03.07.2011
JOURNAL DE VOYAGE AU VIETNAM
Un voyage à l'autre extrémité du continent eurasiatique avec son fils, ça compte... Yannice avait alors 18 ans... Depuis il est devenu quart-de-finaliste au Championnat du monde (Tokyo 2009) et à la Coupe du monde (Moscou 2011) de Kudo...
Avant son départ en stage à Hanoi, Hong An avait dit : " C'est facile : à l'aéroport de Saigon tu marchandes le tarif du taxi, tu vas à Pham Ngu Lao, et là tu trouves un hôtel et un tour operator..." Pas rassuré, la veille du départ, quatre mois plus tard, nouvelle demande par mail, et elle répond : " C'est facile : à l'aéroport tu marchandes le tarif du taxi, tu vas à Pham Ngu Lao, et là tu trouves un hôtel et un tour operator..." Pas du tout rassuré dans l'avion : quand Michel Cand voyage seul dans un pays inconnu, il se débrouille toujours, mais là, allait-il entraîner son fils à lui dans une galère que celui-ci n'a pas voulu ?...
...Journal de voyage
JOURNAL VIÊT
Jeudi 13 juillet 2006
Adieu à Schubert-le-chat, qui visiblement a compris, et nous écrase tous les deux de son dédain. Départ de la rue Psi avec chacun son sac à dos acheté pour le voyage au Burkina Faso huit ans auparavant.
Métro, RER, Roissy-Charles-de-Gaulle, enregistrement, les sacs à dos passent comme bagages de cabine, douane, Yannice avec sa carrure d’athlète, son visage fermé et son teint basané est le seul fouillé, secteur international, attente…
Cathay Pacific annonce un retard d’une à deux heures en raison d’une grève surprise du personnel de sa société de repas en France. Les gens, dont une majorité d’Asiatiques, semblent trouver ça normal, et s’asseyent. Au bout d’une heure et quart, annonce de la prochaine ouverture de la porte 53. Tous de se remettre en file. Un seul à râler, à demander un imprimé pour réclamation, parce que je n’ai pas acheté mes billets à la société en grève, mais à eux qui ont un retard. Finalement embarquement au bout de deux heures de retard. Sans même un verre d’eau, parce que la distribution de petites bouteilles n'est obligatoire qu'après deux heures...
Douze heures d’avion plus tard, atterrissage à Hong Kong, China. Une heure et demi de retard.
Vendredi 14
Sortie du terminal, avec Angelina, jeune tenniswoman de la jeunesse dorée française, qui demande à nous suivre pendant son escale de douze heures avant l’Australie, par un métro gratuit qui diligente vers l’aéroport. Je retire des HK$. Métro à travers des paysages marins et insulaires, jusqu’à Hong Kong Station, une demi-heure plus loin. Première vision des gratte-ciel, hauts, étroits, omniprésents. La gare du métro, les portes automatiques s’ouvrent, nous sortons, accompagnés par l’air de la gare, et soudain, au bout de quelques pas, au milieu du trottoir, la touffeur humide nous écrase par surprise : nous étions depuis l’avion continument sans s'en rendre compte dans l’air conditionné !
Taxi jusqu’à l’hôtel, à Kennedy Town.
Première balade à Hong Kong toujours avec Angelina. Vertigineuses verticalités tout autour. Odeurs puissantes de souffre et autres par-ci par-là. Petits autels au dieu de la prospérité avec offrandes dans chaque boutique, sur le trottoir si la divine marchandise n'a pas laissé de place ailleurs.
Taxi vers le centre. Queen’s road, ses boutiques et son autoroute au-dessus de la rue. Les enseignes géantes en chinois et en anglais, en rouge sur blanc ou en blanc sur rouge.
On monte à pied vers Peak tram, pour rejoindre le belvédère de Peak. Jardin tropical aux feuilles géantes. Arrêt restauration, elle à une sandwicherie, nous à un self asiatique. Plats locaux et boissons fort bons. Angelina est branchée par deux Chinois, nous la laissons donc. Peak est pris par les nuages, alors nous bifurquons vers le port. Hong Kong bay, bordée de gratte-ciel. Puis énorme centre commercial luxueux. Nous y croisons Angelina avec son copain français qu’elle a donc réussi à joindre. Il nous indique un autre centre commercial où Yannice pourra acheter un appareil photo meilleur marché qu’en France.
Trottoirs aériens jusqu’à un autre centre commercial. Achat de la chose. Pour la garantie internationale, il faut aller deux stations de métro plus loin. Donc métro, avec l’aide courtoise d’un Chinois qui nous paie sans qu'on demande les tickets à la machine automatique, dépourvus de monnaie que nous sommes. Garantie obtenue.
A la sortie du building, la nuit est soudainement tombée. Centaines d’enseignes électriques, les unes au-dessus des autres. Couleurs électriques. Début de pluie. Taxi. Retour à l’hôtel. Boisons. Sommeil.
Samedi 15
Petit déj’ chinois (soupe de nouilles aux poulet et légumes) dans un des établissements spécialisés. Ca change...
J’avais bien envie de monter dans un de ces tramways mignons et typiques genre boîte de conserve à roulettes. On en prend un avec les sacs à dos, qui nous dépose à Hong Kong Station. Métro jusqu’à Tung Chung, près de l’aéroport où l'on doit reprendre l'avion dans deux heures. Bus pour Giant Buddha tout proche, qu’Yannice a repéré la veille dans un prospectus.
Bus à travers le maquis des montagnes chinoises de bord de mer, interminable. Virages, montées, descentes, virages. Stressant car le voyage s’avère beaucoup plus long que prévu.
Finalement arrivée. Encore un sympathique Hong-kongais nous renseigne : le prochain bus dans 10 minutes. Court séjour auprès de Giant Buddha !
Site splendide d’une sorte de sérénité harmonieuse, dominé par un Bouddha réellement gigantesque émergeant par moments des nuages, au sommet de sa colline qui surplombe tout, au-dessus de la cime des arbres qui l’isolent, au bout de son double escalier, long, haut, dans l’écrin de verdure protégé des profanations par une grille et un guichet payant. Un village de loisirs avec téléphérique hors service à proximité.
Bus interminable jusqu’à Tung Chung, puis bus jusqu’à l’aéroport : nous sommes dans les temps !
Enregistrement. Burger King, disparu de France depuis quelques années, pour Yannice, soupe de nouilles au porc frit pour moi. Balade parmi les très nombreux duty free. Vietnam airlines. Embarquement.
A nouveau pas de hublot. Qu’est-ce qui arrive au bout d'une demi-heure, à 16 heures ? Un repas complet ! Bon. Assumer...
Chaleur humide de Ho Chi Minh-Ville comme accueil, moins écrasante qu’à Hong Kong.
Sortie de l’aéroport. Les chauffeurs de taxi se disputent les touristes. « 2O$ ! » - « 15$ ! » - « 10$ ! » Les prix descendent vite. Un me propose 7$. Je dis 5$. Il dit 6. Je dis 5. « Ok. »
C’est parti dans la folle circulation de Saigon : milliers de milliers de vélomoteurs, parfois dans tous les sens, réussissant à trouver leur trajectoire malgré l’encombrement, voire l’embouteillage, voire les feux rouges, sans heurt, dans une cacophonie de klaxons, qui deviendra un fond musical pittoresque.
Arrivée à destination : Pham Ngu Lao, le Quartier des routards. C’est là que le chauffeur fait une crise pour avoir 6$. Je ne cède pas, malgré Yannice, pas encore habitué au marchandage vietnamien, vais faire de la monnaie, lui laisse 80 000 dong sur son siège, et on part à la recherche d’un hôtel.
Dans la ruelle perpendiculaire, au milieu, donc loin de la circulation, l’hôtel Linh Linh a l’air propre et calme. 10$. Ok.
On descend boire un jus de papaye frais dans le troquet d’à côté. La nuit tombe. Tiens, un tour operator ouvert dans un hall d'hôtel... Cinq minutes plus tard nous ressortons avec nos open tickets pour plus de 1500 kilomètres, jusqu'à Hué ! Premier départ demain matin 8 heures : My Tho, au sud, sur le delta du Mékong.
Achat de capes de pluie en prévision. Repas. Je réussis à entraîner Yannice dans un tour pédestre du quartier, dans un dédale de ruelles, de sous-ruelles, de sous-sous-ruelles, où portes et fenêtres sont grandes ouvertes sur des intérieurs privés, où on regarde la télévision, allongés, où on discute, vautrés, où on se coiffe les unes les autres, bref ça a l’air intime, mais en fait c’est simplement familial, la vraie intimité se situant à l’étage au-dessus sans doute…
Dimanche 16
Petit déj’ raté : bien que descendu avant, le café est bien trop lent à nous servir nos assiettes de fruits et nos jus de fruits frais. Juste un café.
Bus pour My Tho. Plat pays de rizières. Zébus. Paysans à chapeaux coniques, enfoncés dans les rizières. Des tombes isolées ou à deux dans des rizières, repeintes à neuf, comme pour les protéger, comme pour garder l’ancêtre chez lui. Sinon des cimetières sans clôtures, hyper bien entretenus, à tombes en forme de temples, de pagodes. Mélange des vivants et des morts. Arrêt à mi-parcours dans un joli magasin à touristes avec tonnelles fleuries et bassin de lotus. Pas d’achat.
Arrivée au quai du Mékong à My Tho, embarquement immédiat sur un bateau à moteur façon traditionnelle, avec yeux, comme tous les bateaux de la région, pour effrayer les mauvais esprits, on ne sait jamais !
On prend un affluent. Arrêt à un chemin étroit entre deux bâtisses délabrées, qui mène à un marché. Etals sur de larges paniers ou des nattes. Produits de la campagne, parfois fort mystérieux. Odeurs désagréables. Achat de chum-chum (ramboutans). Vite engloutis. Epluchures laissées derrière nous, selon le visible usage local.
Réembarquement. Si large Mékong. Et ce n’est que le bras septentrional.
Débarquement sur la rive sud d’une des quatre îles (Dragon, Tortue, Licorne, Phénix, laquelle ?). Déjeuner local parmi les chum-chumiers, les longaniers, les bananiers. Discussion avec Takeshi, Japonais solitaire, bien que jeune père, avec lequel Yannice sympathise.
Réembarquement pour la deuxième île, où on change de bateau : des plus petits pour remonter le petit fleuve bordé de palmiers, de bananiers et de cocotiers. Débarquement. Fabrique de bonbons de noix de coco. Toutes les phases de l’élaboration sont explicitées : râpage, pressage, cuisson, découpage, emballage… vente !
Un garçonnet vient avec son python. Il nous le pose sur le cou. Photos. Petit concert de chant, guitare-percussion pédestre et violon à deux cordes vietnamien. Achat d’une percussion pédestre.
Réembarquement, puis dans le grand bateau, troisième île, où nous montons dans des pirogues à deux rameuses, devant et derrière. Glissement silencieux parmi les cris mystérieux parmi palmiers, bananiers, cocotiers. Débarquement, balade dans la jungle et retour.
Débarquement dans la quatrième île, traversée pour réembarquer, pour l’ultime traversée du Mékong vers My Tho.
Changement de programme selon l’idée d’Yannice : ne pas rester à My Tho, dont on a vu les meilleurs attraits, revenir à Saigon pour une autre excursion le lendemain. Donc bus pour Saigon.
Les maisons hautes et étroites des faubourgs de Saigon, peintes en tape-à-l’œil, mais sur la façade uniquement, le reste en béton brut. La religion du propriétaire y est ostensible. Vu une Vierge Marie présentant l’Enfant Jésus en ao dai bleu sur pantalon blanc.
Réservation pour le lendemain. Téléphone à Patrick, qui vient bientôt en moto. Bières. Discussion. Resto indien. Sympathique, intéressant, lumineux, Patrick l'expat'. Longue discussion avec Yannice sur la boxe thaï.
Lundi 17
Petit déj’ d’un jus frais all fruits en bas.
Bus. Deux chauffeurs sur deux, je peux donc m’autoriser à déjà généraliser sur la conduite vietnamienne. Règle n° 1 : klaxonner à tout ce qui bouge. Règle n° 2 : toujours prendre la trajectoire la plus courte. Règle n° 3 : dépasser au moment qui convient, même sans visibilité, même en haut d’une côte. De toute façon, il y a un Bouddha, doré le plus souvent, à guirlande clignotante parfois, qui veille à côté du chauffeur, en poste de vigie.
Arrêt à une fabrique d’objets en laque, avec panneau explicatif en français des nombreuses phases du travail. Des artisans en ligne face à face oeuvrent. Dessins, application, ponçage à l’eau, sciage de nacre, collage de coquilles d’œufs… Yannice achète un coffret à bijoux et un miroir pour sa mère.
Arrivée au temple Cao Dai. Vaste enceinte, nombreux bâtiments, porche d’entrée, colonne, temple très colorés et très imagés. Ses quatre dieux (hindouisme, bouddhisme, confucianisme, catholicisme !), ses trois saints (dont Sun Yat Sen et Victor Hugo !). Plafond bleu constellé d’étoiles en miroirs, colonnes peintes kitsch figurant des dragons descendant des nuages, énorme globe étoilé derrière l’autel.
Une cérémonie commence. Des fidèles tout de blanc vêtus sont placés par les anciens de blanc vêtus, d’autres tout de bleu vêtus, d’autres encore tout de jaune, et d’autres tout de rouge, couleurs représentant les quatre religions. Assis à même le sol, psalmodiant, pendant qu’un petit orchestre joue des mélodies lancinantes...
Bus. Resto local, avec un du Wisconsin et un de Singapour. Bus. Arrivée à Cu Chi.
Courte vidéo héroique en noir et blanc sur la guerre du Vietnam vue par le Vietnam. Direction forêt. Trappes étroites dans le sol : accès aux souterrains de la Piste Ho Chi Minh. Je m'y glisse de justesse. Souterrain très bas et très étroit, sur mesure pour les Vietnamiens, et non pour les occidentaux. Pièges acérés forgés sur place à partir des obus américains. Yannice tire cinq balles de fusil de combat de l’armée révolutionnaire à 25000 dong pièce. Quel bruit ! Quatre dans la cible. On prend un souterrain approfondi pour le touriste moyen sur quelques centaines de mètres, accroupis sous terre. Puis thé et barres de tapioca sont offerts.
Retour à Saigon. Ho Chi Minh-Ville devrais-je dire après un tel épisode. Délicieux restaurant de spécialité de Hué, cuisine la plus renommée du Viêtnam. En solo, petit tour au cyber café, puis dans les ruelles aux portes et fenêtres grandes ouvertes…
Mardi 18
Petit déj’ jus all fruits.
Bus. Arrêt essence. Dégustation de sucettes sculptées dans l’ananas.
Arrêt. Mui Ne ? « Yes ». On descend. Aussitôt une inconnue nous propose un bungalow à 15 dollars. On va voir. Bungalow tout en bois au bord de la plage de sable fin déserte au bord de la Mer de Chine, avec cocotier, chaises longues en bois ! Mais avec un seul grand lit. « Pas grave » dit Yannice. On prend. Yannice aux anges.
Donc baignade, bronzage sans soleil, parties d’échecs.
Dîner au restaurant d’à côté, mais est-ce un resto pour touriste ou un resto pour moustiques ? Arrosé d’un jus de coco frais dans sa noix !
Et puis partie de billard. Yannice, novice, s’en tire de mieux en mieux rapidement.
Mercredi 19
Lever sur un océan ensoleillé. Plongeon. Balade sur la plage.
Réveil d’Yannice, qui plonge.
Petit déj’ de jus d’ananas frais et d’assiettes de fruits frais (pastèque, ananas, banane, fruit du dragon).
Et soleil, baignades, échecs (score final : 3 à 2 pour Yannice), farniente, soleil, baignades, ponctués par les repas aux jus de coco, suivi de billards…
Vagues marron, de mini algues marron collant à la peau nous contraignant à une douche post-plongeon : pollution !
Ah, la douce vie de touristes occidentaux en tiers-monde, dont le seul soucis terrestre, ça change, est de ne pas attraper un coup de soleil...
Réservation pour le bus du lendemain.
Jeudi 20
Petit déj’ comme la veille.
Bus. Montée. Arrêt essence en montagne dans un relais aux hauts toits pointus en bois et chaume selon le style de l'ethnie minoritaire locale. Lait de soja en bouteille capsulée. Achat pour trois fois rien d’une petite pièce de tissage local.
Arrivée à Da Lat. Aussitôt une belle chambre double bon marché, et proposition d’une excursion qu’on négocie. Pho au poulet avec feuilles fraiches inconnues diverses et jus de citron vert délicieux dans une petite gargote d'une rue en pente en contre-bas.
L’excursion peut commencer avec Oanh le guide…
Promenade à dos d’éléphant dans une forêt de montagne avec hameau en bois de style malais selon moi, mais en fait local. Eléphant gourmand qui s’arrête tout le temps pour manger l’herbe qu’il arrache de sa trompe et frappe au sol pour ôter la terre. Ah, le pet d’éléphant !
Visite du Temple de la Méditation. Portes multiples au-dessus d'un escalier long, long, long. Temple très vietnamien, à la beauté japonisante de par sa sobriété. Encens déposé devant Bouddha, à la manière des fidèle. Superbes bonsaïs. Pavillons de la cloche et du tambour.
Balade à la cascade à côté, où on aurait pu descendre par un genre de bobsleigh sur glissière. Jolie cascade pas très impressionnante, avec sculptures animalières sur un côté en bas.
Crazy house, la folle maison de Madame Dang Viêt Nga, inspirée par ses rêves dit-on, où rien n’est droit sauf le sol, où règne la courbe, aux formes entre le minéral et le végétal, ses escaliers tortueux, ses chambres surprises.
Retour à la même petite gargote pour le même pho délicieux. Dégustation de bonbons de riz aux fruits, peu sucrés, de chips de fruits. Crevés.
Vendredi 21
Bus. Longues descente des hauts plateaux sur une route à épingle à cheveux, jusqu’au surgissement de l'immense plaine à rizières ultraplates. Cocotiers à nouveaux, bananiers. Pagodes multicolores, dont une jaune extraordinaire.
A Nha Trang, réservation du bus de nuit pour le soir même. Léger repas de fruits et d’épinards locaux à l’ail. Plage, avec îles, baignade, sans douche car l’eau est transparente. Les Vietnamiens se baignent, souvent très habillés, mais ne nagent pas, alors je peux enfin frimer avec mon crawl en slip de bain. Achat de petits coussins en vue de la nuit. Plats de nouilles aux raviolis et crevettes, boissons. Départ. On aura juste raté la tour Cham ici. Il fallait choisir entre elle et le bain, entre deux trajets en bus…
Bus de nuit de 18 heures 30 à 6 heures 30.
Premier arrêt : que l’eau glacée est délicieuse !
Deuxième arrêt : cafards géants et lézards dans une guinguette sur pilotis.
On dort pas si mal.
Samedi 22
A la descente du bus à Hoi An, pris en charge par un moto-taxi qui nous mène, nous deux plus les deux sacs à dos, à un hôtel deux étoiles " qui va bientôt passé trois " en bordure de la vieille ville, petit déj’ compris pour une fois, mais aussi vélos.
Chambres pas encore prêtes. Néanmoins douches. Petit déj’ pléthorique.
Balade à vélo dans la vieille ville encombrée de piétons, de cyclistes, de motocyclistes… Le port avec quatre sculptures très colorées émergeant du canal : dragon, licorne (sans corne), phénix, tortue. Le marché tellement encombré qu’on met pied à terre. Visite de deux pagodes remarquables, dont la première payante. Balade tout droit, loin, loin, hors la ville, jusqu’aux rizières, jusqu’à un autre bourg, et retour. Puis une autre route tout droit, vers la banlieue. Tout fourmille d’activité, dont la plus visible : la vente.
Retour à l’hôtel. Sieste réparatrice.
Re-vélo, mais direction plage. Sur le plan, elle semble toute proche, dans la réalité, à une bonne demi-heure de route. Parking à vélo payant obligatoire. Plage. Belle plage encore, avec îles comme à Nha Trang, sauf que l’eau est presque chaude : entrée directe dans l’eau.
Retour en vélo. Douches.
A travers la ville cinisante à pied, à l'architecture ancienne, typique, à l'échelle humaine, la seule ville ancienne qui ait échappé aux bombardements américains. Yannice choisit un restaurant au bord du canal. Deux menus à quatre petits plats.
Retour en regardant les boutiques, très intéressantes car l'ancienne capitale est encore un centre d'artisanat d'art majeur.
Dimanche 23
Bus. Bref arrêt à Da Nang, la ville de Hong An. Je sors et prends une photo de là où on se trouve, quand même.
Arrivée à Hué. Hôtel directement à l’arrêt du bus. Forfait Rivières des parfums et tombeaux des empereurs réservé pour le lendemain.
Pas le temps de manger si on veut voir aujourd’hui la cité interdite : on y va.
Passage du pont. Entrée dans la citadelle. Puis dans la Cité interdite.
Superbes pavillons, mais aussi vastes espaces dévastés, et l’on comprend douloureusement l’ampleur des bombardement américains lors de l’offensive du Têt. Partie entièrement sauvegardée et magnifiquement restaurée sur la gauche, donnant une idée de ce qui manque. Que les habitants de Hué ont dû être catastrophés en voyant la cité crouler sous les bombes !
Direction la gare ferroviaire en cyclo-pousse, qui nous arnaque bien. Achat des billets de train de nuit pour le lendemain. Re-cyclo-pousse pour un guichet automatique de banque. Repas médiocre, car j’ai choisi par erreur dans la page cuisine internationale, alors que la cuisine vietnamiene est si bonne.
Retour à pied à l’hôtel avec boissons fraîches et gâteaux thaïlandais.
Nuit en face de The office of Hue festival.
Lundi 24
Petit déj de chum-chums dans la chambre pour recharger la batterie de l’appareil photo, ce qui n’avait pu se faire la nuit étant donné l’état des prises électriques.
Départ en moto jusqu’à l’embarcadère. Embarquement pour la Rivière des Parfums sur un bateau-dragon (c'est-à-dire avec des yeux). Avec les deux Françaises sympas de l’hôtel. Famille-équipage fort peu aimable.
Arrêt à la pagode à tour à sept toits, poétiquement au bord de la rivière.
Arrêt. Moto-bikes pour se rendre au tombeau de Tu Duc. Les nombreux marchands sentent le tourisme de masse. Quatre sites autour d’une pièce d’eau artificielle à lotus dans l’enceinte. Cela sera une merveille quand cela sera entretenu comme cela le mérite.
Soleil. Chaleur. Boissons. Moto-bikes. Bateau.
Arrêt à un petit temple au bord du fleuve.
Bateau, où la table a été dressée pour les repas. Riz et tofu. Assiette de fruits frais.
Arrêt. Moto-bikes pour la tombe de Khai Dinh. Moins gigantesque que la précédente, mais plus délirante. Ses multiples escaliers. Son fin portique. Ses sculptures de mandarins et serviteurs. Son architecture élégante. Ses mosaïques intérieures, modernement cinisantes. Sa statue de l’empereur sur son trône sous un dais de mosaïque. Chef-d’œuvre... en béton !
Moto-bikes, mais pluie : Yannice étrenne sa cape de pluie, qui s’avère bien fine et fragile. Bateau.
Tombe de Minh Mang. A pied. Architecture classique aux toits aux sculptures ajourées à mosaïques. Intérieur sublimement pourpre avec dorures. Il manque à Yannice juste un peu de batterie pour prendre les dernières photos.
Long retour en bateau : dix kilomètres de Rivière des Parfums.
Débarquement. Retour à pied le long de la rivière. Douches. On repart. Restaurant. Deux excellents menus à quatre plats.
Sacs à dos, direction la gare, à pied. Magnifique promenade le long de la Rivière des Parfums au soleil couchant, parmi jardins, buvettes, amoureux.
Attente à la gare. Achat d’eau. Le quai est ouvert dix minutes avant l’arrivée du train. Voiture 11, couchette 5 et 6. Départ.
Quatre couchettes par compartiment. Chansons militantes diffusées par haut-parleur dans tout le train, arrêtées à 21 heures. Longue nuit tranquille au rythme complexe et changeant du train.
Mardi 25
Réveil sur des rizières entourées de bananiers et de cocotiers qui défilent. Dans la plaine plate, des minis montagnes en forme de bosse de dromadaire, surgies de nulle part. Buffles, zébus.
A sept heures, la porte du compartiment est ouverte, une boîte de nouilles au soja et tofu est distribuée, avec sachet contenant baguettes, cuiller, serviette en papier, cure-dent. C'est le petit-déj.
A 8 heures, chansons militantes par haut-parleur.
Les cocotiers sont progressivement remplacés par des arbres proches des européens. Discussion par geste avec un jeune Chinois.
Banlieue de Ha Noi. Maisons en bordure de voie. Ha Noi. Gare. Hong An !
Taxi. Hôtel à 8$. Chez elle. Rencontre de Céline, sa copine. D’Hubert et Nadine, ses parents. De Loïc et Evelyne, leurs amis. Repas.
Yannice et Hong An s’entendent pour me relooker : short bleu marine, chemisette bleu clair. Bof. La plupart de mes vieux vêtements sont donnés à la première mendiante venue.
Balade au lac Hoan Kiem. Son pont rouge sur les eaux vertes vers une île, sur laquelle se trouve le poétique temple Ngoc Son, à remarquable statuaire, entouré d’arbres dithyrambiques.
Achat de sandales spécial mousson. Mes sandales méduses évoquant trop l’armée révolutionnaire sont données à la première mendiante venue. J’avais bien remarqué que les Vietnamiens arrêtaient leur regard sur mes chaussures…
Dîner dans un grand restaurant comble entouré de jardins. Retour à pied dans la nuit. Milliers de motocyclettes.
Réservation pour Ha Long. Inquiétude : ma carte bleue est illisible pour le terminal de l’hôtel, et je ne peux retirer d’argent au guichet automatique !
Mercredi 26
Bus pour nous huit avec charmante guide qui ponctue ses phrases d’un « yeah ! ».
Arrêt à une boutique pour touristes. Les autres bus s’arrêtant après nous bloquent le nôtre. Il faut donc attendre longtemps que ça se dégage.
Monts bosses de dromadaire ou de chameau dans la plate plaine.
Ha Long. Port de tourisme de masse. Embarquement dans un grand bateau typique pour nous seuls.
Les îles, les îlots, les îlets. Îles en forme de bosse de dromadaire. Une île bourrée de cigales. Déjeuner parmi les îles. Paysage d’îles fabuleux.
Débarcadère de Cat Ba, la plus grande île. Attente, puis long trajet jusqu’à la petite capitale relookée pour le tourisme, station balnéaire et port de pêche.
Vers la plage. Jus frais de canne pressé devant nous au port, mais pluie. Retour. Arrêt de la pluie. Vers la plage, dont on devine le chemin en suivant à rebrousse poil les estivants en maillot de bain et tapis de plage. Re-pluie. Orage. A l’abris d’un parasol de marchand. L’orage cesse à peu près. Plage.
Sous un parasol payant, mais la plage ferme autoritairement : on fait sortir les baigneurs de l’eau ! Donc on rebrousse chemin comme tout le monde, mais Evelyne aperçoit des baigneurs dans la petite plage à petit quai d’à côté qui a l’air privée… On verra bien, on y va, baignade dans une eau presque chaude…
Retour à l’hôtel. Douche. Repas.
Balade nocturne au port. Quelques illuminations tape-à-l’œil. Des barques proposent le transport jusqu’aux cafés flottants sur de large plateformes au large.
Jeudi 27
Petit déj touristique de pain-beurre-confiture. Ca faisait longtemps.
Bus. Embarcadère. Petit bateau jusqu’au grand en raison de la marée basse. Attente de débarquement d’autres touristes. C’est parti. Parmi les îles en forme de bosse de dromadaire.
Arrêt. Plongeons. Eau presque chaude. Nager parmi les îles dans l’eau calme !
Débarquement. Restaurant à tourisme de masse, tendance cantine.
Bus. Demi-tour au bout de dix minutes : la guide a oublié de rendre des passeports à un groupe ! Route plate.
Ha Noi. Réservation pour le train de nuit pour Sa Pa. Pas de couchettes !
Yannice et moi achetons des sous-vêtements pour lui : pas encore eu le temps de laver le linge, et réserve épuisée.
Menues provisions pour le train, dont un pamplemousse qu’on épluche. Douches. Pho près du lac. Taxi.
Gare. Cohue. Attente. Entrée dans le train. Pickpockets aux mains baladeuses. Départ sur des sièges peu confortables. Longue, longue nuit.
Vendredi 28
Yannice sympathise avec un jeune prof d’arts martiaux vietnamien. Discussion par gestes, faute de langue commune. Points d’acupressing.
Renoncement à enfin trouver une position pour dormir.
Terminus. Lao Cai, tout près de la frontière chinoise. Bus, qui grimpe et tourne sans cesse.
Arrivée à Sa Pa directement dans la cour d’un hôtel avec vue sur la montagne. Un côté suisse. A huit, on prend trois chambres. 1640 m d’altitude.
Petit déj en terrasse sur pilotis face à la montagne : pho et nouilles.
Excursion à une cascade très haute, à débit moyen, mais harmonieux. Achat de thé de Sa Pa, subtilement anisé, et d’un bonnet brodé dzaou pour le bébé de Pedro et Vaida. Puis à la Porte du Ciel, un point culminant, avec vue plongeante sur la vallée.
Hôtel. Yannice dort, donc Hong An et moi déjeunons à l’hôtel. J'ai une géniale idée : puisqu'on peut avoir des cartes, inutile de visiter à pied avec guide, louons des motos, et suivons la carte !
Les autres reviennent de la ville à 14 heures comme convenu avec des motos. Mon essaie de pilotage est catastrophique : dans un mur de terre, avec blessure au-dessus de la cheville ! Je renonce avec soulagement à la conduite. Par contre la première tentative d’Yannice, novice, est prometteuse : il sera bien le quatrième pilote et il kiffe !
On a le plan des ethnies minoritaires, pas besoin de guide, c’est parti.
Sortie de Sa Pa, descente, petite route à gauche, direction Ta Piinn, virages, descente, montée, virages, descente…
Paysage fabuleux de vallée entre les montagnes avec rizières en espalier, buffles, petits cochons noirs, poules et poussins, canes et canetons… Des enfants sur un buffle s’amusent. Hameaux.
Hmongs, et surtout l’ethnie Dzaou. Tous souriants. Femmes Dzaou, avec bébés et enfants, en tenue noire à broderies et bijoux multiples. Leur foulard rouge sur la tête qu’elles forment façon cousin.
Arrêt. Achat de deux taies de coussin, de bracelets brodés, de porte-clé ou portable. Marchandage. Accord. Vendu.
Moto dans des paysages sublimes domptés par l’homme. Animaux, cultures, sourires…
Arrêt chez les Hmong.
Retour à Sa Pa.
Achat d’autres bracelets brodés, Hmong cette fois.
Réservation de couchettes ratée par l’hôtesse de l’hôtel. A nouveau une nuit blanche sur les sièges inconfortables du train de nuit ? Donc réservation d’un bus de nuit, l’expérience montrant qu’on y dort. Mais Hong An fait la tête… ?
Billard. Dîner en ville, Yannice avec les autres, Hong An bouche cousue et moi à part. Il s’avère qu’on sort ensemble de nos restaurants respectifs qui se jouxtaient !
Dimanche 29
Petit déj en terrasse. Très brumeux, ciel couvert, écharpes de soie accrochées aux montagnes.
Location de moto, plein d’essence, l’autre route, les rizières en terrasses commencent déjà.
Descente longue, très longue, plus longue que prévue. Parce qu’on ne trouve pas la route à droite pour les villages Hmong (en fait il n’ya pas de route à droite, il y a des parking à motos payants, et des chemins pédestres à droite). Descente jusqu’à … .
Au centre du village, on descend la piste qui mène au village d’en bas. Piste difficile. Des grosses gouttes de pluie. Hong An fait remonter tout le monde pour éviter que la piste devienne impraticable sous la mousson. Plusieurs passages difficiles sont remontés à pied. Chute d’Yannice et Loïc à un passage difficile.
Dans le village d’en haut, restaurant dzao, sombre, archaïque, à cuisine dans l’âtre. Pho de porc, bières, gâteaux de soja (ceux épargnés par les fourmis). Bon et sympathique.
Achat de capes de pluie (seuls Yannice et moi en avons). Pluie relativement faible, remontée, ruisseaux en crue qui traversent la route. Chute d’Yannice et Loïc à un ruisseau. Idem au même endroit pour Hong An et moi. Aqua planning. Remontée périlleuse, ardue, froide, longue.
Arrivée à Sa Pa avec soulagement. La moto d’Yannice superficiellement abîmée : 250000 dong seulement.
Achat de produits pharmaceutiques pour les petites plaies d’Yanince, qui remonte se doucher et se faire soigner avec les autres.
Pendant ce temps j’explore les marchés : celui d’en haut, sans grand intérêt ; puis je prends cette descente uniquement fréquentée par les Hmong repérée ce matin… marché d’en bas d’alimentation mystérieuse ; puis magique marché couvert, plein de tissus, objets, orphèvrerie, vêtements des diverses ethnies ; puis marché à l’étage au-dessus des gargotes, où j’achète une pièce de tissus vert savamment travaillé à la voisine de la mère de notre guide de la veille.
Hôtel pour y entraîner Yannice, mais il est pris par un goûter baguette et chocolat. Donc retour aux marchés avec Hong An, Loïc et Evelyne. Achat d’une chemisette asiatique rouge, d’écharpes. Hong An achète une large jupe ethnique.
Hôtel pour chercher Yannice, mais il est pris par une partie de billard.
Le bus arrive, d’allure confortable. Faux départ : le chauffeur préfère qu’on dîne à Sa Pa plutôt qu’à Lao Cai, donc il nous dépose devant le restaurant habituel des Lugué et des Mahé, oriental à l’occidental. Un bon plat chacun. La mousson éclate, on rejoint le bus comme on peut.
Bus.
Lundi 30
Virages, secousses, dépassages, freinages, déscentes, nids de poule, ce jusqu’à 80 kilomètres de Ha Noi. Donc, pas dormi.
Ha Noi. Court sommeil à trois sur le matelas de Hong An. Petit déj de pain-beurre-thé.
Avec Yannice, achat de sous-vêtements pour lui et d’un t-shirt pour moi après un jus de canne pressé.
Dans le nouvel hôtel. Déjeuner dans un restaurant de trottoir, mais la fatigue de Hong An lui fait lâcher son bol de bum : par terre ! Je m’assoupis sur le canapé alors qu’Yannice m’attend !
Achat souvenir d’Yannice. Jus de canne pressé. Fruits confis. Taxi pour le lac de l’Ouest.
Beignets de crevettes devant les poissons du lac, bouche ouverte. Balade jusqu’à une école de viet-vo-dao qui loue la cour d’un temple. Taxi jusqu’à un restaurant nord vietnamien, aux magnifiques calligraphies vietnamiennes contemporaines, où nous mangeons assis sur le sol sur des coussins autour d’une table basse. Plus de plats qu’il n’en faut.
Mardi 31
Réveil maussade. Attente d’Yannice qui n’est toujours pas prêt. Du coup pas le temps de petit déjeuner, à part des morceaux d’ananas frais à une marchande ambulante.
Taxi. Temple de la littérature. Jardin harmonieux. Architectures superbes. Stèles, sculptures, arbres. Mais je me traîne. Je me crois malade.
Taxi. Pagode à un pied, mausolée d’Ho Chi Minh. Déjeuner de poissons frits, spécialité d’Ha Noi. Je vais rapidement mieux : j’avais simplement faim, et je mesure ma fatigue. Achat d’un vêtement pour Sidonie.
Bagages d’Yannice. A pied jusqu’au bus pour l’aéroport.
Aéroport. Enregistrement d'Yannice. Surprise : la douane refoule Yannice pour qu’il paie une deuxième taxe d’aéroport « de sortie » obligatoire pour les étrangers !
Yannice passe la douane. Dernier regard. Bon voyage.
Nouvel hôtel très bon marché qui surplombe de son quatrième étage la vieille ville de Ha Noi, où je vais rester quelques semaines…
© Michel Cand
09:38 | Tags : yannice cand, vietnam, journal de voyage, voyage au vietnam | Lien permanent | Commentaires (0)
19.06.2011
MICHEL CAND ECRITURES
Cette rubrique est consacrée à cette folie : l'écriture. Entre autres, elle tente de donner des réponses aux questions qu'on pose le plus souvent sur les publications de Michel Cand.
...Questionnaire de Proust
OUEST FRANCE
A l'occasion d'une lecture de LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! en Pays de Quimperlé, Renaud Parouty, journaliste à Ouest France, me demande de répondre à certaines questions du fameux Questionnaire de Proust. Voici :
. Le principal trait de votre caractère ? Aussi caractériel que les autres...
· La qualité que je préfère chez les hommes : L'imagination...
· La qualité que je préfère chez les femmes : La licence...
· Mon principal défaut : Ne pas être né cormoran...
· Ma principale qualité : Mon monde intérieur...
· Ce que j'apprécie le plus chez mes amis : La sincérité...
· Mon occupation préférée : Écrire...
· Mon rêve de bonheur : Avoir des racines...
· Quel serait mon plus grand malheur ? Ne plus savoir goûter les moments de bonheur...
· À part moi–même, qui voudrais-je être ? Toi...
· Où aimerais-je vivre ? En un perpétuel voyage...
· La couleur que je préfère : La couleur que je ne connais pas encore...
· La fleur que j'aime : La fleur des champs...
· L'oiseau que je préfère : L'oiseau le plus migrateur...
...A propos de l'écriture
DE L'ECRITURE
L'écriture ne nécessite aucun instrument, aucun matériau, aucun matériel, contrairement aux autres arts comme la musique, la sculpture, la peinture, etc.
Juste du papier et un crayon.
C'est l'art le plus à la portée de tout un chacun. Celui que l'on peut pratiquer tous. N'importe où. N'importe quand. Le plus démocratique...
Ce qui ne signifie pas que c'est le plus facile ! Bien au contraire, c'est l'art qui n'a pas de garde-fou, qui ne peut se raccrocher à la beauté d'un matériau, à la joliesse d'une couleur, à la douceur d'un timbre. L'art qui ne peut se raccrocher à rien.
Le poète travaille sans filet.
ECRIRE
Ecrire, c'est dire, mais en mieux. C'est peaufiner la parole jusqu'à ce qu'elle soit la plus belle, la plus forte, la plus juste, la plus profonde.
Dans l'écriture, on est face à soi-même, seul comme jamais. On peut se décevoir, être dans l'impasse, dans le terrible, de quoi se suicider, comme on peut être dans les étoiles, dans le merveilleux, de quoi nourrir toute une vie.
Dans l'écriture, on est seul face à soi, et de soi il y a des choses qui ont besoin d'être fixées, pour ne pas être oubliées et perdues à jamais. La nécessité d'écrire.
DU LECTORAT AU MECENAT
L'éditeur prend un risque en éditant le premier livre d'un auteur inconnu. Editera-t-il un second livre du même auteur ? Un troisième ? Non si c'est un bide commercial, car il y a perdu de l'argent. Oui si le livre est lu. C'est à dire aussi acheté.
Le lecteur est un mécène. Le lecteur est un mécène qui s'ignore. Mes lecteurs sont mes mécènes. Sans eux, existerais-je en tant qu'écrivain ?
Je tiens à remercier mes lecteurs, qui par leurs lectures, leurs commentaires, leurs bouche à oreille, ont soutenu mon écriture, l'ont colportée, lui ont donné des ailes. Je tiens à remercier mes mécènes.
DE LA VENTE
Aujourd'hui, même si il a le meilleur éditeur du monde, l'écrivain est contraint de fait de devenir son propre vendeur. Incroyable !
L'écrivain a-t-il quelque chose en commun avec le métier de vendeur ? L'écrivain, normalement, écrit, ce qui est très solitaire, et le vendeur vend, avec un savoir faire qui ne s'invente pas...
C'est donc à l'écrivain, théoriquement, de contacter bibliothèques, festivals, journalistes, et même libraires !... S'il en a le loisir ou la capacité... Sinon, l'oeuvre d'une vie sera découverte une ou deux générations plus tard, comme ce fut le cas pour Rimbaud ou Baudelaire...
Scandaleux.
...A propos de LAPIDAIRE : DE LA SCULPTURE, VITE !
DEDICACE
Lapidaire est dédié à Yannice, mon fils. C'est pour lui que je l'ai écrit.
Quand il avait 4 ans, j'ai commencé à prendre en note ce que je voulais lui transmettre sur cet art majeur que je pratique, la sculpture. Les notes se sont amplifiées, se sont accumulées, jusqu'à ce que je me rende compte qu'elles étaient matière à un livre.
Livre que j'ai accompli. Pour lui. Quand on s'adresse à son fils, on ne peut mentir, tricher, être creux et vain. C'est à cette hauteur que j'ai tenté de situer ce livre.
20 ANS !
Lapidaire a été écrit sur vingt ans.
Vingt ans de pratique de la sculpture. Maisaussi vingt ans de connaissances sur la sculpture, de découvertes, d'interrogations, d'investigations.
Mais aussi vingt ans de balades dans Paris, et en France, sous terre et dans les cieux. Mais aussi vingt ans de voyage en Europe, de la Grèce à l'Estonie. En Asie, de l'Inde au Vietnam. En Afrique, du Burkina Faso à l'Algérie. En Amérique, du Québec au Brésil.
Mais aussi balade dans le temps, de la préhistoire à la protohistoire, de l'antiquité au moyen âge, de l'âge classique à la période contemporaine.
...A propos de PSORIASIS DE L'ETERNITE, trilogie
26 ANNEES !...
Il s'agit en effet d'une œuvre qui est vraisemblablement sans équivalent, au moins à ma connaissance : les trois volumes de Psoriasis de l'Eternité contiennent en effet 26 années d'écriture et de réécriture et de re-réécriture, jusqu'à ce que chacun des quelque 785 poèmes aient atteint la plénitude de leur sens et la perfection de leur forme...
Cette entreprise folle m'a été dictée par l'exigence de n'avoir jamais à rougir de mon œuvre, et que le seul type d'écrit qu'on peut laisser derrière soit est le chef-d'œuvre. Quelle ambition démesurée ! Mais je m'y suis tenu... Ce sont mes chefs-d'œuvre personnels. Mais sont-ce des chefs-d'œuvre de l'humanité ? Ceci est une autre histoire...
Je me rappelle les paroles de feu mon meilleur ami Michel Aurélien Birger disparu il y a plus de trente ans : "Ecrire un chef-d'œuvre, sinon rien."
Je me rappelle aussi de ce que m'a dit l'éditeur José Corti dans sa librairie de la rue Médicis quand, âgé de 17 ans, j'ai apporté timidement mes poèmes : "Quand il n'y aura plus un mot, plus une virgule à changer, alors un texte peut être proposé à la publication." J'ai remballé mes poèmes sans les lui montrer, et je suis sorti...
Psoriasis de l'Eternité, commencé le 2 juillet 1985, terminé en 2008, laissé de côté un an, le temps d'écrire et de publier Cosmologie Interne, repris en 2009 pour élaguer les 927 poèmes, dont 785 seulement seront retenus... Jusqu'à la publication du troisième et dernier volume de cette trilogie le 8 juillet 2011... 26 années et 6 jours d'écriture, quelle histoire !...
QUI EST " IL " ?...
Mais qui est donc ce " il " omniprésent comme sujet et personnage principal de la trilogie ?
" Il " serait-il un " je " déguisé ? Peut-être plutôt un " je "distancié. Probable parfois, mais pas toujours...
Parfois " il " est un individu lambda, un être humain, un congénaire. Tel qu'il a été observé. Dans ses travers ordinaires...
Mais parfois aussi " il " représente l'humanité toute entière...
Ah, ces " il " qui glissent entre les doigts de la compréhension !
QUI EST " ELLE " ?...
Il est plus aisé de catégoriser " elle ". En apparence au moins....
" Elle " est clairement la femme aimée...
Mais " elle " peut être aussi une femme lambda, observée elle aussi dans ses travers ordinaires à travers des femmes croisées...
Mais " elle " peut être aussi la gente féminine en général...
Mais " elle " peut être également la fameuse et incontournable femme idéale...
Mais " elle " peut être également un " je " déguisé ? Peut-être plutôt distancié...
Ah, ces " elle " fuyants et protéïformes, qui glissent entre les doigts de l'esprit !
DE LA FAUTE DE GRAMMAIRE...
De la faute de grammaire considérée comme un des beaux arts.
La faute de grammaire en français est considérée comme grave, et elle est éliminatoire, et permet par là même de dégager une élite. Mais elle est surtout gravissime chez un écrivain, quasi mortelle. Elle est un tabou !
Mais pourquoi ne pas délibérément l'utiliser stylistiquement ?
Pourquoi, au delà des tabous, ne pas en faire une vraie figure de style ? Puisque la faute de grammaire, c'est sûr, est expressive. Et bien sûr porteuse de sens. Mais pas uniquement de manière négative.
Evidemment sa subtilité fait qu'elle n'est perceptible que par qui maîtrise parfaitement la langue française, cette langue qui est tellement complexe qu'il y a même un championnat du monde d'orthographe française, où le gagnant n'a pas forcément zéro faute...
HOMMAGES
Quelques poèmes sont des hommages clairs à des écrivains immortels...
A Marcel Proust (poème 84 d'Ebullition). A Arthur Rimbaud (poème 207 d'Ebullition). A Fernando Pessoa (poème 180 d'Elévation), etc.
Les références à Henri Michaux, à Blaise Cendrars, à Charles Baudelaire, à Arthur Rimbaud, à Paul Eluard, à Jean Cocteau, etc., sont forcément présentes : admiration oblige...
TITRE
La question qui m'est le plus fréquemment posée, inévitablement, est le pourquoi du titre : PSORIASIS DE L'ETERNITE. Alors, je me dois d'y apporter une réponse...
Et si l'humanité, dans le cadre de cette éternité qui nous enveloppe, était comme une maladie, mais une maladie superficielle bien sûr (les insectes paraît-il nous survivraient)...
ROMANS
Une lectrice me déclara, après avoir lu ELEVATION : " Chacun de tes poèmes est un miniroman... " Ah là là, quelle lectrice perspicace !
Cette phrase me touche énormément : PSORIASIS DE L'ETERNITE s'est en effet appelé ROMANS pendant 25 années. Jusqu'à ce qu'il ait fallu lui trouver un vrai titre. Pour publication.
...A propos de COSMOLOGIE INTERNE
ECRITURE
Cosmologie Interne est aussi une aventure d'écriture très particulière...
Imaginer et créer les conditions, décider du moment et du lieu, prévoir le temps nécessaire à l'écriture afin de pouvoir s'y tenir, et puis le moment venu, aller jusqu'au bout...
Trois heures d'écriture non stop, afin de ne pas perdre le fil et la veine. Afin de créer une unité profonde. Tout Cosmologie Interne est écrit ainsi...
Et puis, pendant six mois, encore et toujours, réécrire et réécrire encore, quotidiennement, jusqu'à ce que chacun des 65 poèmes qui le composent ait atteint sa pleinitude...
DEDICACE
Cosmologie Interne est dédicacé...
"A Hong An
la plus proche et la plus lointaine "
...qui avait été contrainte de quitter la France...
...qui se trouvait alors à l'autre extrémité du continent eurasiatique, sous la mousson de Hanoï...
PUBLICATION
Février 2008, la veille de partir vers Hanoï, je poste le tapuscrit de Cosmologie Interne vers une vingtaine d'éditeurs...
A mon retour, deux semaines plus tard, je trouve les lettres d'accord de Paul Sanda, poète, directeur de la Maison des Surréalistes de Cordes-sur-Ciel, directeur de publication aux Editions Rafael de Surtis, et d'un éditeur québécois...
Cosmologie Interne, bien qu'écrit après Psoriasis de l'Eternité, paraît avant...
...A propos des éditions RAFAEL de SURTIS
FIL D'ORTIE
Les livres des Editions Rafael de Surtis sont de beaux objets. Présentation sobre et élégante, papier et carton de couverture de qualité, police choisie, mise en page soignée, couture et collage faits à la main. Quelque chose comme un raffinement simple...
Mais, même quand on le sait, le plus stupéfiant est ce fil de couture qui unit entre eux les feuillets : ce fil est de l'authentique... fil d'ortie ! Un fil issu de l'artisanat local...
Les livres sont composés et mis en page par Paul Sanda, réalisés et imprimés par Rafael de Surtis, dans un des plus beaux villages de France, Corde sur Ciel, dans le Tarn, une bastide médiévale.
© Michel Cand
12:00 Publié dans Écriture... ÉCRITURES | Tags : michel cand, yannice, nguyen hong an, rafael de surtis, écrire, écriture, yannice cand, paul sanda | Lien permanent | Commentaires (0)