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28.06.2011

CAIRNS ET SOLIDAIRES

 Dès 2002, Michel Cand a exposé des Cairns...

 

...Des cairns

CAIRN 1

Une pierre qu’on dépose quand on passe. Là où cairn,socleon a à se souvenir. En passant à pied. Peut-on déposer une pierre en voiture ? en T.G.V. ? en avion ?

Une pierre qu’on dépose là où on veut faire œuvre de mémoire. Là où un est mort d’accident. Là où on a croisé pour la dernière fois un être cher. Là où on a échangé un premier baiser de désir. Là où il s’est passé du fondamental.

C’est ainsi qu’on inscrit le temps dans l’espace en Bretagne ou en Irlande. A chaque fois qu’on passe à tel endroit précis, on dépose une pierre. Au bout de quelques années, un petit tas se forme. Au bout de toute une vie, un cairn signale à chacun qu’ici est un lieu de souvenir.

Souvenir de quoi ? Cairn mystère, qui ne dévoile rien des raisons de sa présence. Cairn énigmatique, qui ne révèle rien de celui qui l’a, pierre par pierre, généré. Matrice de toutes les légendes. Mais pas des rumeurs.

Mémorial muet. Cairn celte.

 

 

CAIRN 2

Aujourd’hui, où peut-on aller à pied ? Sur les montagnes.cairn,socle

Laisser trace de son passage. Déposer une pierre au sommet. Cairns aux sommets des montagnes. Traces de passages.

Cairns non pas créés par un seul pendant toute une vie, mais cairns construits par tous, en un unique moment d’exception. Cairns qui unifient les disparates personnalités qui ont comme seul point commun d’avoir fièrement vaincu la montagne, d’y avoir déposé la marque de l’exploit, d’avoir participé au cairn.

Cairns, rehausseurs de montagnes.

 

 

CAIRN 3

Cairns qu’il m’arrive de monter lors d’expositions.cand08.jpg

Cairns ça et là. Cairns plus ou moins hauts. Pierres les unes sur les autres.

" Et vous arrivez à faire tenir ça comment ? -  Par la force de mon esprit", que je dis.

Mais j’avoue aussitôt la technique :   pierres percées d’un trou de manière à faire passer une tige d’acier invisible qui rendra solidaires les pierres apparemment simplement posées l’une sur l’autre, quasi magiquement.

Cairns qui requièrent l’attention. Qui invoquent le questionnement. Qui marquent l’espace.

Cairns mystères.



SUPPORTS

Et c'est tout naturellement que le cairn s'est imposé comme supportcairn,socle de sculpture.

Cairn socle.

Socle naturel, de la même roche que la sculpture. Sauf que la pierre du cairn n'est pas retouchée, elle est brute, alors que bien sûr la sculpture qu'il porte est travaillée. Au-dessus la pierre sculptée. Au-dessous la pierre naturelle.

Cairn composé de pierres néanmoins sculptées, mais pas par l'homme. Roulées par l'océan. Sculptées par l'océan. Longtemps. L'océan est un grand sculpteur.

© Michel Cand

 


...Solidaires

Les Solidaires, c'est de l'histoire ancienne, d'un autre millénaire : vers les années 1990. Obsolescence, amateurisme, mais néanmoins passion et interrogation de l'humain...



 GALETS

Plage.michel cand,photo de groupe,galet

Les gamins recherchent des coquillages nacrés, ou des étoiles de mer. Parfois, les mamans ou les papas s’y collent. On a soudainement beaucoup de temps en bord de mer. Mais, est-ce qu’on voit des adultes bien constitués chercher tout seuls des galets ?...

Si, il y en a un, là. C’est encore le prétendu sculpteur.

Et qu’est-ce qu’il va donc faire avec tous ces galets, depuis le temps qu’il en ramasse ? Il doit en avoir des tonnes chez lui !         Des gros galets ovales, des moyens galets allongés, des petits blancs ovoïdes, des minuscules noirs ronds.

Ce qu’il en fait ? Des photographies !

 

 

TETES DE GALETS

J’explique.

Je les lave pour les dessaler, je les fait sécher. michel cand,photo de groupe,galetJe ne les retouche pas ; je les assemble précautionneusement. Collage méticuleux. Utilisation de plusieurs sortes de colles, selon : à prise rapide, colle forte, colle mastic...

Têtes de galets, à yeux de galets, à nez de galets, à bouches de galets. Comme les souvenirs de vacances ringards, kitsch, qu’on trouve dans ces boutiques de stations balnéaires : coquillages collés sur galets...

Têtes sans cheveux, sans maquillage, sans théâtralité, têtes dans leur nudité première.

 

 

PHOTOS-GALETS

Têtes serrées les unes contre les autres. Collées joue àmichel cand,photo de groupe,galet joue les unes contre les autres.

Comme dans les photographies de groupes. Photos de classe ; photos de famille ; photos de travail ; photos de vacances ; photos-souvenirs.

Têtes serrées les unes contre les autres, comme de la nécessité, comme de la camaraderie, comme de la contrainte, comme de l’amour.

Chaque élément du groupe sculpté a le regard allant dans sa direction personnelle. On n’est pas obligé de penser pareil, quand on est ensemble.

Je les appelais Les solidaires.

 

 

SOLIDAIRES

Séries de têtes de galets à accrocher directement auxmichel cand,photo de groupe,galet murs. Comme des photos souvenirs. Comme des photos de groupe. Ces photos de groupes qui nous surprennent immanquablement dans nos expressions les plus figées et les plus détestables, les plus révélatrices de ce que nous cherchons surtout à ne pas devenir...

Photos qu’on aime pour ceux qui sont autour. Pour qu’on n’oublie pas ces visages.

Qu’on aime pour le souvenir de la période unique que la mémoire a tendance à effacer si inexorablement.

Photos qu’on hait pour les mêmes raisons. Et parce qu’on y est comme on n’a pas envie d’être vu. Photos qu’on déteste.

Photos qu’on garde. Photos qu’on arrive jamais à jeter. Qui nous encombrent. Tellement elles nous émeuvent quelque part. Très profond.

Mettre tout ça dans les galets.

Photos de pierres.

© Michel Cand

 

25.06.2011

LECTURES

Chacune des publications de Michel Cand donne lieu à des présentations publiques, sous la forme de Lectures musicales.


...Vidéos

 PSORIASIS DE L'ETERNITE : EVACUATION, de Michel Cand

Dit par Gwladys Bricout et Dominique Gabriel Nourry, avec la Flûte de Jean-Pierre Royer, discussion animé par Pierre Clavilier, à la Galerie THANAKRA, Paris 7ème, le 6 octobre 2011...

 

 

PSORIASIS DE L'ETERNITE : ELEVATION, de Michel Cand

Dit par l'auteur et la flûte de Jean-Pierre Royer, à la Galerie THANAKRA, Paris 7ème, le 17 novembre 2010...



...Participation aux Festivlals

FESTIVAL INTERNATIONAL DE POESIE ACTUELLE DE CORDES SUR CIELlecture musicale,terres secretes,galerie lehalle,galerie thanakra,jean-pierre royer,gwladys bricout,dominique gabriel nourry,pierre clavilier,magali turquin,michel cand,lecture poetique

Présentation de LAPIDAIRE : de la sculpture, vite !

5ème festival, organisé par la Maison des Surréalistes

11 juillet 2012

Médiathèque du pays cordais

Cordes sur Ciel, Tarn



FESTIVAL DE LA PAROLE POETIQUElecture musicale,terres secretes,galerie lehalle,galerie thanakra,jean-pierre royer,gwladys bricout,dominique gabriel nourry,pierre clavilier,magali turquin,michel cand,lecture poetique DE QUIMPERLE

Lecture-présentation de PSORIASIS DE L'ETERNITE

7ème Festival de la Parole Poétique, communauté de communes du Pays de Quimperlé, Bretagne

9, 10, 11 mars 2012

Médiathèque de Quimperlé ; Espace Mélanie de Riec-sur-Bélon ; Chapelle Saint Jacques de Clohars Carnoët


 

 

FESTIVAL INTERNATIONAL DE POESIE ACTUELLE DE CORDES SUR CIELlecture musicale,terres secretes,galerie lehalle,galerie thanakra,jean-pierre royer,gwladys bricout,dominique gabriel nourry,pierre clavilier,magali turquin,michel cand,lecture poetique

Lecture-présentation de PSORIASIS DE L'ETERNITE

4ème festival, organisé par la Maison des Surréalistes

12 - 13 juillet 2011

Médiathèque du pays cordais

Cordes sur Ciel, Tarn



...Lectures musicales et poétiques

LIEUX

Les présentations publiques de chacun des livres ont lieu dans de bellesDSCN9714.JPG galeries parisiennes, qui allient tout à la fois la qualité artistique et la convivialité :

La Galerie Lehalle, 3 rue Augereau, 75007 Paris, où la chaleureuse Pascale Courbot, artiste peintre, commissaire d'exposition, professeur d'art plastique, galeriste, présente des oeuvres contemporaines d'artistes vivants du monde entier.

La Galerie Thanakra, 170 bis rue de Grenelle, 75007 Paris, où le sympathique Henri Crouzet présente et commente d'étonnants tapis tribaux berbères de l'Atlas marocain, mais également divers objets culturels venus de toute l'Afrique.

 

 

TERRES SECRETES

Ces Lectures musicales sont effectuées par un groupe à géométrie variable, lecture musicale,terres secretes,galerie lehalle,galerie thanakra,jean-pierre royer,gwladys bricout,dominique gabriel nourry,pierre clavilier,magali turquin,michel cand,lecture poetiqueTerres secrètes.

Ce groupe est composé d'artistes amoureux des mots, de la poésie, de la musique, de la transmission :

Jean-Pierre Royer, flûtiste et compositeur, mais aussi photographe et chroniqueur dans Cityflaneur.

Gwladys Bricout, philosophe.

Magali Turquin, auteure de littérature jeunesse, poétesse, peintre et blogueuse.

Pierre Clavilier, historien, poète, essayiste et blogueur.

Dominique Gabriel Nourry, poète, comédien, critique et blogueur.

Et Michel Cand...

 

 

ANIMATIONS POETIQUES

Ce groupe Terres secrètes donne avec enthousiasme des lectures musicales à DSCN0823.JPGdiverses occasions, événement artistique, manifestation culturelle, salon du livre, vernissage, etc.

Par exemple, le 21 mai 2011, dans la halle Flachat d'Asnières-sur-Seine, Hauts-de-Seine, à l'occasion de la manifestation artistique Portes Ouvertes des Ateliers d'Artistes d'Asnières.

Ou encore le 22 mai 2011 à la Galerie Médiart, 109 rue Qincampoix, Paris, dans l'exposition Paysage linéaire, à l'occasion de l'événement artistique du 3ème arrondissement, Nomades.

Ou encore le 14 février 2012 à la Galerie Peinture Fraîche, 29 rue de Bourgogne, Paris, lors de l'exposition de sculptures de Michel Cand et de peintures de Françoise Bertsch et Christine Walhain.

Terres secrètes intervient avec des textes de ses propres auteurs, et s'adapte avec délice au thème de l'événement.

Terres secrètes intervient aussi avec des textes de classiques de la poésie.

 

(Voir album)

 

24.06.2011

MICASCHISTE

Le Micaschiste, c'est vingt et quelques années d'amour avec une roche improbable et fastueuse, caractérielle et totalement impropre à la sculpture...

Cette histoire d'amour n'est pas encore terminée...


...Extraits de SCULPTER

 MICASCHISTE 1

Alors, la Terre était jeune.28072010848.jpg

Granite. Montagne acérée sans fin de granite. Mouvements tectoniques. Fissures. D’énormes blocs s’affaissent. Gravitation.

Temps.

Les blocs s’éclatent en rochers, qui s’effondrent. Vent, soleil, pluie, gel, gravitation. Les rochers se cassent en pierres, qui s’écroulent. Flux et reflux. Les pierres deviennent galets. Ressac, déferlantes. Les galets deviennent sable. Ne peuvent pas tomber plus bas.

Éternités.

Les sédiments colonisent. Recouvrent. Enfouissent. Peuvent tomber encore plus bas. Chaleur magmatique, comme au tout début du monde. Pression. Compressions, pliures, cassures, chevauchements.

A nouveau redeviennent roche, comme au temps de la jeunesse inaltérable. Micaschiste. Mouvements telluriques. Et le micaschiste ressurgit. Des profondeurs.

Maintenant, avoir à faire aux vents, aux pluies, au soleil, au gel, aux déferlantes, au ressac. Aux hommes.

Surtout au sculpteur.

 

 

MICASCHISTE 2

Le micaschiste sur une grève de Bretagne. Rencontré micaschistepar hasard, comme on dit. Je cherchais des galets. Certains étaient exceptionnellement beaux. Cristaux noirs qui brillaient à la lumière. Le noir avait donc là de l’éclat ! parmi des cristaux blancs, les granulosités beiges, rousses, grises. D’où provenaient-ils?

Je finis par trouver un mince gisement : affleurements ressortant ça et là du sable, sur une bande très étroite, sortant d’une petite falaise et allant se suicider lentement dans l’océan aux vagues de cristal. Ultimes restes d’une forteresse naturelle qui se croyait imprenable. Faite de courbes aplaties comme des formes de vieilles belles femmes. De couches bousculées et solidaires, de mouvements internes torturés et extatiques. Et, autour, de gros galets arrondis et aplatis, que l’océan était enfin parvenu à lui arracher, tels des défenseurs à l’agonie.

Le sable qui l’enserre a les mêmes cristaux et grains noirs, blancs, beiges, roux, gris. Et bientôt l’océan aura raison de l’ultime bastion et le gisement sera complètement réduit par les hordes des déferlantes, en galets, et en sable, et il n’y aura plus le micaschiste. Sable, cimetière du micaschiste.

Gisement éphémère sur la grève sauvage de Bretagne. Derrière, les vagues fracassent en gerbes d’écume. Au-dessus le vent siffle. La pluie rôde. Éphémère.

C’est là que je prélève quelques galets défaits. Rescapés ?

Bientôt l’épreuve du burin et de la massette. Nouvelle torture. La vie minérale n’est pas aussi facile qu’on l’imagine.

 

 

MICASCHISTE 3

Face à face.SNC15407.JPG

Un morceau de rocher arrondi par le flux et le reflux qui n’a jamais rien demandé à personne, qui se  retrouve, même pas étonné, dans une cuisine parisienne - on a l’atelier qu’on peut. Et un humain, prolongé par un marteau de minéralogiste à nez fin, instruments de première attaque ; humain qui dit de lui-même en toute simplicité « sculpteur ». Duel.

Le galet de micaschiste a pour lui ses quelques dizaines de kilogrammes, sa résistance passive, sa dureté décourageante, sa cassabilité imprévisible, telle une queue de lézard, et en dernier recours ses éclats qui vont chercher les yeux.

L’humain a pour lui - outre ses instruments d’acier trempé - son idée fixe perverse, son acharnement décervelé, qui exigent fourbement d’imprimer à la matière noble son bon désir louche, à coups redoublés, bas et traîtres.

Celui qui n’a  jamais rien demandé à personne se retrouve là, malgré sa masse qui aurait pourtant dû être dissuasive, parce que ses cristaux noirs sont scintillants, parce qu’ils dessinent sur sa surface des mouvements incurvés et déliés, comme s’ils dansaient statiques, et que l’autre, le fou saccageur, croit y voir des chevelures, des tourments, des délices, des délires minéraux. Il n’est donc pas sur ce carrelage de cuisine par hasard. Sélectionné. Destin arrêté.

Celui qui est armé d’acier trempé sait exactement ce qu’il veut obtenir de l’autre, avec cette large marge d’incertitude néanmoins, propre à la place laissée à une part de hasard. L’observation a été longue. Les décisions ont été mûrement définies. Les plans ont été patiemment échafaudés. Les attaques ont été délectablement ressassées. Le sort en est jeté. Dés pipés. Les jeux sont faits à l’avance. L’inexorable. Apparemment. Quoique. Face à face.  C’est parti.

Au premier coup porté, l’un et l’autre savent à qui ils ont à faire. L’armé sait maintenant si le micaschiste est très dur et difficile, et par conséquent l’ouvrage long et éreintant, ou s’il est stratifié et cassable, et par conséquent l’ouvrage ludique et périlleux, ou s’il est friable et fragile, et par conséquent l’ouvrage  inespéré ou impossible. Car le micaschiste peut être tout cela. Et parfois il peut réunir ces trois états en une seule pierre. Ce qui ne simplifie pas les choses. Micaschiste impropre à la sculpture. Et le combat continue.tête-limande.jpg

Il arrive que le micaschiste gagne. Plus ou moins rapidement. Plus ou moins souvent. La pierre se fend en deux. Plus possible d’en rien faire. Vite réglé alors. Mais parfois la pierre se fend en deux non pas au début, mais alors que la sculpture est quasi terminée ! C’est arrivé plusieurs fois. La pierre a finalement gagné, et laisse l’adversaire littéralement effondré. On dirait que la pierre et le sculpteur sont dans le même état : cassés. Évidemment, dans ce cas, à chaque fois, il se serait agi de la plus belle de toutes les sculptures jamais réalisées par cet artiste maudit ! Forcément ! Étant presque achevée, elle avait presque atteint la dimension de perfection dont se pense capable son auteur ; mais, n’étant pas totalement achevée, elle portait virtuellement cette perfection absolue, propre non pas à la réalité, mais à l’imaginaire, que lui superposait le regard du sculpteur, qui visualisait son état d’aboutissement idéal au moment où l’accident est arrivé... Et le sculpteur y croit ! Très difficile. Surtout la première fois. Après, il sait un peu plus à quoi s’attendre. Très difficile quand même.

Il arrive aussi que le micaschiste croit gagner. Il se fend, fendant par là même le cœur du sculpteur, comme si la pierre était devenue un de ses organes internes. Mais, après avoir examiner la cassure, celui-ci se rend compte que celle-là, pas nette, laisse un autre possible, dessine une autre voie, à laquelle il n’avait pas songé, imposée certes par la pierre - part de hasard -  mais qui est tout aussi intéressante à investiguer que celle qu’il avait suivie auparavant, et c’est donc reparti pour un tour, pif, paf, poum...

Il arrive quand même, loué en soit le ciel ! que le micaschiste n’éclate pas. Ce qui néanmoins ne veut pas dire qu’au dernier moment où on peaufine un nez ou un œil, pan ! un bel éclat ne parte irrémédiablement en vadrouille et laisse totalement désarmé. Sinon, si tant est que tout se passe pour le mieux, sans mauvaise traîtrise du micaschiste, on peut espérer arriver à obtenir de celui-ci ce que l’on en veut. Ce qui, compte tenu de l’aspect imprévisible de la roche, est un plaisir suprême ; et insoupçonnable pour qui ne connaît pas les cuisantes joies cachées du micaschiste !

Ainsi en est-il du micaschiste. On l’aura compris, le micaschiste est caractériel. Ca tombe bien, le sculpteur aussi.

 

 

 

MICASCHISTE 4

Imaginons le meilleur des cas : la pierre se laisserait docilement SNC15402.JPGtoiletter.

La pierre a été choisie pour sa forme et son aspect, parfois pour un détail, évoquant une chevelure, ou une amorce de visage, qui sera la partie qu’on ne touchera pas.

Je laisse toujours une partie naturelle, sans la toucher. Témoin de l’origine ? Pouvoir me comparer à ce sculpteur génial qu’est la nature ? Admiration sans borne pour ce qui est brut ?

La pierre est laissée en observation. Parfois pendant des mois ! Le sculpteur vient l’observer régulièrement.  Jusqu’à savoir exactement ce qu’il veut en obtenir. Mais aussi jusqu’à savoir exactement comment l’obtenir. A tel endroit il va falloir travailler avec tel instrument en attaquant la matière dans telle direction par rapport aux couches, à tel autre endroit avec tel autre instrument dans telle autre direction...

C’est tellement ressassé, répété, qu’il arrive que la sculpture soit achevée en quelques minutes, lorsqu’on tombe sur un morceau de roche ni trop dur ni trop fragile. C’est réellement arrivé ainsi. En quelques minutes. En réalité en quelques minutes de réalisation, mais bien sûr précédée de quelques semaines d’observation quotidienne pendant lesquelles tout s’est joué...

Parfois, la sculpture est réalisée en trois mois. C’est réellement arrivé. Une tête avait été travaillée relativement rapidement, et avait été exposée. Mais ça n’allait pas tout à fait. La rectification a duré trois mois. Trois mois de doute, d’incertitude, de découragement, et finalement de certitude. Trois mois uniquement consacrés, sculpturalement parlant, à cette tête. Quotidiennement. C’est-à-dire, impossible d’entreprendre quoi que ce soit d’autre avant que son problème ne soit résolu.

Mais cela en a valu la peine, puisque cette tête s’est retrouvée parmi les trois exposées dans le Salon d’honneur de l’Hôtel des Invalides en décembre 2000.

 

 

MICASCHISTE 5

Micaschiste, mode d’emploi.

senlis 2007 manuella 8.jpeg

 

D’abord, le sculpteur arrose le micaschiste pour l’attendrir superficiellement. Pourquoi, c’est un mystère, mais c’est ainsi. Les strates sans doute… Il répètera cette action souvent tout au long de l’ouvrage, l’eau ayant aussi l’avantage de débarrasser des éclats

 

 

 et poussières de roche.

Toujours laisser une partie telle que la nature l’a travaillée - une chevelure, un front, les parties saillantes d’un visage - puisque la nature fait si bien les choses, mais aussi de manière à entretenir le doute... En effet, le micaschiste a cette particularité de mêler en des mouvements immobiles, en des graphismes sages ou fous, en des danses figées, ses cristaux blancs de quartz ou beige de feldspath,  ses paillettes ou plaquettes noires de mica. Et les vagues de l’océan, les flux et reflux, ont arrondi, ont usé les formes de manière douce et naturelle. La pierre, de part son aspect brut, de par sa matière même, est déjà belle avant d’être travaillée. Donc toujours laisser une partie naturelle. Comme témoin. Ou plutôt comme référence.

Puis dégrossir et élégir au marteau à pointe fine, au triangle de plâtrier ou au piolet. Élégir est capital : la roche est si dense, si lourde, qu’il convient de prendre soin du dos du sculpteur qui la manie, qui l’installera lors de l’une ou l’autre exposition ! Élégir est un équilibre à trouver entre un poids acceptable et une épaisseur qui ne fragilise pas la sculpture. Dégrossir est une étape fondamentale : là est ébauché à grands coups mûrement ressassés ce que sera la chose terminée. Dégrossir est parfois définitif pour certaines parties : elles ne seront pas retouchées.

Puis peaufiner avec l’un ou l’autre burin et à la massette. A grands coups précis pour dégager une partie de couche. A tout petits coups délicats, pour fignoler un détail sans faire sauter le moindre éclat de couche.

Enfin, particularité ! une fois l’œuvre achevée, marteler la partie sculptée à la massette pour effacer les traces de burin, de manière à ce que la partie travaillée et la partie naturelle aient le même aspect. Ce qui fait que beaucoup de regardeurs disent devant mes micaschistes : « Mais vous l’avez trouvé comme ça ? » Objectif atteint : entretenir le doute. Et ce que je prends pour un grand compliment : arriver au même niveau que cet artiste ultra génial qu’est la nature !

Enfin presque... Sur une superficie juste un tout petit peu plus petite...

 

 

MICASCHISTE 6

Ah, que c’est beau la cuisine d’un sculpteur ! Image10.jpgCuisine-atelier. On a l’atelier qu’on peut.

C’est une petite cuisine, puisque c’est à Paris. Espaces urbains restreints. Mais c’est vraiment petit. Un mètre quatre-vingt-treize sur deux mètres vingt. Une huisserie sans porte à un bout, une fenêtre sur cours à l’autre.

A gauche tout du long, cinquante centimètres d’évier, de paillasse supportant une gazinière à deux feux, de réfrigérateur supportant un micro-ondes. A droite, deux fauteuils en rotin Louis-Philippe autour d’une table sans pieds fixée au mur, une étagère étroite allant du sol au plafond, étagère à mini cha»ne hi-fi, CD, bouquins. Le reste suspendu aux murs.

Reste au milieu un passage, étroit pour Oliver Hardy, large pour ma personne. Byzance. Je peux y déposer une pierre sur des vieux journaux sur le vieux carrelage, l’y tailler aux heures où les voisins compréhensifs font leurs emplettes.

J’ai des voisins formidables, les meilleurs du monde. Jamais ils ne m’ont fait la moindre remarque désobligeante. Juste parfois un « Vous préparez une exposition en ce moment ? « ou un « Tiens, je t’ai entendu sculpter l’autre jour !»

Pourtant, j’en fais, du bruit ! Fermeture de toutes les portes et de toutes les fenêtres. Du Thelonius Monk, ou du Scorpion, ou du Nusrat Fateh Ali Khan, ou du Alban Berg, bien fort. Pif ! paf ! pouf ! clang ! bing ! bang !

Ca, c’était ma cuisine avant. Après, c’est un peu différent. Ma cuisine a soudainement pris des allures de grève bretonne avant la marée. Des éclats jonchent le sol, à tel point parfois que le vieux carrelage disparaît. Poussières de roches, sables, gravillons, cailloutis, pierres... Des éclats sont passés sans demander la permission par l’huisserie sans porte et squattent l’entrée. Des éclats ont sauté sur la paillasse, le réfrigérateur, l’étagère, les fauteuils... Bref, il y en a partout. Y compris dans mes cils, mes sourcils, mes cheveux, mes vêtements...

Le tout doit plutôt avoir des allures d’après-ouragan. D’après-bombardement. D’après éruption volcanique. Sinistré. L’essentiel, c’est qu’aucune femme n’arrive à ce moment. Sinon ma cote en prendrait un sale coup.  La femme, avec sa passion prioritaire du ménage impeccable.

© Michel Cand

 

INSTALLATIONS

 Michel Cand a aussi créé des Installations sculpturales qui ont été exposées.

 

...Des installations

NOUS ETIONS DES ANGES

Image13.jpg

Nous étions des anges, 2001, micaschiste, acier et cage : 

Le premier et le deuxième anges volent dans les airs, au bout de leurs tiges d'acier, les ailes bougeant au gré des vents, dominant le regardeur. Le troisième ange, les ailes tombées, est dans une cage, qui se retrouve sur un buisson dense.

Nous étions des anges a été exposée dans le cadre de Jardin d'Arts au 147 rue de Grenelle, Paris, et dans le cadre des Arts Nomades au Centre culturel Jean Houdrement, La Courneuve, Seine-Saint-Denis.

 

 

TETES DE CAIRN

Têtes de cairn, 2005, micaschiste et acier : o.jpg

Un cercle de douze Têtes de cairn. Douze têtes sur leur socle de cairn, dressées, énigmatiques, intemporelles, interrogatrices, sur une sage pelouse.

Têtes de cairn a été exposée à la VIème Biennale internationale d'art contemporain, Senlis, Oise, et dans le cadre de Jardin d'arts au 147 rue de Grenelle, Paris

(Voir album)

 

 

NAGEURS D'HERBE

Nageurs d'herbe, 2006, micaschiste et acier :

Des nageurs de micaschiste s'ébattent plaisamment dans l'herbe sage des belles pelouses parmi de surprenantes fleurs minérales.

Nageurs d'herbe a été exposée dans le cadre de Jardin d'arts au 147 rue de Grenelle, Paris, et à la VIIème Biennale internationale d'art contemporain, Senlis, Oise.

 

 

ARCHEOLOGIE DE L'ETE 2008

Archéologie de l'été 2008, 2009, pierres à fossiles, film collant et mètre :

 11 août 2008, 15 heures 47, plage de l’Ile-Tudy.archéologie 2.jpg

Que reste-t-il de cette rencontre éblouissante, éphémère, inoubliable, obsédante ? Est-il possible de reconstituer seulement le visage ? Même les traits du visage se sont perdus... Ne reste qu'une silhouette troublante, devenue anonyme, trace que son corps a laissé sur le sable ...

Traces de la mémoire dans le sable du temps, énigmatiques comme les empreintes du fossile dans lequel ce qui subsiste, bikini, lunettes de soleil, chapeau, est sculpté…

Pierres à fossiles, imprimés végétaux naturels dont la mémoire remonte à la nuit des temps, en écho à la mémoire d'une rencontre manquée qui se perd dans les débris de l'incertitude...

Archéologie de l'été 2008 a été exposée à la Galerie d'art contemporain d'Auvers-sur-Oise, à l'Espace arts et liberté à Charenton-le-Pont, Val-de-Marne, et dans le cadre des Journées du Patrimoine à la Mairie du 7ème arrondissement, Paris.

(Voir album)

 

 

...Extraits de SCULPTEUR !

INSTALLATION 1

Faire de la sculpture, c’est bien. Faire quelque chose de la sculpture, c’est mieux. Faire de la sculpture, c’est rendre visible à la fois des émotions, des pensées, des idéaux.

Pourquoi pas utiliser la sculpture - les sculptures - pour faire un discours - un discours d’émotions... Un discours s’adressant à l’émotion...  Ou l’émotion adressant un discours... C’est ce que l’on appelle un concept.

Donc, pourquoi pas utiliser la sculpture pour faire passer un concept... C’est ce que l’on appelle une installation. Oui, je sais, ce n’est pas une découverte, j’explique pour ma concierge.

Pourquoi pas faire des installations à partir des sculptures... Les mettre en scène. Leur faire dire quelque chose, en plus de ce qu’elles disent déjà par elles-mêmes...

Installations... Sculptures mises en scènes...

 

 

INSTALLATION 2

Dans les bosquets d’un jardin public parisien, juin 2001...

Deux ailes de micaschiste entourant une tête de micaschiste, qui a l’air bien au-dessus de nos miasmes, qui regarde au loin... Ces trois pierres, plus hautes que le spectateur, sont supportées chacune par un tube d’acier fiché en terre, suffisamment souples pour que le vent éventuel les fasse à peine bouger, comme en suspension. C’est le premier ange.

Un peu plus loin, un deuxième ange rêvasse dans son paradis : deux ailes de micaschiste entourant une tête de micaschiste, sur mêmes supports.

Quand au troisième ange, il faut un peu le chercher. Bien plus bas, il est posé sur un buisson dense, presque au niveau du regardeur, tête et ailes enfermées dans une cage d’oiseau, il regarde les deux anges qui volent librement.

Sur le bristol, un titre : Nous étions des anges.

Le regardeur découvre alors que le point de vue, très nostalgique, est celui de l’ange en cage...

 

 

INSTALLATION 3

Au mur, six grands profils de micaschiste.Bas-reliefs. A des hauteurs différentes

Ils ne se regardent pas. Ils regardent dans des directions différentes. Comme s’ignorant l’un l’autre. Pourtant ils sont groupés.

Le premier a une antenne télescopique de radio plantée dans le crâne, ainsi qu’une fiche électrique, dont l’autre extrémité est fichée dans le mur. Le deuxième a une prise d’alimentation de portable plantée dans le crâne, dont l’autre extrémité est fichée dans le mur, ainsi qu’un fil de raccordement qui le relie au troisième. Outre ce fil de raccordement, un câble est planté dans le crâne du troisième, qui le relie aussi au quatrième. Le quatrième est aussi relié au cinquième par un cordon électrique et au sixième par fil de raccordement. Le cinquième, en outre, a un câble sans fiche dont l’extrémité sans fiche est plantée dans le mur. Le sixième, outre le raccordement au quatrième, a une antenne de télévision plantée dans le crâne.

Etres de pierre télématiques façon début du XXIème siècle...

 

 

INSTALLATION 4

Sur une pelouse, sept têtes de micaschiste emmanchées sur sept tiges d’acier suffisamment souples pour légèrement osciller au vent, suffisamment solides pour résister à leur poids et à ce même vent, à des hauteurs variables.Sept têtes aux expressions contrastées, bien que la plupart ait la bouche ouverte. Murmure, étonnement, sourire, cri...Figées sur la fragile mouvance des tiges, dans la lourde épaisseur du micaschiste.

Entre les têtes et autour, huit cairns de différentes hauteurs.

Un titre : Refrigerarium.

En installant, je savais que c’était lié au froid, et à la mémoire, et je n’en savais pas plus.Une fois installé, j’étais satisfait esthétiquement parlant, et je trouvais qu’il y avait une puissance qui se dégageait de l’ensemble. Pourquoi ? je n’en avais pas la moindre idée, et je n’avais d’autre explication à fournir aux questionneurs que : c’est lié au froid et à la mémoire, et au départ c’est un travail sur les clones.Ce qui rendait perplexe les entendeurs.

Et ce qui m’insatisfaisait : ne pouvoir moi-même déchiffrer le mystère de ma propre oeuvre.

Au milieu de la deuxième nuit qui a suivi, alors que je ressassais pour la dix millième fois ... les pierres empilées en cairn... les cristaux du micaschiste... les têtes détachées et posées sur leur présentoir... les pierres en piles... les cristaux... les têtes... les piles... soudain une lueur d’intelligence inespérée éclaira  de l’intérieur ma cervelle blême...

Les cristaux du givre... les piles d’énergie alimentant le froid... la conservation des têtes par le froid...   Je venais enfin de comprendre - il n’est jamais trop tard - ce que j’avais donné à voir.

Une machine minérale conçue pour durer des millénaires, générant le froid par ses piles, pour la conservation des têtes...

En fait, ce n’est pas sur les clones que j’avais travaillé, mais sur la toute dernière nouveauté de la chirurgie esthétique : la possibilité de greffer un visage entier.

Au matin, j’écrivis aussi sec le texte suivant :

Vous souhaitez changer de visage, de bras, de jambe ? Aujourd’hui ce n’est plus un problème ! Nous vous proposons un catalogue vous permettant un choix optimum. Nous avons actuellement des promotions très intéressantes sur des pièces en provenance de la République Démocratique du Congo, du Libéria, d’Afghanistan, d’Irak. Car, quoi de plus fun que d’avoir une jambe d’une couleur, un bras d’une autre ! Et quelle amusante surprise pour vos amis et votre famille de parvenir à vous reconnaître sous un visage africain, asiatique ou européen !

 

 

INSTALLATION 5

Une installation de sculptures est-elle de la sculpture ?

Des sculptures sont mises en espace. Selon une certaine mise en scène. Est-ce alors du spectacle ? Tape à l’œil ? Poudre aux yeux ?

La principale différence entre une sculpture et une installation est que la sculpture se présente  aux regards, dépouillée, seule, en quelque sorte en état de recherche d’absolu et de refus de toute compromission, alors que l’installation enserre, voire encercle, voire envahit le regardeur dans une sorte d’ambiance qui peut être un microcosme.

Laquelle des deux arrive le mieux à extirper le regardeur hors du monde ordinaire ? Laquelle des deux parvient le mieux à faire partager une vision personnelle ?

Peu importe. L’essentiel est qu’il y ait quelque part du signifié. Dans l’un comme dans l’autre. Même abscons. Du sens ou de la profondeur. Qu’il se passe quelque chose qui fasse en sorte que le regardeur soit pénétré d’une autre manière de penser. Partage. Extension de soi-même. Culture.

Autrement dit, ce qui est nécessaire, c’est que la sculpture ou l’installation soit du grand art (si possible !).Pas de demi-mesure.

           

           

INSTALLATION 6

A ceux qui pensent non sans raison qu’il est parfaitement inutile d’écrire des textes pour décrire des installations, car à quoi bon les avoir installer si c’est ensuite pour en faire des textes : il faut choisir entre les deux expressions ! Ou qu’il est parfaitement inutile d’écrire des textes pour décrire les installations, car à quoi bon écrire des textes puisque les installations ont existé réellement !

A ceux-ci je réponds en cœur que, oui, bon, d’accord, bien sûr, mais, quand même, néanmoins...

 © Michel Cand

 

PETITS MARBRES

Les Petits marbres, comme les a nommés le merveilleux photographe Patrice Bouvier, c'est encore une pure folie...

Quand un petit marbre rencontre un autre petit marbre, cela donne une conversation. Conversation à deux petits marbres. Conversation à trois petits marbres quand un autre petit marbre s'y invite. Et ainsi de suite... Conversation de marbre qu'a chanté le philosophe poète, Bernard Lefort.

 

...Extraits de SCULPTER

PAVES 1

Je passais par hasard comme on dit par la rue Montorgueuil.petits marbres,marbre de carrare,pavés

Chantier au milieu de la rue : palissades, ouvriers affairés, matériaux en tas, gravas, chaussée éventrée. Tiens, ils repavent la rue ! Ce qui était original, c’est qu’elle devenait, derrière l’avancée des travaux, presque blanche.

Je jette un coup d’œil au tas de nouveaux pavés blancs : étonnamment beaux ! Je me suis souvenu en avoir vu et admiré des comme ça  en guise de décoration dans la vitrine d’un magasin de prêt-à-porter de la rue du Poteau. Je m’étais demandé où ils avaient bien pu se procurer des pavés d’une telle qualité.

Un morceau traînait sous la palissade à côté de mon pied ; je le ramasse. De près, il était encore plus magnifique. Le haut et le bas, grossièrement sciés, étaient ternes. Par contre, les quatre côtés, obtenus par brisure, et donc d’aspect irrégulier, révélaient des cristaux d’une rare finesse et d’une grande discrétion dans leur éclat doux, qui faisait que l’œil les recherchait pour les voir jouer avec la lumière. Mais qu’est-ce donc que cette pierre ?

Et dire que c’était une des faces grossièrement sciées et ternes qui étaient placée de manière à former la partie visible de la chaussée ! Cela donnait une chaussée blanchâtre, vaguement laiteuse, terne, vouée aux pires salissures. Alors que la partie magnifique demeurait cachée!

Je regarde l’ouvrier travailler. S’il doit placer un pavé trop gros dans un espace trop étroit pour lui, il le rogne net d’un geste sûr d’un seul coup de masse. Quel savoir faire ! Je passe par dessus la palissade, je demande à l’ouvrier si je peux en prendre trois ou quatre. Il devait avoir l’habitude de ce genre de question, puisqu’il me répond : « Oui, pas plus ! » D’ailleurs, depuis, j’en ai effectivement vu pas mal dans des vitrines, sur une scène de théâtre, même chez des particuliers.

J’en pris huit. De quoi faire un minimum d’essais. Je savais bien sûr que ces pavés pourraient servir de socles, certes. Mais pas de socle pour une pierre d’une autre couleur. Ce qui les éteindrait complètement. Mais pourquoi pas de socle pour eux-mêmes.

A peine arrivé : cuisine (mon atelier !). Marteau. Coups de marteau directement sur la pierre ; arrêt ; ce n’est pas encore cela... Coups de marteau ; je retourne ; coups de marteau ; le visage commence à apparaître... Coups de marteau ; je m’arrête ; un état d’âme...

Je le pose sur un autre pavé. Le pavé sur pavé devient sculpture sur socle. Ca fonctionne. A approfondir, néanmoins.

Une sournoise décision prend alors forme dans ma cervelle minéralisée :   il faut rendre cette pierre à la sculpture... 

  

         

PAVES 2

Retour dans le quartier du Sentier.petits marbres,marbre de carrare,pavés

Une des ruelles proches de la rue Montorgueil est entièrement pavée de blanchâtre. L’effet est effectivement terne, surtout quand on connaît la potentialité de la pierre. Cela a néanmoins une conséquence inattendue : la mise en valeur des granites gris des rebords de trottoirs ! De plus, par plaques, à deux endroits de la chaussée, quelques pavés étaient comme effondrés sur eux-mêmes. Il était évident qu’ils n’avaient pas supporté la charge d’un camion de livraison.

Cette pierre n’était décidément pas faite pour le pavement des rues. Les rendre à la sculpture ! Repérage.

Un tas de morceaux de pavés cassés par l’ouvrier, ou de pavés ébréchés, impropres au pavement pour une raison ou pour une autre, mêlés à du sable et divers matériaux et détritus, le tout destiné aux poubelles de chantier… Revenir de nuit...

Je revins en prélever ainsi sous le couvert de l’obscurité délicieuse du mois d’août, quinze à vingt à chaque fois, ce que je pouvais porter, repartant, douloureux, le sac lourd, par le métro. Presque tous les soirs. En plus, à cette époque, je relevais à peine d’un lumbago contracté pour avoir ramené un petit peu trop de micaschistes de Bretagne... dans mon sac à dos... par le train ! J’étais bien conscient que le caractère urgent et impératif de la chose était totalement déraisonnable et irraisonné. Mais, que veux-tu y faire ? C’est aussi cela les exigences de l’art ! Comme quoi parfois on a l’impression de comprendre que Félix Bartholdi se soit suicidé parce qu’on lui a fait remarquer qu’une seule chose manquait à son Lion de Belfort : la langue !

Et le lendemain, accroupi dans la cuisine avec le lumbago qui tirait terriblement, marteau...  Coups de marteau ; je regarde ; coups de marteau ; je retourne ; re-coups de marteau...

Il faut croire qu’il doit y avoir de ces nécessités urgentes totalement absurdes... Réaliser l’idée que l’on a dans la tête. La rendre visible. Avant toute chose. Quoiqu’il arrive.

Il doit leur manquer une case, à ces artistes.

 

 

PETITS MARBRES 1

Cuisine. Pavés. Marteau. Coups de marteau ; ce n’est pas encore cela... petits marbres,marbre de carrare,pavésCoups de marteau, de ce côté-ci et de ce côté-là... Une direction se dessine...

Coups de marteau ; changement d’angle ; coups de marteau ; autre changement d’angle ; coups de marteau ; cela prend tournure ; coups de marteau ; presque ; coups de marteau... Stop ! Surtout ne plus toucher à rien du tout !

Ce n’est pas lorsqu’une tête apparaît que je m’arrête, c’est lorsqu’un état d’âme surgit. Comme si la pierre devenait soudainement vivante. Alors je ne peux plus la frapper.

J’en fit d’abord quatre. Quatre états d’âme. Ce sont des têtes, certes, mais sans yeux. Pourquoi sans yeux ? Quatre. Ca ne suffit pas. Ce n’est pas qu’ils ne se suffisent pas à eux-mêmes. C’est qu’ils ont besoin d’être en nombre. Pour avoir un sens. Mais quel sens ?

Dix. Cinquante. Cinquante états d’âme sans yeux qui m’entourent. Encore insuffisant. Cent. Toujours insuffisant. Je ne sais pas pourquoi. Le poète grec Yannis Ritsos a écrit : « Il y a certains vers - parfois des poèmes entiers - / moi-même je ne sais pas ce qu’ils veulent dire, / Ce que je ne sais pas / me retient encore. Et toi tu as raison d’interroger. / N’interroge pas. / Je te dis que je ne sais pas...

Entre temps j’apprends qu’il s’agit de marbre de Carrare ! La pierre de Michel-Ange et de Coustou ! Je n’avais pas reconnu le fameux marbre de Carrare parce que Michel-Ange, Coustou, Phidias, Coysevox et tous les autres sculpteurs qui l’ont utilisé le polissait ; et ainsi les cristaux, sans complètement disparaître, étaient considérablement atténués. Le fameux aspect laiteux.

Alors que je procède de manière particulière, par cassures successives, uniquement au marteau, en ayant soin de ne  laisser aucune trace de l’instrument, contrairement à Michel-Ange, Coustou, Phidias. Ce qui respecte complètement le grain cristallin, ce qui garde intégralement son doux éclat.

Du marbre de Carrare. Le fin du fin de la pierre à sculpter. Voué aux semelles des chaussures, aux crottes des chiens, aux pneus des camions ?

Rendre impérativement le marbre de Carrare à la sculpture !

 

 

PETITS MARBRES 2

Et voici qu’arrive le 1er septembre. Hier encore, le métro du mois d’août petits marbres,marbre de carrare,pavésétait désert. Soudainement il est plein à craquer.

Des têtes immobiles, muettes, qui ne se regardent pas, qui évitent les regards, comme si elles n’avaient pas d’yeux... Le petit jeu bien parisien qui consiste à regarder sans être vu, et quand on sent un regard scrutateur sur soi, regarder celui qui regarde, alors immanquablement le regard gêneur se détourne, et vaque distraitement ailleurs... Et parfois, le regard s’arrête sur quelqu’un qui retient l’attention ; pourquoi ?  Et on croit y lire un état d’âme, qu’on aurait vécu à une certaine époque... Et bien sûr c’est totalement subjectif, c’est soi-même qui projette sur l’autre un de ses propres registres de sentiments, refoulés par l’action de la vie peut-être, un de ses états d’âme, polarisé sur simplement une complexion de visage, ou une réflexion fugitive, ou l’ennui patient, ou une expression particulière, jusqu’à ce que le regard de ce dernier détourne celui de l’observateur...

C’est à ce moment-là que j’ai compris ce que je faisais sans le savoir. Des têtes innombrables, croisées dans le métro, dans les escalators en sens inverse, dans les rues, dans les magasins... Mes cent cinquante états d’âme…

Ce que je faisais sans le savoir, je dressais le portrait de mon environnement de Parisien de la fin du XXème siècle : des gens innombrables, inconnus, habituels, avec leurs visages qui ne regardent pas, muets, anonymes, sans cesse remplacés par de nouveaux, apparemment indifférents, sensibles... États d’âmes énigmatiques, familiers, indéterminés, fascinants...

J’en fis ainsi deux cent trente. Alors qu’il y a deux millions de Parisiens ! Sans compter les banlieusards qui y travaillent ! Et les touristes ! Il m’en reste beaucoup à faire ! J’ai des réserves de pavés de marbres de Carrare. Peut-être pas suffisamment.

Dites-moi où on pave des rues en marbre de Carrare... C’est pour la bonne cause : c’est pour l’art !

Casser des pavés. Pas à Cayenne. A Paris.

 

 

PETITS MARBRES 3

Et pourquoi pas de la sculpture populaire ? De la sculpture populaire, petits marbres,marbre de carrare,pavésc’est de la sculpture accessible. De la sculpture accessible, c’est de la sculpture pas chère. Car la sculpture n’est pas accessible. Qui peut s’offrir une sculpture ? La sculpture est bien trop chère. La sculpture doit-elle être réservée aux élites financières ? Pourquoi ?

Mais un autre problème se pose, et il est de taille : la sculpture pas chère est-elle crédible ? Si ce n’est pas cher, est-ce que cela a de la valeur ? Serait-ce bradé, soldé, parce que cela n’a pas trouvé preneur ? Il n’est pas logique que la sculpture soit bon marché. Il doit bien y avoir une raison à cela, il doit y avoir un vice. Il est impossible que la sculpture soit bon marché ! Et pourquoi pas ?

D’autant que ces sculptures en pavés de marbre de Carrare ne fonctionnent que par trois, ou quatre, ou cinq. Ou plus. Conversations de l’un à l’autre. Toujours cette idée de groupe, sinon de foule.

Une telle les fait converser à trois dans un coin de bureau. Un autre rythme son dessus de radiateur avec quatre. Jean-Claude a fait une étonnante pyramide avec neuf. D’ailleurs je les ai intitulé Conversations.

Et pourquoi est-ce que trois, ou quatre, ou cinq sculptures en marbre de Carrare ne seraient pas accessibles à tous ? Pour la cote personnelle ? Pour que l’art soit une aristocratie ? Pour que l’art puisse continuer à être un marché juteux ? Pour qui ?

Le seul contre-argument serait : pour permettre à l’artiste d’en vivre. Mais cet argument ne tient pas si l’on considère que la sculpture bon marché se vend plus facilement. Comme les petits pains se vendent plus facilement que les parfums de luxe. Et, comme les réaliser est une partie de plaisir...

Partie de plaisir anxieuse quand même... Jamais sûr de ce qui va sortir. Jamais sûr que ce sera bon.

De toute façon, rien ne vaut la beauté de cette utopie : de la sculpture accessible. Pour tous. Même en marbre de Carrare.

© Michel Cand

 

23.06.2011

PROJETS DE MONUMENT

 Michel Cand a également créé des Projets de monument qui ont été exposés.

 

...Des projets de monument

 PROJET DE MONUMENT POUR LES VICTIMES A VENIR DU TERRORISME

Projet de monument pour les victimes à venir du terrorisme, 2003, micaschiste et acier.

Au sol, quatre grands profils gisent, encerclant aux trois-quarts une tête fichée sur une perche à hauteur du regardeur.

Ce projet de monument a été exposé dans le cadre de Jardin d'Arts dans le square Denys Buller, 147 rue de Grenelle, 7ème arrondissement de Paris, avec le groupe Gros Caillou Quartier d'Arts.

 

 

projet de monument,john gomis

PROJET DE MONUMENT POUR LES VICTIMES D'ASSASSINAT

Projet de monument pour les victimes d'assassinat (Récapitulatif en hommage au Gréco - A la mémoire de John Gomis), 2010, micaschiste et acier.

Au sol un grand profil git. Il est entouré par cinq pleureurs dressés sur leur cairn. Très haut au bout de ses perches, un ange, bougeant au gré des vents, regarde déjà ailleurs.

Ce projet de monument a été exposé dans le cadre des Journées du Patrimoine dans le Jardin de la Mairie du 7ème arrondissement de Paris, avec le groupe  Gros Caillou Quartier d'Arts.

 

(Voir Album)

 

 

...Extrait de SCULPTEUR !

 AUX VICTIMES A VENIR DU TERRORISME

Au fond d’un certain jardin public parisien, juin 2003, il y a un petit espace délimité par un muret circulaire de ciment. Au centre, une grille ronde au-dessus d’une fosse peu profonde. Un bristol en forme de flèche avec écrit Six têtes pour un pourquoi invite à entrer dans le cercle et à en faire le tour.

Une première pierre gît à terre, accompagnée du texte :

...paris

alger

munich

tokyo

delhi

milan

lima

belfast

le caire

madrid

nairobi

dar es salam

new york

ajaccio

bogota

hebron

haifa

karachi...

Le sens de lecture du texte donne le sens de lecture du micaschiste, pour peu qu’on cherche à retrouver ce qu’indique la flèche.   Il s’agit d’arriver à percevoir un grand profil, brouillé par la matière mouvementée propre à la roche et par le traitement de la pierre.

La deuxième pierre est posée un peu plus loin sur le muret, sans texte. Il n’est pas aisé d’y retrouver un autre profil, pourtant évident lorsqu’on l’a repéré.

La troisième pierre g»t à terre un peu plus loin, accompagnée du texte dont le sens de lecture permet d'y découvrir un profil perdu :

redevenir minéral

sauvagement

La quatrième pierre est posée un peu plus loin sur le muret, sans texte. Un autre profil.

La cinquième pierre, un trois-quart profil, gît à terre à la fin de l’espace circulaire, accompagné de:

mourir les yeux ouverts

prématurément

sans comprendre pourquoi

Le regardeur, ayant fait le tour du cercle, se redresse, se tourne alors immanquablement vers le centre et se trouve face à face avec la sixième pierre, légèrement plus basse que lui, emmanchée sur une tige d’acier souple maintenue au-dessus de la grille ronde par un cairn, ce qui la fait vaciller au moindre souffle. Cette tête, dans sa mouvante fragilité, contrairement aux cinq premières têtes, placides, exprime la douleur. Elle est accompagnée de :

POUR UN MONUMENT

AUX VICTIMES A VENIR

DU TERRORISME

se croire tellement fort de ses rêves

être révélé tellement fragile

En entrant, des visiteurs se sont étonnés que des têtes sculptées soient couchées à même le sol. En sortant, ils savaient pourquoi.

 © Michel Cand

 

19.06.2011

MICHEL CAND ECRITURES

Cette rubrique est consacrée à cette folie : l'écriture. Entre autres, elle tente de donner des réponses aux questions qu'on pose le plus souvent sur les publications de Michel Cand.


...Questionnaire de Proust

OUEST FRANCE

A l'occasion d'une lecture de LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! en Pays de Quimperlé, Renaud Parouty, journaliste à Ouest France, me demande de répondre à certaines questions du fameux Questionnaire de Proust. Voici :


. Le principal trait de votre caractère ? Aussi caractériel que les autres...
· La qualité que je préfère chez les hommes : L'imagination...
· La qualité que je préfère chez les femmes : La licence...
· Mon principal défaut : Ne pas être né cormoran...
· Ma principale qualité : Mon monde intérieur...
· Ce que j'apprécie le plus chez mes amis : La sincérité...
· Mon occupation préférée : Écrire...
· Mon rêve de bonheur : Avoir des racines...
· Quel serait mon plus grand malheur ? Ne plus savoir goûter les moments de bonheur...
· À part moi–même, qui voudrais-je être ? Toi...
· Où aimerais-je vivre ? En un perpétuel voyage...
· La couleur que je préfère : La couleur que je ne connais pas encore...
· La fleur que j'aime : La fleur des champs...
· L'oiseau que je préfère : L'oiseau le plus migrateur...

 

...A propos de l'écriture

 DE L'ECRITURE

L'écriture ne nécessite aucun instrument, aucun matériau, aucun matériel,nguyen hong an,cosmologie interne,psoriasis de l'eternite,editions rafael de surtis contrairement aux autres arts comme la musique, la sculpture, la peinture, etc.

Juste du papier et un crayon.

C'est l'art le plus à la portée de tout un chacun. Celui que l'on peut pratiquer tous. N'importe où. N'importe quand. Le plus démocratique...

Ce qui ne signifie pas que c'est le plus facile ! Bien au contraire, c'est l'art qui n'a pas de garde-fou, qui ne peut se raccrocher à la beauté d'un matériau, à la joliesse d'une couleur, à la douceur d'un timbre. L'art qui ne peut se raccrocher à rien.

Le poète travaille sans filet.



ECRIRE

Ecrire, c'est dire, mais en mieux. C'est peaufiner lamichel cand,nguyen hong an,rafael de surtis,écrire,écriture parole jusqu'à ce qu'elle soit la plus belle, la plus forte, la plus juste, la plus profonde.

Dans l'écriture, on est face à soi-même, seul comme jamais. On peut se décevoir, être dans l'impasse, dans le terrible, de quoi se suicider, comme on peut être dans les étoiles, dans le merveilleux, de quoi nourrir toute une vie.

Dans l'écriture, on est seul face à soi, et de soi il y a des choses qui ont besoin d'être fixées, pour ne pas être oubliées et perdues à jamais. La nécessité d'écrire.



DU LECTORAT AU MECENAT

L'éditeur prend un risque en éditant le premier livre d'unmichel cand,yannice,nguyen hong an,rafael de surtis,écrire,écriture,yannice cand auteur inconnu. Editera-t-il un second livre du même auteur ? Un troisième ? Non si c'est un bide commercial, car il y a perdu de l'argent. Oui si le livre est lu. C'est à dire aussi acheté.

Le lecteur est un mécène. Le lecteur est un mécène qui s'ignore. Mes lecteurs sont mes mécènes. Sans eux, existerais-je en tant qu'écrivain ?

Je tiens à remercier mes lecteurs, qui par leurs lectures, leurs commentaires, leurs bouche à oreille, ont soutenu mon écriture, l'ont colportée, lui ont donné des ailes. Je tiens à remercier mes mécènes.



DE LA VENTE

Aujourd'hui, même si il a le meilleur éditeur du monde,michel cand,yannice,nguyen hong an,rafael de surtis,écrire,écriture,yannice cand l'écrivain est contraint de fait de devenir son propre vendeur. Incroyable !

L'écrivain a-t-il quelque chose en commun avec le métier de vendeur ? L'écrivain, normalement, écrit, ce qui est très solitaire, et le vendeur vend, avec un savoir faire qui ne s'invente pas...

C'est donc à l'écrivain, théoriquement, de contacter bibliothèques, festivals, journalistes, et même libraires !... S'il en a le loisir ou la capacité... Sinon, l'oeuvre d'une vie sera découverte une ou deux générations plus tard, comme ce fut le cas pour Rimbaud ou Baudelaire...

Scandaleux.



...A propos de LAPIDAIRE : DE LA SCULPTURE, VITE !

DEDICACEmichel cand,nguyen hong an,cosmologie interne,psoriasis de l'eternite,editions rafael de surtis

Lapidaire est dédié à Yannice, mon fils. C'est pour lui que je l'ai écrit.

Quand il avait 4 ans, j'ai commencé à prendre en note ce que je voulais lui transmettre sur cet art majeur que je pratique, la sculpture. Les notes se sont amplifiées, se sont accumulées, jusqu'à ce que je me rende compte qu'elles étaient matière à un livre.

Livre que j'ai accompli. Pour lui. Quand on s'adresse à son fils, on ne peut mentir, tricher, être creux et vain. C'est à cette hauteur que j'ai tenté de situer ce livre.



20 ANS !

Lapidaire a été écrit sur vingt ans.

Vingt ans de pratique de la sculpture. Maismichel cand,yannice,nguyen hong an,rafael de surtis,écrire,écriture,yannice candaussi vingt ans de connaissances sur la sculpture, de découvertes, d'interrogations, d'investigations. 

Mais aussi vingt ans de balades dans Paris, et en France, sous terre et dans les cieux. Mais aussi vingt ans de voyage en Europe, de la Grèce à l'Estonie. En Asie, de l'Inde au Vietnam.  En Afrique, du Burkina Faso à l'Algérie. En Amérique, du Québec au Brésil.

Mais aussi balade dans le temps, de la préhistoire à la protohistoire, de l'antiquité au moyen âge, de l'âge classique à la période contemporaine.

 

 

...A propos de PSORIASIS DE L'ETERNITE, trilogie

 26 ANNEES !...

Il s'agit en effet d'une œuvre qui est vraisemblablement m c carnet.jpgsans équivalent, au moins à ma connaissance : les trois volumes de Psoriasis de l'Eternité contiennent en effet 26 années d'écriture et de réécriture et de re-réécriture, jusqu'à ce que chacun des quelque 785 poèmes aient atteint la plénitude de leur sens et la perfection de leur forme...

 Cette entreprise folle m'a été dictée par l'exigence de n'avoir jamais à rougir de mon œuvre, et que le seul type d'écrit qu'on peut laisser derrière soit est le chef-d'œuvre. Quelle ambition démesurée ! Mais je m'y suis tenu... Ce sont mes chefs-d'œuvre personnels. Mais sont-ce des chefs-d'œuvre de l'humanité ? Ceci est une autre histoire...

Je me rappelle les paroles de feu mon meilleur ami Michel Aurélien Birger disparu il y a plus de trente ans : "Ecrire un chef-d'œuvre, sinon rien."

Je me rappelle aussi de ce que m'a dit l'éditeur José Corti dans sa librairie de la rue Médicis quand, âgé de 17 ans, j'ai apporté timidement mes poèmes : "Quand il n'y aura plus un mot, plus une virgule à changer, alors un texte peut être proposé à la publication." J'ai remballé mes poèmes sans les lui montrer, et je suis sorti...

Psoriasis de l'Eternité, commencé le 2 juillet 1985, terminé en 2008, laissé de côté un an, le temps d'écrire et de publier Cosmologie Interne, repris en 2009 pour élaguer les 927 poèmes, dont 785 seulement seront retenus... Jusqu'à la publication du troisième et dernier volume de cette trilogie le 8 juillet 2011... 26 années et 6 jours d'écriture, quelle histoire !...

 

 

QUI EST  " IL " ?...

Mais qui est donc ce " il " omniprésent comme sujet etDSCN9766.JPG personnage principal de la trilogie ?

 " Il " serait-il un " je " déguisé ? Peut-être plutôt un " je "distancié. Probable parfois, mais pas toujours...

 Parfois " il " est un individu lambda, un être humain, un congénaire. Tel qu'il a été observé. Dans ses travers ordinaires...

Mais parfois aussi " il " représente l'humanité toute entière...

Ah, ces " il " qui glissent entre les doigts de la compréhension !

 

 

QUI EST  " ELLE " ?...

nguyen hong an,cosmologie interne,psoriasis de l'eternite,editions rafael de surtis

Il est plus aisé de catégoriser " elle ". En apparence au moins....

" Elle " est clairement la femme aimée...

Mais " elle " peut être aussi une femme lambda, observée elle aussi dans ses travers ordinaires à travers des femmes croisées...

Mais " elle " peut être aussi la gente féminine en général...

Mais " elle " peut être également la fameuse et incontournable femme idéale...

Mais " elle " peut être également un " je " déguisé ? Peut-être plutôt distancié...

Ah, ces " elle " fuyants et protéïformes, qui glissent entre les doigts de l'esprit !

 

 

DE LA FAUTE DE GRAMMAIRE...

De la faute de grammaire considérée comme un des michel cand,yannice,nguyen hong an,rafael de surtis,écrire,écriture,yannice candbeaux arts.

La faute de grammaire en français est considérée comme grave, et elle est éliminatoire, et permet par là même de dégager une élite. Mais elle est surtout gravissime chez un écrivain, quasi mortelle. Elle est un tabou !

Mais pourquoi ne pas délibérément l'utiliser stylistiquement ?

Pourquoi, au delà des tabous, ne pas en faire une vraie figure de style ? Puisque la faute de grammaire, c'est sûr, est expressive. Et bien sûr porteuse de sens. Mais pas uniquement de manière négative.

Evidemment sa subtilité fait qu'elle n'est perceptible que par qui maîtrise parfaitement la langue française, cette langue qui est tellement complexe qu'il y a même un championnat du monde d'orthographe française, où le gagnant n'a pas forcément zéro faute...

 

 

HOMMAGESnguyen hong an,cosmologie interne,psoriasis de l'eternite,editions rafael de surtis

Quelques poèmes sont des hommages clairs à des écrivains immortels...

A Marcel Proust (poème 84 d'Ebullition). A Arthur Rimbaud (poème 207 d'Ebullition). A Fernando Pessoa (poème 180 d'Elévation), etc.

Les références à Henri Michaux, à Blaise Cendrars, à Charles Baudelaire, à Arthur Rimbaud, à Paul Eluard, à Jean Cocteau, etc., sont forcément présentes : admiration oblige...

 

 

TITREnguyen hong an,cosmologie interne,psoriasis de l'eternite,editions rafael de surtis

La question qui m'est le plus fréquemment posée, inévitablement, est le pourquoi du titre : PSORIASIS DE L'ETERNITE. Alors, je me dois d'y apporter une réponse...

Et si l'humanité, dans le cadre de cette éternité qui nous enveloppe, était comme une maladie, mais une maladie superficielle bien sûr (les insectes paraît-il nous survivraient)...



ROMANS

Une lectrice me déclara, après avoir lu ELEVATION : " Chacun de tes poèmes est un miniroman... " Ah là là, quelle lectrice perspicace !

Cette phrase me touche énormément : PSORIASIS DE L'ETERNITE s'est en effet appelé ROMANS pendant 25 années. Jusqu'à ce qu'il ait fallu lui trouver un vrai titre. Pour publication.

 

 

...A propos de COSMOLOGIE INTERNE

ECRITURE

Cosmologie Interne est aussi une aventure d'écriture trèsnguyen hong an,cosmologie interne,psoriasis de l'eternite,editions rafael de surtis particulière...

Imaginer et créer les conditions, décider du moment et du lieu, prévoir le temps nécessaire à l'écriture afin de pouvoir s'y tenir, et puis le moment venu, aller jusqu'au bout...

Trois heures d'écriture non stop, afin de ne pas perdre le fil et la veine. Afin de créer une unité profonde. Tout Cosmologie Interne est écrit ainsi...

Et puis, pendant six mois, encore et toujours, réécrire et réécrire encore,  quotidiennement, jusqu'à ce que chacun des 65 poèmes qui le composent ait atteint sa pleinitude...

 

 

DEDICACEnguyen hong an,cosmologie interne,psoriasis de l'eternite,editions rafael de surtis

Cosmologie Interne est dédicacé...

"A Hong An

la plus proche et la plus lointaine "

...qui avait été contrainte de quitter la France...

...qui se trouvait alors à l'autre extrémité du continent eurasiatique, sous la mousson de Hanoï...

 

 

PUBLICATION

Février 2008, la veille de partir vers Hanoï, je poste le tapuscrit demichel cand,rafael de surtis,paul sanda Cosmologie Interne vers une vingtaine d'éditeurs...

A mon retour, deux semaines plus tard, je trouve les lettres d'accord de Paul Sanda, poète, directeur de la Maison des Surréalistes de Cordes-sur-Ciel, directeur de publication aux Editions Rafael de Surtis, et d'un éditeur québécois...

Cosmologie Interne, bien qu'écrit après Psoriasis de l'Eternité, paraît avant...

 

 

 

...A propos des éditions RAFAEL de SURTIS

FIL D'ORTIE

Les livres des Editions Rafael de Surtis sont de beaux objets. Présentationnguyen hong an,cosmologie interne,psoriasis de l'eternite,editions rafael de surtis sobre et élégante, papier et carton de couverture de qualité, police choisie, mise en page soignée, couture et collage faits à la main. Quelque chose comme un raffinement simple...

Mais, même quand on le sait, le plus stupéfiant est ce fil de couture qui unit entre eux les feuillets : ce fil est de l'authentique... fil d'ortie ! Un fil issu de l'artisanat local...

Les livres sont composés et mis en page par Paul Sanda, réalisés et imprimés par Rafael de Surtis, dans un des plus beaux villages de France, Corde sur Ciel, dans le Tarn, une bastide médiévale.


© Michel Cand

 

(Voir album)

 

18.06.2011

SCULPTER

Collectionner des timbres ou faire de la broderie, passe, c'est encore humain. Mais faire de la sculpture, quelle folie ! Sculpter, quelle idée !...

 

...Extraits de SCULPTER

SCULPTER 1

J’avais dix ans. Une de ces sorties familiales qui ont inspiré àmichel cand,sculpture,jardin d'art,gros caillou quartier d'arts,itinéraire-art contemporain Charles Trenet Je hais les dimanches. Endimanchés. L’époque voulait cela. Après l’éternel déjeuner dominical, direction le Musée Rodin. Bon.

Et me voilà tournant autour des sculptures de bronze ; des sculptures de pierre ; des plâtres aussi.

A signaler qu’à l’époque je n’arrêtais pas de dessiner, à l’école, dans les marges de mon cahier de texte, dans les moindres espaces libres de mon cahier de brouillon, sur les couvertures intérieures, et ailleurs, pour combler l’ennui ordinaire et dériver le répétitif des journées de cours ; que je dessinais aussi à la maison, contre la somnolence des interdits, contre la mièvrerie des jeux avec ma sœur, une fille ! Pas de télévision, jeux vidéo pas encore inventés!

Donc, je tournais autour des statues du musée Rodin, je tournais autour des sculptures, dans le jardin, dans les salles, sous la véranda.

Et je me suis dit : « Déjà, dessiner, c’est difficile ! Mais la sculpture, c’est dessiner sur 360 degrés ! c’est dessiner sous 360 angles différents ! c’est 360 dessins rassemblés et unifiés en une seule sculpture ! Sculpter, c’est impossible ! Sculpter, c’est surhumain ! »

Et j’ai continué à dessiner dans les marges ou les moindres espaces libres, tout en prenant mollement les cours, rêvassant, planant.

Et j’ai depuis ce jour toujours une fascination pour tout ce qui est sculpture. De l’admiration.

Et ce qui fait que je n’ai pas sculpté. Pendant longtemps. Trop difficile. Impossible. Surhumain.

Et ce qui fait que je me suis mis à sculpter. Trop fascinant. Trop magique.

C’est en forgeant qu’on devient forgeron. C’est en sculptant que nous sculpterons. Et du coup j’ai aussi une grande admiration pour les sculptures qui sortent de mes mains, teintée d’étonnement, avec une petite pointe d’incrédulité.

Bon. Je suis peut-être le seul à ressentir de l’admiration pour mes œuvres, mais ce n’est pas grave. L’important, c’est cela : le frisson de la création, la sensation du surhumain !

 

 

SCULPTER 2

C’est venu comme ça. Dans mon petit chez moi, il n’y michel cand,sculpture,jardin d'art,gros caillou quartier d'arts,itinéraire-art contemporainavait rien. A part des livres. Beaucoup de livres. De poésie surtout. A part cela, il n’y avait rien.

Quand j’étais hors de chez moi, je ne manquais pas de repérer la moindre sculpture, et il y en a beaucoup à Paris. Ou en France. Une chose est sûre : la France est un pays de sculpteurs.

Il y en a sur les immeubles, sur les places, sur les fontaines, dans les jardins publics, dans les cimetières, sur les gares, sur les monuments, sur les églises, dans les églises, dans les musées, dans les galeries, dans les cours, dans les halls...

Mais il n’y en avait pas chez moi ! J’en aurais bien vu chez moi ! Avoir tout le temps de les regarder, de les observer, de les surprendre, de les tourner, de les retourner, de les contempler, de les interroger...

Mais je n’avais pas de quoi m’en acheter pour me faire une collection ! C’est cher, la sculpture ! Mon grand-père, chez qui je passais toutes mes vacances d’enfant, dans le Lot, à Montcuq, était un collectionneur invétéré. Il collectionnait les clés, les tableaux, les céramiques, les objets anciens, les porte-clés, les objets ruraux, les bouteilles, les faïences, les affiches publicitaires, les couverts... Un vrai bric-à-brac sans fin savamment ordonnancé dans toutes les pièces de la grande maison, dans le jardin, dans l’atelier du XIIème siècle, dans le garage de même époque, allant de la haute qualité au rapprochement kitsch ! Ah, les collections !

Je ne pouvais faire une collection de sculptures chez moi. Mais j’en aurais bien eu envie.

J’avais bien récupéré une femme nue, allongée, sans tête et sans pieds, abandonnée lâchement à la voirie ; ma sœur m’avait bien offert deux statuettes petites toutes simples en pierres, rapportées  de Bretagne ; c’est étonnamment perspicace, les sœurs ! Mais c’était tout. Ce n’était pas du tout une collection !

Peux pas avoir une collection de sculptures ! Peux peut-être la créer alors ! Déclic.

Donc, c’est comme cela que j’en suis venu à commencer à sculpter. D’abord l’argile, timidement, jusqu’à ce que j’en obtienne quelque chose sur lequel mon regard pouvait traîner des jours et des nuits. J’ai fait trois têtes en argile comme cela. Puis arrêt.

L’idéal de sculpture est par trop insaisissable ! Et on ne sait au début par quel bout aborder la sculpture ! Sur quelle voie s’engager ! Et on a tendance à tomber dans quelque chose qui n’est pas d’une originalité folle, sans doute pour prouver que l’on fait quelque chose qui est répertorié sculpture, et que l’on est donc sculpteur ! On n’a pas encore tracé son petit sillon ; pas encore déblayé son chemin.

Jusqu’à ce que ça me reprenne. Quelques années plus tard. On n’échappe pas à soi-même. Avec la pierre cette fois-ci. La beauté de la pierre. De certaines pierres. De leur matière. De leur aspect. Leur donner une certaine forme. Les transformer. Y inscrire l’humain. Narcissisme encore ? Les métamorphoser en sculptures.

En plus, avec leur beauté propre, je ne prenais même pas le risque du ridicule ! Elles sont tellement belles au départ, certaines pierres, qu’il est impossible que cela puisse aboutir à quelque chose de trop lamentable !

Pas de risque.

Quoique.

Pourquoi pas !

Chiche !

 

 

SCULPTER 3

Au bagne de Cayenne, les condamnés envoyés auxmichel cand,sculpture,jardin d'art,gros caillou quartier d'arts,itinéraire-art contemporain travaux forcés étaient astreints à casser des cailloux. Pour la construction des routes, paraît-il. « Casser des cailloux à Cayenne... » ( Jacques Higelin). Casser des cailloux toute la journée. Tous les jours. Jusqu’à la fin.

Moi, je n’ai besoin de personne pour me condamner aux travaux forcés. Personne ne m’astreint, moi. C’est moi tout seul qui m’y suis collé.

Pourtant, parfois, je me demande vraiment ce que je suis allé me chercher comme tourments avec mes bouts de rochers tellement lourds. Quelle idée de maso…

Aller les prendre. Les soulever. Les déplacer… Trouver les moyens pour réussir à les amener aux expositions… Arriver à les installer au bon endroit et sous le bon angle…

Avoir de terribles lumbagos. Des maux de dos quasi permanents… Cogner sur la pierre. Encore et encore. Pendant des heures. Pendant des jours. Se courbaturer les bras. S’endolorir le poignet. Se meurtrir la main. S’écraser la phalange… Se casser les oreilles… S’auto-envoyer des éclats dans les yeux… Etc.

Casser des cailloux dans ma cuisine.

Pour perpette ?

Alors qu’il existe tant de belles choses dans ce sculptural monde...

 

 

SCULPTER 4

Quel poète chantera l’angoisse du sculpteur devant son michel cand,sculpture,sculpter,sculpteurcaillou ?

Oh, ce n’est pas devant le bloc de pierre vierge avant qu’il ne le touche ! Il a déjà oublié depuis la dernière fois ce que c’est que la rude réalité de sculpter, tout obnubilé qu’il est par sa nouvelle lubie à matérialiser, tout enivré par le prochain corps à corps avec un bout de la Pachamama... Incorrigible. On ne se refait pas.

Premiers coups de burin, tout va bien, l’acier mord dans la chair de la pierre, des lambeaux se détachent, je suis le maître de la matière. On s’éponge le front, on souffle un tout petit peu.

Seconde série de coups de burin. Tiens, au fait, il conviendrait de conférer pour de vrai à cette matière inerte la forme que je vois, et cette pierre qui n’est pas tout à fait d’accord, parce qu’elle n’y comprend rien du tout, et qui fait de la résistance, la bougresse !

Et là, plaf ! elle revient, l’angoisse du sculpteur au moment de la troisième série de coups de burin...

Et là, à nouveau, on est le dernier des derniers, encore une fois, le plus minable de tous, l’incapable de service, et quelques coups de burins supplémentaires de nous convaincre que ce dernier point de vue sur le Maître en gestation est le véridique. Mais qu’est-ce qu’on est allé se fourrer dans cette galère, et tout seul en plus, alors qu’on ne nous avait surtout rien demandé d’autre que de voter ! Alors, de lâcher burin et massette. De tourner en rond. De sortir dépité faire un tour.

De téléphoner. «- Allô, ça va ? - Oui, ça va et toi ? - Eh bien non, justement, ça ne va pas ! - Ah. Et pourquoi ça ?...» Peux pas dire : parce que la pierre ose me résister. Ridicule. Ni : parce que je suis un incapable. De quoi aurait-on l’air ainsi mis à nu, surtout que l’autre risque d’acquiescer. Alors on dit que ce n’est rien, que cela passera, qu’on rappellera ultérieurement, qu’on est justement appelé sur une autre ligne... Non seulement minable, incapable,  aussi menteur. Mais en plus, pire que tout : seul ! Tout seul au monde ! Et rendu autiste par cette même incapacité muette !

Artiste, autiste. Presque la même chose, presque le même mot. Sans doute que l’artiste prend des airs (oui, il prend des -r-), alors qu’il est un nu (oui, il est un -u-).(Oui : a-r-tiste, a-u-tiste). Terrible.

Abominable. A ne pas souhaiter à son pire ennemi. Et, après quelques heures dans le meilleur des cas, ou quelques jours, ou quelques semaines d’angoisse, on se ressaisit soi-même et par la même occasion enfin du burin et de la massette, et, désespoir ? rage ? on éclate cette maudite matière jusqu’à n’en plus finir, jusqu’à avoir des éclats dans le cou, dans les yeux, dans les narines, dans les oreilles, jusqu’à ce que le caillou en crève, et, mystère de la création, comme par hasard, on retrouve des lignes, on renoue avec des reliefs, et l’idée de départ vient s’ajuster, se superposer, et, bouillonnement aidant, on l’imprime à coups redoublés de massette à cette matière qui n’avait jamais rien fait à personne... 

Mais, au bout du compte, la rage s’est transmuée en persévérance… le désespoir en idée fixe… et le miracle s’est encore une fois produit. La dernière ?

« Tu accoucheras dans la douleur... »

Sculpteur cherche péridurale.

 

 

SCULPTER 5

L’anecdote est connue, de l’enfant qui demande au michel cand,sculpture,jardin d'art,gros caillou quartier d'arts,itinéraire-art contemporainsculpteur « comment tu savais qu’il y avait un cheval dans la pierre ? » L’anecdote est belle par la naïveté qui engendre le merveilleux, et, bien sûr, à part l’enfant, personne ne croit qu’il pût y avoir un cheval dans un bloc de pierre, ou une Vénus, ou autre, et qu’il pût s’agir pour le sculpteur de se contenter de le ou la dégager.

Personne ne le croit, sauf moi, bien sûr.

En effet, c’est ainsi que je procède, quand je sculpte : de manière à dégager ce qui est dans la pierre… Je regarde une pierre dans la nature, et si j’y discerne une forme qui s’esquisse, ou un mouvement dans les minéraux qui la composent, et que cela m’inspire quelque chose, point de départ de travail, alors je prends cette pierre.

Sinon, je fais et je refais éternellement, tragiquement, toujours la même œuvre, et elle m’insupporte rapidement, preuve tangible de la misérable limitation de mon pauvre esprit et de sa lamentable inspiration.

Ce qui me réduit rapidement au silence : je ne sculpte alors plus du tout. Car je ne sculpterais que du sous-Michel Cand, comme on ressasse du sous-Mickey. Et je ne m’étonnerais plus moi-même, et je ne me surprendrais plus, et je m’ennuierais, et au bout du compte, je ne me plairais plus à moi-même, car je ne croirais plus en moi en tant qu’être admirable susceptible de susciter des merveilles, et il m’arriverait le pire qui puisse arriver à un être humain : je ne m’aimerais plus ! Catastrophe absolue de la condition humaine !

Alors qu’en suivant ce qu’il y a dans la pierre, l’esquisse de forme ou de mouvement de la roche, alors je dégage quelque chose qui est inscrit quelque part dans la roche, quelque chose que je ne connais pas, que je découvre au fur et à mesure de la sculpture, qui n’est pas dans l’ordre de ma pensée, qui a sa propre logique,  que je prends en filature, et que j’ai hâte de découvrir, avec mille précautions pour ne pas rater le dégagement et pour ne pas gâcher le mystérieux secret de la pierre… Ce qui me surprend à tous les coups, parce que je n’aurais jamais imaginé aboutir à ce genre de résultat, justement parce que ce n’est pas dans l’ordre de ma pensée.

Cela tient du travail du photographe (sélectionner une pierre parce que l’on y voit quelque chose en latence), de l’archéologue (dégager une oeuvre inconnue de sa gangue), et aussi quand même du sculpteur (rendre visible de l’idée à partir de la matière brute) ! Ainsi, je regarde, j’explore, je tâtonne, je découvre, je m’étonne, je m’émerveille, enfin bref je ne m’ennuie pas du tout, et j’ai perpétuellement le désir de découvrir le secret qui est caché au fond de la roche. On s’amuse comme on peut.

Et en même temps bien sûr, nouveau découvreur de trésors insoupçonnés, l’image de mon pauvre moi-même en est rehaussé ! Quel créateur que je suis donc, quand même, bon sang, capable de rendre visible tout cela ! Et du coup je m’admire un chouia, et donc je m’aime un peu ! (Il faut bien quand même que quelqu’un s’y colle, à m’aimer, sinon la vie serait invivable !) En quelque sorte d’une pierre deux coups !

Mais en même temps, malgré les apparences, cela rend modeste. Eh oui, je suis quand même conscient de la limitation de mon pauvre esprit et de mon effacement devant le génie authentique de la nature.

Et que ce qu’il y a quelque part caché dans la nature apprend, fait découvrir, aussi, une autre manière de penser. La nature est un grand professeur.

Bon, en fait, je m’émerveille devant ce que mon imagination voit dans la roche.

La nature, quelle source d’inspiration infinie !

Je n’y ai pas encore trouvé de cheval.

Pas encore.

Patience, peut-être un jour…

 

 

 SCULPTER 6

Après 68, la spontanéité a été à la mode.michel cand,sculpture,jardin d'art,gros caillou quartier d'arts,itinéraire-art contemporain

Spontanéité ;   vitalité ; vérité ; franchise ; honnêteté ; énergie ; enjouement ; simplicité ; plaisir ; convivialité ; fraîcheur ; naturel ; pureté ; vivacité ; ingénuité ; véracité ; sincérité ; innocence ; authenticité... Ô, les hautes valeurs de la spontanéité !

En ce qui concerne la sculpture sur pierre en cuisine en appartement parisien d’immeuble honorablement habité, la spontanéité connaît des limites extrêmes. Extrêmement étroites. Quand à deux heures du matin jaillit soudainement une solution technique ou conceptuelle...

Quand il s’agit de travailler au corps une pierre au burin et à la massette pendant des heures avant qu’elle ne daigne accepter de prendre la forme conjecturée par son tortionnaire...

Mais essentiellement quand de toute manière il s’agit d’œuvrer strictement entre 10 et 12 heures ou entre 14 et 17 heures les jours de semaine de manière à ce que les voisins ne remettent pas en question la liberté d’expression lithique...

Mais aussi quand on a un projet bien arrêté et fin prêt, mais qu’on n’a pas le matériaux adéquat, et que l’on doit attendre la bonne occurrence pour aller se ravitailler en pierres de Bretagne ou d’Auvergne...

Bon, c’est vrai, la spontanéité, c’est intéressant. Mais il n’y a pas que cela.

Ce n’est pas vraiment la caractéristique de la sculpture sur pierre.

Je le confesse spontanément.

 

 

SCULPTER 7

Mais qu’est-ce qui nous pousse à nous montrer ainsi ? michel cand,sculpture,jardin d'art,gros caillou quartier d'arts,itinéraire-art contemporainQu’est-ce qui nous astreint à prendre ce risque insensé de s’exhiber au regard de l’autre, cet inconnu ? De milliers d’autres ! Sous les projecteurs ! Se mettre à nu ! Comme les esclaves des romains jaugés en place publique ! Ou peut-être pire, travestis par l’art dont on pense parer nos visions !

Qu’est-ce qui nous oblige donc à nous soumettre au jugement de qui passe ? Comme les âmes à la plume d’Anubis ! Alors qu’on aurait tout aussi bien pu rester dans son petit chez soi, par exemple à regarder une balle aller et venir, plateau-télé sur les genoux, tentant le vide parfait intérieur tant recherché par les taoïstes d’antan, qui manquaient cruellement, c’est trop dur, de matches télévisés. Confortablement. Mollement.

Mais quelle maladie mentale incurable ? Quel traumatisme infantile bien enfoui ? Quelle idéologie dictatoriale débile ?

Faire des pieds et des mains pendant tant d’années dans le but ultime d’être exposable! Faire des pieds et des mains pour arriver malgré tout à amener, et puis à installer les sculptures sur le lieu de l’exhibition ! Des années de recherches sur des voies non inventoriées !

Pour entendre dire au bout d’un examen de trois secondes : « Ah oui, c’est intéressant...» Ou alors : « Ca représente quoi au juste ? » Ou alors : « Vous l’avez fait en combien de temps ? »

Aller se faire cataloguer. Sommairement. Aller se faire examiner. A la va-vite. Aller se faire estimer. Volontairement. Par des indifférents dont peut-être un seul sur mille possède une vraie culture de l’art contemporain.

Sciemment.

Alors qu’on ne nous a rien demandé.

Rien d’autre que d’apporter nos suffrages.

Mais qu’est-ce qui nous pousse donc, bon sang ?

 

 

 SCULPTER 8

Il s’agit pour le sculpteur de savoir choisir dans quelle voiemichel cand,sculpture,jardin d'art,gros caillou quartier d'arts,itinéraire-art contemporain il lui convient de s’engager.

Soit il œuvre pour les galeries afin d’atteindre le juteux marché des amateurs d’art éclairés - les amateurs d’art sont toujours éclairés, d’après ceux qu’ils font vivre ; alors que les artistes sont allumés ; et les œuvres illuminées sous les spots ; ce qui revient à dire, si j’ai bien compris, qu’un peu de la lumière des artistes et de leurs œuvres rejaillit sur les amateurs d’art - afin de s’en mettre plein les poches et de parader dans les cocktails. Il s’agirait donc de savoir plaire.

Soit il opte pour la sculpture d’extérieur, qui a pour vocation d’être intégrée dans le paysage urbain du passant et donc d’animer le quotidien et de servir l’espace, en relation avec les municipalités en particulier.

Soit il s’acoquine avec l’un ou l’autre parti politique, ce qui lui assure quelques commandes ; voire même il peut en devenir le spécialiste de la sculpture ou le sculpteur officiel.

Soit il se spécialise dans un créneau porteur bien particulier : les établissements scolaires par exemple, ou la sculpture animalière, ou les sportifs, ou la sculpture funéraire...

Soit il jette son dévolu sur la sculpture de commande. Il lui suffit de suivre l’actualité au plus près, d’être un bon technicien sachant s’adapter, capable de réaliser le portrait de tel écrivain, la statue de tel général...

Soit il vise tous les concours et autres appels d’offres et tente inlassablement d’y répondre après s’être bien renseigné sur les personnalités du jury, leurs attentes...

Soit il s’engage dans la voie de la dérision et de la critique afin de dénoncer et de s’insérer dans le débat d’opinion citoyen.

Soit il s’insère dans un contexte touristico-traditionnel et développe un savoir-faire ancestral à partir d’une particularité régionale, comme le bois, la lave, l’ardoise, le granite...

Soit il se décide à donner dans la sculpture événementielle, quitte à créer de l’éphémère tout en touchant un public large de spectateurs pas forcément intéressés au départ par la sculpture, comme les sculpteurs de glace.

Soit il adopte la difficile voie de la création d’œuvres intemporelles, à vocation universelle, au prix de longues recherches isolées, solitaires, inconnues.

Soit il tente d’innover, et par là d’ouvrir des voies nouvelles, s’informant sans cesse des nouvelles apparitions de matériaux à travers le monde entier.

Soit il se décide pour le monumental, oeuvres peu nombreuses de très grandes dimensions, vouées - en principe - à devenir des phares touristiques dans leur région.Soit il scandalise afin de faire bonne presse et bonne promotion de son oeuvre, afin de tenter de devenir un peu populaire et d’avoir sa part d’audimat.

Soit il utilise les nouvelles technologies, développant ses connaissances dans ce domaine, se tenant sans arrêt au courant des dernières nouveautés et expérimentant les plus probantes.Soit il préfère tenter de mettre en matière et en forme des concepts, des idées, des sensations, des sentiments, afin de séduire l’épouse du particulier.

Etc.

 

 

SCULPTER 9

Il faut être malade pour être sculpteur sur pierre.michel cand,sculpture,jardin d'art,gros caillou quartier d'arts,itinéraire-art contemporain

De toute façon, s’il ne l’était pas au départ, il le devient immanquablement...

Ca commence par le mal de dos perpétuel.   Aller se coltiner de tels poids... Mais ce n’est rien du tout encore. Parce que, ce qui l’attend !…

Alors, par exemple, c’est le lumbago, qui fixe dans l’immobilité pendant quelques semaines, comme un insecte épinglé… Mais alors la plus totale immobilité, parce que si on se hasarde à bouger un orteil, on est soudain flashé-transpercé-crucifié de lancinances qui vous tordent en un fragment de seconde et vous laissent pantin dans une posture non voulue dont on ne peut plus sortir, sinon, re-flash-transpercement-crucifixion !

Et puis c’est aussi par exemple la sciatique, qui tend à bloc une insoupçonnée grosse corde électrifiée de piano sourdement, sournoisement, sourcilleusement, sorcièrement, sortilègement, qui semble se vriller en spirale à l’intérieur de la chair à travers la fesse, la cuisse, le genou, le mollet, le pied, l’orteil, tendu à bloc jour et nuit, et nuit et jour, sourdement hurlant, debout, assis, allongé, agenouillé, penché, porté, couché… comment se mettre ?

Mais c’est encore la luxation du poignet droit à force de cogner comme un sourd à la mailloche ; et si l’on s’avise de bouger le petit doigt, ou de vouloir se brosser les dents, ou de conduire, ou tout ce qui se fait à deux mains, alors là, ouille aïe ! ouh, ah là là !

Mais il y a encore l’écrasement de l’articulation supérieur du pouce de la main gauche, un coup de marteau est si vite arrivé !

Mais il y a encore l’éclatement de l’index giclant en cerise  !

Mais il y a encore les éclats qui ne veulent plus sortir des deux douillets yeux où ils se sont logés !

Etc.

Vraiment, ces sculpteurs sur pierre, des malades.

 

 

 SCULPTER 10

Est-il totalement obsolète de sculpter la pierre au XXIèmemichel cand,sculpture,jardin d'art,gros caillou quartier d'arts,itinéraire-art contemporain siècle ? Est-ce complètement rétrograde ? Est-ce du plus pur passéisme ? Est-ce d’un aveuglement risible ? Cela va-t-il à contre-courant de la civilisation ? Le sens de la civilisation, c’est l’utilisation des médias pour transférer l’image duplicable en temps réel à tous les coins de la ronde planète.

Photographies. Vidéos. Créations numériques. Œuvres virtuelles. Images immatérielles. Démocratiquement visibles gracieusement de presque partout. Foin de la matière et de ses contraintes que l’humanité a été obligée de se coltiner pendant des millénaires et des millénaires. Enfin libérée des pesanteurs de l’univers.

Et voilà-t-y pas qu’il y en a un qui s’obstine à donner dans le pesant. Dans le brise-rein. Dans l’intransportable. Dans l’immobile. Dans l’unique.

Pour voir Amazone de Michel Cand, allez chez Untel, telle adresse, telle ville, mais surtout prenez soin de téléphoner avant afin de pouvoir obtenir un rendez-vous, et si vous insistez en précisant que vous appelez de ma part, je suis sûr qu’il condescendra à vous laisser entrevoir quelques minutes l’inestimable chef-d’œuvre du maître…

Vous voulez exposer les œuvres récentes de Michel Cand ? Contactez une entreprise de transport qui se chargera des portages, des transferts en camion et en avion, et de la mise en place…

J’en sais quelques uns qui se sont reconvertis dans la sculpture sur matériaux plus modernes. Pas par hasard. Quelques uns dans la sculpture sur résines. D’autres dans la sculpture sur toiles. Quelques unes dans la sculpture sur papier à armatures de fils métalliques. D’autres dans la sculpture sur éléments gonflables. Etc. Plus légers. Mais toujours uniques.

Certes, une photographie de sculpture peut envahir la planète. Mais ce serait une œuvre de photographe porteuse de la vision du photographe. Bref une photographie.

Mais sculpter la pierre, quel folklore ! Comme les préhistoriques. Age de la pierre taillée. Pour ma part je n’en suis pas encore à l’âge de la pierre polie. Peut-être dans un millénaire ou deux. En viendrai-je à d’autres supports ?

Obsolète à mort.

Totalement désuet.

Complètement arriéré.

Grotesquement rétrograde.

Pourtant c’est beau la pierre.

 

 

SCULPTER 11

Imaginez-vous dans une pièce nue. Genre chambre dansmichel cand,sculpture,jardin d'art,gros caillou quartier d'arts,itinéraire-art contemporain un lieu à louer. Vide.

Dans cette pièce nue, adossez-vous à un mur. Avancez. A pas ordinaires.

Vous rencontrez le mur d’en face. Et vous le gravissez, pas à pas, à l'horizontal, jusqu’au plafond.

Et le plafond, vous l’arpentez, pas à pas, jusqu’au haut du mur de départ. Et vous redescendez le mur, à l'horizontal, jusqu’au bas, jusqu’à votre point de départ.

Eh bien, la sculpture, à un moment, c’est comme ça. C’est du surdimentionnel.

Quadrature du cercle.

Peux pas mieux dire.

© Michel Cand

 

(voir album)

 

15.06.2011

9 Articles à propos de PSORIASIS DE L'ETERNITE

 

...Poésie

 La trilogie PSORIASIS DE L'ETERNITE :cand,michel cand,poesie,psoriasis de l'eternite,editions rafael de surtis

   

Psoriasis de l'éternité : ELEVATION, de Michel Cand

Editions Rafael de Surtis, 2010

 ISBN 978-2-84672-228-5cand,michel cand,poesie,psoriasis de l'eternite,editions rafael de surtis

   

Psoriasis de l'éternité : EBULLITION, de Michel Cand

 Editions Rafael de Surtis, 2011

 ISBN 978-2-84672-238-4cand,michel cand,poesie,psoriasis de l'eternite,editions rafael de surtis

   

Psoriasis de l'éternité : EVACUATION, de Michel Cand

 Editions Rafael de Surtis, 2011

 ISBN 978-2-84672-24960

 

 

...Traduit en espagnol

 

PSORIASIS DE LA ETERNIDAD (Extractos de: Elevacion, Ebullicion, Evacuacion)michel cand,poesie,ecriture,sculpture,fresque,cand,m cand,andré jolivet,little big book,nea kameni

de Michel Cand

Traduction d´Alexandre Arribas

Préface de Pierre Clavilier

El Taller del Poeta, 2015, Pontevedra, Espagne

 

 

 

  ...2 Articles dans OUEST FRANCE

On ne présente plus OUEST FRANCE, premier quotidien français en terme de vente. Cet article figure dans la rubrique QUIMPERLE du 26 octobre 2012, et présente un événement organisé par Frédéric Vitiello...

 

RENCONTRE POETIQUE DEDIEE A MICHEL CAND

La librairie LIVRES ISOLE organise mercredi des lectures autour du travail de ce poète,michel cand,frederic vitiello,pierre mironer,menu fretin,ouest france,livres isole essayiste et sculpteur.

La librairie a décidé de mettre en avant les oeuvres de Michel Cand lors d'une rencontre poétique, organisée mercredi. Les habitants du pays de Quimperlé ont pu découvrir cet artiste l'an passé lors de la 7ème édition du Festival de la Parole Poétique, organisée au mois de mars dernier sur le territoire.

Né à Paris en 1951, il est 'auteur d'une trilogie intitulée Psoriasis de l'Eternité, constituée d'Elévation (2010), Ebullition (2011) et Evacuation (2011), qui rassemble 785 poèmes. Une oeuvre sans équivalent sur laquelle il a travaillé pendant 23 années avant de la proposer à la publication. Il est également essayiste et sculpteur sur marbre, lave et pierre à fossiles.

Musique et poésie

Mercredi, Michel Cand sera entouré de Patrice Perron, poète guidelois et acteur du Printemps des Poètes, et de Pierre Mironer, poète et responsable de la revue " sans contrainte " Menu Fretin. Leurs lectures seront accompagnées par la musique de Frédéric Vitiello, guitariste et poète, Philippe Audren, accordéoniste, et Marc Ferrer, clarinettiste. Tous se prêteront au jeu des dédicaces.

Ce moment poétique commencera vers 18 h 30. Il sera possible de se procurer les livres et recueils des différents auteurs à l'occasion de la soirée. Un pot de l'amitié suivra la lecture et les dédicaces.

 

PREMIERES DES RENCONTRES POETIQUES - QUIMPERLE

jeudi 01 novembre 2012

Les auditeurs se sont laissés portés par les mots et les notes, hier soir, à la librairie Livre Isole.

Reportage

18 h. Les cloches de l'église Notre-Dame sonnent et la pluie bat les pavés de la rue Savary. Dans la librairie Livre Isole, au numéro 27, l'ambiance est beaucoup plus chaleureuse, l'atmosphère feutrée.

Ça sent bon les livres anciens. Philippe Audren prend son accordéon, Patrice Perron son armonica-basse, et lancent, devant une dizaine d'auditeurs, les premières notes de la soirée. Une soirée placée sous le signe de la poésie, la première du genre à Quimperlé. Une initiative de Frédéric Vitiello, guitariste et poète résidant à Querrien.

« Impressionné par le travail de Michel Cand lors du festival de la parole poétique, j'ai décidé d'en faire l'invité d'honneur de ces premières lectures, explique-t-il. - Je n'ai pas trop l'habitude, répond modestement l'intéressé. Ça me touche beaucoup. J'ai commencé à écrire de la poésie à l'âge de neuf ans, et ça m'a accompagné depuis toute au long de ma vie », poursuit-il, avant de déclamer quelques poèmes de sa trilogie intitulée Psoriasis de l'Éternité.

À ses côtés, d'autres lecteurs se prêtent également au jeu :Pierre Mironer, poète et responsable de la revue de poésie « sans contrainte » Menu-Fretin, Frédéric Vitiello, et Marc Ferrer, clarinettiste et récitant.

19 h. Le public est attentif et silencieux. Les pages se tournent, les mots sonnent. Après quelques dédicaces, il est temps de clôturer la soirée et de refermer les livres. Jusqu'à la prochaine fois ?

E. M.

 

 

...Article d'ALEXANDRE ARRIBAS à propos d' EBULLITION

 Ecrivain, Alexandre Arribas est l'auteur de Petite histoire du baiser, éditions Nicolas Philippe, 2003, et de quelques publications en langue espagnole.

Le blog AlexandreArribas explore le baiser, le goût, le temps.
 

CARNET DE NOTES (mai 2011)

Michel Cand - Psoriasis de l’éternité : ÉBULLITION

Je ne connaissais pas Michel Cand. Je l’ai découvert alexandre arribas,psoriasis de l'eternite,ébullitionle jour où il présentait à Paris, rue de Grenelle, son recueil de poèmes Psoriasis de l’éternité – Ébullition  qui a été édité cette année 2011 par Rafael de Surtis, Editions. Si je dis « découvert » c’est parce que ce que j’ai ressenti ce jour-là une certaine similitude au bonheur qu’on éprouve quand on a inopinément entre les mains  une perle rare.

Psoriasis de l’éternité – Ébullition   a été depuis lors un petit bouquin qui s’est promené pendant des jours et des jours sur mon bureau. Je l’ai lu, l’ai feuilleté, l’ai tripoté. Il est composé de deux-cent soixante-huit petits poèmes libres, dont la caractéristique est d’être paradoxaux. Paradoxaux dans le sens qu’ils formulent des expressions apparemment contradictoires, et qu’ils vont à contre-courant des idées reçues.

« Depuis sa naissance / il n’avait d’autre horizon / que sa mort » affirme-t-il, par exemple,  en bon élève du philosophe Cioran ou de Calderón de la Barca (« el delito mayor del hombre es haber nacido : la plus grande faute de l’homme est d’être né »).

Ces poèmes se rapportent avec leur caractère paradoxal à toute sorte de sujets concernant la vie et la société : la vie, la mort, les rêves, les voyages, la nuit, les pensées, les astres…  En général, ce sont des poèmes courts sous forme de pensées pressées pour ne laisser passer que leur quinte-essence. C’est ainsi qu’ils ont des allures d’axiomes, d’aphorismes, de maximes, de sentences, avec quelques grains des apories de Zénon d’Ellée : « Jour après jour /il faisait les mêmes choses / à telle heure ceci / à telle heure cela  -  la vie lui apparaissait / mécanique bien huilée / dont il était le rouage / non le cerveau »

Ce n’est pas tout. Dans une certaine mesure ils semblent inspirés des graffitis de 68. Je demande au lecteur de comparer les poèmes de Michel Cand avec les graffitis d’alors. Je donne quelques exemples : « Un rien peut être tout, il faut savoir le voir et parfois s’en contenter » - « Si vous pensez pour les autres, les autres penseront pour vous » - « Et cependant tout le monde veut respirer et personne ne peut respirer et beaucoup disent « nous respireront plus tard ». Et la plupart ne meurent pas car ils sont déjà morts ». Les pourfendeurs.

Inspiré ne veut pas dire que les graffitis de 68 étaient des poèmes ni que les poèmes de Michel Cand sont des graffitis. La similitude provient plutôt de l’esprit de 68, de cette envie de fouiller dans l’intérieur de l’homme pour pouvoir connaître ce qu’il a dedans. L’envie de dépaver la ville comme symbole de dépaver notre civilisation qui nous a fait tant de mal.

Je dois souligner que les poèmes de Michel Cand se rapportent en général alexandre arribas,psoriasis de l'eternite,ébullitionà un « il » ou à un « elle » indéfinis, ce qui fait leur caractéristique. Tout au long de la lecture de ces poèmes on acquiert le sentiment qu’il agit d’une même personne, comme si cet « il » ou cette « elle » étaient plutôt un « moi », un « je ». S’agit-il simplement d’une figure de style ? S’agit-il d’une sorte de dédoublement de l’auteur qui se voit reflété dans un miroir imaginaire ?

Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à une récente découverte en biologie, les neurones-miroir. Il s’agit d’une catégorie de neurones du cerveau qui ne s’activent que lorsqu’ils observent un autre individu exécuter une action qu’ils vont entériner, la faire propre, l’imiter.

Un phénomène similaire se produit dans les poèmes de Michel Cand. Pour exprimer ses pensées, ses émotions, ce dernier a besoin d’un « il » ou « elle », d’un personnage-miroir, imaginaire sans doute, qui mis en activité envoie ses états d’âme à l’auteur qui les transcrit dans ses poèmes.

Cela donne une dimension, un volume très particulier à ses poèmes. Car il ne s’agit pas d’un écho, ni de lui-même reflété dans un miroir. Comme pour les neurones-miroir, il s’agit d’un miroir biologique, autant de dire, vivant. Les neurones-miroir sont à la base des mouvements d’empathie par lesquelles les hommes et les animaux peuvent intégrer en eux les problèmes des autres.

Cet « il », cette « elle » acquièrent ainsi une personnalité différente de celle de l’auteur, tout en étant dépendant de celui-ci.

Je souhaite à Michel Cand une longue route dans les chemins mystérieux de la poésie.

Alexandre Arribas

 

 

 ...Article de REGIS BOYER à propos de la Trilogie PSORIASIS DE L'ETERNITE

L'article ci-dessous sur la trilogie Psoriasis de l'Eternité a étérémi boyer,psoriasis de l'éternité,michel cand publié conjointement dans les blogs Incoherism et La lettre du crocodile.

 

MICHEL CAND (juillet 2011)

Michel Cand offre à ce siècle confus Psoriasis de l’Eternité en trois volumes Elévation, Ebullition, Evacuation, publiés dans la collection Pour une Terre interdite, Editions Rafael de Surtis.

La France, contrairement au Portugal, refuse aux poètes la fonction philosophique. Une erreur lourde de conséquence, qui affecte la philosophie d’abord, engluée dans l’hexagone mondain.

Michel Cand est un magnifique exemple d’une poésie qui s’empare brillamment de la fonction philosophique et l’assume pleinement.

« Il s’était réveillé en plein rêve / et y avançait / étonné amusé / mais c’était cette bonne vieille réalité / féroce sordide élégiaque »

« Lui et elle / créèrent la civilisation de l’amour / les autres ne purent tout assimiler / n’intégrèrent que le sexe »

« Comment pourrait-il / dire le paysage / invalide des mots »

Rappelons que la philosophie est un art d’interroger les évidences, la poésie un art de la métamorphose. La puissance de l’œuvre de Michel Cand tient tant à sa pensée en perspective, plongeant dans l’abîme pour aussitôt resurgir à plus haut sens, inattendue, qu’à son écriture qui en quelques mots peut donner l’expérience d’un monde, d’une vie, d’une mort.

« Il était pile / elle était face / ils ne virent jamais la monnaie »

« Elle était toute nue / sous ses mots »rémi boyer,psoriasis de l'éternité,michel cand

Une écriture peuplée d’humours et qui laisse passer l’amour avec discrétion, un amour immense.

« Elle fuyait son absence / en lui / follement »

« Elle et lui / attirance / discussion / soudain éclair tonnerre / noir / chancelants / attraction irrésistible »

« En elle il y avait un océan / qui le fit navigateur / infinitude grain / coup de vent embellie / tirer des bords naviguer à vue / jeter l’ancre louvoyer / océan d’incertitudes »

« Il pouvait rester des heures / à regarder nager en rond ses doutes / dans l’aquarium de ses pupilles »

La lecture des textes de Michel Cand nous laisse entourés d’une myriade d’amis, les mots, enfin libérés des artifices, de nouveau en célébration du vivant.

Editions Rafael de Surtis, 7 rue Saint Michel, 81170 Cordes sur Ciel

Régis Boyer

 

 

...2 articles de DOMINIQUE GABRIEL NOURRY à propos de PSORIASIS DE L'ETERNITE

Poète, critique, comédien, blogueur, Dominique Gabriel Nourry a publié des poèmes dans de nombreuses revues. Il est notamment l'auteur de L'embellie, éditions La porte, 2010.

Voici un article qu'il a publié sur Facebook.

 

MICHEL CAND FACE AU MAL DE POE (octobre 2011)

Michel ne s'exclame pas : " Nevermore... Nevermore..." : dominique gabriel nourry,michel cand,elevation,psoriasis de l'eterniteil gère et digère nos contradictions qui sont aussi les siennes ! Un pied dans l'Eternité, l'autre sur terre, il cultive - à l'écart du rire bouffon qui nous sert de fragile viatique - ce que l'on appelait, au XIXème siècle, la pointe !

Il s'escrime à composer sculptures et poèmes, il s'aiguise l'âme et le corps, t'emmène en ballade sur les courtes vagues de ses Poèmes et, bien avant la fin de l'envoi, te touche !

Imagine que Pierrot s'expédie haïcoeur dans la Lune et t'offre, pas mesquin, dès son retour - parfois brutal ! - quelques croissants, quelques cratères et les marées hautes et les marées basses de cette mer d'Intranquillité qui, vraisemblablement, l'habite !

Dans le désespoir de ses sarcasmes, dans l' ironie de ses chutes, c'est le Vrai comme éclos de la gangue de nos stupidités qui me retient.

Le Vrai qui de sa main ouverte d'Artiste devient aussi le Beau et nous guérit - le temps d'une Lecture seulement, hélas !!! - de ce mal mystérieux dont se rongent nos soleils !

Dominique Gabriel Nourry

 

L'article suivant est extrait de son blog d'ici dance.

 

MICHEL CAND ET LA MALADIE DE L'ÉTERNITÉ (novembre 2010)

L'antithèse spectaculaire que met en jeu le titre du dominique gabriel nourry,michel cand,elevation,psoriasis de l'eterniterecueil de MICHEL CAND : Psoriasis de l'Éternité peut inquiéter ! Comment gérer, digérer en notre âme (et conscience) cette antithèse mettant aux prises le plus sordide sème relevant du champ lexical de la matière avec un sème relevant du champ lexical de la Spiritualité ?

Ne retrouve-t-on pas cette double tendance que met en jeu le deuxième Romantisme, théorisée par Baudelaire et déjà mise en scène dans l'audacieux titre : Les fleurs du Mal, dans de nombreux recueils dont le plus attachant est très certainement Le charnier déductif de HUBERT HADDAD.

La société industrielle, idolâtre de la Science, se déprend du Mythe et du Rite. Ainsi, elle s'exclut de l'Humanité toute entière, vit la Mort dans un total déni et s'abandonne à tous les divertissements (au sens pascalien) possibles ! Ces divertissements constituent de dérisoires pansements sur la plaie béante qui ne cesse d'harceler l'homme-animal , devenu pur accident de l'évolution .

Les Surréalistes, en imaginant ce point de l'Esprit où cessent d'être perçus les contraires, ont tenté de subvertir la dialectique de Marx qui n'est rien de plus que la perspective hégélienne renversée.

Cette position surréaliste est certainement la plus séduisante, mais est-elle tenable ?

Dans un défi (ou une ironie ? ) dont on lui sait gré, MICHEL CAND sous titre son Recueil Elévation.

La référence à BAUDELAIRE, ici, se précise : Le troisième poème des Fleurs du Mal , qui succède au célèbre Albatros, s'intitule Elévation.

Ecoutez encore la troisième strophe : " Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; / Va te purifier dans l'air supérieur, / Et bois, comme une pure et divine liqueur, / Le feu clair qui remplit les espaces limpides. "

Lors, avec MICHEL CAND, éloignons-nous des "miasmes morbides" dudominique gabriel nourry,michel cand,elevation,psoriasis de l'eternite psoriasis, élevons-nous dans le Poème et partageons le " feu clair ".

Lorsque nous ouvrons le recueil, nous sommes loin de la perspective Romantique que pouvait annoncer le titre.....avec une dérision douloureuse tellement évidente.

Nous avons pris conscience avec LYOTARD que le temps des grands récits est terminé (La condition postmoderne). C'est une vision, à mon avis, beaucoup trop ethnocentrique et sans doute liée à une phase historique précise. Mais c'est, pour le moment, notre lot.

L'analyse des " fractales " et le modèle de la physique quantique, dans le domaine des sciences dures, ont remis en cause notre perception du Réel.

La mise en lumière du Haïku et de sa subtile technique a fortement impressionné les Poètes contemporains qui, déçus par leur Tradition désublimante, sont allés chercher leur métaphysique ailleurs.

Je pense, comme MICHEL BUTOR, invité à la Librairie de Paris, que le Net va profondément transformer nos pratiques d'écriture.

Comme il le souligne, le traitement de texte suscite quantité de pratiques (Citations, déplacements, condensations, etc..) qui vont transformer profondément la Littérature.

J'ajouterai, de plus, que le " statut " de Facebook, avec ses contraintes, sociales et spatiales peut être "travaillé" comme une matière soumise à l'élaboration artistique .

Et puis, MICHEL CAND est sculpteur. Comme l'a fait remarquer PIERRE CLAVILIER, son précédent préfacier, lui-même écrivain, il SCULPTE son texte ! C'est d'ailleurs ce qui m'est apparu à la première lecture, à moi aussi.

Nous avons donc affaire à des textes brefs, des fragments.dominique gabriel nourry,michel cand,elevation,psoriasis de l'eternite

Ces textes brefs, ces fragments, n'ont pas perdu toute leur antique vertu de pavés. Ils transmettent une salutaire philosophie qu'on ne peut qu'approuver: " Il est seul / à jamais / il le sait / comme les autres / avec les autres " - " Entre la vérité / et sa vérité / il s'enlisait / s'escrimant à rejoindre / l'une ou l'autre rive. "

Ces pavés sont minutieusement ciselés. Michel CAND les écrit, les décrit, les décrie, les réécrit sur le long terme et ne se trouve satisfait que lorsque la matière sort de ses gonds, de ses gangues. Comme si l'Idée demeurait le noyau-soleil du fruit sauvage qu'il faut exalter.

Il n'en reste pas moins que, dans la vie, MICHEL CAND n'a rien d'un austère esthète, fonctionnaire du Beau, mais qu'il apparaît comme un homme très sensible, chaleureux, ouvert à l'Autre et au Monde et même - c'est sous ma plume un éloge ! - Romantique !

Homme de grande écoute et de communication, il est bien impliqué dans la vie professionnelle comme dans la Vraie Vie. Comme moi, si j'en crois ma lecture, il n'écrit pas seulement pour le " cercle des petits Poètes compassés " qui constituent notre très éphémère élite. Il écrit pour ses frères humains que le Désir guidera vers son livre. Même si, comme beaucoup de nos contemporains échaudés, ils détestent la Poésie, ils se sentiront brusquement séduits !

En tant que Poète, Cririque et Comédien, j'aurai toujours grand plaisir à porter ces textes, d'une grande rigueur et d'une grande limpidité, proches des meilleurs poèmes de Vian et de Prévert. C'est ce qu'il faut offrir au "public" pour lui rendre enfin le goût de la Beauté, de la Liberté et de l'Humanité.

Dominique Gabriel Nourry

 

 

...Article de MARIE-JOSEE CHRISTIEN à propos d'ELEVATION

La revue Spered Gouez est basée à Carhaix, Bretagne. Cette belle revue a vingt ans d'existence.Elle a été fondée et est dirigée par Marie-Josée Christen.

Marie-Josée Christien, poétesse, diseuse et militante de la poésie, est l'auteurem-j chr.jpg de : L'attente du chat, Les éditions sauvages, 2012 ; Aspects du canal, Sacs à mots éditions, 2010 ; Constellations, Atelier de Groutel, 2010 ; Les extraits du temps, Les éditions sauvages, 2009 ; Pierre après pierre / Maen goude maen, Les chemins bleus, 2008 ; Conversation del'arbre et du vent (jeunesse), Tertium Éditions, 2008 ; Le carnet des métamorphoses, Les éditions sauvages, 2007 ; Lascaux & autres sanctuaires, Jacques André Éditeur, 2007 ; Nul ne sait quel est ce monde, Éditions Mona Kerloff, 2006 ; L'archipel intérieur, Éditions Encres Vives, 2005 ; Entre-temps, Haute Voix, 2004 ; Sentinelle, Citadel Road Editions, 2002 ; Un monde de pierres, Éditions Blanc Silex, 2001.

La revue a publié son article...

 

VAGABONDAGES, articles et notes de lecture

Michel Cand livre ici 239 poèmes réunis sous le titre Elévation.

Il explore la vie et ses tensions, coincée entre " l'éternité passée " et " l'éternité à07_couverture_spered-gouez[1].jpg venir ". Ici " face à l'immensité nocturne ", tout est fragile et périssable, civilisations comme humains, tout est " éclats (...) enivrants d'éphémérité ".

De l'aphorisme, Michel Cand emprunte la brièveté. Il lui ôte son côté sentencieux, lui ajoute le sens de l'absurde et de la dérision. Son humour caustique fait mouche : " Il se voulait libre / comme le vent / mais à peine était-il / libre comme un taxi ". Chez lui les usés reprennent vie et densité, suscitent l'étonnement en retrouvant leur sens.

Michel Cand met en scène " il " et " elle ", archétypes de l'espèce humaine, leur complicité et leur malentendu, leur inséparable destin et leurs désirs incompatibles : " Il voulut l'aimer / comme il l'avait rêvée / or elle n'était pas un rêve ".

" Il ", peut-être le double du poète ou " sa parole / partie visible / de l'iceberg / de son silence ", se mesure à un temps qui dépasse se sien : " Il vient du mystère / il y retournera / entre temps il lui faut du concret ". Dans un mouvement qui s'élève de la réalité quotidienne à un besoin de sens, Michel Cand le ramène, avec une subtile et tendre dérision, sans cynisme aucun, à sa condition de " pou de dieu ", d'énigmatique anomalie dans le grand cycle des espèces vivantes, sans fonction indispensable.

Marie-Josée Christien

 

 

...Article d'AYMAR YAOVI CAKPO-BESSE à propos de l'oeuvre poétique de Michel Cand

Aymar Yaovi Cakpo-Besse est professeur, pédagogue et chroniqueuralexandre arribas,psoriasis de l'eternite,ébullition,michel cand,cakpo-besse,aymar yaovi cakpo-besse,lionel labosse,labosse,dominique gabriel nourry,regis boyer,ouest france,marie-josee christien,spered gouez à Kandi, ville du nord de la République du Bénin. Il est également le partenaire Béninois qui a rendu possible la phase béninoise du projet pédagogique et humanitaire Blanqui-Bénin 2010.

Cet article vient donc du coeur de l'Afrique sub-sahélienne.

 

COMMENTAIRE (juillet 2011)

A mon avis, l’ensemble Psoriasis de l’Eternité aymar yaovi cakpo-besse,aymar besse- Cosmologie Interne est une brèche ouverte sur l’univers intérieur de l’humain.

Aussi, est-il remarquable que, loin d’être seulement une œuvre purement littéraire, la trilogie Psoriasis de l’Eternité y compris Cosmologie Interne élucident le borborygme paradoxal et paranormal qui sommeille en chaque humain.

C’est en ce sens que la trilogie Psoriasis de L’Eternité est venue éclairer cet univers interne à l’homme où, peut-on oser le redire, tout est en permanentes création, révolution et rotation comme l’univers physique visible.

Aussi, l’œuvre Cosmologie Interne porte-elle bien son titre du fait de son approche transcendante où tout lecteur se trouve subitement embarqué dans un voyage vers l’en-dedans de lui-même, c’est-à-dire vers l’univers infini qu’il porte et dont il est peut-être naïf.

Cette œuvre intégrale est le début d’un projet de conquête spatiale dans l’univers intérieur de chaque humain.

Univers autant complexe et infini que peuplent des émotions, sentiments, désirs, projections, visions, conceptions, bref des manœuvres infinies de l’esprit humain tant prévisibles, qu’imprévisibles.

Pour conclure, je pense que cette magnifique approche de prospecter cet univers que porte chaque humain en lui mérite d’être perpétuée pour enfin permettre à l’humanité de mieux se rapprocher de ce que Socrate nous proposait en ces termes : « Connais-toi toi-même ».

Aymae Yaovi Cakpo-Besse

 

 

 ...Article de LIONEL LABOSSE à propos de la trilogie PSORIASIS DE L'ETERNITE

Lionel Labosse est écrivain, éditeur, pédagogue, professeur, blogueur. Il est l'auteur de L'année de l'orientation, 2003 ; Altersexualité, Education et Censure, 2005 ; Karim & Julien, 2007 ; livres parus aux éditions Publibook. Il a créé les éditions A Poil, où il a notamment publié l'excellent Le mariage de Bertrand d'Essobal Lenoir, 2010, et son essai Le contrat universel : au-delà du " mariage gay ", 2012.

Il a publié l'article qui suit sur son blog très fourni Altersexualité dans lequel on trouve littérature, critique, pédagogie, philosophie, voyages, etc.

 

L’ÉTERNITÉ, CA VOUS GRATOUILLE OU CA VOUS CHATOUILLE ? Pour adultes et lycéens

Psoriasis de l’éternité, de Michel Cand, Rafael de Surtis éd., coll. Pourlionel labosse,labosse,psoriasis de l'eternite,michel cand,ébullition,évacuation une Terre interdite, 2010/11, 3 x 96 p., 3 x 14 €

Dans une édition soigneusement brochée d’un éditeur soucieux de respecter auteurs et lecteurs, Michel Cand nous livre trois séries de fragments poétiques, entre aphorismes et haïkus. Les sous-titres sont évocateurs Élévation, Ébullition, Évacuation.

Un « il », une « elle » vous enlèvent d’un coup de plume qui se sent pousser des ailes sur une île d’utopie. Une utopie, précisons-le, aussi contondante que la « fleur bleue » de Boby Lapointe… Je n’ai pas encore lu le premier volume, mais voici le deux et le trois. Des poèmes d’aujourd’hui tout à fait accessibles à nos élèves... Lire la suite

Lionel Labosse

 

 

13.06.2011

MICHEL CAND FRESQUE

Michel Cand a créé une fresque qui a animé le quartier des 4000 à La Courneuve pendant des années. Fresque aujourd'hui détruite...

 

FRESQUE de l'ARM-AME
de Michel Cand
1985

...Les 4000, La Courneuve

Dans le Centre michel cand,fresque,la courneuve,4000,les 4000,rene nottoli,arm,ame,transurbain,arts nomadescommercial de la Cité des 4000 à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, sur la devanture métallique blindée de l'ARM-AME, entre la boucherie musulmane halal et la quincaillerie caverne d'Ali Baba pakistanaise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

...La fresque

Fresque peinte en 1985 pour les associationsmichel cand,fresque,la courneuve,4000,les 4000,rene nottoli,arm,ame,transurbain,arts nomades de musique créées et animées par René Nottoli : d'abord l'A.R.M. (Atelier de Recherche Musicale), école de musique où l'on n'est pas obligé de connaître le solfège, où l'on peut apprendre à jouer en groupe, puis l'A.M.E. (Art-Matière-Expression), qui diffuse,  promeut les musiciens, et qui participe à l'animation des quartiers.

Ces associations ont créé et réalisé Le Transurbain de la Création Musicale, festival annuel présentant des musiciens créateurs sélectionnés par les tremplins de leur ville, et la manifestation artistique itinérante Les Arts Nomades, présentant différentes disciplines artistiques en exposition et en concerts, en mêlant les œuvres d'artistes locaux et d'artistes parisiens.

René Nottoli est un chaleureux batteur de jazz et de fusion. Cette fresque rend hommage à ces musiques d'origine afro-américaine (en particulier à John Coltrane, auquel René Nottoli a consacré un cd).

 

 

 

 

 

...In memoriam

Ce Centre commercialmichel cand,fresque,la courneuve,4000,les 4000,rene nottoli,arm,ame,transurbain,arts nomades a été détruit à la fin du 2ème millénaire lors de la rénovation des quartiers populaires à l'abandon à proximité du Stade de France, à l'occasion de la Coupe du Monde de football de 1998.

Et la Fresque de l'AME a disparu corps et bien...

Des photos comme ultimes traces d'existence...

 

(Voir album)

 

MICHEL CAND SCULPTURES : EXPOSITIONS

 

Michel Cand expose ses sculptures depuis 2000. Une déjà longue histoire...

 

 

...Exposer

 EXPOSER...

 

gcqa 2006 nageurs d'herbe parmi les fleurs minérales 2.jpeg

Michel Cand a commencé à exposer ses sculptures en 2000 avec le groupe d'artistes Gros Caillou Quartier d'Arts, avec lequel il expose régulièrement.

 

Puis il a participé aux événements artistiques du groupe Les arts nomades en province et en banlieue, mêlant concerts et expositions d'artistes locaux et d'artistes parisiens...

 

Puis il fait des expositions personnelles, comme à la Galerie Nymphéa ou la Galerie Lehalle.

 

Et il expose régulièrement avec le groupe d'artistes Itinéraires-art contemporain.

 

 

 

 

 

EXPOSITIONS...

 

 ...EXPOSITIONS  2017

PETITS RIENScand,michel cand,sculpture,installation,jardin d'art,gros caillou,gros caillou quartier d'art,itinéraires,itinéraires art contemporain

exposition Itinéraires-Art contemporain, avec 33 artistes

Espace Christiane Peugeot, 62 avenue de la Grande Armée, 75017 Paris

21 septembre-2 octobre 2017

Vernissage 21 septembre à partir de 18 heures

 

 

...EXPOSITIONS 2016

 

AILLEURS, exposition de sculptures, avec Gros Caillou Quartier d'Arts (Françoise Bertsch, Pascal Bost, Michel Cand, Patricia Caroff, Christine Wahlain avec Medjid Houari)

Galerie de l'Europe, 55 rue de Seine, 75005 Paris

du 16 au 27 février 2016, de 14 à 19 heures

Nocturne jeudi 25 février à 19 heures avec poésie mise en espace par les poètes de Concerto pour marées et silence, Revue

 

 

Présentation de deux sculptures et de deux poèmes en correspondance, exposition Itinéraires-Art contemporain

Galerie d'Art Contemporain, 5 rue du Montcel, 95430 AUVERS-sur-OISE

9 janvier - 21 février 2016

POÉSIE / ARTS PLASTIQUES - Correspondances mystérieuses entre un poème et l'oeuvre plastique qu'il suscite

 

 

 

 ...Expositions 2014

Bleue comme une orangeactualite,michel cand,m cand,actualite litteraire,actualite sculpture

Exposition de sculpture avec 23 artistes d'Itinéraire-art contemporain

La Cour des Arts, 2 rue des Portes Chanac, Tulle

13 novembre-23 décembre 2014

 

 

 

ParisArtistes...200 artistes parisiens exposent dans tout Parisactualite,michel cand,m cand,actualite litteraire,actualite sculpture

Exposition avec Françoise Bertsch, Pascal Bost, Michel Cand, Patricia Caroff, Claire Citroën, Christine Walhein

Mairie du 7ème, 116 rue de Grenelle, 75007 Paris

9, 10, 11 septembre 2014 

 

CroiX-moi, exposition de sculpturesactualite,michel cand,m cand,actualite litteraire,actualite sculpture

avec 20 artistes d'Itinéraires-art contemporain

Galerie L'arrivage, 6 rue Larivey, 10000 Troyes

12 juin - 19 juillet 2014

 

 

 

Les uns, désirés... Labo 3, Les rencontres Oblik-esactualite,michel cand,m cand,actualite litteraire,actualite sculpture

Avec Patrice Bouvier, Michel Cand, Marko Echeverria, Myriam Eck, Stéphane Fromm, Marie L, Richard Laillier, Pietrantonio d’Errico, Elizabeth Prouvost, Emmanuel Rioufol, Nathalie Tacheau

19 rue du Docteur Émile Roux, 92110 Clichy

Samedi 24 mai 2014, 18 heures

 

RECAPITULATIF, 10 ans de sculpturesactualite,michel cand,m cand,actualite litteraire,actualite sculpture

Galerie Le Cube Blanc, 3 rue Française, 75001 Paris (M° Les Halles)

15, 16, 17 mai 2014, de 17 à 20 heures

 

15 mai, lecture d'inédits sur la sculpture et d'extraits de LAPIDAIRE de et par Michel CAND

 

...Exposition 2013

Blanc sur noircand,michel cand,sculpture,installation,jardin d'art,gros caillou,gros caillou quartier d'art,itinéraires,itinéraires art contemporain

Marie-Sophie André, Michel Cand, Patricia Caroff, Catherine Lhuissier, Vicario d'Ititnéraires-art contemporain

Le Cube Blanc, 3 rue Française, 75001 Paris

14, 15, 16 et 21, 22, 23 novembre 2013

 

 

...Expositions 2012

i comme...cand,michel cand,sculpture,installation,jardin d'art,gros caillou,gros caillou quartier d'art,itinéraires,itinéraires art contemporain

Exposition avec Itinéraires-art contemporain

Galerie A l'écu de France, 1 rue Robert Cahen, 78220 Viroflay

22 novembre - 20 décembre 2012


 

Triptyquecand,michel cand,sculpture,installation,jardin d'art,gros caillou,gros caillou quartier d'art,itinéraires,itinéraires art contemporain

Exposition avec Gros Caillou Quartier d'Arts ,  Itinéraires-art contemporain et  Abstraction narrative.

Cité Internationale des Arts, 18 rue de l'Hôtel de Ville, Paris 4ème

19 - 26 septembre 2012

 

 

Scuptures de Michel Cand et peintures de Françoise Bertsch et de Christine Walhaincand,michel cand,sculpture,installation,jardin d'art,gros caillou,gros caillou quartier d'art,itinéraires,itinéraires art contemporain

Galerie Peinture Fraîche, 29 rue de Bourgogne, Paris 7ème

 31 janvier - 18 février 2012

Lecture poétique et musicale mardi 14 février 2012, 19-21 heures

 

 

 ...Expositions 2010

Cailloux carrés (Gros Caillou Quartier d’Arts), Espace 117, 117 ruemichel cand,sculpture,installation,projet de monument,micaschiste,marbre,lave Saint-Dominique, Paris 7ème  

   23 novembre - 4 décembre

 

Zone d'ombre (Itinéraires), Galerie d'art contemporain, Auvers-sur-Oise (95)
   13 mars -11 avril

 

 

...Expositions 2009

Itinéraires 2009 (Itinéraires), Mairie du 9ème, Parismichel cand,sculpture,installation,projet de monument,micaschiste,marbre,lave

   8 - 26 septembre

 

Jardin d'arts (Gros Caillou Quartier d’Arts), Mairie du 7ème, Paris

   18 - 22 septembre

 

Vestiaire (Itinéraires), Espace arts et liberté, Charenton-le-Pont (94)

   9 avril - 7 mai  

 

...Expositions 2008

Jardin d'arts (Gros Caillou Quartier d’Arts), 147 rue de Grenelle et michel cand,sculpture,installation,projet de monument,micaschiste,marbre,laveMaison des associations, Paris 7ème

   13 - 15 juin

 

 Nuit blanche, Identité (Itinéraires), Mairie du 9ème, Paris

   4 octobre

 

 Rouge comment ? (Gros Caillou Quartier d’Arts), Galerie Lehalle, Paris 7ème

   6 - 11 octobre

 

 Empreinte(e) & morceaux choisis (Itinéraires), Galerie d’art contemporain, Auvers-sur-Oise (95)

   8 novembre - 14 décembre

 

...Expositions 2007

 Absences, silences et autres déserts (Itinéraires), Mairie de Bois-Colombesmichel cand,sculpture,installation,projet de monument,micaschiste,marbre,lave (92)

   11 - 25 janvier

 

 Michel Cand - Dominique Meynier - Christine Walhain, Galerie Lehalle, 3 rue Augereau, Paris 7ème

   1 - 31 mai

Jardin d'arts (Gros Caillou Quartier d’Arts), 147 rue de Grenelle, Paris 7ème

   16  -  18 juin

 

Bienvenue à itinéraires, L’usine à Zabu, Saint-Germain-des-Angles (27)

   16 juin  -  22 septembre

 

7ème Biennale Internationale d'Art Contemporain, Senlis (60)

   14 - 16 septembre

 

...Expositions 2006

Jardin d'arts (Gros Caillou Quartier d’Arts), 147 rue de Grenelle, Paris 7ème michel cand,sculpture,installation,projet de monument,micaschiste,marbre,lave

   16 - 18 juin

 

 Gros Caillou Quartier d'Arts, Galerie Bansard, 26 avenue de la Bourdonnais, Paris 7ème

   18 - 24 septembre

 Les 7 jours du 7ème, Cabinet Josiane Gaude, 81 avenue Bosquet, Paris 7ème

   4 - 10 octobre

 

 Rue du Gros Caillou piétonne, UCIAP, Paris 7ème

   7 octobre

 

 Patricia Caroff - Michel Cand, Access patrimoine, 49 rue du Marché, Montmorency (95)

   4 novembre - 31 décembre

 

...Expositions 2005

Patrice Bouvier - Michel Cand, Galerie Nymphéa, 10 allée Vivaldi, Paris 12ème michel cand,sculpture,installation,projet de monument,micaschiste,marbre,lave

   3 juin - 2 juillet

 

Jardin d'arts (Gros Caillou Quartier d’Arts), 147 rue de Grenelle, Paris 7ème 
   10 - 12 juin

 

 6èmeBiennale Internationale d'Art Contemporain, Senlis (60)

   23 - 25 septembre

 

Rue Amélie piétonne, UCIAP, Paris 7ème

   6 octobre

 

 Artistes grecs et Itinéraires, Mairie du 9ème, Paris

   8 - 26 novembre

 

 Petits formats, Galerie Nymphéa, 10 allée Vivaldi, Paris 12ème
   6 - 31 décembre     

 

(voir album)