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31.07.2011

5 articles à propos de LAPIDAIRE : de la sculpture, vite !

...Essai sur la sculpture

LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! de Michel Candcand,michel cand,poesie,poeme,ecriture,cosmologie interne,psoriasis de l'eternite,philippe bluzot,pierre clavilier,editions rafael de surtis

Préface de Pierre Clavilier

Photo de couverture de Jean-Pierre Royer

Essai sur la sculpture, 189 chapitres, 280 pages

Editions Rafael de Surtis, 2012

ISBN 978-2-84672-308-4

 

 

...Quatrième de couverture

D'après les dictionnaires, un LAPIDAIRE est un tailleur de pierre. L'auteur est cand,michel cand,poesie,poeme,ecriture,cosmologie interne,psoriasis de l'eternite,philippe bluzot,pierre clavilier,editions rafael de surtisaussi sculpteur de pierre. Un LAPIDAIRE est également une collection d'inscriptions sur pierre. De même ce livre rassemble des écrits sur la sculpture. LAPIDAIRE est aussi le style concis des inscriptions. Pareillement ces 189 chapitres sont concis, et donc denses, et néanmoins non dénués d'humour.

LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! répond à un vide éditorial : il existe si peu d'ouvrages sur la sculpture, hormis les livres d'images. " Loin d'être la sculpture pour les nuls, l'oeuvre que nous propose Michel Cand est une encyclopédie sur cet art majeur, mais une encyclodédie qui, loin de nous ennuyer, atteste l'historien Pierre Clavilier, nous divertit et se laisse consommer sans modération."

 

 

...Note de SYLVAIN MONCEAU

Sylvain Monceau, lecteur averti, a écrit une Note de lecture qui est une belle synthèse, parue dans Escapage, Bibliothèque de Plaisir, 15 mars 2016.

Un essai poétique consacré à l’art de la sculpture. En 189 fragments, il propose un tour d’horizon de cet art et de sa pratique à travers le temps et l’espace, s’arrêtant sur certaines œuvres, d’une statuette taillée dans l’Antiquité égyptienne à la Vierge noire du Puy-en-Velay en passant par le gisant de Victor noir au Père Lachaise.

Avis du lecteur : Michel CAND est sculpteur. Dans ce livre construit comme une encyclopédie, il rassemble des écrits denses et précis sur la sculpture. Il aborde des axes très variés: les femmes, les divinités, le socle... avec une petite note humoristique à chaque fois. On s’aperçoit qu'il y a des sculptures partout, des plus petites aux plus grandes, et que les sculpteurs sont le plus souvent masculins.

Sylvain Monceau

 

...Article de REGIS BOYER

Rémi Boyer est l'auteur d'une vingtaine d'essais, dont certains ont été traduits en plusieurs langues, de nouvelles, de contes, de poésies. Le site Rémi Boyer présente son oeuvre.

L'article suivant a été publié dans Incoherism...

 

SCULPTURE : MICHEL CAND

Lapidaire. De la sculpture, vite ! de Michel Cand, Éditions Rafael de Surtis

 

Michel Cand, sculpteur et poète, nous propose un voyage 7a1a30208eea400164f95cff8d5f13a4-bpfull.jpgparticulièrement singulier dans la pensée et l’art. Son essai, très original, par son propos et sa structure, commence par un cri. Il s’insurge, non sans raison, sur l’absence de Muse attribuée à la sculpture.

 

« J’aurais aimé pouvoir imaginer qu’un être fabuleux, gracieux et féminin, le corps sculptural à peine voilé, se pencherait, invisible, tout contre mon oreille, me dictant amoureusement son intuition, m’insufflant délicieusement l’inspiration, guidant doucement ma main, m’indiquant délicatement ma voie.

 

J’aurais alors pu me sentir, à l’égal des prêtres des temps révolus, l’intermédiaire nécessaire entre les dieux olympiens et les hommes ovariens, afin d’apporter à ceux-ci un peu de la lumière d’en haut. »

 

Tout le livre est une célébration de cette muse absente qui, en creux, prend forme sous nos yeux à partir de la matière des mots et des idées. Michel Cand lui rend non seulement hommage, à cette grande invisible, mais lui donne forme et vie en l’habillant de mille regards.

 

Il cherche d’abord à répondre à une interrogation. « Comment se fait-il que chaque peuple de par le monde, à sa façon, ait eu la nécessité de faire des sculptures ? D’une manière ou d’une autre. » Et de préciser sa question initiale : « Comment se fait-il que chaque peuple de par le monde, à sa façon, ait eu la nécessité d’inventer sa sorte de sculpture ? Mais qu’est-ce la sculpture ? Inscrire le présent dans l’espace ? Inscrire la présence dans l’impersonnel ? Inscrire le mystère dans le réel ? Inscrire l’éphémère dans le temps ? Inscrire l’idée dans la matière ? Pourquoi ? Surtout pourquoi tant d’efforts et de sueur ? »

 

Michel Cand nous conduit à renouer avec un art du questionnement, du questionnement des évidences, habitudes et autres particularités devenues insignifiantes à notre attention émoussée. Déjà, il identifie une quatrième dimension à la sculpture, une dimension qui fait art, qui fait l’invention. Il y a de la transcendance parfois dans ses propos mais toujours une distance, un besoin de se garder, de se préserver. L’humour y contribue bien sûr, l’érudition également. Au fil des mots, le lecteur entre dans une galerie de chroniques de la vie non-ordinaire. Ici un golem, là une Vierge-Marie, ailleurs une putain de sable saharien sculptée par Dieu et le vent, et cette saleté de question de l’interprétation qui falsifie la rencontre. Et un art du détournement, de la dérision, du contre-pied qui pointe du doigt, souligne, rappelle, relance, provoque…

 

« Quoique ! Cette sculpture discrète sur le portique de l’église de L’Isle-Adam… Une femme nue assise devant un homme nu, en train de lui faire une fellation…

 

Ouf ! La chrétienté n’est pas si faux-cul que cela.

 

Officiellement, c’est ne pas oublier que les prostituées… je veux dire les ribaudes… ont une âme elles aussi, et qui a le droit d’aller, non seulement au septième ciel, mais aussi au ciel !

 

Bon, finalement, si les ribaudes, voies du salut divin au Rajasthan, même si elles ne sont pas en odeur de sainteté en occident, ont officiellement une âme, et si elles sont reconnues, et par conséquent autorisées par l’Eglise elle-même, je vais peut-être aller… euh… acheter du pain. »

 

Le lecteur ne sort pas indemne de cette traversée. Il en sort différent. Des statues croisées quotidiennement et jusqu’alors ignorées se mettent à le saluer. Des assemblages métalliques prennent chair. Le monde devient soudainement davantage peuplé…

Editions Rafael de Surtis, 7 rue Saint-Michel, 81170 Cordes sur Ciel, France.

 

Régis Boyer

 

 

...Article de LIONEL LABOSSE 

Lionel Labosse est écrivain, éditeur, pédagogue, professeur, blogueur.rémi boyer,lionel labosse,lapidaire,lapidaire : de la sculpture,michel cand,pierre clavilier,cand,sculpture,essai sur la sculpture Il est l'auteur de L'année de l'orientation, 2003 ; Altersexualité, Education et Censure, 2005 ; Karim & Julien, 2007 ; livres parus aux éditions Publibook. Il a créé les éditions A Poil, où il a notamment publié l'excellent Le mariage de Bertrand d'Essobal Lenoir, 2010, et son incontournable essai Le contrat universel : au-delà du " mariage gay ", 2012

Il a publié le long article qui suit sur son blog très fourni Altersexualité dans lequel on trouve littérature, critique, pédagogie, philosophie, voyages, etc.

 

TOUT SAVOIR SUR LA SCULPTURE, EN MOTS CISELES

Lapidaire, de la sculpture, vite !, de Michel Cand

Rafael de Surtis, 2012, 282 p., 20 €

vendredi 30 décembre 2011, par Lionel Labosse

Lapidaire, Michel Cand l’est depuis toujours, poète parcimonieux comme le prouvent ses précédents recueils, et sculpteur notamment sur pierre. C’est quand il l’est le moins que, facétieux, il intitule son livre Lapidaire ! C’est que le sens premier de ce substantif était un traité sur les pierres précieuses et leurs propriétés, ce qu’est précisément Lapidaire. Quant au sens adjectif, il provient des inscriptions lapidaires, gravées sur la pierre au ciseau, et pour cette raison soucieuses de concision (dans concis, il y a ciseau) et d’abréviations. Titre bien choisi, car en dépit de la dimension peu Candienne de l’opus, ce pavé brille d’à peu près autant de chapitres qu’il y a de pages. Chapitres ? Autant dire cristaux, car l’esprit brille en chacun d’un feu unique. De l’essai kantien au dialogue maïeutique, du poème en prose à la saynète, du récit au conte en passant par la page de carnet de voyage, car les sculptures croisées dans ce livre proviennent du monde entier. Puisse cet essai contribuer à faire mentir son auteur : « Demande au premier passant venu le nom de dix peintres, ou de dix écrivains, ou de dix musiciens, il les citera aisément. Mais dix noms de sculpteurs ? Jamais. » (« Signature 2 »)... Lire la suite

Lionel LABOSSE

 

 

...Préface de PIERRE CLAVILIER pour LAPIDAIRE

Historien et poète, Pierre Clavilier est l'auteur de : Palabras de fuego/Mots de feu, éditions El taller del poeta, poésie bilingue, 2012 ; Frida Kahlo, les ailes froissées, éditions du Jasmin, 2006 ; La Course contre la Honte : l'histoire de l'abolition de la peine de mort, éditions Tribord, 2006 ; De vent et de pierres, éditions Bérénice, poésie, 2005 ; Un siècle d'Humanité (1904-2004), éditions Le cherche midi, 2004. Et en langue espagnole : El rey del país de Nishadhas, Linares editores, Mexico, 2004. Le blog Pierre Clavilier présente son oeuvre. Les blogs Frida Kahlo et Pablo Neruda présentent d'autres facettes de ses activités littéraires, celles d'un biographe passionné.

 

PREFACE

Pour avoir vu ses œuvres régulièrement exposées enpierre clavilier,cosmologie interne,michel cand galerie ou bien au sein de manifestations de plein air, on savait déjà Michel Cand sculpteur. Pour avoir lu ses précédents ouvrages, on le savait poète. Le voici désormais qui s’essaie à l’essai. Mais où s’arrêtera-t-il donc ? aurait-on tendance à se demander en découvrant cette nouvelle facette. Pourtant, à la seule lecture de Lapidaire, on arrête de se poser la question. Mieux ! En achevant ce nouvel opus, il nous vient simplement l’envie de dire « Encore Monsieur Cand » et, dans un de ces jeux de mots qu’il affectionne particulièrement, « À Cand le prochain ? »

Essai transformé pour prendre une métaphore rugbystique, un sport qui lui ressemble bien ! Non pas dans sa brutalité apparente, ni même dans ses troisièmes mi-temps arrosées plus que de raison, mais dans sa philosophie. Comment ça, il y aurait de la philosophie dans un sport maintenant ? Pas dans tous, certes, je le reconnais bien volontiers, mais dans le rugby j’ose l’affirmer : toujours passer le ballon en arrière pour aller devant. Car Michel Cand est l’un de ces hommes qui, lorsqu’ils se consacrent à une activité, ou s’intéressent à un domaine particulier, partent à la recherche d’informations complètes tant sur ses origines que sur son actualité. Lapidaire, à cet égard, en est un magnifique exemple. Mais ce livre présente aussi des réflexions de son auteur, des connaissances, qu'il souhaite partager avec ses lecteurs.

De Michel Cand, j’affirmerai qu’il est un chercheur de mots comme d’autres furent autrefois chercheurs d’or. Dans cet essai, à la fois sérieux et plein d’humour, il va chercher et trouver le mot juste pour le placer au côté des autres auxquels il s’imbrique parfaitement. Exactement comme les tailleurs de pierres des cathédrales du moyen âge, qui façonnaient leur objet afin qu’il puisse s’imbriquer avec ceux qui l’entouraient. Architecte de l’écrit, Cand mesure la portée exacte des termes qu’il emploie avant de le déposer sur la feuille.

Mais n’est-il pas poète et grand lecteur ? Si, bien sûr ! Cela se devine à la lecture de cet essai dont la rédaction et la forme sortent des normes. En effet cet essai semble régi par des lois bien particulières que l’auteur s’est lui-même fixées. Mais peut-être ce dernier est-il aussi possédé par les mots et se met à leur service lorsqu’il est poète, et s’en sert merveilleusement quand il devient essayiste. La langue est pure, sans fioriture. Nous sommes en présence d’un texte où abonde la sagesse d’un homme qui a pris le temps de connaître et d'analyser l'art de la sculpture à laquelle il s’adonne et cette vertu est soutenue par la force et la beauté. Certains passages sont de la pure poésie, d’autres prêtent à sourire et rire, d’autres encore allient les deux : « L’océan est un sacré sculpteur. » Cette phrase ne répond-t-elle pas à celle d’un autre grand sculpteur, Auguste Rodin qui affirmait pour sa part : « Il n’y a point de recette pour embellir la nature. Il ne s’agit que de voir ».

Outre à une réflexion autour de la sculpture, c’est à un voyage multiple auquel Michel Cand convie son lecteur. Un voyage dans le temps, tout d’abord, « Au Puy-en-Velay, l’un des points de départ du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, on adora dévotement pendant sept siècles une Vierge noire... » puis de nous expliquer l’histoire de cette statuette taillée dans l’antiquité égyptienne puis déguisée en madone et vénérée comme telle par des milliers et milliers de pèlerins. Il y a aussi ce passage sur le gisant de Victor Noir que de nombreuses visiteuses admirent de très près au Père Lachaise…

Mais, ce texte est aussi un voyage à travers les pays qu’il a visités : « On rejoint le largissime Mékong par des avenues goudronnées... » Et bien sûr un voyage intérieur, comme une longue introspection silencieuse d’où jaillirait sa propre lumière. D’ailleurs avec une dose d’ironie l’auteur se met lui-même en scène : « Vous avez sans doute raison, Monsieur Cand... » Autre trait d’ironie cinglante : « Quel est l’intérêt d’avoir une sculpture chez soi ? Une sculpture, c’est très lourd. Quelle galère d’en installer une chez soi. »

Dans ce livre où Michel Cand se livre sans fard, un peu comme pierre clavilier,cosmologie interne,michel candune pierre brute qu’il faut prendre ou laisser, le lecteur se sent proche de l’auteur et sa lecture lui donne l’impression qu’il s’adresse à lui comme s’il se trouvait tout juste à ses côtés. L’écriture fragmentaire de Lapidaire renforce cette formidable sensation d’une conversation particulière, intime même. Sans aucun doute on se sent grandi et privilégié de pouvoir être témoin de toutes ses réflexions qui nous éclairent et nous rendent, au fur et à mesure de notre lecture, moins sot. C’est normal, loin d’être La sculpture pour les nuls, l’œuvre que nous propose Michel Cand est une encyclopédie sur cet art majeur, mais une encyclopédie qui, loin de nous ennuyer, nous divertit et se laisse consommer sans modération.

Je vous laisse le constater par vous-même…

Pierre Clavilier

 

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