, de lumière, de couleurs vives, apaisées par la lumière elle-même, qui crée comme une distance…
Un souvenir ? Une réminiscence ? Un ailleurs ? En tout cas un certain mystère, qui crée comme une magie, qui fait qu’il s’y sent bien ! Sensation rare, précieuse.
Philippe Bluzot part de photographies. Mais pas toujours. Photographies qu’il prend lui-même, « comme un carnet de croquis », dit-il. Il ne cherche pas, il capte ce qu’il y a autour de lui. Le sujet importe peu finalement : il s’agit bien de peinture. « La photo est un catalyseur ». Il regarde beaucoup de ses photos, il laisse décanter, jusqu’à ce qu’une lui donne « le désir de la matérialiser sur la toile ». Choix inconscient : celle qui reste dans sa tête, qui lui donne envie de « la vivre par la peinture ». Puiser dans la réalité vécue. Dans le quotidien. Dans son temps. Comme Rembrandt ou Manet.
La photographie lui donne le lieu : « Je cherche des lieux dans lesquels je me sens bien ». Et au-delà du lieu, c’est l’évasion, c’est sortir de son environnement immédiat, c’est « ouvrir des portes par lesquels on peut s’évader de notre conformisme mental » ; de nos limites. C’est revenir dans un lieu qu’il a fréquenté, mais par l’imaginaire. Il s’agit de « reconstruire un espace mental par les infinies possibilités qu’offre la peinture ».
Matérialiser une photographie sur la toile, c’est la métamorphoser. C’est « dégager des forces latentes des clichés, mais qui n’y sont pas visibles ». La photographie en tant que support d’un possible. « La photo est un tremplin. »
Alors Philippe Bluzot « convoque toile, pinceaux, matières colorantes », et revient « dans la réalité qu’est la matière de la peinture ». Peinture à l’huile sur toile. Il « construit sa palette ».
Peint-on une plage comme on raconte une histoire ? Non. C’est d’abord « installer un chaos de couleurs. ». Puis c’est « construire, réorganiser, délocaliser les couleurs de leur fonction figurative ». Avec toute la force de la couleur. Et poser l’espace et rentrer dans l’espace, « espace métamorphosé par les rapprochements de couleurs », dans un rapport dialectique , comme dans « un ping-pong de couleurs ». Enchaînements chromatiques au profit de la couleur. En regardant telle toile, oh surprise, le sable est bleu ! Transposition. « Ce que je fais est plus abstrait que figuratif finalement. » Et « les matières colorées sont suffisamment fortes pour amener vers d’autres possibles ».
Cet ancien élève de l’Ecole Boulle qui se prétend autodidacte a amassé un impressionnant dispositif technique au fil des ans, grâce à sa forte culture picturale et son inlassable travail. Notamment grâce à ce qu’il appelle ironiquement ses « tableaux martyres ». Ce sont les toiles achevées, jamais exposées parce qu’il n’y a pas trouvé d’ « événement », de « mystère » ; de magie.
C’est sur eux qu’il essaie les nouvelles techniques issues de ses recherches, pour trouver d’autres solutions, pour « explorer des sentiers nouveaux », non en termes narratifs, mais « en termes picturaux ». Ce sont les tentatives, les prises de risques, les études, qui restent dans son atelier. Mais pas au fond de l’atelier : souvent revues, disséquées, reprises. Pour connaître les matériaux, les devenirs, les improbables, les limites. Pour « susciter des accidents ». Pour « entraîner dans d’autres champs perceptifs ». Ce sont les utilisations de larges brosses sèches sur la peinture demi-sèche traitée au pinceau, pour « faire migrer la couleur » ; d’une gestuelle pour « développer une écriture » dans les couleurs ; d’enlèvement de matière pour « creuser l’espace, créer des profondeurs » ; de glacis pour « diffuser de la lumière »… Pinceaux, brosses, chiffons, éponges, doigts… « Il y a toujours à découvrir car je ne suis pas enfermé dans une manière. » Oser les « interférences de couleurs », oser le flou, oser. « La peinture me fait aller plus loin que ce que j’imaginais au départ. » Non sans doutes, non sans angoisses, non sans bagarres. « Vais-je m’en sortir ? », se demande-t-il à chaque toile.
Et la distance avec l’image est faite : nous sommes bien dans la peinture.
« Alchimie de la matière, mystérieuse. »Mais ce travail de la matière picturale n’est pas mené que pour lui-même. En effet, il faut qu’il se passe quelque chose dans un tableau, « un événement qui fasse sens ».
Mais quel sens ? « Impossible à dire. Mais un tableau doit passer par là. » A travers l’interaction des couleurs, les événements picturaux, les reconstructions, les signes, les creusements, les glissements, les jeux de brosse, les gestuelles, c’est créer « une vibration, de l’onirique, du flottant ». Tout en ayant « de la densité, du poids ».
C’est aussi installer un voile de lumière, une épaisseur transparente, de manière à « créer une distance ». Et tout cela afin de « rendre sensible, intelligible ».
Mais qu’est-ce qui fait que cela fonctionne à un moment ? C’est « créer une présence » dans le thème, et ce au moyen d’une « sensation colorante », qui devient pour le regardeur une sensation colorée. Rendre sensible une sensation. « Il faut du recul, parfois plusieurs prises, pour retransmettre la sensation. » Et finalement bien sûr, cette présence, c’est celle du ressenti du peintre : « L’apport, c’est le regard ». Les images puisées dans la réalité sont transcendées par la sensibilité du peintre. « Le plus important, c’est le regard. »
Alors justement, quand un tableau est-il terminé ? « Une toile est terminée quand la sensation y est. » Il faut que cela fonctionne. « Que ça t’emporte ! Que ça t’entraîne ! » Sinon, cela rétrograde au statut de « tableau martyre ». La magie.
Les personnages sont posés dans l’espace vibratoire. Vaporeux. Denses. Suspendus. Pesants. Flous. « Dissous dans la lumière. » Personnages sans visage identifiable, mais aux postures significatives. Le regardeur est libre. Libre de mettre le visage qu’il veut sur le corps. Le visage de son entourage. Intrusion inconsciente de l’intime.
Mais simultanément on va vers l’universel : telle touriste devient une baigneuse, telle autre une odalisque.
On pourrait croire qu’on regarde une représentation d’une plage comme d’autres représentations de plage, mais les yeux ne cessent de glisser avec plaisir à tel ou tel lieu du tableau, on prend du recul, on sourit, on revient observer un détail pour voir comment c’est fait, on est surpris, on est confondu de contentement, on s’en détache, et puis les yeux y reviennent… Il y a un réel plaisir à laisser vagabonder ses yeux à l’intérieur des tableaux de Philippe Bluzot.
Philippe Bluzot représente la société des loisirs de notre temps, comme d’autres peintres ont représenté la société seigneuriale. Autre temps, autre mœurs. Mais dans le tableau matériel il ajoute cette vibration suspendue, ce voile de lumière, cette sensation colorée. C’est sa tendresse devant ces instants fugitifs de sérénité, et son désir d’installer dans la toile l’impalpable absolu : la sensation de bonheur.
Philippe Bluzot, peintre du bonheur. En cela, il s’inscrit dans la lignée des Monet, Matisse. Regarder un tableau de Philippe Bluzot : un pur bonheur. Incroyable : allez raconter cela à votre voisin…
Michel Cand
in BLUZOT, PLAGES
Catalogue de l'exposition de peintures Plages de Philippe Bluzot.
Galerie Samagra, Paris, 2008
...Préface
Frédéric Vitiello est davantage connu comme guitariste, compositeur, musicologue.
Il est aussi poéte avec deux recueils : Nous sommes là, Edilivre, 2012, et Le promeneur bleuté suivi de Le souffle de l'exil, Allégorine, 2012.
Voici la Préface que j'ai commise pour ce double recueil.
FRÉDÉRIC VITIELLO, UNE POÉSIE D'ASTRES ET DE POULES D'EAU
Ce qui touche dans la poésie de Frédéric Vitiello, c'est cette véracité qui affleure continûment, c'est cette simplicité qui se dresse dans le paysage, c'est cette sensibilité qui s'imprègne de ce que l'on ne prend pas forcément le temps d'observer.
Il nous convie au partage d'une vie d'homme ancrée dans un terroir. Une vie quotidienne, sans ostentation, faite de rues commerçantes et de tendresse, de brume et de bienveillance, de petit déjeuner et d'infini, de hangar et d'espoir, de poules d'eau et d'astres. Une authenticité.
Il nous convie au partage d'un humanisme responsable, confiant en la force de la fraternité.
Il nous convie au partage de la puissance de la nature dans laquelle il aime à fondre son être, dans laquelle il laisse s'étendre délicatement ses racines et ses antennes.
Entre la fin d'un monde pitoyable et le devenir radieux, il est une conscience qui est au monde en toute conscience.
Michel Cand
in LE PROMENOIR BLEUTE suivi de LE SOUFFLE DE L'EXIL
de Frédéric Vitiello
Editions Allégorine
ISBN 978-2-7466-5083-1
...Postface
Pierre Clavilier a commis un nouvel ouvrage bilingue Espagnol / Français de poésie..
Pierre Clavilier est l'auteur de : Palabras de fuego/Mots de feu, éditions El taller del poeta, poésie bilingue, 2012 ; Frida Kahlo, les ailes froissées, éditions du Jasmin, 2006 ; La Course contre la Honte : l'histoire de l'abolition de la peine de mort, éditions Tribord, 2006 ; De vent et de pierres, éditions Bérénice (poésie), 2005 ; Un siècle d'Humanité (1904-2004), Le cherche midi éditeur, 2004. Et en langue espagnole : El rey del país de Nishadhas, Linares editores, Mexico, 2004. Le blog Pierre Clavilier présente son oeuvre. Les blogs Frida Kahlo et Pablo Neruda présentent d'autres facettes de ses activités littéraires, celles d'un biographe passionné.
La petite histoire de cette postface est que Pierre Clavilier m'a fait l'honneur de me la demander après que je lui ai demandé d'écrire la préface de mon livre Lapidaire : de la sculpture, vite ! Or, si sa préface et ma postface se ressemblent quelque peu, c'est que je me suis amusé à m'inspirer d'elle pour écrire la mienne. Du pur plagiat. En toute amitié et en guise d'hommage... même si ma postface est parue avant sa préface, ce qui semblerait induire que c'est lui qui se serait inspiré de la mienne... Encore un jeu littéraire !...
PIERRE DE FUEGO
On savait Pierre Clavilier historien scrupuleux et méticuleux, sachant grâce à son intuition rendre signifiant les détails inexplorés afin de révéler des vérités nouvelles.
On savait Pierre Clavilier narrateur hors pair, sachant amener le livre d'Histoire au rang de roman que le lecteur ne peut lâcher tant qu'il n'a pas atteint la dernière ligne.
On savait Pierre Clavilier animateur considérable de la scène littéraire numérique à travers les blogs et les réseaux sociaux, sachant entretenir avec l'internaute des dialogues sans fin.
On savait Pierre Clavilier poète lyrique dans son recueil De pierres et de vent, au souffle puissant et au ton lumineux, qui, selon le mot de Maïakovski, " sait la force des mots ".
On savait Pierre Clavilier parfaitement bilingue Français-Espagnol, traducteur subtil, et par conséquent passeur essentiel, aussi sûrement d'une langue vers l'autre que de l'autre vers l'une.
On ne savait pas encore et on découvre à présent dans Mots de feu / Palabras de fuego un Pierre Clavilier, poète délicat de l'amour attentif à la femme terre et ciel, à la femme de tissus et de sensibilité.
On ne savait pas encore et on découvre l'homme Pierre Clavilier, amoureux tendre et charnel, mystique et érotique, passionné et néanmoins soucieux d'équilibre.
Mots de feu / Palabras de fuego est une déclaration d'amour à l'amour physique et spirituel, sensuel et total, une déclaration d'amour à la femme unique et indubitable, à la vie à la mort.
Comme chaque femme rêve secrètement d'en recevoir une...
Michel Cand
in PALABRAS DE FUEGO / MOTS DE FEU, poésie, de Pierre Clavilier
bilingue Espagnol / Français
El taller del poeta, Pontevedra, Espagne, 2012
INBN 978-84-15144-78-6
...Quatrième de couverture
Une quatrième de couverture, c'est un exercice de style. Un édiditeur la demande, via son directeur de collection. C'est un genre de fiche de lecture, mais dont les enjeux sont clairement définis. Il s'agit d'être tout à la fois honnête, concis, tentateur.
Pour Le bruit de mon sang, que l'éditeur qualifie de Chroniques intimes en première de couverture et de Premier roman en quatrième de couverture, de Catherine Chantilly, qui est tout à la fois écrivaine, performeuse, peintre, cinéaste.
Voici cette quatrième de couverture, parue en 2009.
LE BRUIT DE MON SANG, de Catherine Chantilly
Le bruit de mon sang nous plonge dans l'intimité d'une femme d'aujourd'hui.
Ses incertitudes, ses terreurs, ses bonheurs, ses lassitudes, ses émotions, ses indulgences, ses défaites, ses folies. Son corps, son couple, son enfant. Le temps qui passe, la routine, la résonnance de l'enfance.
Cette générosité du dévoilement n'empêchent pas les travestissements, révélateurs, les rêves, frémissants, l'autodérision, touchante.
Fine écriture poétique, avec l'amour en filigrane.
Michel Cand
in LE BRUIT DE MON SANG
de Catherine Chantilly
Chroniques intimes
Les éditions incognito, 2009
ISBN 9-782953-354515
15:23 Publié dans Écriture... PETITS OPUS | Tags : michel cand, philippe bluzot, pierre clavilier, frederic vitiello, atelier de grenelle, catherine chantilly | Lien permanent | Commentaires (0)
... Poème de BERNARD LEFORT sur une CONVERSATION, groupe sculpté
Bernard Lefort est un philosophe, essayiste, poète, journaliste, éditeur.
Parmi ses publications : Jachères des fertilités (poésie), éditions du guetteur, 2010 ; Le Rhin, fleuve-Europe, Téraèdre (réédition), 2009 ; Sartre réveille-toi, ils sont devenus mous !, Ramsay, 2005 ; Voyages, Pierre Terrail, 2005 ; Le goût du Rhin, Mercure de France, 2005 ; Une Europe inédite : documents des archives Jean Monnet, Presses universitaires du Septentrion, 2001.
Son blog est hébergé par Médiapart.
Conversation
à Michel Cand
6 juillet 2012
De Carrare,
Ancrés, le socle du souffle sourcé aux terres anciennes,
Ils me parlent de leur silence inouï,
La pierre, d’où nous serons car telle est la leçon
De la poussière, dont nous sommes faits,
D’étoiles, au ciel d’Azur tranché par le maillet ;
Sculpteur, dis-moi, la taille des jours,
De quelles mains tiens-tu cette parole pierreuse
Que la lumière anime et que l’ombre dépose
À mon regard ;
Dis-moi l’instant où la lame suspend la forme
Des heures, et fige dans l’instant fugace l’hommage
À la vie qui s’efface,
Dis-moi par quelle magie des molécules froides
Tu fais un brasier de sens que la mémoire attise,
Dis-moi ce que tes yeux fertiles voient
Au cœur du marbre blanc d’un sang secret qui bat,
La vie, soudain qui me regarde ;
Sculpteur, que les dieux vénérables au langage oublié,
Bénissent d’une eau claire ta geste singulière –
Prière lapidaire, je converse avec eux.
© Bernard Lefort
(La conversation est un groupe sculpté de petits marbres à retrouver dans la rubrique Marbres)
...Poème de STROFKA et MONIQUE LE PAILLEUR sur PSICHARESQUE
Il s'en passe de drôles sur Lipkae... Des poètes s'y amusent en toute liberté, mi-joute, mi-jeu...
Par exemple ce poème sur Psicharesque, à deux voix, " sans -u- et sans -o-", signé Strofka et Monique Le Pailleur...
Strofka :
La pierre en piédestal, mini menhir gras.
Cet impact interpelle. Appelle à.
L'ekilibre est fragile... éphémère.
Monique Le Pailleur :
Perle de titan, amas terrestre,
argile en vrac, reste de néant,
partie de sphère, zeste étrange,
appel incertain, fragment de réalité...
Strofka :
L'inventaire est sans fin.
( merci de l'initier )
Être lapidaire l'air de rien.
[ et lapidé par gentillesse ]
(Psicharesque est une sculpture en lave à retrouver dans l'album Sculptures)
10:21 Publié dans SCULPTURES... | Tags : bernard lefort, conversation, michel cand, sculpture, cand, marbre, marbre de carrare, psicharesque, strofka meop, monique le pailleur | Lien permanent | Commentaires (0)
Marie-Annick Jagu a demandé à Michel Cand un texte en soutien à l'Atelier Grenelle, qui connaît quelque difficultés avec le propriétaire des locaux, sur le thème du Patrimoine du 7ème arrondissement de Paris, et l'a publié dans le catalogue de l'exposition, qui mêle subtilement artistes et élèves, qu'elle a organisée à la Mairie du 7ème en septembre 2011.
Voici ce texte, accompagné de pages du catalogue, signées Monique Pommeret, Jean-Paul Cousin, Jean-Pierre Guillemenot, Isabelle Roche, Marie-Annick Jagu...
BAL(L)ADE DU 7ème ARRONDISSEMENT
in Exposition Patrimoine du 7ème, Paris
Catalogue
Paris, 2011
... Journal de voyage
BAL(L)ADE DU 7ème ARRONDISSEMENT
Avenue Charles Risler
Champ de Mars. Monument pour le bicentenaire de la Déclaration universelles des Droits de l'homme. Dépouillé sans cesse. Traces au sol d'éléments disparus. Les tortues, serpents, lézards des urnes de bronze, arrachés ! Avec quel acharnement ! Les personnages, les animaux de pierre des murs du sanctuaire, même haut perchés, sectionnés ! Avec quelle persévérance ! Reliques emportées. Monument victime de son succès...
Avenue Frédéric Leplay et suivantes
Plus belle rue du monde quand tous ses marronniers roses sont en fleurs...
Rue du Gros Caillou-Rue Augereau
Bifurquer par la ruelle, loin des voitures. Il a disparu, ton gros caillou, qui n'était même pas situé ici !... Aller discuter passions avec Pascale dans l'univers changeant du renouvellement de sa galerie...
Rue Saint-Dominique
La fontaine de Mars. Enchâssée d'arcades, elle s'impose au milieu de sa si petite place, pour un si mince filet d'eau, telle l'immense socle d'une statue géante qui n'existe pas...
Voie sur berge
Dimanche matin, faire du roller le long des flots verts de la Seine. Passer sous les ponts. Impression de voler à 1 mètre 65 du plancher des voitures...
Rue Malar
N°35. Coup d'œil en passant à la Vénus dans son jardinet à travers vitres, voûtes, colonnade. Baroque moderne...
Rue Amélie
Aller rigoler avec Sylvie, quand elle a fini de sortir de sa bouche les clous semences de tapissier, parmi les fauteuils de style en cure de jouvence. Pas trop longtemps quand même, il lui faut travailler, taxes obligent...
Passage de la Vierge
Il débute d'un côté comme de l'autre sous un immeuble. Oh l'incroyable chambrette dans sa maisonnette qui déborde sur la rue !...
N°33. Immeuble de pierre qui délire ouvertement, façon arabesques et arums. Art Nouveau qui prouve au passant que le délire artistique est roboratif... Et au n°8, disparue la petite quincaillère qui avait toujours tout, tout, tout, dans une boîte, dans un tiroir, dans la vitrine, accroché au mur, accroché au plafond...
Rue Clerc
Immanquablement repenser à l'Antillais à cheveux blancs, toujours le mot pour rire, même avec les béquilles. Disparu depuis trente ans... Ou à la gentille petite marchande des quatre-saisons avec sa petite charrette à bras. Disparue depuis trente ans... Banques et cafés-restaurants ont depuis remplacé les boutiques de quartier... Croquer l'irrésistible pain de Denis surtout quand il est chaud, en observant l'accorte cohue du dimanche matin...
Rue Ernest Psichari
L'atelier de Marie-Annick, Catherine et consœurs en face des immeubles façon rideaux à mosaïques. Le mercredi, tous ces enfants qui viennent jouer avec l'insaisissable derrière la vitrine. Petite école de l'art...
Rue de Grenelle
Square Denys-Bühler. Quand, à force de passer devant, on a enfin compris qu'on peut y entrer, aller regarder les enfants jouer du côté de la petite église, ou plus loin derrière, s'évader parmi les fleurs, les petits amoureux et les chants d'oiseaux. Ah, c'était bien quand les artistes du Gros Caillou, un week-end de juin, l'investissaient de leurs inventions, en écoutant Marysel illuminer l'avenir... Traverser la rue et discuter avec Henri, pas que de tapis tribaux de l'Atlas marocain... Retraverser la rue. N°151. Emois pendant des mois dans le quartier quand la salamandre en bronze de la porte a été dérobée...
Rue Jean Nicot
Le marché couvert a été détruit. Il était bas et laissait voir depuis la rue la vielle tour derrière. Travaux : incertitudes ! Va-t-on encore voir la fameuse vieille tour avec la construction moderne qui monte si haut ? Génial architecte Portzamparc, qui a séparé le lot en deux superbes bâtiments distincts, découvrant la vieille tour... Quinze ans plus tard, incroyable ! la tour est détruite par les promoteurs avides du 135 rue de l'Université. Entre les bâtiments de Portzamparc, apparaît quand même une ordinaire double terrasse. Bof...
Bifurquer par la ruelle, loin des voitures. S'arrêter discuter pendant des heures avec Pierre l'ébéniste dans l'atelier capharnaüm scrupuleusement rangé. Odeur de bois, vision de bois. Parler anecdotes, traditions, Histoire, dans la passion et la sciure. Pierre a pris sa retraite. Zut...
Hôtel des Invalides
Ô génie des jardiniers militaires : derrières les canons pointant la rive droite, les buis taillés en forme d'obus !...
Esplanade des Invalides
Parterres de gazon pour footballeurs et bronzées, ouvrant sur la rive droite. Petites forêts de tilleuls en carrés avec clairières, atténuant les automobiles. T'en souvient-il quand, il n'y a pas si longtemps, toute l'esplanade des Invalides était un parking géant à ciel ouvert ?...
Boulevard des Invalides
Square d'Ajaccio. Bien sûr les grands arbres salutaires, les gazons reposants, les fleurs régénérantes, les chants d'oiseaux ressourçants, bien sûr, mais la statue en pierre de cet homme à moustache gauloise, quasiment nu, qui défend à mort femme et enfant... Contre quoi ?... Tragédie muette dans la verdure...
Rue de Varenne
Musée Rodin. Tourner et tourner encore une fois autour des Bourgeois de Calais en bronze... Intériorités physiques... Six tragédies muettes en une dans la verdure...
Enchâssée dans ses immeubles réguliers, dans sa place de pierre récemment retoquée, la statue de la République a eu pendant des années et des années de la végétation qui lui poussait sous le nez... Maintenant c'est différent, sa grille sert de garage à vélos. La République, c'est utile...
Rue Chanaleilles
René Char habita longtemps ce bel hôtel particulier. Pourtant, la poésie, ça ne paie pas. Seuls demeurent...
Rue de Babylone
Pourvu qu'il y ait un film intéressant à la Pagode. Retourner dans la Salle japonaise...
Rue de Bellechasse
Elles sont bien loin, les chasses dans les grenelles. Maintenant, les vitrines chassent les ministres et les députés...
Rues Valentin Hauy, Bouchut, César Franck, Pérignon, Léon Vaudoyer, Bellart, José Maria de Heredia
C'est encore lui qui passe et repasse en vélib', au ralenti, nez en l'air... Dans les détroits des falaises de pierre des merveilleux immeubles sculptés en vagues...
Rue du Bac
Emotions, émotions, cet hiver-là, quand on a su que les animaux naturalisés de Deyrolle étaient partis dans le ciel en fumée dans la nuit...
Eglise Saint Thomas d'Aquin. Un ange de pierre ouvre les hauts rideaux de pierre de la nef sur la chapelle céleste. Baroque...
Rue Sébastien Bottin
N° 5. Centre du monde. Des Lettres...
Place Henry de Montherlant
Esplanade du Musée d'Orsay. Errer de nuit, seul, parmi les sculptures géantes. S'y asseoir. Les écouter...
Michel Cand
19:51 | Tags : paris 7ème, marie-annick jagu, atelier grenelle, michel cand, patrimoine 7ème | Lien permanent | Commentaires (1)
Jean Lamotte, celui qui donne aux gens l'âme haute, et Z, alias Milan Zivkovic, ont organisé un petit voyage humanitaire au Burkina Faso, histoire de régler la gestion des parrainages, de contrôler des projets en cours, de régler des jumelages. J'en ressortirai que je parraine toujours deux enfants burkinabés qui ont bien grandi...
Voici le journal de ce voyage, qui devait être publié par le CNDP du Val-de-Marne, mais celui-ci a été victime d'un incendie juste avant...
...Journal de voyage
JOURNAL MOSSI-BOUABA
Journal de voyage humanitaire au Burkina Fasso, 1998
à Yannice
à Jean
à Z
Prologue
Vingt minutes avant le départ, j'ôte mon vieil appareil photo, lourd, du sac à dos : les photos ne me permettront pas de garder en mémoire le quart du dixième des péripéties de mon premier voyage sahélien ; seule la tenue minutieuse d'un journal comblera tous les blancs de mon oublieuse mémoire. Je glisse dans ma poche un deuxième de ces carnets qui ne me quittent jamais. Bic rétractile noir. Paré.
Ceci n'est donc qu'un aide-mémoire.
Dommage que je n'y aie pas fait revivre les personnages attachants avec lesquels j'ai partagé le quotidien. Dommage que les projets développés par l'équipe n'apparaissent pas.
Rien qu'un aide-mémoire. Non exhaustif. D'un point de vue unique. Juste un aide mémoire.
Paris, février 1998
Comment, avec Yannice, 10 ans, rallier Roissy-Charles de Gaulle terminal 2, avec deux gros sacs à dos, deux bagages à main, un gros sac de voyage rempli de jouets, vêtements, médicaments et autres à donner à Fouankuy, sans compter une centaine de barres de céréales pour qu'Yannice ne meurt pas de faim au Sahel, et un autre gros sac de voyage bourré de vêtements, médicaments, cahiers, stylo, livres, etc., donné par l'association de l'école d'Yannice et à remettre à Bobo Dioulasso ? Ne surtout pas se poser la question. Se mordre la lèvre, baisser la tête, et foncer. Héroïques, Rues. Métro. Correspondances. R.E.R. Roissy. Air Afrique. Ouf !
Ils sont tous là, autour de Jean et de Z, un peu inquiets parce que j'ai tous les passeports avec visa et que nous ne sommes pas en avance. Salut, salut, salut. C'est parti.
L'Airbus A330 a traversé quelques turbulences, et, après les Pyrénées en carton et la côte algérienne en maquette, s'est enfoncé dans la nuit saharienne, aveugle, jusqu'à ses 4000 et quelques kilomètres.
Ouagadougou, étendue, aux petites lumières éparses dans le noir, au stade anneau ovale illuminé comme une bague de chez Cartier. Ah oui, comment ignorer la Coupe Africaine des Nations, avec les revues d'Air Afrique !
Atterrissage. Eté. Bienvenue de Bicaba, au visage grave, profondément scarifié ; en uniforme de l'armée ? Non, de la gendarmerie. Nous sommes en pays mossi. Carte de débarquement, douane, bagages. Bienvenue de Pauline, au visage tout en rondeurs satinées, au sourire qui semble éternel.
Le Togo mène 1 à 0.
Les bagages, nos très nombreux bagages (chacun a fait des miracles pour ramener du matériel à donner, et Jean et Z ont pu obtenir des autorisations de suppléments gratuits auprès d'Air Afrique) sont silencieusement emporté par des dizaines de mains noires avant qu'on ait le temps de dire "au voleur !" Heureusement, Jean m'a prévenu, je ne crie pas : la petite foule de porteurs. Chargement des bagages sur le toit du petit car. Finalement le chargement est aussi haut que le car. Ca tiendra peut-être avec ce réseau de bouts de ficelles.
Entre la grande avenue brillante des gratte-ciel des banques et des assurances, et puis les bas-quartiers sombres à échoppes et buvettes, le Ghana égalise.
Dans la villa vétuste réservée pour nous quatorze, les beaux cafards géants vernissés prospèrent entre et sur les vieux matelas en mousse cradingues. A part ça, la villa aux couleurs indéfinissables est entièrement vide.
La rue clair-obscurcie par les étoiles est une piste, jusqu'à la buvette, halo lumineux, où des âmes s'agglutinent autour d'un téléviseur. On s'attable à même la rue pour cette première tournée dans l'air sec du Sahel. Bière glacée ou Fanta-cocktail de fruits. Le Togo met un deuxième but. Fin de partie. Victoire. La Togolaise, en plein ravissement :"Nous croyons, alors nous gagnons."
Villa. Dormir. Oui mais pas avec les cafards. Sur la terrasse. Installation des sacs de couchage. Seuls Emilie et Yohann acceptent de se faire piétiner pour un peu d'intimité.
Après les relents de musiques africaines, c'est le concerto des chiens à la lune, qui est pleine. Des moustiques en piqué. De temps en temps un dialogue de coqs. Qu'est-ce qu'ils peuvent bien se raconter à une telle heure ? Un âne brait. Brait encore.
Et enfin l'appel à la prière.
Au petit matin, découverte de la beauté de l'Afrique, à travers ce bas-quartier ; beauté qui tient au fait que tout, la "villa", la terrasse, le jardin sec, le muret qui l'enserre, la rue-piste, les autres murets, les maisons basses, tout a la même couleur, ocre léger, poussière de sable, ocre passé, brûlé.
Et les petits Africains et les petites Africaines qui s'arrêtent devant la grille, yeux écarquillés, amusés, qui nous regardent, toubabs ébouriffés dans leur sac de couchage.
Soleil atténué par l'harmattan porteur de poussières de terre attrapée au-dessus du Sahara. Ciel d'une couleur intermédiaire entre le grand bleu et la poussière de terre ocre léger, brûlé.
Un vautour médite sur un arbre nu qui dépasse du muret d'en face.
Plus d'eau dans la villa, qu'on entendait couler toute la nuit pourtant. Juste de l'eau au pseudo-robinet de la cour. Donc très vague toilette.
Départ pour un petit-déjeuner, à travers les rues-pistes ocre léger, passé. Deux vautours planent bas.
Maquis (=buvette-restaurant africain). Chez Imbiss. Toit de roseau local, couleur vert vif des murs, alternant avec du jaune foncé, un vieux cadre avec photo chinoise, face à lui le portrait officiel du Président Blaise Compaoré. Le haut du mur d'en face est ajouré de claies.
Après le gobelet d'eau en plastique mou et coloré genre verre à dent années 50, la grosse boîte de lait concentré sucré est déposée sur la longue table recouverte de toile cirée vantant en noir et blanc les mérites de la bière locale, puis le mégathermos d'eau chaude, et le Nescafé est parcimonieusement servi avec une cuiller à moka, à raison de deux cuillerées à moka par gobelet ; et le pain beurré.
Car ; départ pour le marché. Halte à l'Hôtel Indépendance, où Franck change l'argent de tous, confié chez Imbiss. Le car entouré d'une nuée de petits revendeurs. Cigarettes, monstres, billets de loteries, eau en sachets en plastiques, beignets, poignards touaregs, bijoux en plastiques, pagnes...
Tentative avortée de coup de téléphone. Pas de timbres non plus.
Le marché. Nuée de petits revendeurs autour de nous comme des journalistes suivant un Premier Ministre. On vend de tout, assis parterre, ou accroupi, ou allongé sur un banc ou sur le marchandise. Des racines, des noix, des feuilles, des pâtes, des outils, des dessous, des boîtes vides, des boîtes pleines, des sandales en plastique, des chapeaux en paille, des pièces de mécanique, des bouteilles olivâtres, des poudres, des piles, des objets dans non, des objets innombrables, des bassines émaillées à fleurs, des seaux en plastiques, des pagnes, des boubous... Justement, les pagnes, les boubous. Cécile et Claire mènent la traversée, guidées par Pauline. A une halte, j'achète ma fameuse moustiquaire, à la recherche de laquelle j'ai fait tout Paris ; marchandée par Pauline, elle me revient huit fois moins cher, Claire avait raison. Et que ça fait travailler les Burkinabés ! Pendant que les nanas vont de pagne en pagne, achat d'un chapeau de paille pour Yannice. Redémarrage. Enfoncée par l'intérieur. De la fragrance la plus suave à la puanteur la plus écœurante. Patchwork de couleurs éclatantes et de bois sombre. Allées de plus en plus étroites, de plus en plus sombres, de plus en plus labyrinthiques, revendeurs de plus en plus hâbleurs, de plus en plus accrocheurs, de plus en plus pressants, de plus en plus oppressants... Yannice n'aime pas du tout, s'agrippe à mon bras ! Vers la sortie ! Dédale de couleurs éclatantes, de misères couleur terre, d'êtres grouillants, d'yeux observateurs ! Deux hommes qui rampent ! Des enfants qui poursuivent, qui poursuivent, depuis le début, pour vendre un malheureux sac en plastique "dix centimes ! dix centimes !" Sortie du marché. Ouf ! Mais le car qui n'est pas encore là, et les vendeurs qui nous pressent toujours... !
Le choc du marché d'Ouaga. Pourtant Jean m'avait prévenu.
Retour à la ville, par les rues-pistes aux longues tranchées ouvertes dans les trottoirs. Traverser le rue en évitant tous vélos et mobylettes. Attente des autres, qui sont chez la sœur de Pauline, qui sont à la buvette, qui sont ailleurs, du chauffeur qui est allé chercher son paquetage.
Danièle et moi achetons des tongs à un marchand ambulant de savates, toute sa marchandise présentée sur sa drôle de carriole à main. Claire me dit que Cécile est au plus mal, parce que son petit ami comme on dit n'est pas venu.
On va voir le bronzier, quelques rues-pistes plus loin. "Mais c'est Doudou !" C'est Edouard, le petit ami comme on dit de Cécile, tout juste arrivé de Bobo Dioulasso où il habite. Chez le bronzier. On visite les différents stades de fabrication, de l'âme en bois au moule composé aussi de crottin de cheval, à la fonte, au limage et au polissage. Derrière l'échoppe sans couleur aux étagères brutes remplies de bronzes dorés ou noirs, c'est la cour noirâtre, avec bourbier louche, tas de cendres en guise de four, tas de rebut de morceaux de bronze, tas de bois, un cheval qui philosophie, sous un genre de toit un tas de bronzes avec quelques apprentis limeurs et polisseurs de dix à quinze ans, et deux petits enfants intimidés dans leur jeu par notre présence, gardés par une grande sœur... On passe commande. On repassera les prendre avant de repartir dans quinze jours.
Bicaba est en civil ce matin, le vêtement militaire troqué contre une tenue sombre tout aussi stricte. Les nombreuses scarifications de son visage au grand jour.
Car. En route pour Ziniaré. Les lacs-réservoirs, les huertas, percées de vert presque fluo s'il n'était tendre, dans le paysage uniformément ocre léger, passé. Un baobab, de ci de là, qui dépasse tout le monde de la tête et des épaules. Un troupeau de zébus. Un autre. Des chèvres. Des greniers à grains sur pilotis avec le toit de chaume comme un chapeau de paille pointu de travers. Des cases-châteaux-forts : un muret enserre en les reliant des cases rondes individuelles, laissant une vaste cour centrale. Des poules, des moutons. Paysage couleur terre ocre brûlé, parsemé de rares arbustes têtus, hirsutes, fous. Le zébu aux cornes colossales. Les petits marchés, coins à palabres sous des abris : de longues branches fortes, torses, fichées en terre, fourchues au bout, qui soutiennent de longues branches torses, qui portent des tresses de chaume pour toit. En dessous, Africaines et Africains immobiles comme des souches nous regarder passer, ou pas. Des poules, des cochons. Deux enfants jouent à se battre. ET des vélos, des bicyclettes, des vélomoteurs, des mobylettes, des motocyclettes... Oh ! un accident : mauvaise rencontre entre une mobylette et un vélo. Pas grave. Ils vont sur leurs engins dans leur costume traditionnel, chamarrés, droits, ou alors dos ronds, paniers devant, femme derrière, enfant dans le dos, ou alors monceau de marchandises sur le porte-bagages.
Arrêt en cours de route. Qu'est-ce ? Octroi ? Péage ? Taxe routière. Aller payer à un camion, pendant que les militaires nous regardent à peine, occupés à contrôler une camionnette-bus d'autochtones patients et diligents.
Ziniaré. On tourne à droite. Rue-piste ocre léger, cuit, entre des murets de propriétés plus vastes qu'à Ouaga, aussi basses, rez-de-chaussée uniquement ; des branchages qui dépassent parfois ; prospérité très relative.
Arrivée devant le maquis. Débarquement. Fausse manœuvre, on repart aussi sec à pied ou en car vers la "mairie/meeri" (en moré) où on nous attend. Là, rencontre officiel, serrements de mains, discours de bienvenue du maire très souriant, dynamique, qui dit "O.K." entre chaque phrase, en jogging rouge vif avec le drapeau burkinabé dans le dos. Discours en retour de Raymond, notre élu à nous, conseiller municipal de Chelles. Ils se serrent la main : vite, photo officielle devant les photographes officiels, c'est à dire Jean, Claire, Victor, puis photo de groupe devant la mairie/meeri.
Retour au maquis. Intérieur : vaste salle nue avec comptoir strictement nu. Assis dans les fauteuils de jardins autour de trois tables. Deux hôtesses, dont une charmante, en uniforme d'hôtesses à l'africaine : tee-shirt à pub électronique, pagne chamarré. Leurs gestes lents et mesurés apportent bières, coca, fanta, Youki, le tonique local, puis les verres, puis décapsulent en laissant précautionneusement la capsule sur le goulot, à cause des mouches. Deuxième tournée : il fait soif au Burkina. Ensuite elles, avec un petit seau en plastique d'enfant, réceptacle d'eau usées, et une bouilloire d'eau fraîche, s'arrêtent devant chacun de nous, et versent de l'eau, pour qu'on se lave les mains. Un plat de brochettes et autres viandes rôties diverses avec poudre de piments sur le côté est servi sur chaque table. Du pain en accompagnement. Quel fumet ! On attend, qui ? le maire ? un préfet ? un ministre ? ça refroidit dangereusement ! Ce fumet ! Finalement Jeanne se saisit de la première brochette, signal du régal réparateur, qui n'est pas passé inaperçu : douze mains blanches, une main café au lait et une main noire avancent vers les beaux morceaux...
Yannice récupère du traumatisme du marché grâce aux boissons, au repas, et à sa conversation avec Claire. Jean rayonne en invectives. Z et Pauline trônent.
On retrouve Cécile au bar, derrière un pastis : le première fois d'une longue série.
Bon. Il s'avère réellement nécessaire que j'aille faire ma première visite à d'authentiques latrines africaines. Bon, courage. J'y vais. Traversée de la cour. Comment ça va être ? Qu'est-ce que je vais trouver ? Vais-je y survivre ? Ca y est, j'y suis. Vérifier s'il y a quelqu'un. Non. Je tire la porte... Un réduit carré, cimenté, une porte qui ne ferme pas à clé, un trou carré au milieu du sol, la fosse en dessous, c'est strictement tout. Et la puanteur ! Et, voyons voir ce qui se passe au fond du trou carré : oh la la ! ça grouille ! ça grouille !
Re-car. Redémarrera-t-il ? Non. Ah si ! Au chauffeur, Franck, Yohann, Victor, Emilie, Cécile chantent : "Il est vraiment/ il est vraiment/ Il est vraiment phé-no-mé-nal/ la la la la la la..." Et de nous entraîner dans un terrible Alexandrie Alexandra...
Quatre kilomètres de piste. Brousse. Arrivée à Nakamtenga.
Sortie du car habituelle de Victor, Yohann, Franck, Yannice, par les fenêtres. Si, si, Franck passe.
Accueillis par de l'eau minérale fraîche dans les timbales en inox.
On met à notre disposition, incroyable ! Ces cases rondes à toit de chaume, d'une beauté tout africaine, pour dormir les deux nuits suivantes ! Bien organisé, Jean !
Cécile, Franck et compagnie vont en ville. On saura plus tard que c'était pour boire et acheter deux bouteilles de pastis de Marseille à 15 francs pièce.
Les autres, sauf Jean qui connaît, visitent l'école agricole avec le secrétaire exécutif adjoint et Antoine.
D'abord la pépinière avec ses essences adaptées, et ses semis, dans des petits sacs en plastiques avec un mélange de trois terres. Eucalyptus et compagnie, et aussi nim, avec les fruits duquel il remplacent de D.D.O. "en respectant la terre", pour le soin de plantes du genre coton.
Et puis c'est l'élevage, avec les chèvres, les poules, les zébus. Et puis, les "porcs" ; Pauline : "Les porcs n'aiment pas quand c'est sale, il faut balayer tous les jours". Les pauvres mâles de la portée ! Ils sont castrés ! Et on fait appel à un "étalon" d'un autre sang pour conserver le gabarit des cochons. Un goret malade. Il dort. Chut !
Après, c'est la salle d'alphabétisation, genre salle de classe minimaliste, où nous apprenons quelques mots de moré inscrits au tableau noir : "buudõ" qui se prononce bououdin, qui signifie "famille" ; "boko" qui se prononce boko, qui signifie "trou".
(Suite à venir...)
© Michel Cand
22:27 | Tags : mossi, bouaba, michel cand, burkina faso, jean lamotte, z | Lien permanent | Commentaires (2)
Dans le cadre de l'exposition Identités organisée par Itinéraires-art contemporain lors de la Nuit Blanche 2008 à la Mairie du 9ème arrondissement de Paris, Michel Cand a exposé un Pot-pourri d'Idées Reçues, en contrepoint au travail des artistes plasticiens sur les Photos d'Identité.
Ce travail, effectué à travers des milliers de blogs francophones, a abouti à un florilège de la façon de se présenter soi-même sur les blogs , et est une sorte de cliché d'identité du blogueur en août 2008.
Ces autoprésentations, le plus souvent extrêmement brèves et laconiques, n'ont été aucunement retouchées. Par contre l'orthographe a été corrigée et la ponctuation a été ajoutée, voire rectifiée. Le style SMS a aussi été rectifié, ce qui enlève le caractère pathétique de certains textes, mais pour davantage respecter l'auteur, ici anonyme.
Ces identités, tronquées de la photo ou de l'image qui les accompagne ainsi que des maigres autres items sensés faire le tour d'une personnalité à la recherche de l'autre, révèlent les tentatives de positionnement de l'individu face à l'immensité du réseau mondial.
En voici la quintessence...
...Nuit Blanche, Paris 2008
IDEES RECUES collectées à travers les Blogs par Michel Cand
Identité :
Je me présente, Sylvie, 35 ans.
Identité :
Ibrahima, j'habite au Sénégal dans la capitale.
Identité :
Que vous dire ?
Renaud, 26 ans à l'heure où j'écris ces lignes, salarié, je bosse dans l'informatique, passionné de sport automobile (la F1 surtout), etc., etc., etc.
Identité :
Houlà c'est dur ça !
On verra plus tard.
Identité :
Salut, je suis un jeune renoi de 19.
Je suis sympa.
Identité :
Sert à rien.
Identité :
Delphine, Paris (j'ai déménagé d'Angers).
Célibataire, MOCHE, posée, fidèle, 18 ans !
Identité :
Je suis une fille qui aime la vie et faire la fête, je me prends pas la tête.
Identité :
Je m'appelle Marion, j'ai 21 ans et je suis animatrice.
Si vous voulez me connaître plus, venez me voir.
Identité :
Prince de ma ville.
Identité :
Salut tout le monde!
On me considère le plus souvent comme une fille libertine, mais je sais aussi être posée et parler de choses sérieuses.
Identité :
MES devises ?
Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse ! (je la souligne cette phrase ! en gros et en rouge !)
A force de persévérance on obtient toujours ce que l'on veux !
Il vaux mieux être seul que mal accompagné.
Identité :
Je vis pour moi et non pour les autres, je fais de ma vie mon idéal.
Pour tous les gens qui comprendront mon message, bienvenue dans mon monde.
Identité :
Liliana, la plus sex, la plus fresh !
Identité :
La présentation, ma foi à quoi bon, à quoi bon ?
Quoi que je dise ici ça ne saurait me représenter.
Sachez simplement que je sors des sentiers battus, je veux dire par là, je ne suis comme les autres mecs.
Identité :
Je suis une fille candide qui rougit quand on lui parle, j'ai peur de déplaire, mais je veux pas plaire car il paraît que c'est pas bien.
Je voudrais pas faire de la peine à quiconque. J'espère déranger personne. Excusez-moi de m'être présentée.
Identité :
Pas besoin de présentation, admire, et la fermer.
Autoprésentations collectées à travers les blogs par Michel Cand, août 2008
13:13 Publié dans Nuit Blanche... | Tags : nuit blanche, michel cand, itineraires | Lien permanent | Commentaires (0)
...Essai sur la sculpture
LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! de Michel Cand
Préface de Pierre Clavilier
Photo de couverture de Jean-Pierre Royer
Essai sur la sculpture, 189 chapitres, 280 pages
Editions Rafael de Surtis, 2012
ISBN 978-2-84672-308-4
...Quatrième de couverture
D'après les dictionnaires, un LAPIDAIRE est un tailleur de pierre. L'auteur est aussi sculpteur de pierre. Un LAPIDAIRE est également une collection d'inscriptions sur pierre. De même ce livre rassemble des écrits sur la sculpture. LAPIDAIRE est aussi le style concis des inscriptions. Pareillement ces 189 chapitres sont concis, et donc denses, et néanmoins non dénués d'humour.
LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! répond à un vide éditorial : il existe si peu d'ouvrages sur la sculpture, hormis les livres d'images. " Loin d'être la sculpture pour les nuls, l'oeuvre que nous propose Michel Cand est une encyclopédie sur cet art majeur, mais une encyclodédie qui, loin de nous ennuyer, atteste l'historien Pierre Clavilier, nous divertit et se laisse consommer sans modération."
...Note de SYLVAIN MONCEAU
Sylvain Monceau, lecteur averti, a écrit une Note de lecture qui est une belle synthèse, parue dans Escapage, Bibliothèque de Plaisir, 15 mars 2016.
Un essai poétique consacré à l’art de la sculpture. En 189 fragments, il propose un tour d’horizon de cet art et de sa pratique à travers le temps et l’espace, s’arrêtant sur certaines œuvres, d’une statuette taillée dans l’Antiquité égyptienne à la Vierge noire du Puy-en-Velay en passant par le gisant de Victor noir au Père Lachaise.
Avis du lecteur : Michel CAND est sculpteur. Dans ce livre construit comme une encyclopédie, il rassemble des écrits denses et précis sur la sculpture. Il aborde des axes très variés: les femmes, les divinités, le socle... avec une petite note humoristique à chaque fois. On s’aperçoit qu'il y a des sculptures partout, des plus petites aux plus grandes, et que les sculpteurs sont le plus souvent masculins.
Sylvain Monceau
...Article de REGIS BOYER
Rémi Boyer est l'auteur d'une vingtaine d'essais, dont certains ont été traduits en plusieurs langues, de nouvelles, de contes, de poésies. Le site Rémi Boyer présente son oeuvre.
L'article suivant a été publié dans Incoherism...
SCULPTURE : MICHEL CAND
Lapidaire. De la sculpture, vite ! de Michel Cand, Éditions Rafael de Surtis
Michel Cand, sculpteur et poète, nous propose un voyage particulièrement singulier dans la pensée et l’art. Son essai, très original, par son propos et sa structure, commence par un cri. Il s’insurge, non sans raison, sur l’absence de Muse attribuée à la sculpture.
« J’aurais aimé pouvoir imaginer qu’un être fabuleux, gracieux et féminin, le corps sculptural à peine voilé, se pencherait, invisible, tout contre mon oreille, me dictant amoureusement son intuition, m’insufflant délicieusement l’inspiration, guidant doucement ma main, m’indiquant délicatement ma voie.
J’aurais alors pu me sentir, à l’égal des prêtres des temps révolus, l’intermédiaire nécessaire entre les dieux olympiens et les hommes ovariens, afin d’apporter à ceux-ci un peu de la lumière d’en haut. »
Tout le livre est une célébration de cette muse absente qui, en creux, prend forme sous nos yeux à partir de la matière des mots et des idées. Michel Cand lui rend non seulement hommage, à cette grande invisible, mais lui donne forme et vie en l’habillant de mille regards.
Il cherche d’abord à répondre à une interrogation. « Comment se fait-il que chaque peuple de par le monde, à sa façon, ait eu la nécessité de faire des sculptures ? D’une manière ou d’une autre. » Et de préciser sa question initiale : « Comment se fait-il que chaque peuple de par le monde, à sa façon, ait eu la nécessité d’inventer sa sorte de sculpture ? Mais qu’est-ce la sculpture ? Inscrire le présent dans l’espace ? Inscrire la présence dans l’impersonnel ? Inscrire le mystère dans le réel ? Inscrire l’éphémère dans le temps ? Inscrire l’idée dans la matière ? Pourquoi ? Surtout pourquoi tant d’efforts et de sueur ? »
Michel Cand nous conduit à renouer avec un art du questionnement, du questionnement des évidences, habitudes et autres particularités devenues insignifiantes à notre attention émoussée. Déjà, il identifie une quatrième dimension à la sculpture, une dimension qui fait art, qui fait l’invention. Il y a de la transcendance parfois dans ses propos mais toujours une distance, un besoin de se garder, de se préserver. L’humour y contribue bien sûr, l’érudition également. Au fil des mots, le lecteur entre dans une galerie de chroniques de la vie non-ordinaire. Ici un golem, là une Vierge-Marie, ailleurs une putain de sable saharien sculptée par Dieu et le vent, et cette saleté de question de l’interprétation qui falsifie la rencontre. Et un art du détournement, de la dérision, du contre-pied qui pointe du doigt, souligne, rappelle, relance, provoque…
« Quoique ! Cette sculpture discrète sur le portique de l’église de L’Isle-Adam… Une femme nue assise devant un homme nu, en train de lui faire une fellation…
Ouf ! La chrétienté n’est pas si faux-cul que cela.
Officiellement, c’est ne pas oublier que les prostituées… je veux dire les ribaudes… ont une âme elles aussi, et qui a le droit d’aller, non seulement au septième ciel, mais aussi au ciel !
Bon, finalement, si les ribaudes, voies du salut divin au Rajasthan, même si elles ne sont pas en odeur de sainteté en occident, ont officiellement une âme, et si elles sont reconnues, et par conséquent autorisées par l’Eglise elle-même, je vais peut-être aller… euh… acheter du pain. »
Le lecteur ne sort pas indemne de cette traversée. Il en sort différent. Des statues croisées quotidiennement et jusqu’alors ignorées se mettent à le saluer. Des assemblages métalliques prennent chair. Le monde devient soudainement davantage peuplé…
Editions Rafael de Surtis, 7 rue Saint-Michel, 81170 Cordes sur Ciel, France.
Régis Boyer
...Article de LIONEL LABOSSE
Lionel Labosse est écrivain, éditeur, pédagogue, professeur, blogueur. Il est l'auteur de L'année de l'orientation, 2003 ; Altersexualité, Education et Censure, 2005 ; Karim & Julien, 2007 ; livres parus aux éditions Publibook. Il a créé les éditions A Poil, où il a notamment publié l'excellent Le mariage de Bertrand d'Essobal Lenoir, 2010, et son incontournable essai Le contrat universel : au-delà du " mariage gay ", 2012
Il a publié le long article qui suit sur son blog très fourni Altersexualité dans lequel on trouve littérature, critique, pédagogie, philosophie, voyages, etc.
TOUT SAVOIR SUR LA SCULPTURE, EN MOTS CISELES
Lapidaire, de la sculpture, vite !, de Michel Cand
Rafael de Surtis, 2012, 282 p., 20 €
vendredi 30 décembre 2011, par Lionel Labosse
Lapidaire, Michel Cand l’est depuis toujours, poète parcimonieux comme le prouvent ses précédents recueils, et sculpteur notamment sur pierre. C’est quand il l’est le moins que, facétieux, il intitule son livre Lapidaire ! C’est que le sens premier de ce substantif était un traité sur les pierres précieuses et leurs propriétés, ce qu’est précisément Lapidaire. Quant au sens adjectif, il provient des inscriptions lapidaires, gravées sur la pierre au ciseau, et pour cette raison soucieuses de concision (dans concis, il y a ciseau) et d’abréviations. Titre bien choisi, car en dépit de la dimension peu Candienne de l’opus, ce pavé brille d’à peu près autant de chapitres qu’il y a de pages. Chapitres ? Autant dire cristaux, car l’esprit brille en chacun d’un feu unique. De l’essai kantien au dialogue maïeutique, du poème en prose à la saynète, du récit au conte en passant par la page de carnet de voyage, car les sculptures croisées dans ce livre proviennent du monde entier. Puisse cet essai contribuer à faire mentir son auteur : « Demande au premier passant venu le nom de dix peintres, ou de dix écrivains, ou de dix musiciens, il les citera aisément. Mais dix noms de sculpteurs ? Jamais. » (« Signature 2 »)... Lire la suite
Lionel LABOSSE
...Préface de PIERRE CLAVILIER pour LAPIDAIRE
Historien et poète, Pierre Clavilier est l'auteur de : Palabras de fuego/Mots de feu, éditions El taller del poeta, poésie bilingue, 2012 ; Frida Kahlo, les ailes froissées, éditions du Jasmin, 2006 ; La Course contre la Honte : l'histoire de l'abolition de la peine de mort, éditions Tribord, 2006 ; De vent et de pierres, éditions Bérénice, poésie, 2005 ; Un siècle d'Humanité (1904-2004), éditions Le cherche midi, 2004. Et en langue espagnole : El rey del país de Nishadhas, Linares editores, Mexico, 2004. Le blog Pierre Clavilier présente son oeuvre. Les blogs Frida Kahlo et Pablo Neruda présentent d'autres facettes de ses activités littéraires, celles d'un biographe passionné.
PREFACE
Pour avoir vu ses œuvres régulièrement exposées en galerie ou bien au sein de manifestations de plein air, on savait déjà Michel Cand sculpteur. Pour avoir lu ses précédents ouvrages, on le savait poète. Le voici désormais qui s’essaie à l’essai. Mais où s’arrêtera-t-il donc ? aurait-on tendance à se demander en découvrant cette nouvelle facette. Pourtant, à la seule lecture de Lapidaire, on arrête de se poser la question. Mieux ! En achevant ce nouvel opus, il nous vient simplement l’envie de dire « Encore Monsieur Cand » et, dans un de ces jeux de mots qu’il affectionne particulièrement, « À Cand le prochain ? »
Essai transformé pour prendre une métaphore rugbystique, un sport qui lui ressemble bien ! Non pas dans sa brutalité apparente, ni même dans ses troisièmes mi-temps arrosées plus que de raison, mais dans sa philosophie. Comment ça, il y aurait de la philosophie dans un sport maintenant ? Pas dans tous, certes, je le reconnais bien volontiers, mais dans le rugby j’ose l’affirmer : toujours passer le ballon en arrière pour aller devant. Car Michel Cand est l’un de ces hommes qui, lorsqu’ils se consacrent à une activité, ou s’intéressent à un domaine particulier, partent à la recherche d’informations complètes tant sur ses origines que sur son actualité. Lapidaire, à cet égard, en est un magnifique exemple. Mais ce livre présente aussi des réflexions de son auteur, des connaissances, qu'il souhaite partager avec ses lecteurs.
De Michel Cand, j’affirmerai qu’il est un chercheur de mots comme d’autres furent autrefois chercheurs d’or. Dans cet essai, à la fois sérieux et plein d’humour, il va chercher et trouver le mot juste pour le placer au côté des autres auxquels il s’imbrique parfaitement. Exactement comme les tailleurs de pierres des cathédrales du moyen âge, qui façonnaient leur objet afin qu’il puisse s’imbriquer avec ceux qui l’entouraient. Architecte de l’écrit, Cand mesure la portée exacte des termes qu’il emploie avant de le déposer sur la feuille.
Mais n’est-il pas poète et grand lecteur ? Si, bien sûr ! Cela se devine à la lecture de cet essai dont la rédaction et la forme sortent des normes. En effet cet essai semble régi par des lois bien particulières que l’auteur s’est lui-même fixées. Mais peut-être ce dernier est-il aussi possédé par les mots et se met à leur service lorsqu’il est poète, et s’en sert merveilleusement quand il devient essayiste. La langue est pure, sans fioriture. Nous sommes en présence d’un texte où abonde la sagesse d’un homme qui a pris le temps de connaître et d'analyser l'art de la sculpture à laquelle il s’adonne et cette vertu est soutenue par la force et la beauté. Certains passages sont de la pure poésie, d’autres prêtent à sourire et rire, d’autres encore allient les deux : « L’océan est un sacré sculpteur. » Cette phrase ne répond-t-elle pas à celle d’un autre grand sculpteur, Auguste Rodin qui affirmait pour sa part : « Il n’y a point de recette pour embellir la nature. Il ne s’agit que de voir ».
Outre à une réflexion autour de la sculpture, c’est à un voyage multiple auquel Michel Cand convie son lecteur. Un voyage dans le temps, tout d’abord, « Au Puy-en-Velay, l’un des points de départ du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, on adora dévotement pendant sept siècles une Vierge noire... » puis de nous expliquer l’histoire de cette statuette taillée dans l’antiquité égyptienne puis déguisée en madone et vénérée comme telle par des milliers et milliers de pèlerins. Il y a aussi ce passage sur le gisant de Victor Noir que de nombreuses visiteuses admirent de très près au Père Lachaise…
Mais, ce texte est aussi un voyage à travers les pays qu’il a visités : « On rejoint le largissime Mékong par des avenues goudronnées... » Et bien sûr un voyage intérieur, comme une longue introspection silencieuse d’où jaillirait sa propre lumière. D’ailleurs avec une dose d’ironie l’auteur se met lui-même en scène : « Vous avez sans doute raison, Monsieur Cand... » Autre trait d’ironie cinglante : « Quel est l’intérêt d’avoir une sculpture chez soi ? Une sculpture, c’est très lourd. Quelle galère d’en installer une chez soi. »
Dans ce livre où Michel Cand se livre sans fard, un peu comme une pierre brute qu’il faut prendre ou laisser, le lecteur se sent proche de l’auteur et sa lecture lui donne l’impression qu’il s’adresse à lui comme s’il se trouvait tout juste à ses côtés. L’écriture fragmentaire de Lapidaire renforce cette formidable sensation d’une conversation particulière, intime même. Sans aucun doute on se sent grandi et privilégié de pouvoir être témoin de toutes ses réflexions qui nous éclairent et nous rendent, au fur et à mesure de notre lecture, moins sot. C’est normal, loin d’être La sculpture pour les nuls, l’œuvre que nous propose Michel Cand est une encyclopédie sur cet art majeur, mais une encyclopédie qui, loin de nous ennuyer, nous divertit et se laisse consommer sans modération.
Je vous laisse le constater par vous-même…
Pierre Clavilier
18:41 Publié dans LAPIDAIRE... | Tags : rémi boyer, lionel labosse, lapidaire, lapidaire : de la sculpture, michel cand, pierre clavilier, cand, sculpture, essai sur la sculpture | Lien permanent | Commentaires (0)
Les Posthistoriques, ce sont les débuts dans la Sculpture. Voie explorée avec passion et bonheur, mais qui a dû s'arrêter de soi-même. Non que la voie soit sans intérêt, loin de là. Mais les Posthistoriques sont bien trop fragiles, et donc tout-à-fait intransportables, et par conséquent totalement inexposables. Que peut-il y avoir de pire pour de la sculpture ?
...Extraits de SCULPTEUR !
CAILLOUX
Sur l’esplanade des Invalides, ou sur le Champs de Mars, ou sur n’importe quelle place de ville, de village, ou sur n’importe quel chemin de campagne, ou sur n’importe quel rivage, ou sur n’importe quelle montagne... Partout, on peut se baisser pour observer les merveilleux cailloux sur lesquels on marche irrévérencieusement.
Les matières sont tellement diversifiées ; et les aspects ; et les formes.
Et on peut avoir ainsi d’étonnantes surprises : on peut faire la trouvaille ainsi d’une jambe en caillou, d’une cuisse en caillou, d’un bras en caillou, d’un avant-bras, d’un poing, d’un pied, d’un thorax, d’un ventre, et, le plus stupéfiant de tous, d’une tête ! Tête animale ! Tête humaine!
C’est après avoir eu la curiosité de me baisser et de regarder, et c’est après avoir trouvé une ou deux têtes que j’ai fait cette découverte capitale pour l’humanité.
C’est après avoir trouvé trois ou quatre têtes que je me suis mis à rechercher thorax, bras, poing... Et j’en ai trouvé. Nous marchons sur des thorax, sur des jambes, sur des têtes, sans y prendre garde !
Les ramasser, les laver, les sécher, les assembler, les coller, les consolider, et finalement reconstituer un corps.
Ainsi en ai-je fait, après la découverte des premiers éléments d’un corps dispersé sur l’esplanade des Invalides. D’un corps d’après le passage de la bombe atomique, certes. Suscitant d’autant plus la compassion.
Une petite statuette il devint.
Suivi de trois.
Puis d’une douzaine.
POSTHISTORIQUES 1
Les Posthistoriques, que je les ai appelées.
Là encore, il s’agit d’une histoire de regard. C’est le regard qui transforme le caillou en tête, en poing, en mollet.Le collage des différents cailloux fait le reste en rendant lisibles les différentes parties du corps. Et le thorax improbable devient thorax, la cuisse invraisemblable une cuisse. Et le personnage surgit de l’impossible, imparable.
Le travail du sculpteur s’apparente ici à celui de l’archéologue : fouille patiente, découvertes, isolement des bonnes pièces, lavage à la brosse à dents, séchage patient, tentative de reconstitution, échec, nouvelle tentative, collage des éléments...
Archéologue. Reconstituer une sculpture, disséminée sur une place publique ou sur un sentier de montage.Et dont les divers éléments ont été modelés par les divers soubresauts de la nature.
Admettons exceptionnellement qu’on appellerait dieu l’ensemble des phénomènes naturels qui ont façonné les objets célestes, et leurs matériaux composants, comme par exemple, au hasard,les cailloux.En tant qu’insondable mystère de la constitution de la matière, des formes, des couleurs. Une sculpture disséminée quelque part, faite par dieu, donc. Reconstituer une sculpture de dieu.
Nous foulons au pied chaque jour des fragments de sculptures de dieu ! Reconstituer une statue de dieu. Humblement.
Sculpteur colleur en fait.
Archéologue de l’insondable qu’il se dit.
POSTHISTORIQUES 2
Après la lecture de Voyage en Grande Garabagne de Henri Michaux, j'ai décidé de donner forme à ces peuples mythiques et fictifs. Ainsi sont nées ces sculptures.
Posthistoriques est donc clairement un hommage à Voyage en Grande Garabagne.
Voyage en Grande Garabagne de Henri Michaux reste, avec Feuilles de routes de Blaise Cendrars, un de mes deux livres préférés. Sans cesse relus l'un comme l'autre.
© Michel Cand
13:39 Publié dans Sculpture... POSTHISTOIRE | Tags : posthitorique, galets, michel cand, voyage en grande garabagne, henri michaux | Lien permanent | Commentaires (0)
Dès 2002, Michel Cand a exposé des Cairns...
...Des cairns
Une pierre qu’on dépose quand on passe. Là où on a à se souvenir. En passant à pied. Peut-on déposer une pierre en voiture ? en T.G.V. ? en avion ?
Une pierre qu’on dépose là où on veut faire œuvre de mémoire. Là où un est mort d’accident. Là où on a croisé pour la dernière fois un être cher. Là où on a échangé un premier baiser de désir. Là où il s’est passé du fondamental.
C’est ainsi qu’on inscrit le temps dans l’espace en Bretagne ou en Irlande. A chaque fois qu’on passe à tel endroit précis, on dépose une pierre. Au bout de quelques années, un petit tas se forme. Au bout de toute une vie, un cairn signale à chacun qu’ici est un lieu de souvenir.
Souvenir de quoi ? Cairn mystère, qui ne dévoile rien des raisons de sa présence. Cairn énigmatique, qui ne révèle rien de celui qui l’a, pierre par pierre, généré. Matrice de toutes les légendes. Mais pas des rumeurs.
Mémorial muet. Cairn celte.
Aujourd’hui, où peut-on aller à pied ? Sur les montagnes.
Laisser trace de son passage. Déposer une pierre au sommet. Cairns aux sommets des montagnes. Traces de passages.
Cairns non pas créés par un seul pendant toute une vie, mais cairns construits par tous, en un unique moment d’exception. Cairns qui unifient les disparates personnalités qui ont comme seul point commun d’avoir fièrement vaincu la montagne, d’y avoir déposé la marque de l’exploit, d’avoir participé au cairn.
Cairns, rehausseurs de montagnes.
Cairns qu’il m’arrive de monter lors d’expositions.
Cairns ça et là. Cairns plus ou moins hauts. Pierres les unes sur les autres.
" Et vous arrivez à faire tenir ça comment ? - Par la force de mon esprit", que je dis.
Mais j’avoue aussitôt la technique : pierres percées d’un trou de manière à faire passer une tige d’acier invisible qui rendra solidaires les pierres apparemment simplement posées l’une sur l’autre, quasi magiquement.
Cairns qui requièrent l’attention. Qui invoquent le questionnement. Qui marquent l’espace.
Cairns mystères.
SUPPORTS
Et c'est tout naturellement que le cairn s'est imposé comme support de sculpture.
Cairn socle.
Socle naturel, de la même roche que la sculpture. Sauf que la pierre du cairn n'est pas retouchée, elle est brute, alors que bien sûr la sculpture qu'il porte est travaillée. Au-dessus la pierre sculptée. Au-dessous la pierre naturelle.
Cairn composé de pierres néanmoins sculptées, mais pas par l'homme. Roulées par l'océan. Sculptées par l'océan. Longtemps. L'océan est un grand sculpteur.
© Michel Cand
...Solidaires
Les Solidaires, c'est de l'histoire ancienne, d'un autre millénaire : vers les années 1990. Obsolescence, amateurisme, mais néanmoins passion et interrogation de l'humain...
GALETS
Plage.
Les gamins recherchent des coquillages nacrés, ou des étoiles de mer. Parfois, les mamans ou les papas s’y collent. On a soudainement beaucoup de temps en bord de mer. Mais, est-ce qu’on voit des adultes bien constitués chercher tout seuls des galets ?...
Si, il y en a un, là. C’est encore le prétendu sculpteur.
Et qu’est-ce qu’il va donc faire avec tous ces galets, depuis le temps qu’il en ramasse ? Il doit en avoir des tonnes chez lui ! Des gros galets ovales, des moyens galets allongés, des petits blancs ovoïdes, des minuscules noirs ronds.
Ce qu’il en fait ? Des photographies !
TETES DE GALETS
J’explique.
Je les lave pour les dessaler, je les fait sécher. Je ne les retouche pas ; je les assemble précautionneusement. Collage méticuleux. Utilisation de plusieurs sortes de colles, selon : à prise rapide, colle forte, colle mastic...
Têtes de galets, à yeux de galets, à nez de galets, à bouches de galets. Comme les souvenirs de vacances ringards, kitsch, qu’on trouve dans ces boutiques de stations balnéaires : coquillages collés sur galets...
Têtes sans cheveux, sans maquillage, sans théâtralité, têtes dans leur nudité première.
PHOTOS-GALETS
Têtes serrées les unes contre les autres. Collées joue à joue les unes contre les autres.
Comme dans les photographies de groupes. Photos de classe ; photos de famille ; photos de travail ; photos de vacances ; photos-souvenirs.
Têtes serrées les unes contre les autres, comme de la nécessité, comme de la camaraderie, comme de la contrainte, comme de l’amour.
Chaque élément du groupe sculpté a le regard allant dans sa direction personnelle. On n’est pas obligé de penser pareil, quand on est ensemble.
Je les appelais Les solidaires.
SOLIDAIRES
Séries de têtes de galets à accrocher directement aux murs. Comme des photos souvenirs. Comme des photos de groupe. Ces photos de groupes qui nous surprennent immanquablement dans nos expressions les plus figées et les plus détestables, les plus révélatrices de ce que nous cherchons surtout à ne pas devenir...
Photos qu’on aime pour ceux qui sont autour. Pour qu’on n’oublie pas ces visages.
Qu’on aime pour le souvenir de la période unique que la mémoire a tendance à effacer si inexorablement.
Photos qu’on hait pour les mêmes raisons. Et parce qu’on y est comme on n’a pas envie d’être vu. Photos qu’on déteste.
Photos qu’on garde. Photos qu’on arrive jamais à jeter. Qui nous encombrent. Tellement elles nous émeuvent quelque part. Très profond.
Mettre tout ça dans les galets.
Photos de pierres.
© Michel Cand
18:09 Publié dans Sculpture... SOCLES & Cie | Tags : michel cand, cairn, cairns, photo de groupe, galet, solidaires | Lien permanent | Commentaires (0)
Chacune des publications de Michel Cand donne lieu à des présentations publiques, sous la forme de Lectures musicales.
...Vidéos
PSORIASIS DE L'ETERNITE : EVACUATION, de Michel Cand
Dit par Gwladys Bricout et Dominique Gabriel Nourry, avec la Flûte de Jean-Pierre Royer, discussion animé par Pierre Clavilier, à la Galerie THANAKRA, Paris 7ème, le 6 octobre 2011...
PSORIASIS DE L'ETERNITE : ELEVATION, de Michel Cand
Dit par l'auteur et la flûte de Jean-Pierre Royer, à la Galerie THANAKRA, Paris 7ème, le 17 novembre 2010...
...Participation aux Festivlals
FESTIVAL INTERNATIONAL DE POESIE ACTUELLE DE CORDES SUR CIEL
Présentation de LAPIDAIRE : de la sculpture, vite !
5ème festival, organisé par la Maison des Surréalistes
11 juillet 2012
Cordes sur Ciel, Tarn
FESTIVAL DE LA PAROLE POETIQUE DE QUIMPERLE
Lecture-présentation de PSORIASIS DE L'ETERNITE
7ème Festival de la Parole Poétique, communauté de communes du Pays de Quimperlé, Bretagne
9, 10, 11 mars 2012
Médiathèque de Quimperlé ; Espace Mélanie de Riec-sur-Bélon ; Chapelle Saint Jacques de Clohars Carnoët
FESTIVAL INTERNATIONAL DE POESIE ACTUELLE DE CORDES SUR CIEL
Lecture-présentation de PSORIASIS DE L'ETERNITE
4ème festival, organisé par la Maison des Surréalistes
12 - 13 juillet 2011
Cordes sur Ciel, Tarn
...Lectures musicales et poétiques
LIEUX
Les présentations publiques de chacun des livres ont lieu dans de belles galeries parisiennes, qui allient tout à la fois la qualité artistique et la convivialité :
La Galerie Lehalle, 3 rue Augereau, 75007 Paris, où la chaleureuse Pascale Courbot, artiste peintre, commissaire d'exposition, professeur d'art plastique, galeriste, présente des oeuvres contemporaines d'artistes vivants du monde entier.
La Galerie Thanakra, 170 bis rue de Grenelle, 75007 Paris, où le sympathique Henri Crouzet présente et commente d'étonnants tapis tribaux berbères de l'Atlas marocain, mais également divers objets culturels venus de toute l'Afrique.
TERRES SECRETES
Ces Lectures musicales sont effectuées par un groupe à géométrie variable, Terres secrètes.
Ce groupe est composé d'artistes amoureux des mots, de la poésie, de la musique, de la transmission :
Jean-Pierre Royer, flûtiste et compositeur, mais aussi photographe et chroniqueur dans Cityflaneur.
Gwladys Bricout, philosophe.
Magali Turquin, auteure de littérature jeunesse, poétesse, peintre et blogueuse.
Pierre Clavilier, historien, poète, essayiste et blogueur.
Dominique Gabriel Nourry, poète, comédien, critique et blogueur.
Et Michel Cand...
ANIMATIONS POETIQUES
Ce groupe Terres secrètes donne avec enthousiasme des lectures musicales à diverses occasions, événement artistique, manifestation culturelle, salon du livre, vernissage, etc.
Par exemple, le 21 mai 2011, dans la halle Flachat d'Asnières-sur-Seine, Hauts-de-Seine, à l'occasion de la manifestation artistique Portes Ouvertes des Ateliers d'Artistes d'Asnières.
Ou encore le 22 mai 2011 à la Galerie Médiart, 109 rue Qincampoix, Paris, dans l'exposition Paysage linéaire, à l'occasion de l'événement artistique du 3ème arrondissement, Nomades.
Ou encore le 14 février 2012 à la Galerie Peinture Fraîche, 29 rue de Bourgogne, Paris, lors de l'exposition de sculptures de Michel Cand et de peintures de Françoise Bertsch et Christine Walhain.
Terres secrètes intervient avec des textes de ses propres auteurs, et s'adapte avec délice au thème de l'événement.
Terres secrètes intervient aussi avec des textes de classiques de la poésie.
Michel Cand a aussi créé des Installations sculpturales qui ont été exposées.
...Des installations
NOUS ETIONS DES ANGES
Nous étions des anges, 2001, micaschiste, acier et cage :
Le premier et le deuxième anges volent dans les airs, au bout de leurs tiges d'acier, les ailes bougeant au gré des vents, dominant le regardeur. Le troisième ange, les ailes tombées, est dans une cage, qui se retrouve sur un buisson dense.
Nous étions des anges a été exposée dans le cadre de Jardin d'Arts au 147 rue de Grenelle, Paris, et dans le cadre des Arts Nomades au Centre culturel Jean Houdrement, La Courneuve, Seine-Saint-Denis.
TETES DE CAIRN
Têtes de cairn, 2005, micaschiste et acier :
Un cercle de douze Têtes de cairn. Douze têtes sur leur socle de cairn, dressées, énigmatiques, intemporelles, interrogatrices, sur une sage pelouse.
Têtes de cairn a été exposée à la VIème Biennale internationale d'art contemporain, Senlis, Oise, et dans le cadre de Jardin d'arts au 147 rue de Grenelle, Paris
NAGEURS D'HERBE
Nageurs d'herbe, 2006, micaschiste et acier :
Des nageurs de micaschiste s'ébattent plaisamment dans l'herbe sage des belles pelouses parmi de surprenantes fleurs minérales.
Nageurs d'herbe a été exposée dans le cadre de Jardin d'arts au 147 rue de Grenelle, Paris, et à la VIIème Biennale internationale d'art contemporain, Senlis, Oise.
ARCHEOLOGIE DE L'ETE 2008
Archéologie de l'été 2008, 2009, pierres à fossiles, film collant et mètre :
11 août 2008, 15 heures 47, plage de l’Ile-Tudy.
Que reste-t-il de cette rencontre éblouissante, éphémère, inoubliable, obsédante ? Est-il possible de reconstituer seulement le visage ? Même les traits du visage se sont perdus... Ne reste qu'une silhouette troublante, devenue anonyme, trace que son corps a laissé sur le sable ...
Traces de la mémoire dans le sable du temps, énigmatiques comme les empreintes du fossile dans lequel ce qui subsiste, bikini, lunettes de soleil, chapeau, est sculpté…
Pierres à fossiles, imprimés végétaux naturels dont la mémoire remonte à la nuit des temps, en écho à la mémoire d'une rencontre manquée qui se perd dans les débris de l'incertitude...
Archéologie de l'été 2008 a été exposée à la Galerie d'art contemporain d'Auvers-sur-Oise, à l'Espace arts et liberté à Charenton-le-Pont, Val-de-Marne, et dans le cadre des Journées du Patrimoine à la Mairie du 7ème arrondissement, Paris.
...Extraits de SCULPTEUR !
Faire de la sculpture, c’est bien. Faire quelque chose de la sculpture, c’est mieux. Faire de la sculpture, c’est rendre visible à la fois des émotions, des pensées, des idéaux.
Pourquoi pas utiliser la sculpture - les sculptures - pour faire un discours - un discours d’émotions... Un discours s’adressant à l’émotion... Ou l’émotion adressant un discours... C’est ce que l’on appelle un concept.
Donc, pourquoi pas utiliser la sculpture pour faire passer un concept... C’est ce que l’on appelle une installation. Oui, je sais, ce n’est pas une découverte, j’explique pour ma concierge.
Pourquoi pas faire des installations à partir des sculptures... Les mettre en scène. Leur faire dire quelque chose, en plus de ce qu’elles disent déjà par elles-mêmes...
Installations... Sculptures mises en scènes...
Dans les bosquets d’un jardin public parisien, juin 2001...
Deux ailes de micaschiste entourant une tête de micaschiste, qui a l’air bien au-dessus de nos miasmes, qui regarde au loin... Ces trois pierres, plus hautes que le spectateur, sont supportées chacune par un tube d’acier fiché en terre, suffisamment souples pour que le vent éventuel les fasse à peine bouger, comme en suspension. C’est le premier ange.
Un peu plus loin, un deuxième ange rêvasse dans son paradis : deux ailes de micaschiste entourant une tête de micaschiste, sur mêmes supports.
Quand au troisième ange, il faut un peu le chercher. Bien plus bas, il est posé sur un buisson dense, presque au niveau du regardeur, tête et ailes enfermées dans une cage d’oiseau, il regarde les deux anges qui volent librement.
Sur le bristol, un titre : Nous étions des anges.
Le regardeur découvre alors que le point de vue, très nostalgique, est celui de l’ange en cage...
Au mur, six grands profils de micaschiste.Bas-reliefs. A des hauteurs différentes
Ils ne se regardent pas. Ils regardent dans des directions différentes. Comme s’ignorant l’un l’autre. Pourtant ils sont groupés.
Le premier a une antenne télescopique de radio plantée dans le crâne, ainsi qu’une fiche électrique, dont l’autre extrémité est fichée dans le mur. Le deuxième a une prise d’alimentation de portable plantée dans le crâne, dont l’autre extrémité est fichée dans le mur, ainsi qu’un fil de raccordement qui le relie au troisième. Outre ce fil de raccordement, un câble est planté dans le crâne du troisième, qui le relie aussi au quatrième. Le quatrième est aussi relié au cinquième par un cordon électrique et au sixième par fil de raccordement. Le cinquième, en outre, a un câble sans fiche dont l’extrémité sans fiche est plantée dans le mur. Le sixième, outre le raccordement au quatrième, a une antenne de télévision plantée dans le crâne.
Etres de pierre télématiques façon début du XXIème siècle...
INSTALLATION 4
Sur une pelouse, sept têtes de micaschiste emmanchées sur sept tiges d’acier suffisamment souples pour légèrement osciller au vent, suffisamment solides pour résister à leur poids et à ce même vent, à des hauteurs variables.Sept têtes aux expressions contrastées, bien que la plupart ait la bouche ouverte. Murmure, étonnement, sourire, cri...Figées sur la fragile mouvance des tiges, dans la lourde épaisseur du micaschiste.
Entre les têtes et autour, huit cairns de différentes hauteurs.
Un titre : Refrigerarium.
En installant, je savais que c’était lié au froid, et à la mémoire, et je n’en savais pas plus.Une fois installé, j’étais satisfait esthétiquement parlant, et je trouvais qu’il y avait une puissance qui se dégageait de l’ensemble. Pourquoi ? je n’en avais pas la moindre idée, et je n’avais d’autre explication à fournir aux questionneurs que : c’est lié au froid et à la mémoire, et au départ c’est un travail sur les clones.Ce qui rendait perplexe les entendeurs.
Et ce qui m’insatisfaisait : ne pouvoir moi-même déchiffrer le mystère de ma propre oeuvre.
Au milieu de la deuxième nuit qui a suivi, alors que je ressassais pour la dix millième fois ... les pierres empilées en cairn... les cristaux du micaschiste... les têtes détachées et posées sur leur présentoir... les pierres en piles... les cristaux... les têtes... les piles... soudain une lueur d’intelligence inespérée éclaira de l’intérieur ma cervelle blême...
Les cristaux du givre... les piles d’énergie alimentant le froid... la conservation des têtes par le froid... Je venais enfin de comprendre - il n’est jamais trop tard - ce que j’avais donné à voir.
Une machine minérale conçue pour durer des millénaires, générant le froid par ses piles, pour la conservation des têtes...
En fait, ce n’est pas sur les clones que j’avais travaillé, mais sur la toute dernière nouveauté de la chirurgie esthétique : la possibilité de greffer un visage entier.
Au matin, j’écrivis aussi sec le texte suivant :
Vous souhaitez changer de visage, de bras, de jambe ? Aujourd’hui ce n’est plus un problème ! Nous vous proposons un catalogue vous permettant un choix optimum. Nous avons actuellement des promotions très intéressantes sur des pièces en provenance de la République Démocratique du Congo, du Libéria, d’Afghanistan, d’Irak. Car, quoi de plus fun que d’avoir une jambe d’une couleur, un bras d’une autre ! Et quelle amusante surprise pour vos amis et votre famille de parvenir à vous reconnaître sous un visage africain, asiatique ou européen !
Une installation de sculptures est-elle de la sculpture ?
Des sculptures sont mises en espace. Selon une certaine mise en scène. Est-ce alors du spectacle ? Tape à l’œil ? Poudre aux yeux ?
La principale différence entre une sculpture et une installation est que la sculpture se présente aux regards, dépouillée, seule, en quelque sorte en état de recherche d’absolu et de refus de toute compromission, alors que l’installation enserre, voire encercle, voire envahit le regardeur dans une sorte d’ambiance qui peut être un microcosme.
Laquelle des deux arrive le mieux à extirper le regardeur hors du monde ordinaire ? Laquelle des deux parvient le mieux à faire partager une vision personnelle ?
Peu importe. L’essentiel est qu’il y ait quelque part du signifié. Dans l’un comme dans l’autre. Même abscons. Du sens ou de la profondeur. Qu’il se passe quelque chose qui fasse en sorte que le regardeur soit pénétré d’une autre manière de penser. Partage. Extension de soi-même. Culture.
Autrement dit, ce qui est nécessaire, c’est que la sculpture ou l’installation soit du grand art (si possible !).Pas de demi-mesure.
A ceux qui pensent non sans raison qu’il est parfaitement inutile d’écrire des textes pour décrire des installations, car à quoi bon les avoir installer si c’est ensuite pour en faire des textes : il faut choisir entre les deux expressions ! Ou qu’il est parfaitement inutile d’écrire des textes pour décrire les installations, car à quoi bon écrire des textes puisque les installations ont existé réellement !
A ceux-ci je réponds en cœur que, oui, bon, d’accord, bien sûr, mais, quand même, néanmoins...
© Michel Cand
15:21 Publié dans Sculpture... INSTALLATIONS | Tags : michel cand, installation, sculpture, installation sculpturale | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Micaschiste, c'est vingt et quelques années d'amour avec une roche improbable et fastueuse, caractérielle et totalement impropre à la sculpture...
Cette histoire d'amour n'est pas encore terminée...
...Extraits de SCULPTER
Alors, la Terre était jeune.
Granite. Montagne acérée sans fin de granite. Mouvements tectoniques. Fissures. D’énormes blocs s’affaissent. Gravitation.
Temps.
Les blocs s’éclatent en rochers, qui s’effondrent. Vent, soleil, pluie, gel, gravitation. Les rochers se cassent en pierres, qui s’écroulent. Flux et reflux. Les pierres deviennent galets. Ressac, déferlantes. Les galets deviennent sable. Ne peuvent pas tomber plus bas.
Éternités.
Les sédiments colonisent. Recouvrent. Enfouissent. Peuvent tomber encore plus bas. Chaleur magmatique, comme au tout début du monde. Pression. Compressions, pliures, cassures, chevauchements.
A nouveau redeviennent roche, comme au temps de la jeunesse inaltérable. Micaschiste. Mouvements telluriques. Et le micaschiste ressurgit. Des profondeurs.
Maintenant, avoir à faire aux vents, aux pluies, au soleil, au gel, aux déferlantes, au ressac. Aux hommes.
Surtout au sculpteur.
Le micaschiste sur une grève de Bretagne. Rencontré par hasard, comme on dit. Je cherchais des galets. Certains étaient exceptionnellement beaux. Cristaux noirs qui brillaient à la lumière. Le noir avait donc là de l’éclat ! parmi des cristaux blancs, les granulosités beiges, rousses, grises. D’où provenaient-ils?
Je finis par trouver un mince gisement : affleurements ressortant ça et là du sable, sur une bande très étroite, sortant d’une petite falaise et allant se suicider lentement dans l’océan aux vagues de cristal. Ultimes restes d’une forteresse naturelle qui se croyait imprenable. Faite de courbes aplaties comme des formes de vieilles belles femmes. De couches bousculées et solidaires, de mouvements internes torturés et extatiques. Et, autour, de gros galets arrondis et aplatis, que l’océan était enfin parvenu à lui arracher, tels des défenseurs à l’agonie.
Le sable qui l’enserre a les mêmes cristaux et grains noirs, blancs, beiges, roux, gris. Et bientôt l’océan aura raison de l’ultime bastion et le gisement sera complètement réduit par les hordes des déferlantes, en galets, et en sable, et il n’y aura plus le micaschiste. Sable, cimetière du micaschiste.
Gisement éphémère sur la grève sauvage de Bretagne. Derrière, les vagues fracassent en gerbes d’écume. Au-dessus le vent siffle. La pluie rôde. Éphémère.
C’est là que je prélève quelques galets défaits. Rescapés ?
Bientôt l’épreuve du burin et de la massette. Nouvelle torture. La vie minérale n’est pas aussi facile qu’on l’imagine.
Face à face.
Un morceau de rocher arrondi par le flux et le reflux qui n’a jamais rien demandé à personne, qui se retrouve, même pas étonné, dans une cuisine parisienne - on a l’atelier qu’on peut. Et un humain, prolongé par un marteau de minéralogiste à nez fin, instruments de première attaque ; humain qui dit de lui-même en toute simplicité « sculpteur ». Duel.
Le galet de micaschiste a pour lui ses quelques dizaines de kilogrammes, sa résistance passive, sa dureté décourageante, sa cassabilité imprévisible, telle une queue de lézard, et en dernier recours ses éclats qui vont chercher les yeux.
L’humain a pour lui - outre ses instruments d’acier trempé - son idée fixe perverse, son acharnement décervelé, qui exigent fourbement d’imprimer à la matière noble son bon désir louche, à coups redoublés, bas et traîtres.
Celui qui n’a jamais rien demandé à personne se retrouve là, malgré sa masse qui aurait pourtant dû être dissuasive, parce que ses cristaux noirs sont scintillants, parce qu’ils dessinent sur sa surface des mouvements incurvés et déliés, comme s’ils dansaient statiques, et que l’autre, le fou saccageur, croit y voir des chevelures, des tourments, des délices, des délires minéraux. Il n’est donc pas sur ce carrelage de cuisine par hasard. Sélectionné. Destin arrêté.
Celui qui est armé d’acier trempé sait exactement ce qu’il veut obtenir de l’autre, avec cette large marge d’incertitude néanmoins, propre à la place laissée à une part de hasard. L’observation a été longue. Les décisions ont été mûrement définies. Les plans ont été patiemment échafaudés. Les attaques ont été délectablement ressassées. Le sort en est jeté. Dés pipés. Les jeux sont faits à l’avance. L’inexorable. Apparemment. Quoique. Face à face. C’est parti.
Au premier coup porté, l’un et l’autre savent à qui ils ont à faire. L’armé sait maintenant si le micaschiste est très dur et difficile, et par conséquent l’ouvrage long et éreintant, ou s’il est stratifié et cassable, et par conséquent l’ouvrage ludique et périlleux, ou s’il est friable et fragile, et par conséquent l’ouvrage inespéré ou impossible. Car le micaschiste peut être tout cela. Et parfois il peut réunir ces trois états en une seule pierre. Ce qui ne simplifie pas les choses. Micaschiste impropre à la sculpture. Et le combat continue.
Il arrive que le micaschiste gagne. Plus ou moins rapidement. Plus ou moins souvent. La pierre se fend en deux. Plus possible d’en rien faire. Vite réglé alors. Mais parfois la pierre se fend en deux non pas au début, mais alors que la sculpture est quasi terminée ! C’est arrivé plusieurs fois. La pierre a finalement gagné, et laisse l’adversaire littéralement effondré. On dirait que la pierre et le sculpteur sont dans le même état : cassés. Évidemment, dans ce cas, à chaque fois, il se serait agi de la plus belle de toutes les sculptures jamais réalisées par cet artiste maudit ! Forcément ! Étant presque achevée, elle avait presque atteint la dimension de perfection dont se pense capable son auteur ; mais, n’étant pas totalement achevée, elle portait virtuellement cette perfection absolue, propre non pas à la réalité, mais à l’imaginaire, que lui superposait le regard du sculpteur, qui visualisait son état d’aboutissement idéal au moment où l’accident est arrivé... Et le sculpteur y croit ! Très difficile. Surtout la première fois. Après, il sait un peu plus à quoi s’attendre. Très difficile quand même.
Il arrive aussi que le micaschiste croit gagner. Il se fend, fendant par là même le cœur du sculpteur, comme si la pierre était devenue un de ses organes internes. Mais, après avoir examiner la cassure, celui-ci se rend compte que celle-là, pas nette, laisse un autre possible, dessine une autre voie, à laquelle il n’avait pas songé, imposée certes par la pierre - part de hasard - mais qui est tout aussi intéressante à investiguer que celle qu’il avait suivie auparavant, et c’est donc reparti pour un tour, pif, paf, poum...
Il arrive quand même, loué en soit le ciel ! que le micaschiste n’éclate pas. Ce qui néanmoins ne veut pas dire qu’au dernier moment où on peaufine un nez ou un œil, pan ! un bel éclat ne parte irrémédiablement en vadrouille et laisse totalement désarmé. Sinon, si tant est que tout se passe pour le mieux, sans mauvaise traîtrise du micaschiste, on peut espérer arriver à obtenir de celui-ci ce que l’on en veut. Ce qui, compte tenu de l’aspect imprévisible de la roche, est un plaisir suprême ; et insoupçonnable pour qui ne connaît pas les cuisantes joies cachées du micaschiste !
Ainsi en est-il du micaschiste. On l’aura compris, le micaschiste est caractériel. Ca tombe bien, le sculpteur aussi.
Imaginons le meilleur des cas : la pierre se laisserait docilement toiletter.
La pierre a été choisie pour sa forme et son aspect, parfois pour un détail, évoquant une chevelure, ou une amorce de visage, qui sera la partie qu’on ne touchera pas.
Je laisse toujours une partie naturelle, sans la toucher. Témoin de l’origine ? Pouvoir me comparer à ce sculpteur génial qu’est la nature ? Admiration sans borne pour ce qui est brut ?
La pierre est laissée en observation. Parfois pendant des mois ! Le sculpteur vient l’observer régulièrement. Jusqu’à savoir exactement ce qu’il veut en obtenir. Mais aussi jusqu’à savoir exactement comment l’obtenir. A tel endroit il va falloir travailler avec tel instrument en attaquant la matière dans telle direction par rapport aux couches, à tel autre endroit avec tel autre instrument dans telle autre direction...
C’est tellement ressassé, répété, qu’il arrive que la sculpture soit achevée en quelques minutes, lorsqu’on tombe sur un morceau de roche ni trop dur ni trop fragile. C’est réellement arrivé ainsi. En quelques minutes. En réalité en quelques minutes de réalisation, mais bien sûr précédée de quelques semaines d’observation quotidienne pendant lesquelles tout s’est joué...
Parfois, la sculpture est réalisée en trois mois. C’est réellement arrivé. Une tête avait été travaillée relativement rapidement, et avait été exposée. Mais ça n’allait pas tout à fait. La rectification a duré trois mois. Trois mois de doute, d’incertitude, de découragement, et finalement de certitude. Trois mois uniquement consacrés, sculpturalement parlant, à cette tête. Quotidiennement. C’est-à-dire, impossible d’entreprendre quoi que ce soit d’autre avant que son problème ne soit résolu.
Mais cela en a valu la peine, puisque cette tête s’est retrouvée parmi les trois exposées dans le Salon d’honneur de l’Hôtel des Invalides en décembre 2000.
Micaschiste, mode d’emploi.
D’abord, le sculpteur arrose le micaschiste pour l’attendrir superficiellement. Pourquoi, c’est un mystère, mais c’est ainsi. Les strates sans doute… Il répètera cette action souvent tout au long de l’ouvrage, l’eau ayant aussi l’avantage de débarrasser des éclats
et poussières de roche.
Toujours laisser une partie telle que la nature l’a travaillée - une chevelure, un front, les parties saillantes d’un visage - puisque la nature fait si bien les choses, mais aussi de manière à entretenir le doute... En effet, le micaschiste a cette particularité de mêler en des mouvements immobiles, en des graphismes sages ou fous, en des danses figées, ses cristaux blancs de quartz ou beige de feldspath, ses paillettes ou plaquettes noires de mica. Et les vagues de l’océan, les flux et reflux, ont arrondi, ont usé les formes de manière douce et naturelle. La pierre, de part son aspect brut, de par sa matière même, est déjà belle avant d’être travaillée. Donc toujours laisser une partie naturelle. Comme témoin. Ou plutôt comme référence.
Puis dégrossir et élégir au marteau à pointe fine, au triangle de plâtrier ou au piolet. Élégir est capital : la roche est si dense, si lourde, qu’il convient de prendre soin du dos du sculpteur qui la manie, qui l’installera lors de l’une ou l’autre exposition ! Élégir est un équilibre à trouver entre un poids acceptable et une épaisseur qui ne fragilise pas la sculpture. Dégrossir est une étape fondamentale : là est ébauché à grands coups mûrement ressassés ce que sera la chose terminée. Dégrossir est parfois définitif pour certaines parties : elles ne seront pas retouchées.
Puis peaufiner avec l’un ou l’autre burin et à la massette. A grands coups précis pour dégager une partie de couche. A tout petits coups délicats, pour fignoler un détail sans faire sauter le moindre éclat de couche.
Enfin, particularité ! une fois l’œuvre achevée, marteler la partie sculptée à la massette pour effacer les traces de burin, de manière à ce que la partie travaillée et la partie naturelle aient le même aspect. Ce qui fait que beaucoup de regardeurs disent devant mes micaschistes : « Mais vous l’avez trouvé comme ça ? » Objectif atteint : entretenir le doute. Et ce que je prends pour un grand compliment : arriver au même niveau que cet artiste ultra génial qu’est la nature !
Enfin presque... Sur une superficie juste un tout petit peu plus petite...
Ah, que c’est beau la cuisine d’un sculpteur ! Cuisine-atelier. On a l’atelier qu’on peut.
C’est une petite cuisine, puisque c’est à Paris. Espaces urbains restreints. Mais c’est vraiment petit. Un mètre quatre-vingt-treize sur deux mètres vingt. Une huisserie sans porte à un bout, une fenêtre sur cours à l’autre.
A gauche tout du long, cinquante centimètres d’évier, de paillasse supportant une gazinière à deux feux, de réfrigérateur supportant un micro-ondes. A droite, deux fauteuils en rotin Louis-Philippe autour d’une table sans pieds fixée au mur, une étagère étroite allant du sol au plafond, étagère à mini cha»ne hi-fi, CD, bouquins. Le reste suspendu aux murs.
Reste au milieu un passage, étroit pour Oliver Hardy, large pour ma personne. Byzance. Je peux y déposer une pierre sur des vieux journaux sur le vieux carrelage, l’y tailler aux heures où les voisins compréhensifs font leurs emplettes.
J’ai des voisins formidables, les meilleurs du monde. Jamais ils ne m’ont fait la moindre remarque désobligeante. Juste parfois un « Vous préparez une exposition en ce moment ? « ou un « Tiens, je t’ai entendu sculpter l’autre jour !»
Pourtant, j’en fais, du bruit ! Fermeture de toutes les portes et de toutes les fenêtres. Du Thelonius Monk, ou du Scorpion, ou du Nusrat Fateh Ali Khan, ou du Alban Berg, bien fort. Pif ! paf ! pouf ! clang ! bing ! bang !
Ca, c’était ma cuisine avant. Après, c’est un peu différent. Ma cuisine a soudainement pris des allures de grève bretonne avant la marée. Des éclats jonchent le sol, à tel point parfois que le vieux carrelage disparaît. Poussières de roches, sables, gravillons, cailloutis, pierres... Des éclats sont passés sans demander la permission par l’huisserie sans porte et squattent l’entrée. Des éclats ont sauté sur la paillasse, le réfrigérateur, l’étagère, les fauteuils... Bref, il y en a partout. Y compris dans mes cils, mes sourcils, mes cheveux, mes vêtements...
Le tout doit plutôt avoir des allures d’après-ouragan. D’après-bombardement. D’après éruption volcanique. Sinistré. L’essentiel, c’est qu’aucune femme n’arrive à ce moment. Sinon ma cote en prendrait un sale coup. La femme, avec sa passion prioritaire du ménage impeccable.
© Michel Cand
15:21 Publié dans Sculpture... MICASCHISTE | Tags : micaschiste, michel cand, sculpture | Lien permanent | Commentaires (0)
Les Petits marbres, comme les a nommés le merveilleux photographe Patrice Bouvier, c'est encore une pure folie...
Quand un petit marbre rencontre un autre petit marbre, cela donne une conversation. Conversation à deux petits marbres. Conversation à trois petits marbres quand un autre petit marbre s'y invite. Et ainsi de suite... Conversation de marbre qu'a chanté le philosophe poète, Bernard Lefort.
...Extraits de SCULPTER
Je passais par hasard comme on dit par la rue Montorgueuil.
Chantier au milieu de la rue : palissades, ouvriers affairés, matériaux en tas, gravas, chaussée éventrée. Tiens, ils repavent la rue ! Ce qui était original, c’est qu’elle devenait, derrière l’avancée des travaux, presque blanche.
Je jette un coup d’œil au tas de nouveaux pavés blancs : étonnamment beaux ! Je me suis souvenu en avoir vu et admiré des comme ça en guise de décoration dans la vitrine d’un magasin de prêt-à-porter de la rue du Poteau. Je m’étais demandé où ils avaient bien pu se procurer des pavés d’une telle qualité.
Un morceau traînait sous la palissade à côté de mon pied ; je le ramasse. De près, il était encore plus magnifique. Le haut et le bas, grossièrement sciés, étaient ternes. Par contre, les quatre côtés, obtenus par brisure, et donc d’aspect irrégulier, révélaient des cristaux d’une rare finesse et d’une grande discrétion dans leur éclat doux, qui faisait que l’œil les recherchait pour les voir jouer avec la lumière. Mais qu’est-ce donc que cette pierre ?
Et dire que c’était une des faces grossièrement sciées et ternes qui étaient placée de manière à former la partie visible de la chaussée ! Cela donnait une chaussée blanchâtre, vaguement laiteuse, terne, vouée aux pires salissures. Alors que la partie magnifique demeurait cachée!
Je regarde l’ouvrier travailler. S’il doit placer un pavé trop gros dans un espace trop étroit pour lui, il le rogne net d’un geste sûr d’un seul coup de masse. Quel savoir faire ! Je passe par dessus la palissade, je demande à l’ouvrier si je peux en prendre trois ou quatre. Il devait avoir l’habitude de ce genre de question, puisqu’il me répond : « Oui, pas plus ! » D’ailleurs, depuis, j’en ai effectivement vu pas mal dans des vitrines, sur une scène de théâtre, même chez des particuliers.
J’en pris huit. De quoi faire un minimum d’essais. Je savais bien sûr que ces pavés pourraient servir de socles, certes. Mais pas de socle pour une pierre d’une autre couleur. Ce qui les éteindrait complètement. Mais pourquoi pas de socle pour eux-mêmes.
A peine arrivé : cuisine (mon atelier !). Marteau. Coups de marteau directement sur la pierre ; arrêt ; ce n’est pas encore cela... Coups de marteau ; je retourne ; coups de marteau ; le visage commence à apparaître... Coups de marteau ; je m’arrête ; un état d’âme...
Je le pose sur un autre pavé. Le pavé sur pavé devient sculpture sur socle. Ca fonctionne. A approfondir, néanmoins.
Une sournoise décision prend alors forme dans ma cervelle minéralisée : il faut rendre cette pierre à la sculpture...
Retour dans le quartier du Sentier.
Une des ruelles proches de la rue Montorgueil est entièrement pavée de blanchâtre. L’effet est effectivement terne, surtout quand on connaît la potentialité de la pierre. Cela a néanmoins une conséquence inattendue : la mise en valeur des granites gris des rebords de trottoirs ! De plus, par plaques, à deux endroits de la chaussée, quelques pavés étaient comme effondrés sur eux-mêmes. Il était évident qu’ils n’avaient pas supporté la charge d’un camion de livraison.
Cette pierre n’était décidément pas faite pour le pavement des rues. Les rendre à la sculpture ! Repérage.
Un tas de morceaux de pavés cassés par l’ouvrier, ou de pavés ébréchés, impropres au pavement pour une raison ou pour une autre, mêlés à du sable et divers matériaux et détritus, le tout destiné aux poubelles de chantier… Revenir de nuit...
Je revins en prélever ainsi sous le couvert de l’obscurité délicieuse du mois d’août, quinze à vingt à chaque fois, ce que je pouvais porter, repartant, douloureux, le sac lourd, par le métro. Presque tous les soirs. En plus, à cette époque, je relevais à peine d’un lumbago contracté pour avoir ramené un petit peu trop de micaschistes de Bretagne... dans mon sac à dos... par le train ! J’étais bien conscient que le caractère urgent et impératif de la chose était totalement déraisonnable et irraisonné. Mais, que veux-tu y faire ? C’est aussi cela les exigences de l’art ! Comme quoi parfois on a l’impression de comprendre que Félix Bartholdi se soit suicidé parce qu’on lui a fait remarquer qu’une seule chose manquait à son Lion de Belfort : la langue !
Et le lendemain, accroupi dans la cuisine avec le lumbago qui tirait terriblement, marteau... Coups de marteau ; je regarde ; coups de marteau ; je retourne ; re-coups de marteau...
Il faut croire qu’il doit y avoir de ces nécessités urgentes totalement absurdes... Réaliser l’idée que l’on a dans la tête. La rendre visible. Avant toute chose. Quoiqu’il arrive.
Il doit leur manquer une case, à ces artistes.
Cuisine. Pavés. Marteau. Coups de marteau ; ce n’est pas encore cela... Coups de marteau, de ce côté-ci et de ce côté-là... Une direction se dessine...
Coups de marteau ; changement d’angle ; coups de marteau ; autre changement d’angle ; coups de marteau ; cela prend tournure ; coups de marteau ; presque ; coups de marteau... Stop ! Surtout ne plus toucher à rien du tout !
Ce n’est pas lorsqu’une tête apparaît que je m’arrête, c’est lorsqu’un état d’âme surgit. Comme si la pierre devenait soudainement vivante. Alors je ne peux plus la frapper.
J’en fit d’abord quatre. Quatre états d’âme. Ce sont des têtes, certes, mais sans yeux. Pourquoi sans yeux ? Quatre. Ca ne suffit pas. Ce n’est pas qu’ils ne se suffisent pas à eux-mêmes. C’est qu’ils ont besoin d’être en nombre. Pour avoir un sens. Mais quel sens ?
Dix. Cinquante. Cinquante états d’âme sans yeux qui m’entourent. Encore insuffisant. Cent. Toujours insuffisant. Je ne sais pas pourquoi. Le poète grec Yannis Ritsos a écrit : « Il y a certains vers - parfois des poèmes entiers - / moi-même je ne sais pas ce qu’ils veulent dire, / Ce que je ne sais pas / me retient encore. Et toi tu as raison d’interroger. / N’interroge pas. / Je te dis que je ne sais pas...
Entre temps j’apprends qu’il s’agit de marbre de Carrare ! La pierre de Michel-Ange et de Coustou ! Je n’avais pas reconnu le fameux marbre de Carrare parce que Michel-Ange, Coustou, Phidias, Coysevox et tous les autres sculpteurs qui l’ont utilisé le polissait ; et ainsi les cristaux, sans complètement disparaître, étaient considérablement atténués. Le fameux aspect laiteux.
Alors que je procède de manière particulière, par cassures successives, uniquement au marteau, en ayant soin de ne laisser aucune trace de l’instrument, contrairement à Michel-Ange, Coustou, Phidias. Ce qui respecte complètement le grain cristallin, ce qui garde intégralement son doux éclat.
Du marbre de Carrare. Le fin du fin de la pierre à sculpter. Voué aux semelles des chaussures, aux crottes des chiens, aux pneus des camions ?
Rendre impérativement le marbre de Carrare à la sculpture !
Et voici qu’arrive le 1er septembre. Hier encore, le métro du mois d’août était désert. Soudainement il est plein à craquer.
Des têtes immobiles, muettes, qui ne se regardent pas, qui évitent les regards, comme si elles n’avaient pas d’yeux... Le petit jeu bien parisien qui consiste à regarder sans être vu, et quand on sent un regard scrutateur sur soi, regarder celui qui regarde, alors immanquablement le regard gêneur se détourne, et vaque distraitement ailleurs... Et parfois, le regard s’arrête sur quelqu’un qui retient l’attention ; pourquoi ? Et on croit y lire un état d’âme, qu’on aurait vécu à une certaine époque... Et bien sûr c’est totalement subjectif, c’est soi-même qui projette sur l’autre un de ses propres registres de sentiments, refoulés par l’action de la vie peut-être, un de ses états d’âme, polarisé sur simplement une complexion de visage, ou une réflexion fugitive, ou l’ennui patient, ou une expression particulière, jusqu’à ce que le regard de ce dernier détourne celui de l’observateur...
C’est à ce moment-là que j’ai compris ce que je faisais sans le savoir. Des têtes innombrables, croisées dans le métro, dans les escalators en sens inverse, dans les rues, dans les magasins... Mes cent cinquante états d’âme…
Ce que je faisais sans le savoir, je dressais le portrait de mon environnement de Parisien de la fin du XXème siècle : des gens innombrables, inconnus, habituels, avec leurs visages qui ne regardent pas, muets, anonymes, sans cesse remplacés par de nouveaux, apparemment indifférents, sensibles... États d’âmes énigmatiques, familiers, indéterminés, fascinants...
J’en fis ainsi deux cent trente. Alors qu’il y a deux millions de Parisiens ! Sans compter les banlieusards qui y travaillent ! Et les touristes ! Il m’en reste beaucoup à faire ! J’ai des réserves de pavés de marbres de Carrare. Peut-être pas suffisamment.
Dites-moi où on pave des rues en marbre de Carrare... C’est pour la bonne cause : c’est pour l’art !
Casser des pavés. Pas à Cayenne. A Paris.
Et pourquoi pas de la sculpture populaire ? De la sculpture populaire, c’est de la sculpture accessible. De la sculpture accessible, c’est de la sculpture pas chère. Car la sculpture n’est pas accessible. Qui peut s’offrir une sculpture ? La sculpture est bien trop chère. La sculpture doit-elle être réservée aux élites financières ? Pourquoi ?
Mais un autre problème se pose, et il est de taille : la sculpture pas chère est-elle crédible ? Si ce n’est pas cher, est-ce que cela a de la valeur ? Serait-ce bradé, soldé, parce que cela n’a pas trouvé preneur ? Il n’est pas logique que la sculpture soit bon marché. Il doit bien y avoir une raison à cela, il doit y avoir un vice. Il est impossible que la sculpture soit bon marché ! Et pourquoi pas ?
D’autant que ces sculptures en pavés de marbre de Carrare ne fonctionnent que par trois, ou quatre, ou cinq. Ou plus. Conversations de l’un à l’autre. Toujours cette idée de groupe, sinon de foule.
Une telle les fait converser à trois dans un coin de bureau. Un autre rythme son dessus de radiateur avec quatre. Jean-Claude a fait une étonnante pyramide avec neuf. D’ailleurs je les ai intitulé Conversations.
Et pourquoi est-ce que trois, ou quatre, ou cinq sculptures en marbre de Carrare ne seraient pas accessibles à tous ? Pour la cote personnelle ? Pour que l’art soit une aristocratie ? Pour que l’art puisse continuer à être un marché juteux ? Pour qui ?
Le seul contre-argument serait : pour permettre à l’artiste d’en vivre. Mais cet argument ne tient pas si l’on considère que la sculpture bon marché se vend plus facilement. Comme les petits pains se vendent plus facilement que les parfums de luxe. Et, comme les réaliser est une partie de plaisir...
Partie de plaisir anxieuse quand même... Jamais sûr de ce qui va sortir. Jamais sûr que ce sera bon.
De toute façon, rien ne vaut la beauté de cette utopie : de la sculpture accessible. Pour tous. Même en marbre de Carrare.
© Michel Cand
14:41 Publié dans Sculpture... MARBRES | Tags : michel cand, patrice bouvier, petit marbre, marbre de carrare, pavé | Lien permanent | Commentaires (1)
Michel Cand a également créé des Projets de monument qui ont été exposés.
...Des projets de monument
PROJET DE MONUMENT POUR LES VICTIMES A VENIR DU TERRORISME
Projet de monument pour les victimes à venir du terrorisme, 2003, micaschiste et acier.
Au sol, quatre grands profils gisent, encerclant aux trois-quarts une tête fichée sur une perche à hauteur du regardeur.
Ce projet de monument a été exposé dans le cadre de Jardin d'Arts dans le square Denys Buller, 147 rue de Grenelle, 7ème arrondissement de Paris, avec le groupe Gros Caillou Quartier d'Arts.
PROJET DE MONUMENT POUR LES VICTIMES D'ASSASSINAT
Projet de monument pour les victimes d'assassinat (Récapitulatif en hommage au Gréco - A la mémoire de John Gomis), 2010, micaschiste et acier.
Au sol un grand profil git. Il est entouré par cinq pleureurs dressés sur leur cairn. Très haut au bout de ses perches, un ange, bougeant au gré des vents, regarde déjà ailleurs.
Ce projet de monument a été exposé dans le cadre des Journées du Patrimoine dans le Jardin de la Mairie du 7ème arrondissement de Paris, avec le groupe Gros Caillou Quartier d'Arts.
...Extrait de SCULPTEUR !
AUX VICTIMES A VENIR DU TERRORISME
Au fond d’un certain jardin public parisien, juin 2003, il y a un petit espace délimité par un muret circulaire de ciment. Au centre, une grille ronde au-dessus d’une fosse peu profonde. Un bristol en forme de flèche avec écrit Six têtes pour un pourquoi invite à entrer dans le cercle et à en faire le tour.
Une première pierre gît à terre, accompagnée du texte :
...paris
alger
munich
tokyo
delhi
milan
lima
belfast
le caire
madrid
nairobi
dar es salam
new york
ajaccio
bogota
hebron
haifa
karachi...
Le sens de lecture du texte donne le sens de lecture du micaschiste, pour peu qu’on cherche à retrouver ce qu’indique la flèche. Il s’agit d’arriver à percevoir un grand profil, brouillé par la matière mouvementée propre à la roche et par le traitement de la pierre.
La deuxième pierre est posée un peu plus loin sur le muret, sans texte. Il n’est pas aisé d’y retrouver un autre profil, pourtant évident lorsqu’on l’a repéré.
La troisième pierre g»t à terre un peu plus loin, accompagnée du texte dont le sens de lecture permet d'y découvrir un profil perdu :
redevenir minéral
sauvagement
La quatrième pierre est posée un peu plus loin sur le muret, sans texte. Un autre profil.
La cinquième pierre, un trois-quart profil, gît à terre à la fin de l’espace circulaire, accompagné de:
mourir les yeux ouverts
prématurément
sans comprendre pourquoi
Le regardeur, ayant fait le tour du cercle, se redresse, se tourne alors immanquablement vers le centre et se trouve face à face avec la sixième pierre, légèrement plus basse que lui, emmanchée sur une tige d’acier souple maintenue au-dessus de la grille ronde par un cairn, ce qui la fait vaciller au moindre souffle. Cette tête, dans sa mouvante fragilité, contrairement aux cinq premières têtes, placides, exprime la douleur. Elle est accompagnée de :
POUR UN MONUMENT
AUX VICTIMES A VENIR
DU TERRORISME
se croire tellement fort de ses rêves
être révélé tellement fragile
En entrant, des visiteurs se sont étonnés que des têtes sculptées soient couchées à même le sol. En sortant, ils savaient pourquoi.
© Michel Cand
14:49 Publié dans Sculpture... MONUMENTS | Tags : michel cand, projet de monument, john gomis | Lien permanent | Commentaires (0)
Cette rubrique est consacrée à cette folie : l'écriture. Entre autres, elle tente de donner des réponses aux questions qu'on pose le plus souvent sur les publications de Michel Cand.
...Questionnaire de Proust
OUEST FRANCE
A l'occasion d'une lecture de LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! en Pays de Quimperlé, Renaud Parouty, journaliste à Ouest France, me demande de répondre à certaines questions du fameux Questionnaire de Proust. Voici :
. Le principal trait de votre caractère ? Aussi caractériel que les autres...
· La qualité que je préfère chez les hommes : L'imagination...
· La qualité que je préfère chez les femmes : La licence...
· Mon principal défaut : Ne pas être né cormoran...
· Ma principale qualité : Mon monde intérieur...
· Ce que j'apprécie le plus chez mes amis : La sincérité...
· Mon occupation préférée : Écrire...
· Mon rêve de bonheur : Avoir des racines...
· Quel serait mon plus grand malheur ? Ne plus savoir goûter les moments de bonheur...
· À part moi–même, qui voudrais-je être ? Toi...
· Où aimerais-je vivre ? En un perpétuel voyage...
· La couleur que je préfère : La couleur que je ne connais pas encore...
· La fleur que j'aime : La fleur des champs...
· L'oiseau que je préfère : L'oiseau le plus migrateur...
...A propos de l'écriture
DE L'ECRITURE
L'écriture ne nécessite aucun instrument, aucun matériau, aucun matériel, contrairement aux autres arts comme la musique, la sculpture, la peinture, etc.
Juste du papier et un crayon.
C'est l'art le plus à la portée de tout un chacun. Celui que l'on peut pratiquer tous. N'importe où. N'importe quand. Le plus démocratique...
Ce qui ne signifie pas que c'est le plus facile ! Bien au contraire, c'est l'art qui n'a pas de garde-fou, qui ne peut se raccrocher à la beauté d'un matériau, à la joliesse d'une couleur, à la douceur d'un timbre. L'art qui ne peut se raccrocher à rien.
Le poète travaille sans filet.
ECRIRE
Ecrire, c'est dire, mais en mieux. C'est peaufiner la parole jusqu'à ce qu'elle soit la plus belle, la plus forte, la plus juste, la plus profonde.
Dans l'écriture, on est face à soi-même, seul comme jamais. On peut se décevoir, être dans l'impasse, dans le terrible, de quoi se suicider, comme on peut être dans les étoiles, dans le merveilleux, de quoi nourrir toute une vie.
Dans l'écriture, on est seul face à soi, et de soi il y a des choses qui ont besoin d'être fixées, pour ne pas être oubliées et perdues à jamais. La nécessité d'écrire.
DU LECTORAT AU MECENAT
L'éditeur prend un risque en éditant le premier livre d'un auteur inconnu. Editera-t-il un second livre du même auteur ? Un troisième ? Non si c'est un bide commercial, car il y a perdu de l'argent. Oui si le livre est lu. C'est à dire aussi acheté.
Le lecteur est un mécène. Le lecteur est un mécène qui s'ignore. Mes lecteurs sont mes mécènes. Sans eux, existerais-je en tant qu'écrivain ?
Je tiens à remercier mes lecteurs, qui par leurs lectures, leurs commentaires, leurs bouche à oreille, ont soutenu mon écriture, l'ont colportée, lui ont donné des ailes. Je tiens à remercier mes mécènes.
DE LA VENTE
Aujourd'hui, même si il a le meilleur éditeur du monde, l'écrivain est contraint de fait de devenir son propre vendeur. Incroyable !
L'écrivain a-t-il quelque chose en commun avec le métier de vendeur ? L'écrivain, normalement, écrit, ce qui est très solitaire, et le vendeur vend, avec un savoir faire qui ne s'invente pas...
C'est donc à l'écrivain, théoriquement, de contacter bibliothèques, festivals, journalistes, et même libraires !... S'il en a le loisir ou la capacité... Sinon, l'oeuvre d'une vie sera découverte une ou deux générations plus tard, comme ce fut le cas pour Rimbaud ou Baudelaire...
Scandaleux.
...A propos de LAPIDAIRE : DE LA SCULPTURE, VITE !
DEDICACE
Lapidaire est dédié à Yannice, mon fils. C'est pour lui que je l'ai écrit.
Quand il avait 4 ans, j'ai commencé à prendre en note ce que je voulais lui transmettre sur cet art majeur que je pratique, la sculpture. Les notes se sont amplifiées, se sont accumulées, jusqu'à ce que je me rende compte qu'elles étaient matière à un livre.
Livre que j'ai accompli. Pour lui. Quand on s'adresse à son fils, on ne peut mentir, tricher, être creux et vain. C'est à cette hauteur que j'ai tenté de situer ce livre.
20 ANS !
Lapidaire a été écrit sur vingt ans.
Vingt ans de pratique de la sculpture. Maisaussi vingt ans de connaissances sur la sculpture, de découvertes, d'interrogations, d'investigations.
Mais aussi vingt ans de balades dans Paris, et en France, sous terre et dans les cieux. Mais aussi vingt ans de voyage en Europe, de la Grèce à l'Estonie. En Asie, de l'Inde au Vietnam. En Afrique, du Burkina Faso à l'Algérie. En Amérique, du Québec au Brésil.
Mais aussi balade dans le temps, de la préhistoire à la protohistoire, de l'antiquité au moyen âge, de l'âge classique à la période contemporaine.
...A propos de PSORIASIS DE L'ETERNITE, trilogie
26 ANNEES !...
Il s'agit en effet d'une œuvre qui est vraisemblablement sans équivalent, au moins à ma connaissance : les trois volumes de Psoriasis de l'Eternité contiennent en effet 26 années d'écriture et de réécriture et de re-réécriture, jusqu'à ce que chacun des quelque 785 poèmes aient atteint la plénitude de leur sens et la perfection de leur forme...
Cette entreprise folle m'a été dictée par l'exigence de n'avoir jamais à rougir de mon œuvre, et que le seul type d'écrit qu'on peut laisser derrière soit est le chef-d'œuvre. Quelle ambition démesurée ! Mais je m'y suis tenu... Ce sont mes chefs-d'œuvre personnels. Mais sont-ce des chefs-d'œuvre de l'humanité ? Ceci est une autre histoire...
Je me rappelle les paroles de feu mon meilleur ami Michel Aurélien Birger disparu il y a plus de trente ans : "Ecrire un chef-d'œuvre, sinon rien."
Je me rappelle aussi de ce que m'a dit l'éditeur José Corti dans sa librairie de la rue Médicis quand, âgé de 17 ans, j'ai apporté timidement mes poèmes : "Quand il n'y aura plus un mot, plus une virgule à changer, alors un texte peut être proposé à la publication." J'ai remballé mes poèmes sans les lui montrer, et je suis sorti...
Psoriasis de l'Eternité, commencé le 2 juillet 1985, terminé en 2008, laissé de côté un an, le temps d'écrire et de publier Cosmologie Interne, repris en 2009 pour élaguer les 927 poèmes, dont 785 seulement seront retenus... Jusqu'à la publication du troisième et dernier volume de cette trilogie le 8 juillet 2011... 26 années et 6 jours d'écriture, quelle histoire !...
QUI EST " IL " ?...
Mais qui est donc ce " il " omniprésent comme sujet et personnage principal de la trilogie ?
" Il " serait-il un " je " déguisé ? Peut-être plutôt un " je "distancié. Probable parfois, mais pas toujours...
Parfois " il " est un individu lambda, un être humain, un congénaire. Tel qu'il a été observé. Dans ses travers ordinaires...
Mais parfois aussi " il " représente l'humanité toute entière...
Ah, ces " il " qui glissent entre les doigts de la compréhension !
QUI EST " ELLE " ?...
Il est plus aisé de catégoriser " elle ". En apparence au moins....
" Elle " est clairement la femme aimée...
Mais " elle " peut être aussi une femme lambda, observée elle aussi dans ses travers ordinaires à travers des femmes croisées...
Mais " elle " peut être aussi la gente féminine en général...
Mais " elle " peut être également la fameuse et incontournable femme idéale...
Mais " elle " peut être également un " je " déguisé ? Peut-être plutôt distancié...
Ah, ces " elle " fuyants et protéïformes, qui glissent entre les doigts de l'esprit !
DE LA FAUTE DE GRAMMAIRE...
De la faute de grammaire considérée comme un des beaux arts.
La faute de grammaire en français est considérée comme grave, et elle est éliminatoire, et permet par là même de dégager une élite. Mais elle est surtout gravissime chez un écrivain, quasi mortelle. Elle est un tabou !
Mais pourquoi ne pas délibérément l'utiliser stylistiquement ?
Pourquoi, au delà des tabous, ne pas en faire une vraie figure de style ? Puisque la faute de grammaire, c'est sûr, est expressive. Et bien sûr porteuse de sens. Mais pas uniquement de manière négative.
Evidemment sa subtilité fait qu'elle n'est perceptible que par qui maîtrise parfaitement la langue française, cette langue qui est tellement complexe qu'il y a même un championnat du monde d'orthographe française, où le gagnant n'a pas forcément zéro faute...
HOMMAGES
Quelques poèmes sont des hommages clairs à des écrivains immortels...
A Marcel Proust (poème 84 d'Ebullition). A Arthur Rimbaud (poème 207 d'Ebullition). A Fernando Pessoa (poème 180 d'Elévation), etc.
Les références à Henri Michaux, à Blaise Cendrars, à Charles Baudelaire, à Arthur Rimbaud, à Paul Eluard, à Jean Cocteau, etc., sont forcément présentes : admiration oblige...
TITRE
La question qui m'est le plus fréquemment posée, inévitablement, est le pourquoi du titre : PSORIASIS DE L'ETERNITE. Alors, je me dois d'y apporter une réponse...
Et si l'humanité, dans le cadre de cette éternité qui nous enveloppe, était comme une maladie, mais une maladie superficielle bien sûr (les insectes paraît-il nous survivraient)...
ROMANS
Une lectrice me déclara, après avoir lu ELEVATION : " Chacun de tes poèmes est un miniroman... " Ah là là, quelle lectrice perspicace !
Cette phrase me touche énormément : PSORIASIS DE L'ETERNITE s'est en effet appelé ROMANS pendant 25 années. Jusqu'à ce qu'il ait fallu lui trouver un vrai titre. Pour publication.
...A propos de COSMOLOGIE INTERNE
ECRITURE
Cosmologie Interne est aussi une aventure d'écriture très particulière...
Imaginer et créer les conditions, décider du moment et du lieu, prévoir le temps nécessaire à l'écriture afin de pouvoir s'y tenir, et puis le moment venu, aller jusqu'au bout...
Trois heures d'écriture non stop, afin de ne pas perdre le fil et la veine. Afin de créer une unité profonde. Tout Cosmologie Interne est écrit ainsi...
Et puis, pendant six mois, encore et toujours, réécrire et réécrire encore, quotidiennement, jusqu'à ce que chacun des 65 poèmes qui le composent ait atteint sa pleinitude...
DEDICACE
Cosmologie Interne est dédicacé...
"A Hong An
la plus proche et la plus lointaine "
...qui avait été contrainte de quitter la France...
...qui se trouvait alors à l'autre extrémité du continent eurasiatique, sous la mousson de Hanoï...
PUBLICATION
Février 2008, la veille de partir vers Hanoï, je poste le tapuscrit de Cosmologie Interne vers une vingtaine d'éditeurs...
A mon retour, deux semaines plus tard, je trouve les lettres d'accord de Paul Sanda, poète, directeur de la Maison des Surréalistes de Cordes-sur-Ciel, directeur de publication aux Editions Rafael de Surtis, et d'un éditeur québécois...
Cosmologie Interne, bien qu'écrit après Psoriasis de l'Eternité, paraît avant...
...A propos des éditions RAFAEL de SURTIS
FIL D'ORTIE
Les livres des Editions Rafael de Surtis sont de beaux objets. Présentation sobre et élégante, papier et carton de couverture de qualité, police choisie, mise en page soignée, couture et collage faits à la main. Quelque chose comme un raffinement simple...
Mais, même quand on le sait, le plus stupéfiant est ce fil de couture qui unit entre eux les feuillets : ce fil est de l'authentique... fil d'ortie ! Un fil issu de l'artisanat local...
Les livres sont composés et mis en page par Paul Sanda, réalisés et imprimés par Rafael de Surtis, dans un des plus beaux villages de France, Corde sur Ciel, dans le Tarn, une bastide médiévale.
© Michel Cand
12:00 Publié dans Écriture... ÉCRITURES | Tags : michel cand, yannice, nguyen hong an, rafael de surtis, écrire, écriture, yannice cand, paul sanda | Lien permanent | Commentaires (0)
Collectionner des timbres ou faire de la broderie, passe, c'est encore humain. Mais faire de la sculpture, quelle folie ! Sculpter, quelle idée !...
...Extraits de SCULPTER
SCULPTER 1
J’avais dix ans. Une de ces sorties familiales qui ont inspiré à Charles Trenet Je hais les dimanches. Endimanchés. L’époque voulait cela. Après l’éternel déjeuner dominical, direction le Musée Rodin. Bon.
Et me voilà tournant autour des sculptures de bronze ; des sculptures de pierre ; des plâtres aussi.
A signaler qu’à l’époque je n’arrêtais pas de dessiner, à l’école, dans les marges de mon cahier de texte, dans les moindres espaces libres de mon cahier de brouillon, sur les couvertures intérieures, et ailleurs, pour combler l’ennui ordinaire et dériver le répétitif des journées de cours ; que je dessinais aussi à la maison, contre la somnolence des interdits, contre la mièvrerie des jeux avec ma sœur, une fille ! Pas de télévision, jeux vidéo pas encore inventés!
Donc, je tournais autour des statues du musée Rodin, je tournais autour des sculptures, dans le jardin, dans les salles, sous la véranda.
Et je me suis dit : « Déjà, dessiner, c’est difficile ! Mais la sculpture, c’est dessiner sur 360 degrés ! c’est dessiner sous 360 angles différents ! c’est 360 dessins rassemblés et unifiés en une seule sculpture ! Sculpter, c’est impossible ! Sculpter, c’est surhumain ! »
Et j’ai continué à dessiner dans les marges ou les moindres espaces libres, tout en prenant mollement les cours, rêvassant, planant.
Et j’ai depuis ce jour toujours une fascination pour tout ce qui est sculpture. De l’admiration.
Et ce qui fait que je n’ai pas sculpté. Pendant longtemps. Trop difficile. Impossible. Surhumain.
Et ce qui fait que je me suis mis à sculpter. Trop fascinant. Trop magique.
C’est en forgeant qu’on devient forgeron. C’est en sculptant que nous sculpterons. Et du coup j’ai aussi une grande admiration pour les sculptures qui sortent de mes mains, teintée d’étonnement, avec une petite pointe d’incrédulité.
Bon. Je suis peut-être le seul à ressentir de l’admiration pour mes œuvres, mais ce n’est pas grave. L’important, c’est cela : le frisson de la création, la sensation du surhumain !
C’est venu comme ça. Dans mon petit chez moi, il n’y avait rien. A part des livres. Beaucoup de livres. De poésie surtout. A part cela, il n’y avait rien.
Quand j’étais hors de chez moi, je ne manquais pas de repérer la moindre sculpture, et il y en a beaucoup à Paris. Ou en France. Une chose est sûre : la France est un pays de sculpteurs.
Il y en a sur les immeubles, sur les places, sur les fontaines, dans les jardins publics, dans les cimetières, sur les gares, sur les monuments, sur les églises, dans les églises, dans les musées, dans les galeries, dans les cours, dans les halls...
Mais il n’y en avait pas chez moi ! J’en aurais bien vu chez moi ! Avoir tout le temps de les regarder, de les observer, de les surprendre, de les tourner, de les retourner, de les contempler, de les interroger...
Mais je n’avais pas de quoi m’en acheter pour me faire une collection ! C’est cher, la sculpture ! Mon grand-père, chez qui je passais toutes mes vacances d’enfant, dans le Lot, à Montcuq, était un collectionneur invétéré. Il collectionnait les clés, les tableaux, les céramiques, les objets anciens, les porte-clés, les objets ruraux, les bouteilles, les faïences, les affiches publicitaires, les couverts... Un vrai bric-à-brac sans fin savamment ordonnancé dans toutes les pièces de la grande maison, dans le jardin, dans l’atelier du XIIème siècle, dans le garage de même époque, allant de la haute qualité au rapprochement kitsch ! Ah, les collections !
Je ne pouvais faire une collection de sculptures chez moi. Mais j’en aurais bien eu envie.
J’avais bien récupéré une femme nue, allongée, sans tête et sans pieds, abandonnée lâchement à la voirie ; ma sœur m’avait bien offert deux statuettes petites toutes simples en pierres, rapportées de Bretagne ; c’est étonnamment perspicace, les sœurs ! Mais c’était tout. Ce n’était pas du tout une collection !
Peux pas avoir une collection de sculptures ! Peux peut-être la créer alors ! Déclic.
Donc, c’est comme cela que j’en suis venu à commencer à sculpter. D’abord l’argile, timidement, jusqu’à ce que j’en obtienne quelque chose sur lequel mon regard pouvait traîner des jours et des nuits. J’ai fait trois têtes en argile comme cela. Puis arrêt.
L’idéal de sculpture est par trop insaisissable ! Et on ne sait au début par quel bout aborder la sculpture ! Sur quelle voie s’engager ! Et on a tendance à tomber dans quelque chose qui n’est pas d’une originalité folle, sans doute pour prouver que l’on fait quelque chose qui est répertorié sculpture, et que l’on est donc sculpteur ! On n’a pas encore tracé son petit sillon ; pas encore déblayé son chemin.
Jusqu’à ce que ça me reprenne. Quelques années plus tard. On n’échappe pas à soi-même. Avec la pierre cette fois-ci. La beauté de la pierre. De certaines pierres. De leur matière. De leur aspect. Leur donner une certaine forme. Les transformer. Y inscrire l’humain. Narcissisme encore ? Les métamorphoser en sculptures.
En plus, avec leur beauté propre, je ne prenais même pas le risque du ridicule ! Elles sont tellement belles au départ, certaines pierres, qu’il est impossible que cela puisse aboutir à quelque chose de trop lamentable !
Pas de risque.
Quoique.
Pourquoi pas !
Chiche !
Au bagne de Cayenne, les condamnés envoyés aux travaux forcés étaient astreints à casser des cailloux. Pour la construction des routes, paraît-il. « Casser des cailloux à Cayenne... » ( Jacques Higelin). Casser des cailloux toute la journée. Tous les jours. Jusqu’à la fin.
Moi, je n’ai besoin de personne pour me condamner aux travaux forcés. Personne ne m’astreint, moi. C’est moi tout seul qui m’y suis collé.
Pourtant, parfois, je me demande vraiment ce que je suis allé me chercher comme tourments avec mes bouts de rochers tellement lourds. Quelle idée de maso…
Aller les prendre. Les soulever. Les déplacer… Trouver les moyens pour réussir à les amener aux expositions… Arriver à les installer au bon endroit et sous le bon angle…
Avoir de terribles lumbagos. Des maux de dos quasi permanents… Cogner sur la pierre. Encore et encore. Pendant des heures. Pendant des jours. Se courbaturer les bras. S’endolorir le poignet. Se meurtrir la main. S’écraser la phalange… Se casser les oreilles… S’auto-envoyer des éclats dans les yeux… Etc.
Casser des cailloux dans ma cuisine.
Pour perpette ?
Alors qu’il existe tant de belles choses dans ce sculptural monde...
Quel poète chantera l’angoisse du sculpteur devant son caillou ?
Oh, ce n’est pas devant le bloc de pierre vierge avant qu’il ne le touche ! Il a déjà oublié depuis la dernière fois ce que c’est que la rude réalité de sculpter, tout obnubilé qu’il est par sa nouvelle lubie à matérialiser, tout enivré par le prochain corps à corps avec un bout de la Pachamama... Incorrigible. On ne se refait pas.
Premiers coups de burin, tout va bien, l’acier mord dans la chair de la pierre, des lambeaux se détachent, je suis le maître de la matière. On s’éponge le front, on souffle un tout petit peu.
Seconde série de coups de burin. Tiens, au fait, il conviendrait de conférer pour de vrai à cette matière inerte la forme que je vois, et cette pierre qui n’est pas tout à fait d’accord, parce qu’elle n’y comprend rien du tout, et qui fait de la résistance, la bougresse !
Et là, plaf ! elle revient, l’angoisse du sculpteur au moment de la troisième série de coups de burin...
Et là, à nouveau, on est le dernier des derniers, encore une fois, le plus minable de tous, l’incapable de service, et quelques coups de burins supplémentaires de nous convaincre que ce dernier point de vue sur le Maître en gestation est le véridique. Mais qu’est-ce qu’on est allé se fourrer dans cette galère, et tout seul en plus, alors qu’on ne nous avait surtout rien demandé d’autre que de voter ! Alors, de lâcher burin et massette. De tourner en rond. De sortir dépité faire un tour.
De téléphoner. «- Allô, ça va ? - Oui, ça va et toi ? - Eh bien non, justement, ça ne va pas ! - Ah. Et pourquoi ça ?...» Peux pas dire : parce que la pierre ose me résister. Ridicule. Ni : parce que je suis un incapable. De quoi aurait-on l’air ainsi mis à nu, surtout que l’autre risque d’acquiescer. Alors on dit que ce n’est rien, que cela passera, qu’on rappellera ultérieurement, qu’on est justement appelé sur une autre ligne... Non seulement minable, incapable, aussi menteur. Mais en plus, pire que tout : seul ! Tout seul au monde ! Et rendu autiste par cette même incapacité muette !
Artiste, autiste. Presque la même chose, presque le même mot. Sans doute que l’artiste prend des airs (oui, il prend des -r-), alors qu’il est un nu (oui, il est un -u-).(Oui : a-r-tiste, a-u-tiste). Terrible.
Abominable. A ne pas souhaiter à son pire ennemi. Et, après quelques heures dans le meilleur des cas, ou quelques jours, ou quelques semaines d’angoisse, on se ressaisit soi-même et par la même occasion enfin du burin et de la massette, et, désespoir ? rage ? on éclate cette maudite matière jusqu’à n’en plus finir, jusqu’à avoir des éclats dans le cou, dans les yeux, dans les narines, dans les oreilles, jusqu’à ce que le caillou en crève, et, mystère de la création, comme par hasard, on retrouve des lignes, on renoue avec des reliefs, et l’idée de départ vient s’ajuster, se superposer, et, bouillonnement aidant, on l’imprime à coups redoublés de massette à cette matière qui n’avait jamais rien fait à personne...
Mais, au bout du compte, la rage s’est transmuée en persévérance… le désespoir en idée fixe… et le miracle s’est encore une fois produit. La dernière ?
« Tu accoucheras dans la douleur... »
Sculpteur cherche péridurale.
L’anecdote est connue, de l’enfant qui demande au sculpteur « comment tu savais qu’il y avait un cheval dans la pierre ? » L’anecdote est belle par la naïveté qui engendre le merveilleux, et, bien sûr, à part l’enfant, personne ne croit qu’il pût y avoir un cheval dans un bloc de pierre, ou une Vénus, ou autre, et qu’il pût s’agir pour le sculpteur de se contenter de le ou la dégager.
Personne ne le croit, sauf moi, bien sûr.
En effet, c’est ainsi que je procède, quand je sculpte : de manière à dégager ce qui est dans la pierre… Je regarde une pierre dans la nature, et si j’y discerne une forme qui s’esquisse, ou un mouvement dans les minéraux qui la composent, et que cela m’inspire quelque chose, point de départ de travail, alors je prends cette pierre.
Sinon, je fais et je refais éternellement, tragiquement, toujours la même œuvre, et elle m’insupporte rapidement, preuve tangible de la misérable limitation de mon pauvre esprit et de sa lamentable inspiration.
Ce qui me réduit rapidement au silence : je ne sculpte alors plus du tout. Car je ne sculpterais que du sous-Michel Cand, comme on ressasse du sous-Mickey. Et je ne m’étonnerais plus moi-même, et je ne me surprendrais plus, et je m’ennuierais, et au bout du compte, je ne me plairais plus à moi-même, car je ne croirais plus en moi en tant qu’être admirable susceptible de susciter des merveilles, et il m’arriverait le pire qui puisse arriver à un être humain : je ne m’aimerais plus ! Catastrophe absolue de la condition humaine !
Alors qu’en suivant ce qu’il y a dans la pierre, l’esquisse de forme ou de mouvement de la roche, alors je dégage quelque chose qui est inscrit quelque part dans la roche, quelque chose que je ne connais pas, que je découvre au fur et à mesure de la sculpture, qui n’est pas dans l’ordre de ma pensée, qui a sa propre logique, que je prends en filature, et que j’ai hâte de découvrir, avec mille précautions pour ne pas rater le dégagement et pour ne pas gâcher le mystérieux secret de la pierre… Ce qui me surprend à tous les coups, parce que je n’aurais jamais imaginé aboutir à ce genre de résultat, justement parce que ce n’est pas dans l’ordre de ma pensée.
Cela tient du travail du photographe (sélectionner une pierre parce que l’on y voit quelque chose en latence), de l’archéologue (dégager une oeuvre inconnue de sa gangue), et aussi quand même du sculpteur (rendre visible de l’idée à partir de la matière brute) ! Ainsi, je regarde, j’explore, je tâtonne, je découvre, je m’étonne, je m’émerveille, enfin bref je ne m’ennuie pas du tout, et j’ai perpétuellement le désir de découvrir le secret qui est caché au fond de la roche. On s’amuse comme on peut.
Et en même temps bien sûr, nouveau découvreur de trésors insoupçonnés, l’image de mon pauvre moi-même en est rehaussé ! Quel créateur que je suis donc, quand même, bon sang, capable de rendre visible tout cela ! Et du coup je m’admire un chouia, et donc je m’aime un peu ! (Il faut bien quand même que quelqu’un s’y colle, à m’aimer, sinon la vie serait invivable !) En quelque sorte d’une pierre deux coups !
Mais en même temps, malgré les apparences, cela rend modeste. Eh oui, je suis quand même conscient de la limitation de mon pauvre esprit et de mon effacement devant le génie authentique de la nature.
Et que ce qu’il y a quelque part caché dans la nature apprend, fait découvrir, aussi, une autre manière de penser. La nature est un grand professeur.
Bon, en fait, je m’émerveille devant ce que mon imagination voit dans la roche.
La nature, quelle source d’inspiration infinie !
Je n’y ai pas encore trouvé de cheval.
Pas encore.
Patience, peut-être un jour…
SCULPTER 6
Après 68, la spontanéité a été à la mode.
Spontanéité ; vitalité ; vérité ; franchise ; honnêteté ; énergie ; enjouement ; simplicité ; plaisir ; convivialité ; fraîcheur ; naturel ; pureté ; vivacité ; ingénuité ; véracité ; sincérité ; innocence ; authenticité... Ô, les hautes valeurs de la spontanéité !
En ce qui concerne la sculpture sur pierre en cuisine en appartement parisien d’immeuble honorablement habité, la spontanéité connaît des limites extrêmes. Extrêmement étroites. Quand à deux heures du matin jaillit soudainement une solution technique ou conceptuelle...
Quand il s’agit de travailler au corps une pierre au burin et à la massette pendant des heures avant qu’elle ne daigne accepter de prendre la forme conjecturée par son tortionnaire...
Mais essentiellement quand de toute manière il s’agit d’œuvrer strictement entre 10 et 12 heures ou entre 14 et 17 heures les jours de semaine de manière à ce que les voisins ne remettent pas en question la liberté d’expression lithique...
Mais aussi quand on a un projet bien arrêté et fin prêt, mais qu’on n’a pas le matériaux adéquat, et que l’on doit attendre la bonne occurrence pour aller se ravitailler en pierres de Bretagne ou d’Auvergne...
Bon, c’est vrai, la spontanéité, c’est intéressant. Mais il n’y a pas que cela.
Ce n’est pas vraiment la caractéristique de la sculpture sur pierre.
Je le confesse spontanément.
Mais qu’est-ce qui nous pousse à nous montrer ainsi ? Qu’est-ce qui nous astreint à prendre ce risque insensé de s’exhiber au regard de l’autre, cet inconnu ? De milliers d’autres ! Sous les projecteurs ! Se mettre à nu ! Comme les esclaves des romains jaugés en place publique ! Ou peut-être pire, travestis par l’art dont on pense parer nos visions !
Qu’est-ce qui nous oblige donc à nous soumettre au jugement de qui passe ? Comme les âmes à la plume d’Anubis ! Alors qu’on aurait tout aussi bien pu rester dans son petit chez soi, par exemple à regarder une balle aller et venir, plateau-télé sur les genoux, tentant le vide parfait intérieur tant recherché par les taoïstes d’antan, qui manquaient cruellement, c’est trop dur, de matches télévisés. Confortablement. Mollement.
Mais quelle maladie mentale incurable ? Quel traumatisme infantile bien enfoui ? Quelle idéologie dictatoriale débile ?
Faire des pieds et des mains pendant tant d’années dans le but ultime d’être exposable! Faire des pieds et des mains pour arriver malgré tout à amener, et puis à installer les sculptures sur le lieu de l’exhibition ! Des années de recherches sur des voies non inventoriées !
Pour entendre dire au bout d’un examen de trois secondes : « Ah oui, c’est intéressant...» Ou alors : « Ca représente quoi au juste ? » Ou alors : « Vous l’avez fait en combien de temps ? »
Aller se faire cataloguer. Sommairement. Aller se faire examiner. A la va-vite. Aller se faire estimer. Volontairement. Par des indifférents dont peut-être un seul sur mille possède une vraie culture de l’art contemporain.
Sciemment.
Alors qu’on ne nous a rien demandé.
Rien d’autre que d’apporter nos suffrages.
Mais qu’est-ce qui nous pousse donc, bon sang ?
SCULPTER 8
Il s’agit pour le sculpteur de savoir choisir dans quelle voie il lui convient de s’engager.
Soit il œuvre pour les galeries afin d’atteindre le juteux marché des amateurs d’art éclairés - les amateurs d’art sont toujours éclairés, d’après ceux qu’ils font vivre ; alors que les artistes sont allumés ; et les œuvres illuminées sous les spots ; ce qui revient à dire, si j’ai bien compris, qu’un peu de la lumière des artistes et de leurs œuvres rejaillit sur les amateurs d’art - afin de s’en mettre plein les poches et de parader dans les cocktails. Il s’agirait donc de savoir plaire.
Soit il opte pour la sculpture d’extérieur, qui a pour vocation d’être intégrée dans le paysage urbain du passant et donc d’animer le quotidien et de servir l’espace, en relation avec les municipalités en particulier.
Soit il s’acoquine avec l’un ou l’autre parti politique, ce qui lui assure quelques commandes ; voire même il peut en devenir le spécialiste de la sculpture ou le sculpteur officiel.
Soit il se spécialise dans un créneau porteur bien particulier : les établissements scolaires par exemple, ou la sculpture animalière, ou les sportifs, ou la sculpture funéraire...
Soit il jette son dévolu sur la sculpture de commande. Il lui suffit de suivre l’actualité au plus près, d’être un bon technicien sachant s’adapter, capable de réaliser le portrait de tel écrivain, la statue de tel général...
Soit il vise tous les concours et autres appels d’offres et tente inlassablement d’y répondre après s’être bien renseigné sur les personnalités du jury, leurs attentes...
Soit il s’engage dans la voie de la dérision et de la critique afin de dénoncer et de s’insérer dans le débat d’opinion citoyen.
Soit il s’insère dans un contexte touristico-traditionnel et développe un savoir-faire ancestral à partir d’une particularité régionale, comme le bois, la lave, l’ardoise, le granite...
Soit il se décide à donner dans la sculpture événementielle, quitte à créer de l’éphémère tout en touchant un public large de spectateurs pas forcément intéressés au départ par la sculpture, comme les sculpteurs de glace.
Soit il adopte la difficile voie de la création d’œuvres intemporelles, à vocation universelle, au prix de longues recherches isolées, solitaires, inconnues.
Soit il tente d’innover, et par là d’ouvrir des voies nouvelles, s’informant sans cesse des nouvelles apparitions de matériaux à travers le monde entier.
Soit il se décide pour le monumental, oeuvres peu nombreuses de très grandes dimensions, vouées - en principe - à devenir des phares touristiques dans leur région.Soit il scandalise afin de faire bonne presse et bonne promotion de son oeuvre, afin de tenter de devenir un peu populaire et d’avoir sa part d’audimat.
Soit il utilise les nouvelles technologies, développant ses connaissances dans ce domaine, se tenant sans arrêt au courant des dernières nouveautés et expérimentant les plus probantes.Soit il préfère tenter de mettre en matière et en forme des concepts, des idées, des sensations, des sentiments, afin de séduire l’épouse du particulier.
Etc.
Il faut être malade pour être sculpteur sur pierre.
De toute façon, s’il ne l’était pas au départ, il le devient immanquablement...
Ca commence par le mal de dos perpétuel. Aller se coltiner de tels poids... Mais ce n’est rien du tout encore. Parce que, ce qui l’attend !…
Alors, par exemple, c’est le lumbago, qui fixe dans l’immobilité pendant quelques semaines, comme un insecte épinglé… Mais alors la plus totale immobilité, parce que si on se hasarde à bouger un orteil, on est soudain flashé-transpercé-crucifié de lancinances qui vous tordent en un fragment de seconde et vous laissent pantin dans une posture non voulue dont on ne peut plus sortir, sinon, re-flash-transpercement-crucifixion !
Et puis c’est aussi par exemple la sciatique, qui tend à bloc une insoupçonnée grosse corde électrifiée de piano sourdement, sournoisement, sourcilleusement, sorcièrement, sortilègement, qui semble se vriller en spirale à l’intérieur de la chair à travers la fesse, la cuisse, le genou, le mollet, le pied, l’orteil, tendu à bloc jour et nuit, et nuit et jour, sourdement hurlant, debout, assis, allongé, agenouillé, penché, porté, couché… comment se mettre ?
Mais c’est encore la luxation du poignet droit à force de cogner comme un sourd à la mailloche ; et si l’on s’avise de bouger le petit doigt, ou de vouloir se brosser les dents, ou de conduire, ou tout ce qui se fait à deux mains, alors là, ouille aïe ! ouh, ah là là !
Mais il y a encore l’écrasement de l’articulation supérieur du pouce de la main gauche, un coup de marteau est si vite arrivé !
Mais il y a encore l’éclatement de l’index giclant en cerise !
Mais il y a encore les éclats qui ne veulent plus sortir des deux douillets yeux où ils se sont logés !
Etc.
Vraiment, ces sculpteurs sur pierre, des malades.
SCULPTER 10
Est-il totalement obsolète de sculpter la pierre au XXIème siècle ? Est-ce complètement rétrograde ? Est-ce du plus pur passéisme ? Est-ce d’un aveuglement risible ? Cela va-t-il à contre-courant de la civilisation ? Le sens de la civilisation, c’est l’utilisation des médias pour transférer l’image duplicable en temps réel à tous les coins de la ronde planète.
Photographies. Vidéos. Créations numériques. Œuvres virtuelles. Images immatérielles. Démocratiquement visibles gracieusement de presque partout. Foin de la matière et de ses contraintes que l’humanité a été obligée de se coltiner pendant des millénaires et des millénaires. Enfin libérée des pesanteurs de l’univers.
Et voilà-t-y pas qu’il y en a un qui s’obstine à donner dans le pesant. Dans le brise-rein. Dans l’intransportable. Dans l’immobile. Dans l’unique.
Pour voir Amazone de Michel Cand, allez chez Untel, telle adresse, telle ville, mais surtout prenez soin de téléphoner avant afin de pouvoir obtenir un rendez-vous, et si vous insistez en précisant que vous appelez de ma part, je suis sûr qu’il condescendra à vous laisser entrevoir quelques minutes l’inestimable chef-d’œuvre du maître…
Vous voulez exposer les œuvres récentes de Michel Cand ? Contactez une entreprise de transport qui se chargera des portages, des transferts en camion et en avion, et de la mise en place…
J’en sais quelques uns qui se sont reconvertis dans la sculpture sur matériaux plus modernes. Pas par hasard. Quelques uns dans la sculpture sur résines. D’autres dans la sculpture sur toiles. Quelques unes dans la sculpture sur papier à armatures de fils métalliques. D’autres dans la sculpture sur éléments gonflables. Etc. Plus légers. Mais toujours uniques.
Certes, une photographie de sculpture peut envahir la planète. Mais ce serait une œuvre de photographe porteuse de la vision du photographe. Bref une photographie.
Mais sculpter la pierre, quel folklore ! Comme les préhistoriques. Age de la pierre taillée. Pour ma part je n’en suis pas encore à l’âge de la pierre polie. Peut-être dans un millénaire ou deux. En viendrai-je à d’autres supports ?
Obsolète à mort.
Totalement désuet.
Complètement arriéré.
Grotesquement rétrograde.
Pourtant c’est beau la pierre.
Imaginez-vous dans une pièce nue. Genre chambre dans un lieu à louer. Vide.
Dans cette pièce nue, adossez-vous à un mur. Avancez. A pas ordinaires.
Vous rencontrez le mur d’en face. Et vous le gravissez, pas à pas, à l'horizontal, jusqu’au plafond.
Et le plafond, vous l’arpentez, pas à pas, jusqu’au haut du mur de départ. Et vous redescendez le mur, à l'horizontal, jusqu’au bas, jusqu’à votre point de départ.
Eh bien, la sculpture, à un moment, c’est comme ça. C’est du surdimentionnel.
Quadrature du cercle.
Peux pas mieux dire.
© Michel Cand
15:30 Publié dans Sculpture... TEXTES | Tags : michel cand, sculpture, sculpter, sculpteur | Lien permanent | Commentaires (1)
...Poésie
La trilogie PSORIASIS DE L'ETERNITE :
Psoriasis de l'éternité : ELEVATION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2010
Psoriasis de l'éternité : EBULLITION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2011
Psoriasis de l'éternité : EVACUATION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2011
ISBN 978-2-84672-24960
...Traduit en espagnol
PSORIASIS DE LA ETERNIDAD (Extractos de: Elevacion, Ebullicion, Evacuacion)
de Michel Cand
Traduction d´Alexandre Arribas
Préface de Pierre Clavilier
El Taller del Poeta, 2015, Pontevedra, Espagne
...2 Articles dans OUEST FRANCE
On ne présente plus OUEST FRANCE, premier quotidien français en terme de vente. Cet article figure dans la rubrique QUIMPERLE du 26 octobre 2012, et présente un événement organisé par Frédéric Vitiello...
RENCONTRE POETIQUE DEDIEE A MICHEL CAND
La librairie LIVRES ISOLE organise mercredi des lectures autour du travail de ce poète, essayiste et sculpteur.
La librairie a décidé de mettre en avant les oeuvres de Michel Cand lors d'une rencontre poétique, organisée mercredi. Les habitants du pays de Quimperlé ont pu découvrir cet artiste l'an passé lors de la 7ème édition du Festival de la Parole Poétique, organisée au mois de mars dernier sur le territoire.
Né à Paris en 1951, il est 'auteur d'une trilogie intitulée Psoriasis de l'Eternité, constituée d'Elévation (2010), Ebullition (2011) et Evacuation (2011), qui rassemble 785 poèmes. Une oeuvre sans équivalent sur laquelle il a travaillé pendant 23 années avant de la proposer à la publication. Il est également essayiste et sculpteur sur marbre, lave et pierre à fossiles.
Musique et poésie
Mercredi, Michel Cand sera entouré de Patrice Perron, poète guidelois et acteur du Printemps des Poètes, et de Pierre Mironer, poète et responsable de la revue " sans contrainte " Menu Fretin. Leurs lectures seront accompagnées par la musique de Frédéric Vitiello, guitariste et poète, Philippe Audren, accordéoniste, et Marc Ferrer, clarinettiste. Tous se prêteront au jeu des dédicaces.
Ce moment poétique commencera vers 18 h 30. Il sera possible de se procurer les livres et recueils des différents auteurs à l'occasion de la soirée. Un pot de l'amitié suivra la lecture et les dédicaces.
PREMIERES DES RENCONTRES POETIQUES - QUIMPERLE
jeudi 01 novembre 2012
Les auditeurs se sont laissés portés par les mots et les notes, hier soir, à la librairie Livre Isole.
Reportage
18 h. Les cloches de l'église Notre-Dame sonnent et la pluie bat les pavés de la rue Savary. Dans la librairie Livre Isole, au numéro 27, l'ambiance est beaucoup plus chaleureuse, l'atmosphère feutrée.
Ça sent bon les livres anciens. Philippe Audren prend son accordéon, Patrice Perron son armonica-basse, et lancent, devant une dizaine d'auditeurs, les premières notes de la soirée. Une soirée placée sous le signe de la poésie, la première du genre à Quimperlé. Une initiative de Frédéric Vitiello, guitariste et poète résidant à Querrien.
« Impressionné par le travail de Michel Cand lors du festival de la parole poétique, j'ai décidé d'en faire l'invité d'honneur de ces premières lectures, explique-t-il. - Je n'ai pas trop l'habitude, répond modestement l'intéressé. Ça me touche beaucoup. J'ai commencé à écrire de la poésie à l'âge de neuf ans, et ça m'a accompagné depuis toute au long de ma vie », poursuit-il, avant de déclamer quelques poèmes de sa trilogie intitulée Psoriasis de l'Éternité.
À ses côtés, d'autres lecteurs se prêtent également au jeu :Pierre Mironer, poète et responsable de la revue de poésie « sans contrainte » Menu-Fretin, Frédéric Vitiello, et Marc Ferrer, clarinettiste et récitant.
19 h. Le public est attentif et silencieux. Les pages se tournent, les mots sonnent. Après quelques dédicaces, il est temps de clôturer la soirée et de refermer les livres. Jusqu'à la prochaine fois ?
E. M.
...Article d'ALEXANDRE ARRIBAS à propos d' EBULLITION
Ecrivain, Alexandre Arribas est l'auteur de Petite histoire du baiser, éditions Nicolas Philippe, 2003, et de quelques publications en langue espagnole.
Le blog AlexandreArribas explore le baiser, le goût, le temps.
CARNET DE NOTES (mai 2011)
Michel Cand - Psoriasis de l’éternité : ÉBULLITION
Je ne connaissais pas Michel Cand. Je l’ai découvert le jour où il présentait à Paris, rue de Grenelle, son recueil de poèmes Psoriasis de l’éternité – Ébullition qui a été édité cette année 2011 par Rafael de Surtis, Editions. Si je dis « découvert » c’est parce que ce que j’ai ressenti ce jour-là une certaine similitude au bonheur qu’on éprouve quand on a inopinément entre les mains une perle rare.
Psoriasis de l’éternité – Ébullition a été depuis lors un petit bouquin qui s’est promené pendant des jours et des jours sur mon bureau. Je l’ai lu, l’ai feuilleté, l’ai tripoté. Il est composé de deux-cent soixante-huit petits poèmes libres, dont la caractéristique est d’être paradoxaux. Paradoxaux dans le sens qu’ils formulent des expressions apparemment contradictoires, et qu’ils vont à contre-courant des idées reçues.
« Depuis sa naissance / il n’avait d’autre horizon / que sa mort » affirme-t-il, par exemple, en bon élève du philosophe Cioran ou de Calderón de la Barca (« el delito mayor del hombre es haber nacido : la plus grande faute de l’homme est d’être né »).
Ces poèmes se rapportent avec leur caractère paradoxal à toute sorte de sujets concernant la vie et la société : la vie, la mort, les rêves, les voyages, la nuit, les pensées, les astres… En général, ce sont des poèmes courts sous forme de pensées pressées pour ne laisser passer que leur quinte-essence. C’est ainsi qu’ils ont des allures d’axiomes, d’aphorismes, de maximes, de sentences, avec quelques grains des apories de Zénon d’Ellée : « Jour après jour /il faisait les mêmes choses / à telle heure ceci / à telle heure cela - la vie lui apparaissait / mécanique bien huilée / dont il était le rouage / non le cerveau »
Ce n’est pas tout. Dans une certaine mesure ils semblent inspirés des graffitis de 68. Je demande au lecteur de comparer les poèmes de Michel Cand avec les graffitis d’alors. Je donne quelques exemples : « Un rien peut être tout, il faut savoir le voir et parfois s’en contenter » - « Si vous pensez pour les autres, les autres penseront pour vous » - « Et cependant tout le monde veut respirer et personne ne peut respirer et beaucoup disent « nous respireront plus tard ». Et la plupart ne meurent pas car ils sont déjà morts ». Les pourfendeurs.
Inspiré ne veut pas dire que les graffitis de 68 étaient des poèmes ni que les poèmes de Michel Cand sont des graffitis. La similitude provient plutôt de l’esprit de 68, de cette envie de fouiller dans l’intérieur de l’homme pour pouvoir connaître ce qu’il a dedans. L’envie de dépaver la ville comme symbole de dépaver notre civilisation qui nous a fait tant de mal.
Je dois souligner que les poèmes de Michel Cand se rapportent en général à un « il » ou à un « elle » indéfinis, ce qui fait leur caractéristique. Tout au long de la lecture de ces poèmes on acquiert le sentiment qu’il agit d’une même personne, comme si cet « il » ou cette « elle » étaient plutôt un « moi », un « je ». S’agit-il simplement d’une figure de style ? S’agit-il d’une sorte de dédoublement de l’auteur qui se voit reflété dans un miroir imaginaire ?
Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à une récente découverte en biologie, les neurones-miroir. Il s’agit d’une catégorie de neurones du cerveau qui ne s’activent que lorsqu’ils observent un autre individu exécuter une action qu’ils vont entériner, la faire propre, l’imiter.
Un phénomène similaire se produit dans les poèmes de Michel Cand. Pour exprimer ses pensées, ses émotions, ce dernier a besoin d’un « il » ou « elle », d’un personnage-miroir, imaginaire sans doute, qui mis en activité envoie ses états d’âme à l’auteur qui les transcrit dans ses poèmes.
Cela donne une dimension, un volume très particulier à ses poèmes. Car il ne s’agit pas d’un écho, ni de lui-même reflété dans un miroir. Comme pour les neurones-miroir, il s’agit d’un miroir biologique, autant de dire, vivant. Les neurones-miroir sont à la base des mouvements d’empathie par lesquelles les hommes et les animaux peuvent intégrer en eux les problèmes des autres.
Cet « il », cette « elle » acquièrent ainsi une personnalité différente de celle de l’auteur, tout en étant dépendant de celui-ci.
Je souhaite à Michel Cand une longue route dans les chemins mystérieux de la poésie.
Alexandre Arribas
...Article de REGIS BOYER à propos de la Trilogie PSORIASIS DE L'ETERNITE
L'article ci-dessous sur la trilogie Psoriasis de l'Eternité a été publié conjointement dans les blogs Incoherism et La lettre du crocodile.
MICHEL CAND (juillet 2011)
Michel Cand offre à ce siècle confus Psoriasis de l’Eternité en trois volumes Elévation, Ebullition, Evacuation, publiés dans la collection Pour une Terre interdite, Editions Rafael de Surtis.
La France, contrairement au Portugal, refuse aux poètes la fonction philosophique. Une erreur lourde de conséquence, qui affecte la philosophie d’abord, engluée dans l’hexagone mondain.
Michel Cand est un magnifique exemple d’une poésie qui s’empare brillamment de la fonction philosophique et l’assume pleinement.
« Il s’était réveillé en plein rêve / et y avançait / étonné amusé / mais c’était cette bonne vieille réalité / féroce sordide élégiaque »
« Lui et elle / créèrent la civilisation de l’amour / les autres ne purent tout assimiler / n’intégrèrent que le sexe »
« Comment pourrait-il / dire le paysage / invalide des mots »
Rappelons que la philosophie est un art d’interroger les évidences, la poésie un art de la métamorphose. La puissance de l’œuvre de Michel Cand tient tant à sa pensée en perspective, plongeant dans l’abîme pour aussitôt resurgir à plus haut sens, inattendue, qu’à son écriture qui en quelques mots peut donner l’expérience d’un monde, d’une vie, d’une mort.
« Il était pile / elle était face / ils ne virent jamais la monnaie »
« Elle était toute nue / sous ses mots »
Une écriture peuplée d’humours et qui laisse passer l’amour avec discrétion, un amour immense.
« Elle fuyait son absence / en lui / follement »
« Elle et lui / attirance / discussion / soudain éclair tonnerre / noir / chancelants / attraction irrésistible »
« En elle il y avait un océan / qui le fit navigateur / infinitude grain / coup de vent embellie / tirer des bords naviguer à vue / jeter l’ancre louvoyer / océan d’incertitudes »
« Il pouvait rester des heures / à regarder nager en rond ses doutes / dans l’aquarium de ses pupilles »
La lecture des textes de Michel Cand nous laisse entourés d’une myriade d’amis, les mots, enfin libérés des artifices, de nouveau en célébration du vivant.
Editions Rafael de Surtis, 7 rue Saint Michel, 81170 Cordes sur Ciel
Régis Boyer
...2 articles de DOMINIQUE GABRIEL NOURRY à propos de PSORIASIS DE L'ETERNITE
Poète, critique, comédien, blogueur, Dominique Gabriel Nourry a publié des poèmes dans de nombreuses revues. Il est notamment l'auteur de L'embellie, éditions La porte, 2010.
Voici un article qu'il a publié sur Facebook.
Michel ne s'exclame pas : " Nevermore... Nevermore..." : il gère et digère nos contradictions qui sont aussi les siennes ! Un pied dans l'Eternité, l'autre sur terre, il cultive - à l'écart du rire bouffon qui nous sert de fragile viatique - ce que l'on appelait, au XIXème siècle, la pointe !
Il s'escrime à composer sculptures et poèmes, il s'aiguise l'âme et le corps, t'emmène en ballade sur les courtes vagues de ses Poèmes et, bien avant la fin de l'envoi, te touche !
Imagine que Pierrot s'expédie haïcoeur dans la Lune et t'offre, pas mesquin, dès son retour - parfois brutal ! - quelques croissants, quelques cratères et les marées hautes et les marées basses de cette mer d'Intranquillité qui, vraisemblablement, l'habite !
Dans le désespoir de ses sarcasmes, dans l' ironie de ses chutes, c'est le Vrai comme éclos de la gangue de nos stupidités qui me retient.
Le Vrai qui de sa main ouverte d'Artiste devient aussi le Beau et nous guérit - le temps d'une Lecture seulement, hélas !!! - de ce mal mystérieux dont se rongent nos soleils !
Dominique Gabriel Nourry
L'article suivant est extrait de son blog d'ici dance.
MICHEL CAND ET LA MALADIE DE L'ÉTERNITÉ (novembre 2010)
L'antithèse spectaculaire que met en jeu le titre du recueil de MICHEL CAND : Psoriasis de l'Éternité peut inquiéter ! Comment gérer, digérer en notre âme (et conscience) cette antithèse mettant aux prises le plus sordide sème relevant du champ lexical de la matière avec un sème relevant du champ lexical de la Spiritualité ?
Ne retrouve-t-on pas cette double tendance que met en jeu le deuxième Romantisme, théorisée par Baudelaire et déjà mise en scène dans l'audacieux titre : Les fleurs du Mal, dans de nombreux recueils dont le plus attachant est très certainement Le charnier déductif de HUBERT HADDAD.
La société industrielle, idolâtre de la Science, se déprend du Mythe et du Rite. Ainsi, elle s'exclut de l'Humanité toute entière, vit la Mort dans un total déni et s'abandonne à tous les divertissements (au sens pascalien) possibles ! Ces divertissements constituent de dérisoires pansements sur la plaie béante qui ne cesse d'harceler l'homme-animal , devenu pur accident de l'évolution .
Les Surréalistes, en imaginant ce point de l'Esprit où cessent d'être perçus les contraires, ont tenté de subvertir la dialectique de Marx qui n'est rien de plus que la perspective hégélienne renversée.
Cette position surréaliste est certainement la plus séduisante, mais est-elle tenable ?
Dans un défi (ou une ironie ? ) dont on lui sait gré, MICHEL CAND sous titre son Recueil Elévation.
La référence à BAUDELAIRE, ici, se précise : Le troisième poème des Fleurs du Mal , qui succède au célèbre Albatros, s'intitule Elévation.
Ecoutez encore la troisième strophe : " Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; / Va te purifier dans l'air supérieur, / Et bois, comme une pure et divine liqueur, / Le feu clair qui remplit les espaces limpides. "
Lors, avec MICHEL CAND, éloignons-nous des "miasmes morbides" du psoriasis, élevons-nous dans le Poème et partageons le " feu clair ".
Lorsque nous ouvrons le recueil, nous sommes loin de la perspective Romantique que pouvait annoncer le titre.....avec une dérision douloureuse tellement évidente.
Nous avons pris conscience avec LYOTARD que le temps des grands récits est terminé (La condition postmoderne). C'est une vision, à mon avis, beaucoup trop ethnocentrique et sans doute liée à une phase historique précise. Mais c'est, pour le moment, notre lot.
L'analyse des " fractales " et le modèle de la physique quantique, dans le domaine des sciences dures, ont remis en cause notre perception du Réel.
La mise en lumière du Haïku et de sa subtile technique a fortement impressionné les Poètes contemporains qui, déçus par leur Tradition désublimante, sont allés chercher leur métaphysique ailleurs.
Je pense, comme MICHEL BUTOR, invité à la Librairie de Paris, que le Net va profondément transformer nos pratiques d'écriture.
Comme il le souligne, le traitement de texte suscite quantité de pratiques (Citations, déplacements, condensations, etc..) qui vont transformer profondément la Littérature.
J'ajouterai, de plus, que le " statut " de Facebook, avec ses contraintes, sociales et spatiales peut être "travaillé" comme une matière soumise à l'élaboration artistique .
Et puis, MICHEL CAND est sculpteur. Comme l'a fait remarquer PIERRE CLAVILIER, son précédent préfacier, lui-même écrivain, il SCULPTE son texte ! C'est d'ailleurs ce qui m'est apparu à la première lecture, à moi aussi.
Nous avons donc affaire à des textes brefs, des fragments.
Ces textes brefs, ces fragments, n'ont pas perdu toute leur antique vertu de pavés. Ils transmettent une salutaire philosophie qu'on ne peut qu'approuver: " Il est seul / à jamais / il le sait / comme les autres / avec les autres " - " Entre la vérité / et sa vérité / il s'enlisait / s'escrimant à rejoindre / l'une ou l'autre rive. "
Ces pavés sont minutieusement ciselés. Michel CAND les écrit, les décrit, les décrie, les réécrit sur le long terme et ne se trouve satisfait que lorsque la matière sort de ses gonds, de ses gangues. Comme si l'Idée demeurait le noyau-soleil du fruit sauvage qu'il faut exalter.
Il n'en reste pas moins que, dans la vie, MICHEL CAND n'a rien d'un austère esthète, fonctionnaire du Beau, mais qu'il apparaît comme un homme très sensible, chaleureux, ouvert à l'Autre et au Monde et même - c'est sous ma plume un éloge ! - Romantique !
Homme de grande écoute et de communication, il est bien impliqué dans la vie professionnelle comme dans la Vraie Vie. Comme moi, si j'en crois ma lecture, il n'écrit pas seulement pour le " cercle des petits Poètes compassés " qui constituent notre très éphémère élite. Il écrit pour ses frères humains que le Désir guidera vers son livre. Même si, comme beaucoup de nos contemporains échaudés, ils détestent la Poésie, ils se sentiront brusquement séduits !
En tant que Poète, Cririque et Comédien, j'aurai toujours grand plaisir à porter ces textes, d'une grande rigueur et d'une grande limpidité, proches des meilleurs poèmes de Vian et de Prévert. C'est ce qu'il faut offrir au "public" pour lui rendre enfin le goût de la Beauté, de la Liberté et de l'Humanité.
Dominique Gabriel Nourry
...Article de MARIE-JOSEE CHRISTIEN à propos d'ELEVATION
La revue Spered Gouez est basée à Carhaix, Bretagne. Cette belle revue a vingt ans d'existence.Elle a été fondée et est dirigée par Marie-Josée Christen.
Marie-Josée Christien, poétesse, diseuse et militante de la poésie, est l'auteure de : L'attente du chat, Les éditions sauvages, 2012 ; Aspects du canal, Sacs à mots éditions, 2010 ; Constellations, Atelier de Groutel, 2010 ; Les extraits du temps, Les éditions sauvages, 2009 ; Pierre après pierre / Maen goude maen, Les chemins bleus, 2008 ; Conversation del'arbre et du vent (jeunesse), Tertium Éditions, 2008 ; Le carnet des métamorphoses, Les éditions sauvages, 2007 ; Lascaux & autres sanctuaires, Jacques André Éditeur, 2007 ; Nul ne sait quel est ce monde, Éditions Mona Kerloff, 2006 ; L'archipel intérieur, Éditions Encres Vives, 2005 ; Entre-temps, Haute Voix, 2004 ; Sentinelle, Citadel Road Editions, 2002 ; Un monde de pierres, Éditions Blanc Silex, 2001.
La revue a publié son article...
VAGABONDAGES, articles et notes de lecture
Michel Cand livre ici 239 poèmes réunis sous le titre Elévation.
Il explore la vie et ses tensions, coincée entre " l'éternité passée " et " l'éternité à venir ". Ici " face à l'immensité nocturne ", tout est fragile et périssable, civilisations comme humains, tout est " éclats (...) enivrants d'éphémérité ".
De l'aphorisme, Michel Cand emprunte la brièveté. Il lui ôte son côté sentencieux, lui ajoute le sens de l'absurde et de la dérision. Son humour caustique fait mouche : " Il se voulait libre / comme le vent / mais à peine était-il / libre comme un taxi ". Chez lui les usés reprennent vie et densité, suscitent l'étonnement en retrouvant leur sens.
Michel Cand met en scène " il " et " elle ", archétypes de l'espèce humaine, leur complicité et leur malentendu, leur inséparable destin et leurs désirs incompatibles : " Il voulut l'aimer / comme il l'avait rêvée / or elle n'était pas un rêve ".
" Il ", peut-être le double du poète ou " sa parole / partie visible / de l'iceberg / de son silence ", se mesure à un temps qui dépasse se sien : " Il vient du mystère / il y retournera / entre temps il lui faut du concret ". Dans un mouvement qui s'élève de la réalité quotidienne à un besoin de sens, Michel Cand le ramène, avec une subtile et tendre dérision, sans cynisme aucun, à sa condition de " pou de dieu ", d'énigmatique anomalie dans le grand cycle des espèces vivantes, sans fonction indispensable.
Marie-Josée Christien
...Article d'AYMAR YAOVI CAKPO-BESSE à propos de l'oeuvre poétique de Michel Cand
Aymar Yaovi Cakpo-Besse est professeur, pédagogue et chroniqueur à Kandi, ville du nord de la République du Bénin. Il est également le partenaire Béninois qui a rendu possible la phase béninoise du projet pédagogique et humanitaire Blanqui-Bénin 2010.
Cet article vient donc du coeur de l'Afrique sub-sahélienne.
COMMENTAIRE (juillet 2011)
A mon avis, l’ensemble Psoriasis de l’Eternité - Cosmologie Interne est une brèche ouverte sur l’univers intérieur de l’humain.
Aussi, est-il remarquable que, loin d’être seulement une œuvre purement littéraire, la trilogie Psoriasis de l’Eternité y compris Cosmologie Interne élucident le borborygme paradoxal et paranormal qui sommeille en chaque humain.
C’est en ce sens que la trilogie Psoriasis de L’Eternité est venue éclairer cet univers interne à l’homme où, peut-on oser le redire, tout est en permanentes création, révolution et rotation comme l’univers physique visible.
Aussi, l’œuvre Cosmologie Interne porte-elle bien son titre du fait de son approche transcendante où tout lecteur se trouve subitement embarqué dans un voyage vers l’en-dedans de lui-même, c’est-à-dire vers l’univers infini qu’il porte et dont il est peut-être naïf.
Cette œuvre intégrale est le début d’un projet de conquête spatiale dans l’univers intérieur de chaque humain.
Univers autant complexe et infini que peuplent des émotions, sentiments, désirs, projections, visions, conceptions, bref des manœuvres infinies de l’esprit humain tant prévisibles, qu’imprévisibles.
Pour conclure, je pense que cette magnifique approche de prospecter cet univers que porte chaque humain en lui mérite d’être perpétuée pour enfin permettre à l’humanité de mieux se rapprocher de ce que Socrate nous proposait en ces termes : « Connais-toi toi-même ».
Aymae Yaovi Cakpo-Besse
...Article de LIONEL LABOSSE à propos de la trilogie PSORIASIS DE L'ETERNITE
Lionel Labosse est écrivain, éditeur, pédagogue, professeur, blogueur. Il est l'auteur de L'année de l'orientation, 2003 ; Altersexualité, Education et Censure, 2005 ; Karim & Julien, 2007 ; livres parus aux éditions Publibook. Il a créé les éditions A Poil, où il a notamment publié l'excellent Le mariage de Bertrand d'Essobal Lenoir, 2010, et son essai Le contrat universel : au-delà du " mariage gay ", 2012.
Il a publié l'article qui suit sur son blog très fourni Altersexualité dans lequel on trouve littérature, critique, pédagogie, philosophie, voyages, etc.
L’ÉTERNITÉ, CA VOUS GRATOUILLE OU CA VOUS CHATOUILLE ? Pour adultes et lycéens
Psoriasis de l’éternité, de Michel Cand, Rafael de Surtis éd., coll. Pour une Terre interdite, 2010/11, 3 x 96 p., 3 x 14 €
Dans une édition soigneusement brochée d’un éditeur soucieux de respecter auteurs et lecteurs, Michel Cand nous livre trois séries de fragments poétiques, entre aphorismes et haïkus. Les sous-titres sont évocateurs Élévation, Ébullition, Évacuation.
Un « il », une « elle » vous enlèvent d’un coup de plume qui se sent pousser des ailes sur une île d’utopie. Une utopie, précisons-le, aussi contondante que la « fleur bleue » de Boby Lapointe… Je n’ai pas encore lu le premier volume, mais voici le deux et le trois. Des poèmes d’aujourd’hui tout à fait accessibles à nos élèves... Lire la suite
Lionel Labosse
Michel Cand a créé une fresque qui a animé le quartier des 4000 à La Courneuve pendant des années. Fresque aujourd'hui détruite...
FRESQUE de l'ARM-AME
de Michel Cand
1985
...Les 4000, La Courneuve
Dans le Centre commercial de la Cité des 4000 à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, sur la devanture métallique blindée de l'ARM-AME, entre la boucherie musulmane halal et la quincaillerie caverne d'Ali Baba pakistanaise.
...La fresque
Fresque peinte en 1985 pour les associations de musique créées et animées par René Nottoli : d'abord l'A.R.M. (Atelier de Recherche Musicale), école de musique où l'on n'est pas obligé de connaître le solfège, où l'on peut apprendre à jouer en groupe, puis l'A.M.E. (Art-Matière-Expression), qui diffuse, promeut les musiciens, et qui participe à l'animation des quartiers.
Ces associations ont créé et réalisé Le Transurbain de la Création Musicale, festival annuel présentant des musiciens créateurs sélectionnés par les tremplins de leur ville, et la manifestation artistique itinérante Les Arts Nomades, présentant différentes disciplines artistiques en exposition et en concerts, en mêlant les œuvres d'artistes locaux et d'artistes parisiens.
René Nottoli est un chaleureux batteur de jazz et de fusion. Cette fresque rend hommage à ces musiques d'origine afro-américaine (en particulier à John Coltrane, auquel René Nottoli a consacré un cd).
...In memoriam
Ce Centre commercial a été détruit à la fin du 2ème millénaire lors de la rénovation des quartiers populaires à l'abandon à proximité du Stade de France, à l'occasion de la Coupe du Monde de football de 1998.
Et la Fresque de l'AME a disparu corps et bien...
Des photos comme ultimes traces d'existence...
21:34 Publié dans Fresque... | Tags : michel cand, fresque, la courneuve, 4000, les 4000, rene nottoli, arm, ame, transurbain, arts nomades | Lien permanent | Commentaires (0)
Michel Cand expose ses sculptures depuis 2000. Une déjà longue histoire...
...Exposer
EXPOSER...
Michel Cand a commencé à exposer ses sculptures en 2000 avec le groupe d'artistes Gros Caillou Quartier d'Arts, avec lequel il expose régulièrement.
Puis il a participé aux événements artistiques du groupe Les arts nomades en province et en banlieue, mêlant concerts et expositions d'artistes locaux et d'artistes parisiens...
Puis il fait des expositions personnelles, comme à la Galerie Nymphéa ou la Galerie Lehalle.
Et il expose régulièrement avec le groupe d'artistes Itinéraires-art contemporain.
EXPOSITIONS...
...EXPOSITIONS 2017
exposition Itinéraires-Art contemporain, avec 33 artistes
Espace Christiane Peugeot, 62 avenue de la Grande Armée, 75017 Paris
21 septembre-2 octobre 2017
Vernissage 21 septembre à partir de 18 heures
...EXPOSITIONS 2016
AILLEURS, exposition de sculptures, avec Gros Caillou Quartier d'Arts (Françoise Bertsch, Pascal Bost, Michel Cand, Patricia Caroff, Christine Wahlain avec Medjid Houari)
Galerie de l'Europe, 55 rue de Seine, 75005 Paris
du 16 au 27 février 2016, de 14 à 19 heures
Nocturne jeudi 25 février à 19 heures avec poésie mise en espace par les poètes de Concerto pour marées et silence, Revue
Présentation de deux sculptures et de deux poèmes en correspondance, exposition Itinéraires-Art contemporain
Galerie d'Art Contemporain, 5 rue du Montcel, 95430 AUVERS-sur-OISE
9 janvier - 21 février 2016
POÉSIE / ARTS PLASTIQUES - Correspondances mystérieuses entre un poème et l'oeuvre plastique qu'il suscite
...Expositions 2014
Exposition de sculpture avec 23 artistes d'Itinéraire-art contemporain
La Cour des Arts, 2 rue des Portes Chanac, Tulle
13 novembre-23 décembre 2014
ParisArtistes...200 artistes parisiens exposent dans tout Paris
Exposition avec Françoise Bertsch, Pascal Bost, Michel Cand, Patricia Caroff, Claire Citroën, Christine Walhein
Mairie du 7ème, 116 rue de Grenelle, 75007 Paris
9, 10, 11 septembre 2014
CroiX-moi, exposition de sculptures
avec 20 artistes d'Itinéraires-art contemporain
Galerie L'arrivage, 6 rue Larivey, 10000 Troyes
12 juin - 19 juillet 2014
Les uns, désirés... Labo 3, Les rencontres Oblik-es
Avec Patrice Bouvier, Michel Cand, Marko Echeverria, Myriam Eck, Stéphane Fromm, Marie L, Richard Laillier, Pietrantonio d’Errico, Elizabeth Prouvost, Emmanuel Rioufol, Nathalie Tacheau
19 rue du Docteur Émile Roux, 92110 Clichy
Samedi 24 mai 2014, 18 heures
RECAPITULATIF, 10 ans de sculptures
Galerie Le Cube Blanc, 3 rue Française, 75001 Paris (M° Les Halles)
15, 16, 17 mai 2014, de 17 à 20 heures
15 mai, lecture d'inédits sur la sculpture et d'extraits de LAPIDAIRE de et par Michel CAND
...Exposition 2013
Marie-Sophie André, Michel Cand, Patricia Caroff, Catherine Lhuissier, Vicario d'Ititnéraires-art contemporain
Le Cube Blanc, 3 rue Française, 75001 Paris
14, 15, 16 et 21, 22, 23 novembre 2013
...Expositions 2012
Exposition avec Itinéraires-art contemporain
Galerie A l'écu de France, 1 rue Robert Cahen, 78220 Viroflay
22 novembre - 20 décembre 2012
Triptyque
Exposition avec Gros Caillou Quartier d'Arts , Itinéraires-art contemporain et Abstraction narrative.
Cité Internationale des Arts, 18 rue de l'Hôtel de Ville, Paris 4ème
19 - 26 septembre 2012
Scuptures de Michel Cand et peintures de Françoise Bertsch et de Christine Walhain
Galerie Peinture Fraîche, 29 rue de Bourgogne, Paris 7ème
31 janvier - 18 février 2012
Lecture poétique et musicale mardi 14 février 2012, 19-21 heures
...Expositions 2010
Cailloux carrés (Gros Caillou Quartier d’Arts), Espace 117, 117 rue Saint-Dominique, Paris 7ème
23 novembre - 4 décembre
Zone d'ombre (Itinéraires), Galerie d'art contemporain, Auvers-sur-Oise (95)
13 mars -11 avril
...Expositions 2009
Itinéraires 2009 (Itinéraires), Mairie du 9ème, Paris
8 - 26 septembre
Jardin d'arts (Gros Caillou Quartier d’Arts), Mairie du 7ème, Paris
18 - 22 septembre
Vestiaire (Itinéraires), Espace arts et liberté, Charenton-le-Pont (94)
9 avril - 7 mai
...Expositions 2008
Jardin d'arts (Gros Caillou Quartier d’Arts), 147 rue de Grenelle et Maison des associations, Paris 7ème
13 - 15 juin
Nuit blanche, Identité (Itinéraires), Mairie du 9ème, Paris
4 octobre
Rouge comment ? (Gros Caillou Quartier d’Arts), Galerie Lehalle, Paris 7ème
6 - 11 octobre
Empreinte(e) & morceaux choisis (Itinéraires), Galerie d’art contemporain, Auvers-sur-Oise (95)
8 novembre - 14 décembre
Absences, silences et autres déserts (Itinéraires), Mairie de Bois-Colombes (92)
11 - 25 janvier
Michel Cand - Dominique Meynier - Christine Walhain, Galerie Lehalle, 3 rue Augereau, Paris 7ème
1 - 31 mai
Bienvenue à itinéraires, L’usine à Zabu, Saint-Germain-des-Angles (27)
14 - 16 septembre
16 - 18 juin
Gros Caillou Quartier d'Arts, Galerie Bansard, 26 avenue de la Bourdonnais, Paris 7ème
18 - 24 septembre
Les 7 jours du 7ème, Cabinet Josiane Gaude, 81 avenue Bosquet, Paris 7ème
4 - 10 octobre
Rue du Gros Caillou piétonne, UCIAP, Paris 7ème
7 octobre
Patricia Caroff - Michel Cand, Access patrimoine, 49 rue du Marché, Montmorency (95)
4 novembre - 31 décembre
6èmeBiennale Internationale d'Art Contemporain, Senlis (60)
23 - 25 septembre
Rue Amélie piétonne, UCIAP, Paris 7ème
6 octobre
Artistes grecs et Itinéraires, Mairie du 9ème, Paris
8 - 26 novembre
Petits formats, Galerie Nymphéa, 10 allée Vivaldi, Paris 12ème
6 - 31 décembre
21:33 Publié dans Sculpture... EXPOSITIONS | Tags : cand, michel cand, sculpture, installation, jardin d'art, gros caillou, gros caillou quartier d'art, itinéraires, itinéraires art contemporain | Lien permanent | Commentaires (0)