Lionel LABOSSE
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...Ecriture et sculpture
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A travers des rubriques et des albums (accessibles dans la marge à gauche), ce blog présente l'œuvre de Michel Cand en :
Écriture
Fresque
Sculpture
Ce blog présente également des articles sur son œuvre ainsi que des liens vers d'autres sites ou blogs.
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...Publications
ESSAI SUR LA SCULPTURE:
LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! de Michel Cand
Préface de Pierre Clavilier
Photo de couverture de Jean-Pierre Royer
Éditions Rafael de Surtis, 2012
ISBN 978-2-84672-308-4
POÉSIE:
La trilogie PSORIASIS DE L'ETERNITE :
Psoriasis de l'éternité : ELEVATION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2010
Psoriasis de l'éternité : EBULLITION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2011
ISBN 978-2-84672-238-4
Psoriasis de l'éternité : EVACUATION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2011
ISBN 978-2-84672-249-0
COSMOLOGIE INTERNE, de Michel Cand
Illustration de Philippe Bluzot
Préface de Pierre Clavilier
Editions Rafael de Surtis, 2008
ISBN 978-2-84672-141-7
...Livres traduits
PSORIASIS DE LA ETERNIDAD (Extractos de: Elevacion, Ebullicion, Evacuacion)
Traduction d´Alexandre Arribas
Préface de Pierre Clavilier
El Taller del Poeta, 2015 (Espagne)
ISBN 978-84-943624-6-0
BỆNH VẨY NẾN NƠI VĨNH HẰNG
PSORIASIS DE L’ÉTERNITÉ en vietnamien et en intégral
Traduction de Tran Trong Vu
Illustration de couverture de Tran Trong Vu
aux éditions Nha Nam (Hanoï, Vietnam)
...Livres d'Artiste
CONVERSATION)S( sans bavardage
Photographies de Patrice Bouvier
Textes de Michel Cand
Mise en page et réalisation d'Alin Avila
Editions Area-Paris, 2018
ISBM 978-2-35276-324-6
de Michel Cand, poète,
Patrice Bouvier, photographe,
Stéphane Fromm, peintre,
Richard Laillier, dessinateur
Éditions Area-Paris, 2017
NEA KAMENI, Archipel de Santorin
Texte de Michel Cand
Peinture originale d'André Jolivet
Collection Le Monde des Îles, Little Big Book, Voltije Éditions, 2013
20:54 Publié dans ACCUEIL et PUBLICATIONS | Tags : michel cand, poesie, ecriture, sculpture, fresque, cand, m cand, andré jolivet, little big book, nea kameni | Lien permanent | Commentaires (5)
... Poème de BERNARD LEFORT sur une CONVERSATION, groupe sculpté
Bernard Lefort est un philosophe, essayiste, poète, journaliste, éditeur.
Parmi ses publications : Jachères des fertilités (poésie), éditions du guetteur, 2010 ; Le Rhin, fleuve-Europe, Téraèdre (réédition), 2009 ; Sartre réveille-toi, ils sont devenus mous !, Ramsay, 2005 ; Voyages, Pierre Terrail, 2005 ; Le goût du Rhin, Mercure de France, 2005 ; Une Europe inédite : documents des archives Jean Monnet, Presses universitaires du Septentrion, 2001.
Son blog est hébergé par Médiapart.
Conversation
à Michel Cand
6 juillet 2012
De Carrare,
Ancrés, le socle du souffle sourcé aux terres anciennes,
Ils me parlent de leur silence inouï,
La pierre, d’où nous serons car telle est la leçon
De la poussière, dont nous sommes faits,
D’étoiles, au ciel d’Azur tranché par le maillet ;
Sculpteur, dis-moi, la taille des jours,
De quelles mains tiens-tu cette parole pierreuse
Que la lumière anime et que l’ombre dépose
À mon regard ;
Dis-moi l’instant où la lame suspend la forme
Des heures, et fige dans l’instant fugace l’hommage
À la vie qui s’efface,
Dis-moi par quelle magie des molécules froides
Tu fais un brasier de sens que la mémoire attise,
Dis-moi ce que tes yeux fertiles voient
Au cœur du marbre blanc d’un sang secret qui bat,
La vie, soudain qui me regarde ;
Sculpteur, que les dieux vénérables au langage oublié,
Bénissent d’une eau claire ta geste singulière –
Prière lapidaire, je converse avec eux.
© Bernard Lefort
(La conversation est un groupe sculpté de petits marbres à retrouver dans la rubrique Marbres)
...Poème de STROFKA et MONIQUE LE PAILLEUR sur PSICHARESQUE
Il s'en passe de drôles sur Lipkae... Des poètes s'y amusent en toute liberté, mi-joute, mi-jeu...
Par exemple ce poème sur Psicharesque, à deux voix, " sans -u- et sans -o-", signé Strofka et Monique Le Pailleur...
Strofka :
La pierre en piédestal, mini menhir gras.
Cet impact interpelle. Appelle à.
L'ekilibre est fragile... éphémère.
Monique Le Pailleur :
Perle de titan, amas terrestre,
argile en vrac, reste de néant,
partie de sphère, zeste étrange,
appel incertain, fragment de réalité...
Strofka :
L'inventaire est sans fin.
( merci de l'initier )
Être lapidaire l'air de rien.
[ et lapidé par gentillesse ]
(Psicharesque est une sculpture en lave à retrouver dans l'album Sculptures)
10:21 Publié dans SCULPTURES... | Tags : bernard lefort, conversation, michel cand, sculpture, cand, marbre, marbre de carrare, psicharesque, strofka meop, monique le pailleur | Lien permanent | Commentaires (0)
...Essai sur la sculpture
LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! de Michel Cand
Préface de Pierre Clavilier
Photo de couverture de Jean-Pierre Royer
Essai sur la sculpture, 189 chapitres, 280 pages
Editions Rafael de Surtis, 2012
ISBN 978-2-84672-308-4
...Quatrième de couverture
D'après les dictionnaires, un LAPIDAIRE est un tailleur de pierre. L'auteur est aussi sculpteur de pierre. Un LAPIDAIRE est également une collection d'inscriptions sur pierre. De même ce livre rassemble des écrits sur la sculpture. LAPIDAIRE est aussi le style concis des inscriptions. Pareillement ces 189 chapitres sont concis, et donc denses, et néanmoins non dénués d'humour.
LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! répond à un vide éditorial : il existe si peu d'ouvrages sur la sculpture, hormis les livres d'images. " Loin d'être la sculpture pour les nuls, l'oeuvre que nous propose Michel Cand est une encyclopédie sur cet art majeur, mais une encyclodédie qui, loin de nous ennuyer, atteste l'historien Pierre Clavilier, nous divertit et se laisse consommer sans modération."
...Note de SYLVAIN MONCEAU
Sylvain Monceau, lecteur averti, a écrit une Note de lecture qui est une belle synthèse, parue dans Escapage, Bibliothèque de Plaisir, 15 mars 2016.
Un essai poétique consacré à l’art de la sculpture. En 189 fragments, il propose un tour d’horizon de cet art et de sa pratique à travers le temps et l’espace, s’arrêtant sur certaines œuvres, d’une statuette taillée dans l’Antiquité égyptienne à la Vierge noire du Puy-en-Velay en passant par le gisant de Victor noir au Père Lachaise.
Avis du lecteur : Michel CAND est sculpteur. Dans ce livre construit comme une encyclopédie, il rassemble des écrits denses et précis sur la sculpture. Il aborde des axes très variés: les femmes, les divinités, le socle... avec une petite note humoristique à chaque fois. On s’aperçoit qu'il y a des sculptures partout, des plus petites aux plus grandes, et que les sculpteurs sont le plus souvent masculins.
Sylvain Monceau
...Article de REGIS BOYER
Rémi Boyer est l'auteur d'une vingtaine d'essais, dont certains ont été traduits en plusieurs langues, de nouvelles, de contes, de poésies. Le site Rémi Boyer présente son oeuvre.
L'article suivant a été publié dans Incoherism...
SCULPTURE : MICHEL CAND
Lapidaire. De la sculpture, vite ! de Michel Cand, Éditions Rafael de Surtis
Michel Cand, sculpteur et poète, nous propose un voyage particulièrement singulier dans la pensée et l’art. Son essai, très original, par son propos et sa structure, commence par un cri. Il s’insurge, non sans raison, sur l’absence de Muse attribuée à la sculpture.
« J’aurais aimé pouvoir imaginer qu’un être fabuleux, gracieux et féminin, le corps sculptural à peine voilé, se pencherait, invisible, tout contre mon oreille, me dictant amoureusement son intuition, m’insufflant délicieusement l’inspiration, guidant doucement ma main, m’indiquant délicatement ma voie.
J’aurais alors pu me sentir, à l’égal des prêtres des temps révolus, l’intermédiaire nécessaire entre les dieux olympiens et les hommes ovariens, afin d’apporter à ceux-ci un peu de la lumière d’en haut. »
Tout le livre est une célébration de cette muse absente qui, en creux, prend forme sous nos yeux à partir de la matière des mots et des idées. Michel Cand lui rend non seulement hommage, à cette grande invisible, mais lui donne forme et vie en l’habillant de mille regards.
Il cherche d’abord à répondre à une interrogation. « Comment se fait-il que chaque peuple de par le monde, à sa façon, ait eu la nécessité de faire des sculptures ? D’une manière ou d’une autre. » Et de préciser sa question initiale : « Comment se fait-il que chaque peuple de par le monde, à sa façon, ait eu la nécessité d’inventer sa sorte de sculpture ? Mais qu’est-ce la sculpture ? Inscrire le présent dans l’espace ? Inscrire la présence dans l’impersonnel ? Inscrire le mystère dans le réel ? Inscrire l’éphémère dans le temps ? Inscrire l’idée dans la matière ? Pourquoi ? Surtout pourquoi tant d’efforts et de sueur ? »
Michel Cand nous conduit à renouer avec un art du questionnement, du questionnement des évidences, habitudes et autres particularités devenues insignifiantes à notre attention émoussée. Déjà, il identifie une quatrième dimension à la sculpture, une dimension qui fait art, qui fait l’invention. Il y a de la transcendance parfois dans ses propos mais toujours une distance, un besoin de se garder, de se préserver. L’humour y contribue bien sûr, l’érudition également. Au fil des mots, le lecteur entre dans une galerie de chroniques de la vie non-ordinaire. Ici un golem, là une Vierge-Marie, ailleurs une putain de sable saharien sculptée par Dieu et le vent, et cette saleté de question de l’interprétation qui falsifie la rencontre. Et un art du détournement, de la dérision, du contre-pied qui pointe du doigt, souligne, rappelle, relance, provoque…
« Quoique ! Cette sculpture discrète sur le portique de l’église de L’Isle-Adam… Une femme nue assise devant un homme nu, en train de lui faire une fellation…
Ouf ! La chrétienté n’est pas si faux-cul que cela.
Officiellement, c’est ne pas oublier que les prostituées… je veux dire les ribaudes… ont une âme elles aussi, et qui a le droit d’aller, non seulement au septième ciel, mais aussi au ciel !
Bon, finalement, si les ribaudes, voies du salut divin au Rajasthan, même si elles ne sont pas en odeur de sainteté en occident, ont officiellement une âme, et si elles sont reconnues, et par conséquent autorisées par l’Eglise elle-même, je vais peut-être aller… euh… acheter du pain. »
Le lecteur ne sort pas indemne de cette traversée. Il en sort différent. Des statues croisées quotidiennement et jusqu’alors ignorées se mettent à le saluer. Des assemblages métalliques prennent chair. Le monde devient soudainement davantage peuplé…
Editions Rafael de Surtis, 7 rue Saint-Michel, 81170 Cordes sur Ciel, France.
Régis Boyer
...Article de LIONEL LABOSSE
Lionel Labosse est écrivain, éditeur, pédagogue, professeur, blogueur. Il est l'auteur de L'année de l'orientation, 2003 ; Altersexualité, Education et Censure, 2005 ; Karim & Julien, 2007 ; livres parus aux éditions Publibook. Il a créé les éditions A Poil, où il a notamment publié l'excellent Le mariage de Bertrand d'Essobal Lenoir, 2010, et son incontournable essai Le contrat universel : au-delà du " mariage gay ", 2012
Il a publié le long article qui suit sur son blog très fourni Altersexualité dans lequel on trouve littérature, critique, pédagogie, philosophie, voyages, etc.
TOUT SAVOIR SUR LA SCULPTURE, EN MOTS CISELES
Lapidaire, de la sculpture, vite !, de Michel Cand
Rafael de Surtis, 2012, 282 p., 20 €
vendredi 30 décembre 2011, par Lionel Labosse
Lapidaire, Michel Cand l’est depuis toujours, poète parcimonieux comme le prouvent ses précédents recueils, et sculpteur notamment sur pierre. C’est quand il l’est le moins que, facétieux, il intitule son livre Lapidaire ! C’est que le sens premier de ce substantif était un traité sur les pierres précieuses et leurs propriétés, ce qu’est précisément Lapidaire. Quant au sens adjectif, il provient des inscriptions lapidaires, gravées sur la pierre au ciseau, et pour cette raison soucieuses de concision (dans concis, il y a ciseau) et d’abréviations. Titre bien choisi, car en dépit de la dimension peu Candienne de l’opus, ce pavé brille d’à peu près autant de chapitres qu’il y a de pages. Chapitres ? Autant dire cristaux, car l’esprit brille en chacun d’un feu unique. De l’essai kantien au dialogue maïeutique, du poème en prose à la saynète, du récit au conte en passant par la page de carnet de voyage, car les sculptures croisées dans ce livre proviennent du monde entier. Puisse cet essai contribuer à faire mentir son auteur : « Demande au premier passant venu le nom de dix peintres, ou de dix écrivains, ou de dix musiciens, il les citera aisément. Mais dix noms de sculpteurs ? Jamais. » (« Signature 2 »)... Lire la suite
Lionel LABOSSE
...Préface de PIERRE CLAVILIER pour LAPIDAIRE
Historien et poète, Pierre Clavilier est l'auteur de : Palabras de fuego/Mots de feu, éditions El taller del poeta, poésie bilingue, 2012 ; Frida Kahlo, les ailes froissées, éditions du Jasmin, 2006 ; La Course contre la Honte : l'histoire de l'abolition de la peine de mort, éditions Tribord, 2006 ; De vent et de pierres, éditions Bérénice, poésie, 2005 ; Un siècle d'Humanité (1904-2004), éditions Le cherche midi, 2004. Et en langue espagnole : El rey del país de Nishadhas, Linares editores, Mexico, 2004. Le blog Pierre Clavilier présente son oeuvre. Les blogs Frida Kahlo et Pablo Neruda présentent d'autres facettes de ses activités littéraires, celles d'un biographe passionné.
PREFACE
Pour avoir vu ses œuvres régulièrement exposées en galerie ou bien au sein de manifestations de plein air, on savait déjà Michel Cand sculpteur. Pour avoir lu ses précédents ouvrages, on le savait poète. Le voici désormais qui s’essaie à l’essai. Mais où s’arrêtera-t-il donc ? aurait-on tendance à se demander en découvrant cette nouvelle facette. Pourtant, à la seule lecture de Lapidaire, on arrête de se poser la question. Mieux ! En achevant ce nouvel opus, il nous vient simplement l’envie de dire « Encore Monsieur Cand » et, dans un de ces jeux de mots qu’il affectionne particulièrement, « À Cand le prochain ? »
Essai transformé pour prendre une métaphore rugbystique, un sport qui lui ressemble bien ! Non pas dans sa brutalité apparente, ni même dans ses troisièmes mi-temps arrosées plus que de raison, mais dans sa philosophie. Comment ça, il y aurait de la philosophie dans un sport maintenant ? Pas dans tous, certes, je le reconnais bien volontiers, mais dans le rugby j’ose l’affirmer : toujours passer le ballon en arrière pour aller devant. Car Michel Cand est l’un de ces hommes qui, lorsqu’ils se consacrent à une activité, ou s’intéressent à un domaine particulier, partent à la recherche d’informations complètes tant sur ses origines que sur son actualité. Lapidaire, à cet égard, en est un magnifique exemple. Mais ce livre présente aussi des réflexions de son auteur, des connaissances, qu'il souhaite partager avec ses lecteurs.
De Michel Cand, j’affirmerai qu’il est un chercheur de mots comme d’autres furent autrefois chercheurs d’or. Dans cet essai, à la fois sérieux et plein d’humour, il va chercher et trouver le mot juste pour le placer au côté des autres auxquels il s’imbrique parfaitement. Exactement comme les tailleurs de pierres des cathédrales du moyen âge, qui façonnaient leur objet afin qu’il puisse s’imbriquer avec ceux qui l’entouraient. Architecte de l’écrit, Cand mesure la portée exacte des termes qu’il emploie avant de le déposer sur la feuille.
Mais n’est-il pas poète et grand lecteur ? Si, bien sûr ! Cela se devine à la lecture de cet essai dont la rédaction et la forme sortent des normes. En effet cet essai semble régi par des lois bien particulières que l’auteur s’est lui-même fixées. Mais peut-être ce dernier est-il aussi possédé par les mots et se met à leur service lorsqu’il est poète, et s’en sert merveilleusement quand il devient essayiste. La langue est pure, sans fioriture. Nous sommes en présence d’un texte où abonde la sagesse d’un homme qui a pris le temps de connaître et d'analyser l'art de la sculpture à laquelle il s’adonne et cette vertu est soutenue par la force et la beauté. Certains passages sont de la pure poésie, d’autres prêtent à sourire et rire, d’autres encore allient les deux : « L’océan est un sacré sculpteur. » Cette phrase ne répond-t-elle pas à celle d’un autre grand sculpteur, Auguste Rodin qui affirmait pour sa part : « Il n’y a point de recette pour embellir la nature. Il ne s’agit que de voir ».
Outre à une réflexion autour de la sculpture, c’est à un voyage multiple auquel Michel Cand convie son lecteur. Un voyage dans le temps, tout d’abord, « Au Puy-en-Velay, l’un des points de départ du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, on adora dévotement pendant sept siècles une Vierge noire... » puis de nous expliquer l’histoire de cette statuette taillée dans l’antiquité égyptienne puis déguisée en madone et vénérée comme telle par des milliers et milliers de pèlerins. Il y a aussi ce passage sur le gisant de Victor Noir que de nombreuses visiteuses admirent de très près au Père Lachaise…
Mais, ce texte est aussi un voyage à travers les pays qu’il a visités : « On rejoint le largissime Mékong par des avenues goudronnées... » Et bien sûr un voyage intérieur, comme une longue introspection silencieuse d’où jaillirait sa propre lumière. D’ailleurs avec une dose d’ironie l’auteur se met lui-même en scène : « Vous avez sans doute raison, Monsieur Cand... » Autre trait d’ironie cinglante : « Quel est l’intérêt d’avoir une sculpture chez soi ? Une sculpture, c’est très lourd. Quelle galère d’en installer une chez soi. »
Dans ce livre où Michel Cand se livre sans fard, un peu comme une pierre brute qu’il faut prendre ou laisser, le lecteur se sent proche de l’auteur et sa lecture lui donne l’impression qu’il s’adresse à lui comme s’il se trouvait tout juste à ses côtés. L’écriture fragmentaire de Lapidaire renforce cette formidable sensation d’une conversation particulière, intime même. Sans aucun doute on se sent grandi et privilégié de pouvoir être témoin de toutes ses réflexions qui nous éclairent et nous rendent, au fur et à mesure de notre lecture, moins sot. C’est normal, loin d’être La sculpture pour les nuls, l’œuvre que nous propose Michel Cand est une encyclopédie sur cet art majeur, mais une encyclopédie qui, loin de nous ennuyer, nous divertit et se laisse consommer sans modération.
Je vous laisse le constater par vous-même…
Pierre Clavilier
18:41 Publié dans LAPIDAIRE... | Tags : rémi boyer, lionel labosse, lapidaire, lapidaire : de la sculpture, michel cand, pierre clavilier, cand, sculpture, essai sur la sculpture | Lien permanent | Commentaires (0)
Michel Cand a aussi créé des Installations sculpturales qui ont été exposées.
...Des installations
NOUS ETIONS DES ANGES
Nous étions des anges, 2001, micaschiste, acier et cage :
Le premier et le deuxième anges volent dans les airs, au bout de leurs tiges d'acier, les ailes bougeant au gré des vents, dominant le regardeur. Le troisième ange, les ailes tombées, est dans une cage, qui se retrouve sur un buisson dense.
Nous étions des anges a été exposée dans le cadre de Jardin d'Arts au 147 rue de Grenelle, Paris, et dans le cadre des Arts Nomades au Centre culturel Jean Houdrement, La Courneuve, Seine-Saint-Denis.
TETES DE CAIRN
Têtes de cairn, 2005, micaschiste et acier :
Un cercle de douze Têtes de cairn. Douze têtes sur leur socle de cairn, dressées, énigmatiques, intemporelles, interrogatrices, sur une sage pelouse.
Têtes de cairn a été exposée à la VIème Biennale internationale d'art contemporain, Senlis, Oise, et dans le cadre de Jardin d'arts au 147 rue de Grenelle, Paris
NAGEURS D'HERBE
Nageurs d'herbe, 2006, micaschiste et acier :
Des nageurs de micaschiste s'ébattent plaisamment dans l'herbe sage des belles pelouses parmi de surprenantes fleurs minérales.
Nageurs d'herbe a été exposée dans le cadre de Jardin d'arts au 147 rue de Grenelle, Paris, et à la VIIème Biennale internationale d'art contemporain, Senlis, Oise.
ARCHEOLOGIE DE L'ETE 2008
Archéologie de l'été 2008, 2009, pierres à fossiles, film collant et mètre :
11 août 2008, 15 heures 47, plage de l’Ile-Tudy.
Que reste-t-il de cette rencontre éblouissante, éphémère, inoubliable, obsédante ? Est-il possible de reconstituer seulement le visage ? Même les traits du visage se sont perdus... Ne reste qu'une silhouette troublante, devenue anonyme, trace que son corps a laissé sur le sable ...
Traces de la mémoire dans le sable du temps, énigmatiques comme les empreintes du fossile dans lequel ce qui subsiste, bikini, lunettes de soleil, chapeau, est sculpté…
Pierres à fossiles, imprimés végétaux naturels dont la mémoire remonte à la nuit des temps, en écho à la mémoire d'une rencontre manquée qui se perd dans les débris de l'incertitude...
Archéologie de l'été 2008 a été exposée à la Galerie d'art contemporain d'Auvers-sur-Oise, à l'Espace arts et liberté à Charenton-le-Pont, Val-de-Marne, et dans le cadre des Journées du Patrimoine à la Mairie du 7ème arrondissement, Paris.
...Extraits de SCULPTEUR !
Faire de la sculpture, c’est bien. Faire quelque chose de la sculpture, c’est mieux. Faire de la sculpture, c’est rendre visible à la fois des émotions, des pensées, des idéaux.
Pourquoi pas utiliser la sculpture - les sculptures - pour faire un discours - un discours d’émotions... Un discours s’adressant à l’émotion... Ou l’émotion adressant un discours... C’est ce que l’on appelle un concept.
Donc, pourquoi pas utiliser la sculpture pour faire passer un concept... C’est ce que l’on appelle une installation. Oui, je sais, ce n’est pas une découverte, j’explique pour ma concierge.
Pourquoi pas faire des installations à partir des sculptures... Les mettre en scène. Leur faire dire quelque chose, en plus de ce qu’elles disent déjà par elles-mêmes...
Installations... Sculptures mises en scènes...
Dans les bosquets d’un jardin public parisien, juin 2001...
Deux ailes de micaschiste entourant une tête de micaschiste, qui a l’air bien au-dessus de nos miasmes, qui regarde au loin... Ces trois pierres, plus hautes que le spectateur, sont supportées chacune par un tube d’acier fiché en terre, suffisamment souples pour que le vent éventuel les fasse à peine bouger, comme en suspension. C’est le premier ange.
Un peu plus loin, un deuxième ange rêvasse dans son paradis : deux ailes de micaschiste entourant une tête de micaschiste, sur mêmes supports.
Quand au troisième ange, il faut un peu le chercher. Bien plus bas, il est posé sur un buisson dense, presque au niveau du regardeur, tête et ailes enfermées dans une cage d’oiseau, il regarde les deux anges qui volent librement.
Sur le bristol, un titre : Nous étions des anges.
Le regardeur découvre alors que le point de vue, très nostalgique, est celui de l’ange en cage...
Au mur, six grands profils de micaschiste.Bas-reliefs. A des hauteurs différentes
Ils ne se regardent pas. Ils regardent dans des directions différentes. Comme s’ignorant l’un l’autre. Pourtant ils sont groupés.
Le premier a une antenne télescopique de radio plantée dans le crâne, ainsi qu’une fiche électrique, dont l’autre extrémité est fichée dans le mur. Le deuxième a une prise d’alimentation de portable plantée dans le crâne, dont l’autre extrémité est fichée dans le mur, ainsi qu’un fil de raccordement qui le relie au troisième. Outre ce fil de raccordement, un câble est planté dans le crâne du troisième, qui le relie aussi au quatrième. Le quatrième est aussi relié au cinquième par un cordon électrique et au sixième par fil de raccordement. Le cinquième, en outre, a un câble sans fiche dont l’extrémité sans fiche est plantée dans le mur. Le sixième, outre le raccordement au quatrième, a une antenne de télévision plantée dans le crâne.
Etres de pierre télématiques façon début du XXIème siècle...
INSTALLATION 4
Sur une pelouse, sept têtes de micaschiste emmanchées sur sept tiges d’acier suffisamment souples pour légèrement osciller au vent, suffisamment solides pour résister à leur poids et à ce même vent, à des hauteurs variables.Sept têtes aux expressions contrastées, bien que la plupart ait la bouche ouverte. Murmure, étonnement, sourire, cri...Figées sur la fragile mouvance des tiges, dans la lourde épaisseur du micaschiste.
Entre les têtes et autour, huit cairns de différentes hauteurs.
Un titre : Refrigerarium.
En installant, je savais que c’était lié au froid, et à la mémoire, et je n’en savais pas plus.Une fois installé, j’étais satisfait esthétiquement parlant, et je trouvais qu’il y avait une puissance qui se dégageait de l’ensemble. Pourquoi ? je n’en avais pas la moindre idée, et je n’avais d’autre explication à fournir aux questionneurs que : c’est lié au froid et à la mémoire, et au départ c’est un travail sur les clones.Ce qui rendait perplexe les entendeurs.
Et ce qui m’insatisfaisait : ne pouvoir moi-même déchiffrer le mystère de ma propre oeuvre.
Au milieu de la deuxième nuit qui a suivi, alors que je ressassais pour la dix millième fois ... les pierres empilées en cairn... les cristaux du micaschiste... les têtes détachées et posées sur leur présentoir... les pierres en piles... les cristaux... les têtes... les piles... soudain une lueur d’intelligence inespérée éclaira de l’intérieur ma cervelle blême...
Les cristaux du givre... les piles d’énergie alimentant le froid... la conservation des têtes par le froid... Je venais enfin de comprendre - il n’est jamais trop tard - ce que j’avais donné à voir.
Une machine minérale conçue pour durer des millénaires, générant le froid par ses piles, pour la conservation des têtes...
En fait, ce n’est pas sur les clones que j’avais travaillé, mais sur la toute dernière nouveauté de la chirurgie esthétique : la possibilité de greffer un visage entier.
Au matin, j’écrivis aussi sec le texte suivant :
Vous souhaitez changer de visage, de bras, de jambe ? Aujourd’hui ce n’est plus un problème ! Nous vous proposons un catalogue vous permettant un choix optimum. Nous avons actuellement des promotions très intéressantes sur des pièces en provenance de la République Démocratique du Congo, du Libéria, d’Afghanistan, d’Irak. Car, quoi de plus fun que d’avoir une jambe d’une couleur, un bras d’une autre ! Et quelle amusante surprise pour vos amis et votre famille de parvenir à vous reconnaître sous un visage africain, asiatique ou européen !
Une installation de sculptures est-elle de la sculpture ?
Des sculptures sont mises en espace. Selon une certaine mise en scène. Est-ce alors du spectacle ? Tape à l’œil ? Poudre aux yeux ?
La principale différence entre une sculpture et une installation est que la sculpture se présente aux regards, dépouillée, seule, en quelque sorte en état de recherche d’absolu et de refus de toute compromission, alors que l’installation enserre, voire encercle, voire envahit le regardeur dans une sorte d’ambiance qui peut être un microcosme.
Laquelle des deux arrive le mieux à extirper le regardeur hors du monde ordinaire ? Laquelle des deux parvient le mieux à faire partager une vision personnelle ?
Peu importe. L’essentiel est qu’il y ait quelque part du signifié. Dans l’un comme dans l’autre. Même abscons. Du sens ou de la profondeur. Qu’il se passe quelque chose qui fasse en sorte que le regardeur soit pénétré d’une autre manière de penser. Partage. Extension de soi-même. Culture.
Autrement dit, ce qui est nécessaire, c’est que la sculpture ou l’installation soit du grand art (si possible !).Pas de demi-mesure.
A ceux qui pensent non sans raison qu’il est parfaitement inutile d’écrire des textes pour décrire des installations, car à quoi bon les avoir installer si c’est ensuite pour en faire des textes : il faut choisir entre les deux expressions ! Ou qu’il est parfaitement inutile d’écrire des textes pour décrire les installations, car à quoi bon écrire des textes puisque les installations ont existé réellement !
A ceux-ci je réponds en cœur que, oui, bon, d’accord, bien sûr, mais, quand même, néanmoins...
© Michel Cand
15:21 Publié dans Sculpture... INSTALLATIONS | Tags : michel cand, installation, sculpture, installation sculpturale | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Micaschiste, c'est vingt et quelques années d'amour avec une roche improbable et fastueuse, caractérielle et totalement impropre à la sculpture...
Cette histoire d'amour n'est pas encore terminée...
...Extraits de SCULPTER
Alors, la Terre était jeune.
Granite. Montagne acérée sans fin de granite. Mouvements tectoniques. Fissures. D’énormes blocs s’affaissent. Gravitation.
Temps.
Les blocs s’éclatent en rochers, qui s’effondrent. Vent, soleil, pluie, gel, gravitation. Les rochers se cassent en pierres, qui s’écroulent. Flux et reflux. Les pierres deviennent galets. Ressac, déferlantes. Les galets deviennent sable. Ne peuvent pas tomber plus bas.
Éternités.
Les sédiments colonisent. Recouvrent. Enfouissent. Peuvent tomber encore plus bas. Chaleur magmatique, comme au tout début du monde. Pression. Compressions, pliures, cassures, chevauchements.
A nouveau redeviennent roche, comme au temps de la jeunesse inaltérable. Micaschiste. Mouvements telluriques. Et le micaschiste ressurgit. Des profondeurs.
Maintenant, avoir à faire aux vents, aux pluies, au soleil, au gel, aux déferlantes, au ressac. Aux hommes.
Surtout au sculpteur.
Le micaschiste sur une grève de Bretagne. Rencontré par hasard, comme on dit. Je cherchais des galets. Certains étaient exceptionnellement beaux. Cristaux noirs qui brillaient à la lumière. Le noir avait donc là de l’éclat ! parmi des cristaux blancs, les granulosités beiges, rousses, grises. D’où provenaient-ils?
Je finis par trouver un mince gisement : affleurements ressortant ça et là du sable, sur une bande très étroite, sortant d’une petite falaise et allant se suicider lentement dans l’océan aux vagues de cristal. Ultimes restes d’une forteresse naturelle qui se croyait imprenable. Faite de courbes aplaties comme des formes de vieilles belles femmes. De couches bousculées et solidaires, de mouvements internes torturés et extatiques. Et, autour, de gros galets arrondis et aplatis, que l’océan était enfin parvenu à lui arracher, tels des défenseurs à l’agonie.
Le sable qui l’enserre a les mêmes cristaux et grains noirs, blancs, beiges, roux, gris. Et bientôt l’océan aura raison de l’ultime bastion et le gisement sera complètement réduit par les hordes des déferlantes, en galets, et en sable, et il n’y aura plus le micaschiste. Sable, cimetière du micaschiste.
Gisement éphémère sur la grève sauvage de Bretagne. Derrière, les vagues fracassent en gerbes d’écume. Au-dessus le vent siffle. La pluie rôde. Éphémère.
C’est là que je prélève quelques galets défaits. Rescapés ?
Bientôt l’épreuve du burin et de la massette. Nouvelle torture. La vie minérale n’est pas aussi facile qu’on l’imagine.
Face à face.
Un morceau de rocher arrondi par le flux et le reflux qui n’a jamais rien demandé à personne, qui se retrouve, même pas étonné, dans une cuisine parisienne - on a l’atelier qu’on peut. Et un humain, prolongé par un marteau de minéralogiste à nez fin, instruments de première attaque ; humain qui dit de lui-même en toute simplicité « sculpteur ». Duel.
Le galet de micaschiste a pour lui ses quelques dizaines de kilogrammes, sa résistance passive, sa dureté décourageante, sa cassabilité imprévisible, telle une queue de lézard, et en dernier recours ses éclats qui vont chercher les yeux.
L’humain a pour lui - outre ses instruments d’acier trempé - son idée fixe perverse, son acharnement décervelé, qui exigent fourbement d’imprimer à la matière noble son bon désir louche, à coups redoublés, bas et traîtres.
Celui qui n’a jamais rien demandé à personne se retrouve là, malgré sa masse qui aurait pourtant dû être dissuasive, parce que ses cristaux noirs sont scintillants, parce qu’ils dessinent sur sa surface des mouvements incurvés et déliés, comme s’ils dansaient statiques, et que l’autre, le fou saccageur, croit y voir des chevelures, des tourments, des délices, des délires minéraux. Il n’est donc pas sur ce carrelage de cuisine par hasard. Sélectionné. Destin arrêté.
Celui qui est armé d’acier trempé sait exactement ce qu’il veut obtenir de l’autre, avec cette large marge d’incertitude néanmoins, propre à la place laissée à une part de hasard. L’observation a été longue. Les décisions ont été mûrement définies. Les plans ont été patiemment échafaudés. Les attaques ont été délectablement ressassées. Le sort en est jeté. Dés pipés. Les jeux sont faits à l’avance. L’inexorable. Apparemment. Quoique. Face à face. C’est parti.
Au premier coup porté, l’un et l’autre savent à qui ils ont à faire. L’armé sait maintenant si le micaschiste est très dur et difficile, et par conséquent l’ouvrage long et éreintant, ou s’il est stratifié et cassable, et par conséquent l’ouvrage ludique et périlleux, ou s’il est friable et fragile, et par conséquent l’ouvrage inespéré ou impossible. Car le micaschiste peut être tout cela. Et parfois il peut réunir ces trois états en une seule pierre. Ce qui ne simplifie pas les choses. Micaschiste impropre à la sculpture. Et le combat continue.
Il arrive que le micaschiste gagne. Plus ou moins rapidement. Plus ou moins souvent. La pierre se fend en deux. Plus possible d’en rien faire. Vite réglé alors. Mais parfois la pierre se fend en deux non pas au début, mais alors que la sculpture est quasi terminée ! C’est arrivé plusieurs fois. La pierre a finalement gagné, et laisse l’adversaire littéralement effondré. On dirait que la pierre et le sculpteur sont dans le même état : cassés. Évidemment, dans ce cas, à chaque fois, il se serait agi de la plus belle de toutes les sculptures jamais réalisées par cet artiste maudit ! Forcément ! Étant presque achevée, elle avait presque atteint la dimension de perfection dont se pense capable son auteur ; mais, n’étant pas totalement achevée, elle portait virtuellement cette perfection absolue, propre non pas à la réalité, mais à l’imaginaire, que lui superposait le regard du sculpteur, qui visualisait son état d’aboutissement idéal au moment où l’accident est arrivé... Et le sculpteur y croit ! Très difficile. Surtout la première fois. Après, il sait un peu plus à quoi s’attendre. Très difficile quand même.
Il arrive aussi que le micaschiste croit gagner. Il se fend, fendant par là même le cœur du sculpteur, comme si la pierre était devenue un de ses organes internes. Mais, après avoir examiner la cassure, celui-ci se rend compte que celle-là, pas nette, laisse un autre possible, dessine une autre voie, à laquelle il n’avait pas songé, imposée certes par la pierre - part de hasard - mais qui est tout aussi intéressante à investiguer que celle qu’il avait suivie auparavant, et c’est donc reparti pour un tour, pif, paf, poum...
Il arrive quand même, loué en soit le ciel ! que le micaschiste n’éclate pas. Ce qui néanmoins ne veut pas dire qu’au dernier moment où on peaufine un nez ou un œil, pan ! un bel éclat ne parte irrémédiablement en vadrouille et laisse totalement désarmé. Sinon, si tant est que tout se passe pour le mieux, sans mauvaise traîtrise du micaschiste, on peut espérer arriver à obtenir de celui-ci ce que l’on en veut. Ce qui, compte tenu de l’aspect imprévisible de la roche, est un plaisir suprême ; et insoupçonnable pour qui ne connaît pas les cuisantes joies cachées du micaschiste !
Ainsi en est-il du micaschiste. On l’aura compris, le micaschiste est caractériel. Ca tombe bien, le sculpteur aussi.
Imaginons le meilleur des cas : la pierre se laisserait docilement toiletter.
La pierre a été choisie pour sa forme et son aspect, parfois pour un détail, évoquant une chevelure, ou une amorce de visage, qui sera la partie qu’on ne touchera pas.
Je laisse toujours une partie naturelle, sans la toucher. Témoin de l’origine ? Pouvoir me comparer à ce sculpteur génial qu’est la nature ? Admiration sans borne pour ce qui est brut ?
La pierre est laissée en observation. Parfois pendant des mois ! Le sculpteur vient l’observer régulièrement. Jusqu’à savoir exactement ce qu’il veut en obtenir. Mais aussi jusqu’à savoir exactement comment l’obtenir. A tel endroit il va falloir travailler avec tel instrument en attaquant la matière dans telle direction par rapport aux couches, à tel autre endroit avec tel autre instrument dans telle autre direction...
C’est tellement ressassé, répété, qu’il arrive que la sculpture soit achevée en quelques minutes, lorsqu’on tombe sur un morceau de roche ni trop dur ni trop fragile. C’est réellement arrivé ainsi. En quelques minutes. En réalité en quelques minutes de réalisation, mais bien sûr précédée de quelques semaines d’observation quotidienne pendant lesquelles tout s’est joué...
Parfois, la sculpture est réalisée en trois mois. C’est réellement arrivé. Une tête avait été travaillée relativement rapidement, et avait été exposée. Mais ça n’allait pas tout à fait. La rectification a duré trois mois. Trois mois de doute, d’incertitude, de découragement, et finalement de certitude. Trois mois uniquement consacrés, sculpturalement parlant, à cette tête. Quotidiennement. C’est-à-dire, impossible d’entreprendre quoi que ce soit d’autre avant que son problème ne soit résolu.
Mais cela en a valu la peine, puisque cette tête s’est retrouvée parmi les trois exposées dans le Salon d’honneur de l’Hôtel des Invalides en décembre 2000.
Micaschiste, mode d’emploi.
D’abord, le sculpteur arrose le micaschiste pour l’attendrir superficiellement. Pourquoi, c’est un mystère, mais c’est ainsi. Les strates sans doute… Il répètera cette action souvent tout au long de l’ouvrage, l’eau ayant aussi l’avantage de débarrasser des éclats
et poussières de roche.
Toujours laisser une partie telle que la nature l’a travaillée - une chevelure, un front, les parties saillantes d’un visage - puisque la nature fait si bien les choses, mais aussi de manière à entretenir le doute... En effet, le micaschiste a cette particularité de mêler en des mouvements immobiles, en des graphismes sages ou fous, en des danses figées, ses cristaux blancs de quartz ou beige de feldspath, ses paillettes ou plaquettes noires de mica. Et les vagues de l’océan, les flux et reflux, ont arrondi, ont usé les formes de manière douce et naturelle. La pierre, de part son aspect brut, de par sa matière même, est déjà belle avant d’être travaillée. Donc toujours laisser une partie naturelle. Comme témoin. Ou plutôt comme référence.
Puis dégrossir et élégir au marteau à pointe fine, au triangle de plâtrier ou au piolet. Élégir est capital : la roche est si dense, si lourde, qu’il convient de prendre soin du dos du sculpteur qui la manie, qui l’installera lors de l’une ou l’autre exposition ! Élégir est un équilibre à trouver entre un poids acceptable et une épaisseur qui ne fragilise pas la sculpture. Dégrossir est une étape fondamentale : là est ébauché à grands coups mûrement ressassés ce que sera la chose terminée. Dégrossir est parfois définitif pour certaines parties : elles ne seront pas retouchées.
Puis peaufiner avec l’un ou l’autre burin et à la massette. A grands coups précis pour dégager une partie de couche. A tout petits coups délicats, pour fignoler un détail sans faire sauter le moindre éclat de couche.
Enfin, particularité ! une fois l’œuvre achevée, marteler la partie sculptée à la massette pour effacer les traces de burin, de manière à ce que la partie travaillée et la partie naturelle aient le même aspect. Ce qui fait que beaucoup de regardeurs disent devant mes micaschistes : « Mais vous l’avez trouvé comme ça ? » Objectif atteint : entretenir le doute. Et ce que je prends pour un grand compliment : arriver au même niveau que cet artiste ultra génial qu’est la nature !
Enfin presque... Sur une superficie juste un tout petit peu plus petite...
Ah, que c’est beau la cuisine d’un sculpteur ! Cuisine-atelier. On a l’atelier qu’on peut.
C’est une petite cuisine, puisque c’est à Paris. Espaces urbains restreints. Mais c’est vraiment petit. Un mètre quatre-vingt-treize sur deux mètres vingt. Une huisserie sans porte à un bout, une fenêtre sur cours à l’autre.
A gauche tout du long, cinquante centimètres d’évier, de paillasse supportant une gazinière à deux feux, de réfrigérateur supportant un micro-ondes. A droite, deux fauteuils en rotin Louis-Philippe autour d’une table sans pieds fixée au mur, une étagère étroite allant du sol au plafond, étagère à mini cha»ne hi-fi, CD, bouquins. Le reste suspendu aux murs.
Reste au milieu un passage, étroit pour Oliver Hardy, large pour ma personne. Byzance. Je peux y déposer une pierre sur des vieux journaux sur le vieux carrelage, l’y tailler aux heures où les voisins compréhensifs font leurs emplettes.
J’ai des voisins formidables, les meilleurs du monde. Jamais ils ne m’ont fait la moindre remarque désobligeante. Juste parfois un « Vous préparez une exposition en ce moment ? « ou un « Tiens, je t’ai entendu sculpter l’autre jour !»
Pourtant, j’en fais, du bruit ! Fermeture de toutes les portes et de toutes les fenêtres. Du Thelonius Monk, ou du Scorpion, ou du Nusrat Fateh Ali Khan, ou du Alban Berg, bien fort. Pif ! paf ! pouf ! clang ! bing ! bang !
Ca, c’était ma cuisine avant. Après, c’est un peu différent. Ma cuisine a soudainement pris des allures de grève bretonne avant la marée. Des éclats jonchent le sol, à tel point parfois que le vieux carrelage disparaît. Poussières de roches, sables, gravillons, cailloutis, pierres... Des éclats sont passés sans demander la permission par l’huisserie sans porte et squattent l’entrée. Des éclats ont sauté sur la paillasse, le réfrigérateur, l’étagère, les fauteuils... Bref, il y en a partout. Y compris dans mes cils, mes sourcils, mes cheveux, mes vêtements...
Le tout doit plutôt avoir des allures d’après-ouragan. D’après-bombardement. D’après éruption volcanique. Sinistré. L’essentiel, c’est qu’aucune femme n’arrive à ce moment. Sinon ma cote en prendrait un sale coup. La femme, avec sa passion prioritaire du ménage impeccable.
© Michel Cand
15:21 Publié dans Sculpture... MICASCHISTE | Tags : micaschiste, michel cand, sculpture | Lien permanent | Commentaires (0)
Collectionner des timbres ou faire de la broderie, passe, c'est encore humain. Mais faire de la sculpture, quelle folie ! Sculpter, quelle idée !...
...Extraits de SCULPTER
SCULPTER 1
J’avais dix ans. Une de ces sorties familiales qui ont inspiré à Charles Trenet Je hais les dimanches. Endimanchés. L’époque voulait cela. Après l’éternel déjeuner dominical, direction le Musée Rodin. Bon.
Et me voilà tournant autour des sculptures de bronze ; des sculptures de pierre ; des plâtres aussi.
A signaler qu’à l’époque je n’arrêtais pas de dessiner, à l’école, dans les marges de mon cahier de texte, dans les moindres espaces libres de mon cahier de brouillon, sur les couvertures intérieures, et ailleurs, pour combler l’ennui ordinaire et dériver le répétitif des journées de cours ; que je dessinais aussi à la maison, contre la somnolence des interdits, contre la mièvrerie des jeux avec ma sœur, une fille ! Pas de télévision, jeux vidéo pas encore inventés!
Donc, je tournais autour des statues du musée Rodin, je tournais autour des sculptures, dans le jardin, dans les salles, sous la véranda.
Et je me suis dit : « Déjà, dessiner, c’est difficile ! Mais la sculpture, c’est dessiner sur 360 degrés ! c’est dessiner sous 360 angles différents ! c’est 360 dessins rassemblés et unifiés en une seule sculpture ! Sculpter, c’est impossible ! Sculpter, c’est surhumain ! »
Et j’ai continué à dessiner dans les marges ou les moindres espaces libres, tout en prenant mollement les cours, rêvassant, planant.
Et j’ai depuis ce jour toujours une fascination pour tout ce qui est sculpture. De l’admiration.
Et ce qui fait que je n’ai pas sculpté. Pendant longtemps. Trop difficile. Impossible. Surhumain.
Et ce qui fait que je me suis mis à sculpter. Trop fascinant. Trop magique.
C’est en forgeant qu’on devient forgeron. C’est en sculptant que nous sculpterons. Et du coup j’ai aussi une grande admiration pour les sculptures qui sortent de mes mains, teintée d’étonnement, avec une petite pointe d’incrédulité.
Bon. Je suis peut-être le seul à ressentir de l’admiration pour mes œuvres, mais ce n’est pas grave. L’important, c’est cela : le frisson de la création, la sensation du surhumain !
C’est venu comme ça. Dans mon petit chez moi, il n’y avait rien. A part des livres. Beaucoup de livres. De poésie surtout. A part cela, il n’y avait rien.
Quand j’étais hors de chez moi, je ne manquais pas de repérer la moindre sculpture, et il y en a beaucoup à Paris. Ou en France. Une chose est sûre : la France est un pays de sculpteurs.
Il y en a sur les immeubles, sur les places, sur les fontaines, dans les jardins publics, dans les cimetières, sur les gares, sur les monuments, sur les églises, dans les églises, dans les musées, dans les galeries, dans les cours, dans les halls...
Mais il n’y en avait pas chez moi ! J’en aurais bien vu chez moi ! Avoir tout le temps de les regarder, de les observer, de les surprendre, de les tourner, de les retourner, de les contempler, de les interroger...
Mais je n’avais pas de quoi m’en acheter pour me faire une collection ! C’est cher, la sculpture ! Mon grand-père, chez qui je passais toutes mes vacances d’enfant, dans le Lot, à Montcuq, était un collectionneur invétéré. Il collectionnait les clés, les tableaux, les céramiques, les objets anciens, les porte-clés, les objets ruraux, les bouteilles, les faïences, les affiches publicitaires, les couverts... Un vrai bric-à-brac sans fin savamment ordonnancé dans toutes les pièces de la grande maison, dans le jardin, dans l’atelier du XIIème siècle, dans le garage de même époque, allant de la haute qualité au rapprochement kitsch ! Ah, les collections !
Je ne pouvais faire une collection de sculptures chez moi. Mais j’en aurais bien eu envie.
J’avais bien récupéré une femme nue, allongée, sans tête et sans pieds, abandonnée lâchement à la voirie ; ma sœur m’avait bien offert deux statuettes petites toutes simples en pierres, rapportées de Bretagne ; c’est étonnamment perspicace, les sœurs ! Mais c’était tout. Ce n’était pas du tout une collection !
Peux pas avoir une collection de sculptures ! Peux peut-être la créer alors ! Déclic.
Donc, c’est comme cela que j’en suis venu à commencer à sculpter. D’abord l’argile, timidement, jusqu’à ce que j’en obtienne quelque chose sur lequel mon regard pouvait traîner des jours et des nuits. J’ai fait trois têtes en argile comme cela. Puis arrêt.
L’idéal de sculpture est par trop insaisissable ! Et on ne sait au début par quel bout aborder la sculpture ! Sur quelle voie s’engager ! Et on a tendance à tomber dans quelque chose qui n’est pas d’une originalité folle, sans doute pour prouver que l’on fait quelque chose qui est répertorié sculpture, et que l’on est donc sculpteur ! On n’a pas encore tracé son petit sillon ; pas encore déblayé son chemin.
Jusqu’à ce que ça me reprenne. Quelques années plus tard. On n’échappe pas à soi-même. Avec la pierre cette fois-ci. La beauté de la pierre. De certaines pierres. De leur matière. De leur aspect. Leur donner une certaine forme. Les transformer. Y inscrire l’humain. Narcissisme encore ? Les métamorphoser en sculptures.
En plus, avec leur beauté propre, je ne prenais même pas le risque du ridicule ! Elles sont tellement belles au départ, certaines pierres, qu’il est impossible que cela puisse aboutir à quelque chose de trop lamentable !
Pas de risque.
Quoique.
Pourquoi pas !
Chiche !
Au bagne de Cayenne, les condamnés envoyés aux travaux forcés étaient astreints à casser des cailloux. Pour la construction des routes, paraît-il. « Casser des cailloux à Cayenne... » ( Jacques Higelin). Casser des cailloux toute la journée. Tous les jours. Jusqu’à la fin.
Moi, je n’ai besoin de personne pour me condamner aux travaux forcés. Personne ne m’astreint, moi. C’est moi tout seul qui m’y suis collé.
Pourtant, parfois, je me demande vraiment ce que je suis allé me chercher comme tourments avec mes bouts de rochers tellement lourds. Quelle idée de maso…
Aller les prendre. Les soulever. Les déplacer… Trouver les moyens pour réussir à les amener aux expositions… Arriver à les installer au bon endroit et sous le bon angle…
Avoir de terribles lumbagos. Des maux de dos quasi permanents… Cogner sur la pierre. Encore et encore. Pendant des heures. Pendant des jours. Se courbaturer les bras. S’endolorir le poignet. Se meurtrir la main. S’écraser la phalange… Se casser les oreilles… S’auto-envoyer des éclats dans les yeux… Etc.
Casser des cailloux dans ma cuisine.
Pour perpette ?
Alors qu’il existe tant de belles choses dans ce sculptural monde...
Quel poète chantera l’angoisse du sculpteur devant son caillou ?
Oh, ce n’est pas devant le bloc de pierre vierge avant qu’il ne le touche ! Il a déjà oublié depuis la dernière fois ce que c’est que la rude réalité de sculpter, tout obnubilé qu’il est par sa nouvelle lubie à matérialiser, tout enivré par le prochain corps à corps avec un bout de la Pachamama... Incorrigible. On ne se refait pas.
Premiers coups de burin, tout va bien, l’acier mord dans la chair de la pierre, des lambeaux se détachent, je suis le maître de la matière. On s’éponge le front, on souffle un tout petit peu.
Seconde série de coups de burin. Tiens, au fait, il conviendrait de conférer pour de vrai à cette matière inerte la forme que je vois, et cette pierre qui n’est pas tout à fait d’accord, parce qu’elle n’y comprend rien du tout, et qui fait de la résistance, la bougresse !
Et là, plaf ! elle revient, l’angoisse du sculpteur au moment de la troisième série de coups de burin...
Et là, à nouveau, on est le dernier des derniers, encore une fois, le plus minable de tous, l’incapable de service, et quelques coups de burins supplémentaires de nous convaincre que ce dernier point de vue sur le Maître en gestation est le véridique. Mais qu’est-ce qu’on est allé se fourrer dans cette galère, et tout seul en plus, alors qu’on ne nous avait surtout rien demandé d’autre que de voter ! Alors, de lâcher burin et massette. De tourner en rond. De sortir dépité faire un tour.
De téléphoner. «- Allô, ça va ? - Oui, ça va et toi ? - Eh bien non, justement, ça ne va pas ! - Ah. Et pourquoi ça ?...» Peux pas dire : parce que la pierre ose me résister. Ridicule. Ni : parce que je suis un incapable. De quoi aurait-on l’air ainsi mis à nu, surtout que l’autre risque d’acquiescer. Alors on dit que ce n’est rien, que cela passera, qu’on rappellera ultérieurement, qu’on est justement appelé sur une autre ligne... Non seulement minable, incapable, aussi menteur. Mais en plus, pire que tout : seul ! Tout seul au monde ! Et rendu autiste par cette même incapacité muette !
Artiste, autiste. Presque la même chose, presque le même mot. Sans doute que l’artiste prend des airs (oui, il prend des -r-), alors qu’il est un nu (oui, il est un -u-).(Oui : a-r-tiste, a-u-tiste). Terrible.
Abominable. A ne pas souhaiter à son pire ennemi. Et, après quelques heures dans le meilleur des cas, ou quelques jours, ou quelques semaines d’angoisse, on se ressaisit soi-même et par la même occasion enfin du burin et de la massette, et, désespoir ? rage ? on éclate cette maudite matière jusqu’à n’en plus finir, jusqu’à avoir des éclats dans le cou, dans les yeux, dans les narines, dans les oreilles, jusqu’à ce que le caillou en crève, et, mystère de la création, comme par hasard, on retrouve des lignes, on renoue avec des reliefs, et l’idée de départ vient s’ajuster, se superposer, et, bouillonnement aidant, on l’imprime à coups redoublés de massette à cette matière qui n’avait jamais rien fait à personne...
Mais, au bout du compte, la rage s’est transmuée en persévérance… le désespoir en idée fixe… et le miracle s’est encore une fois produit. La dernière ?
« Tu accoucheras dans la douleur... »
Sculpteur cherche péridurale.
L’anecdote est connue, de l’enfant qui demande au sculpteur « comment tu savais qu’il y avait un cheval dans la pierre ? » L’anecdote est belle par la naïveté qui engendre le merveilleux, et, bien sûr, à part l’enfant, personne ne croit qu’il pût y avoir un cheval dans un bloc de pierre, ou une Vénus, ou autre, et qu’il pût s’agir pour le sculpteur de se contenter de le ou la dégager.
Personne ne le croit, sauf moi, bien sûr.
En effet, c’est ainsi que je procède, quand je sculpte : de manière à dégager ce qui est dans la pierre… Je regarde une pierre dans la nature, et si j’y discerne une forme qui s’esquisse, ou un mouvement dans les minéraux qui la composent, et que cela m’inspire quelque chose, point de départ de travail, alors je prends cette pierre.
Sinon, je fais et je refais éternellement, tragiquement, toujours la même œuvre, et elle m’insupporte rapidement, preuve tangible de la misérable limitation de mon pauvre esprit et de sa lamentable inspiration.
Ce qui me réduit rapidement au silence : je ne sculpte alors plus du tout. Car je ne sculpterais que du sous-Michel Cand, comme on ressasse du sous-Mickey. Et je ne m’étonnerais plus moi-même, et je ne me surprendrais plus, et je m’ennuierais, et au bout du compte, je ne me plairais plus à moi-même, car je ne croirais plus en moi en tant qu’être admirable susceptible de susciter des merveilles, et il m’arriverait le pire qui puisse arriver à un être humain : je ne m’aimerais plus ! Catastrophe absolue de la condition humaine !
Alors qu’en suivant ce qu’il y a dans la pierre, l’esquisse de forme ou de mouvement de la roche, alors je dégage quelque chose qui est inscrit quelque part dans la roche, quelque chose que je ne connais pas, que je découvre au fur et à mesure de la sculpture, qui n’est pas dans l’ordre de ma pensée, qui a sa propre logique, que je prends en filature, et que j’ai hâte de découvrir, avec mille précautions pour ne pas rater le dégagement et pour ne pas gâcher le mystérieux secret de la pierre… Ce qui me surprend à tous les coups, parce que je n’aurais jamais imaginé aboutir à ce genre de résultat, justement parce que ce n’est pas dans l’ordre de ma pensée.
Cela tient du travail du photographe (sélectionner une pierre parce que l’on y voit quelque chose en latence), de l’archéologue (dégager une oeuvre inconnue de sa gangue), et aussi quand même du sculpteur (rendre visible de l’idée à partir de la matière brute) ! Ainsi, je regarde, j’explore, je tâtonne, je découvre, je m’étonne, je m’émerveille, enfin bref je ne m’ennuie pas du tout, et j’ai perpétuellement le désir de découvrir le secret qui est caché au fond de la roche. On s’amuse comme on peut.
Et en même temps bien sûr, nouveau découvreur de trésors insoupçonnés, l’image de mon pauvre moi-même en est rehaussé ! Quel créateur que je suis donc, quand même, bon sang, capable de rendre visible tout cela ! Et du coup je m’admire un chouia, et donc je m’aime un peu ! (Il faut bien quand même que quelqu’un s’y colle, à m’aimer, sinon la vie serait invivable !) En quelque sorte d’une pierre deux coups !
Mais en même temps, malgré les apparences, cela rend modeste. Eh oui, je suis quand même conscient de la limitation de mon pauvre esprit et de mon effacement devant le génie authentique de la nature.
Et que ce qu’il y a quelque part caché dans la nature apprend, fait découvrir, aussi, une autre manière de penser. La nature est un grand professeur.
Bon, en fait, je m’émerveille devant ce que mon imagination voit dans la roche.
La nature, quelle source d’inspiration infinie !
Je n’y ai pas encore trouvé de cheval.
Pas encore.
Patience, peut-être un jour…
SCULPTER 6
Après 68, la spontanéité a été à la mode.
Spontanéité ; vitalité ; vérité ; franchise ; honnêteté ; énergie ; enjouement ; simplicité ; plaisir ; convivialité ; fraîcheur ; naturel ; pureté ; vivacité ; ingénuité ; véracité ; sincérité ; innocence ; authenticité... Ô, les hautes valeurs de la spontanéité !
En ce qui concerne la sculpture sur pierre en cuisine en appartement parisien d’immeuble honorablement habité, la spontanéité connaît des limites extrêmes. Extrêmement étroites. Quand à deux heures du matin jaillit soudainement une solution technique ou conceptuelle...
Quand il s’agit de travailler au corps une pierre au burin et à la massette pendant des heures avant qu’elle ne daigne accepter de prendre la forme conjecturée par son tortionnaire...
Mais essentiellement quand de toute manière il s’agit d’œuvrer strictement entre 10 et 12 heures ou entre 14 et 17 heures les jours de semaine de manière à ce que les voisins ne remettent pas en question la liberté d’expression lithique...
Mais aussi quand on a un projet bien arrêté et fin prêt, mais qu’on n’a pas le matériaux adéquat, et que l’on doit attendre la bonne occurrence pour aller se ravitailler en pierres de Bretagne ou d’Auvergne...
Bon, c’est vrai, la spontanéité, c’est intéressant. Mais il n’y a pas que cela.
Ce n’est pas vraiment la caractéristique de la sculpture sur pierre.
Je le confesse spontanément.
Mais qu’est-ce qui nous pousse à nous montrer ainsi ? Qu’est-ce qui nous astreint à prendre ce risque insensé de s’exhiber au regard de l’autre, cet inconnu ? De milliers d’autres ! Sous les projecteurs ! Se mettre à nu ! Comme les esclaves des romains jaugés en place publique ! Ou peut-être pire, travestis par l’art dont on pense parer nos visions !
Qu’est-ce qui nous oblige donc à nous soumettre au jugement de qui passe ? Comme les âmes à la plume d’Anubis ! Alors qu’on aurait tout aussi bien pu rester dans son petit chez soi, par exemple à regarder une balle aller et venir, plateau-télé sur les genoux, tentant le vide parfait intérieur tant recherché par les taoïstes d’antan, qui manquaient cruellement, c’est trop dur, de matches télévisés. Confortablement. Mollement.
Mais quelle maladie mentale incurable ? Quel traumatisme infantile bien enfoui ? Quelle idéologie dictatoriale débile ?
Faire des pieds et des mains pendant tant d’années dans le but ultime d’être exposable! Faire des pieds et des mains pour arriver malgré tout à amener, et puis à installer les sculptures sur le lieu de l’exhibition ! Des années de recherches sur des voies non inventoriées !
Pour entendre dire au bout d’un examen de trois secondes : « Ah oui, c’est intéressant...» Ou alors : « Ca représente quoi au juste ? » Ou alors : « Vous l’avez fait en combien de temps ? »
Aller se faire cataloguer. Sommairement. Aller se faire examiner. A la va-vite. Aller se faire estimer. Volontairement. Par des indifférents dont peut-être un seul sur mille possède une vraie culture de l’art contemporain.
Sciemment.
Alors qu’on ne nous a rien demandé.
Rien d’autre que d’apporter nos suffrages.
Mais qu’est-ce qui nous pousse donc, bon sang ?
SCULPTER 8
Il s’agit pour le sculpteur de savoir choisir dans quelle voie il lui convient de s’engager.
Soit il œuvre pour les galeries afin d’atteindre le juteux marché des amateurs d’art éclairés - les amateurs d’art sont toujours éclairés, d’après ceux qu’ils font vivre ; alors que les artistes sont allumés ; et les œuvres illuminées sous les spots ; ce qui revient à dire, si j’ai bien compris, qu’un peu de la lumière des artistes et de leurs œuvres rejaillit sur les amateurs d’art - afin de s’en mettre plein les poches et de parader dans les cocktails. Il s’agirait donc de savoir plaire.
Soit il opte pour la sculpture d’extérieur, qui a pour vocation d’être intégrée dans le paysage urbain du passant et donc d’animer le quotidien et de servir l’espace, en relation avec les municipalités en particulier.
Soit il s’acoquine avec l’un ou l’autre parti politique, ce qui lui assure quelques commandes ; voire même il peut en devenir le spécialiste de la sculpture ou le sculpteur officiel.
Soit il se spécialise dans un créneau porteur bien particulier : les établissements scolaires par exemple, ou la sculpture animalière, ou les sportifs, ou la sculpture funéraire...
Soit il jette son dévolu sur la sculpture de commande. Il lui suffit de suivre l’actualité au plus près, d’être un bon technicien sachant s’adapter, capable de réaliser le portrait de tel écrivain, la statue de tel général...
Soit il vise tous les concours et autres appels d’offres et tente inlassablement d’y répondre après s’être bien renseigné sur les personnalités du jury, leurs attentes...
Soit il s’engage dans la voie de la dérision et de la critique afin de dénoncer et de s’insérer dans le débat d’opinion citoyen.
Soit il s’insère dans un contexte touristico-traditionnel et développe un savoir-faire ancestral à partir d’une particularité régionale, comme le bois, la lave, l’ardoise, le granite...
Soit il se décide à donner dans la sculpture événementielle, quitte à créer de l’éphémère tout en touchant un public large de spectateurs pas forcément intéressés au départ par la sculpture, comme les sculpteurs de glace.
Soit il adopte la difficile voie de la création d’œuvres intemporelles, à vocation universelle, au prix de longues recherches isolées, solitaires, inconnues.
Soit il tente d’innover, et par là d’ouvrir des voies nouvelles, s’informant sans cesse des nouvelles apparitions de matériaux à travers le monde entier.
Soit il se décide pour le monumental, oeuvres peu nombreuses de très grandes dimensions, vouées - en principe - à devenir des phares touristiques dans leur région.Soit il scandalise afin de faire bonne presse et bonne promotion de son oeuvre, afin de tenter de devenir un peu populaire et d’avoir sa part d’audimat.
Soit il utilise les nouvelles technologies, développant ses connaissances dans ce domaine, se tenant sans arrêt au courant des dernières nouveautés et expérimentant les plus probantes.Soit il préfère tenter de mettre en matière et en forme des concepts, des idées, des sensations, des sentiments, afin de séduire l’épouse du particulier.
Etc.
Il faut être malade pour être sculpteur sur pierre.
De toute façon, s’il ne l’était pas au départ, il le devient immanquablement...
Ca commence par le mal de dos perpétuel. Aller se coltiner de tels poids... Mais ce n’est rien du tout encore. Parce que, ce qui l’attend !…
Alors, par exemple, c’est le lumbago, qui fixe dans l’immobilité pendant quelques semaines, comme un insecte épinglé… Mais alors la plus totale immobilité, parce que si on se hasarde à bouger un orteil, on est soudain flashé-transpercé-crucifié de lancinances qui vous tordent en un fragment de seconde et vous laissent pantin dans une posture non voulue dont on ne peut plus sortir, sinon, re-flash-transpercement-crucifixion !
Et puis c’est aussi par exemple la sciatique, qui tend à bloc une insoupçonnée grosse corde électrifiée de piano sourdement, sournoisement, sourcilleusement, sorcièrement, sortilègement, qui semble se vriller en spirale à l’intérieur de la chair à travers la fesse, la cuisse, le genou, le mollet, le pied, l’orteil, tendu à bloc jour et nuit, et nuit et jour, sourdement hurlant, debout, assis, allongé, agenouillé, penché, porté, couché… comment se mettre ?
Mais c’est encore la luxation du poignet droit à force de cogner comme un sourd à la mailloche ; et si l’on s’avise de bouger le petit doigt, ou de vouloir se brosser les dents, ou de conduire, ou tout ce qui se fait à deux mains, alors là, ouille aïe ! ouh, ah là là !
Mais il y a encore l’écrasement de l’articulation supérieur du pouce de la main gauche, un coup de marteau est si vite arrivé !
Mais il y a encore l’éclatement de l’index giclant en cerise !
Mais il y a encore les éclats qui ne veulent plus sortir des deux douillets yeux où ils se sont logés !
Etc.
Vraiment, ces sculpteurs sur pierre, des malades.
SCULPTER 10
Est-il totalement obsolète de sculpter la pierre au XXIème siècle ? Est-ce complètement rétrograde ? Est-ce du plus pur passéisme ? Est-ce d’un aveuglement risible ? Cela va-t-il à contre-courant de la civilisation ? Le sens de la civilisation, c’est l’utilisation des médias pour transférer l’image duplicable en temps réel à tous les coins de la ronde planète.
Photographies. Vidéos. Créations numériques. Œuvres virtuelles. Images immatérielles. Démocratiquement visibles gracieusement de presque partout. Foin de la matière et de ses contraintes que l’humanité a été obligée de se coltiner pendant des millénaires et des millénaires. Enfin libérée des pesanteurs de l’univers.
Et voilà-t-y pas qu’il y en a un qui s’obstine à donner dans le pesant. Dans le brise-rein. Dans l’intransportable. Dans l’immobile. Dans l’unique.
Pour voir Amazone de Michel Cand, allez chez Untel, telle adresse, telle ville, mais surtout prenez soin de téléphoner avant afin de pouvoir obtenir un rendez-vous, et si vous insistez en précisant que vous appelez de ma part, je suis sûr qu’il condescendra à vous laisser entrevoir quelques minutes l’inestimable chef-d’œuvre du maître…
Vous voulez exposer les œuvres récentes de Michel Cand ? Contactez une entreprise de transport qui se chargera des portages, des transferts en camion et en avion, et de la mise en place…
J’en sais quelques uns qui se sont reconvertis dans la sculpture sur matériaux plus modernes. Pas par hasard. Quelques uns dans la sculpture sur résines. D’autres dans la sculpture sur toiles. Quelques unes dans la sculpture sur papier à armatures de fils métalliques. D’autres dans la sculpture sur éléments gonflables. Etc. Plus légers. Mais toujours uniques.
Certes, une photographie de sculpture peut envahir la planète. Mais ce serait une œuvre de photographe porteuse de la vision du photographe. Bref une photographie.
Mais sculpter la pierre, quel folklore ! Comme les préhistoriques. Age de la pierre taillée. Pour ma part je n’en suis pas encore à l’âge de la pierre polie. Peut-être dans un millénaire ou deux. En viendrai-je à d’autres supports ?
Obsolète à mort.
Totalement désuet.
Complètement arriéré.
Grotesquement rétrograde.
Pourtant c’est beau la pierre.
Imaginez-vous dans une pièce nue. Genre chambre dans un lieu à louer. Vide.
Dans cette pièce nue, adossez-vous à un mur. Avancez. A pas ordinaires.
Vous rencontrez le mur d’en face. Et vous le gravissez, pas à pas, à l'horizontal, jusqu’au plafond.
Et le plafond, vous l’arpentez, pas à pas, jusqu’au haut du mur de départ. Et vous redescendez le mur, à l'horizontal, jusqu’au bas, jusqu’à votre point de départ.
Eh bien, la sculpture, à un moment, c’est comme ça. C’est du surdimentionnel.
Quadrature du cercle.
Peux pas mieux dire.
© Michel Cand
15:30 Publié dans Sculpture... TEXTES | Tags : michel cand, sculpture, sculpter, sculpteur | Lien permanent | Commentaires (1)
Michel Cand expose ses sculptures depuis 2000. Une déjà longue histoire...
...Exposer
EXPOSER...
Michel Cand a commencé à exposer ses sculptures en 2000 avec le groupe d'artistes Gros Caillou Quartier d'Arts, avec lequel il expose régulièrement.
Puis il a participé aux événements artistiques du groupe Les arts nomades en province et en banlieue, mêlant concerts et expositions d'artistes locaux et d'artistes parisiens...
Puis il fait des expositions personnelles, comme à la Galerie Nymphéa ou la Galerie Lehalle.
Et il expose régulièrement avec le groupe d'artistes Itinéraires-art contemporain.
EXPOSITIONS...
...EXPOSITIONS 2017
exposition Itinéraires-Art contemporain, avec 33 artistes
Espace Christiane Peugeot, 62 avenue de la Grande Armée, 75017 Paris
21 septembre-2 octobre 2017
Vernissage 21 septembre à partir de 18 heures
...EXPOSITIONS 2016
AILLEURS, exposition de sculptures, avec Gros Caillou Quartier d'Arts (Françoise Bertsch, Pascal Bost, Michel Cand, Patricia Caroff, Christine Wahlain avec Medjid Houari)
Galerie de l'Europe, 55 rue de Seine, 75005 Paris
du 16 au 27 février 2016, de 14 à 19 heures
Nocturne jeudi 25 février à 19 heures avec poésie mise en espace par les poètes de Concerto pour marées et silence, Revue
Présentation de deux sculptures et de deux poèmes en correspondance, exposition Itinéraires-Art contemporain
Galerie d'Art Contemporain, 5 rue du Montcel, 95430 AUVERS-sur-OISE
9 janvier - 21 février 2016
POÉSIE / ARTS PLASTIQUES - Correspondances mystérieuses entre un poème et l'oeuvre plastique qu'il suscite
...Expositions 2014
Exposition de sculpture avec 23 artistes d'Itinéraire-art contemporain
La Cour des Arts, 2 rue des Portes Chanac, Tulle
13 novembre-23 décembre 2014
ParisArtistes...200 artistes parisiens exposent dans tout Paris
Exposition avec Françoise Bertsch, Pascal Bost, Michel Cand, Patricia Caroff, Claire Citroën, Christine Walhein
Mairie du 7ème, 116 rue de Grenelle, 75007 Paris
9, 10, 11 septembre 2014
CroiX-moi, exposition de sculptures
avec 20 artistes d'Itinéraires-art contemporain
Galerie L'arrivage, 6 rue Larivey, 10000 Troyes
12 juin - 19 juillet 2014
Les uns, désirés... Labo 3, Les rencontres Oblik-es
Avec Patrice Bouvier, Michel Cand, Marko Echeverria, Myriam Eck, Stéphane Fromm, Marie L, Richard Laillier, Pietrantonio d’Errico, Elizabeth Prouvost, Emmanuel Rioufol, Nathalie Tacheau
19 rue du Docteur Émile Roux, 92110 Clichy
Samedi 24 mai 2014, 18 heures
RECAPITULATIF, 10 ans de sculptures
Galerie Le Cube Blanc, 3 rue Française, 75001 Paris (M° Les Halles)
15, 16, 17 mai 2014, de 17 à 20 heures
15 mai, lecture d'inédits sur la sculpture et d'extraits de LAPIDAIRE de et par Michel CAND
...Exposition 2013
Marie-Sophie André, Michel Cand, Patricia Caroff, Catherine Lhuissier, Vicario d'Ititnéraires-art contemporain
Le Cube Blanc, 3 rue Française, 75001 Paris
14, 15, 16 et 21, 22, 23 novembre 2013
...Expositions 2012
Exposition avec Itinéraires-art contemporain
Galerie A l'écu de France, 1 rue Robert Cahen, 78220 Viroflay
22 novembre - 20 décembre 2012
Triptyque
Exposition avec Gros Caillou Quartier d'Arts , Itinéraires-art contemporain et Abstraction narrative.
Cité Internationale des Arts, 18 rue de l'Hôtel de Ville, Paris 4ème
19 - 26 septembre 2012
Scuptures de Michel Cand et peintures de Françoise Bertsch et de Christine Walhain
Galerie Peinture Fraîche, 29 rue de Bourgogne, Paris 7ème
31 janvier - 18 février 2012
Lecture poétique et musicale mardi 14 février 2012, 19-21 heures
...Expositions 2010
Cailloux carrés (Gros Caillou Quartier d’Arts), Espace 117, 117 rue Saint-Dominique, Paris 7ème
23 novembre - 4 décembre
Zone d'ombre (Itinéraires), Galerie d'art contemporain, Auvers-sur-Oise (95)
13 mars -11 avril
...Expositions 2009
Itinéraires 2009 (Itinéraires), Mairie du 9ème, Paris
8 - 26 septembre
Jardin d'arts (Gros Caillou Quartier d’Arts), Mairie du 7ème, Paris
18 - 22 septembre
Vestiaire (Itinéraires), Espace arts et liberté, Charenton-le-Pont (94)
9 avril - 7 mai
...Expositions 2008
Jardin d'arts (Gros Caillou Quartier d’Arts), 147 rue de Grenelle et Maison des associations, Paris 7ème
13 - 15 juin
Nuit blanche, Identité (Itinéraires), Mairie du 9ème, Paris
4 octobre
Rouge comment ? (Gros Caillou Quartier d’Arts), Galerie Lehalle, Paris 7ème
6 - 11 octobre
Empreinte(e) & morceaux choisis (Itinéraires), Galerie d’art contemporain, Auvers-sur-Oise (95)
8 novembre - 14 décembre
Absences, silences et autres déserts (Itinéraires), Mairie de Bois-Colombes (92)
11 - 25 janvier
Michel Cand - Dominique Meynier - Christine Walhain, Galerie Lehalle, 3 rue Augereau, Paris 7ème
1 - 31 mai
Bienvenue à itinéraires, L’usine à Zabu, Saint-Germain-des-Angles (27)
14 - 16 septembre
16 - 18 juin
Gros Caillou Quartier d'Arts, Galerie Bansard, 26 avenue de la Bourdonnais, Paris 7ème
18 - 24 septembre
Les 7 jours du 7ème, Cabinet Josiane Gaude, 81 avenue Bosquet, Paris 7ème
4 - 10 octobre
Rue du Gros Caillou piétonne, UCIAP, Paris 7ème
7 octobre
Patricia Caroff - Michel Cand, Access patrimoine, 49 rue du Marché, Montmorency (95)
4 novembre - 31 décembre
6èmeBiennale Internationale d'Art Contemporain, Senlis (60)
23 - 25 septembre
Rue Amélie piétonne, UCIAP, Paris 7ème
6 octobre
Artistes grecs et Itinéraires, Mairie du 9ème, Paris
8 - 26 novembre
Petits formats, Galerie Nymphéa, 10 allée Vivaldi, Paris 12ème
6 - 31 décembre
21:33 Publié dans Sculpture... EXPOSITIONS | Tags : cand, michel cand, sculpture, installation, jardin d'art, gros caillou, gros caillou quartier d'art, itinéraires, itinéraires art contemporain | Lien permanent | Commentaires (0)