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31.07.2011

5 articles à propos de LAPIDAIRE : de la sculpture, vite !

...Essai sur la sculpture

LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! de Michel Candcand,michel cand,poesie,poeme,ecriture,cosmologie interne,psoriasis de l'eternite,philippe bluzot,pierre clavilier,editions rafael de surtis

Préface de Pierre Clavilier

Photo de couverture de Jean-Pierre Royer

Essai sur la sculpture, 189 chapitres, 280 pages

Editions Rafael de Surtis, 2012

ISBN 978-2-84672-308-4

 

 

...Quatrième de couverture

D'après les dictionnaires, un LAPIDAIRE est un tailleur de pierre. L'auteur est cand,michel cand,poesie,poeme,ecriture,cosmologie interne,psoriasis de l'eternite,philippe bluzot,pierre clavilier,editions rafael de surtisaussi sculpteur de pierre. Un LAPIDAIRE est également une collection d'inscriptions sur pierre. De même ce livre rassemble des écrits sur la sculpture. LAPIDAIRE est aussi le style concis des inscriptions. Pareillement ces 189 chapitres sont concis, et donc denses, et néanmoins non dénués d'humour.

LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! répond à un vide éditorial : il existe si peu d'ouvrages sur la sculpture, hormis les livres d'images. " Loin d'être la sculpture pour les nuls, l'oeuvre que nous propose Michel Cand est une encyclopédie sur cet art majeur, mais une encyclodédie qui, loin de nous ennuyer, atteste l'historien Pierre Clavilier, nous divertit et se laisse consommer sans modération."

 

 

...Note de SYLVAIN MONCEAU

Sylvain Monceau, lecteur averti, a écrit une Note de lecture qui est une belle synthèse, parue dans Escapage, Bibliothèque de Plaisir, 15 mars 2016.

Un essai poétique consacré à l’art de la sculpture. En 189 fragments, il propose un tour d’horizon de cet art et de sa pratique à travers le temps et l’espace, s’arrêtant sur certaines œuvres, d’une statuette taillée dans l’Antiquité égyptienne à la Vierge noire du Puy-en-Velay en passant par le gisant de Victor noir au Père Lachaise.

Avis du lecteur : Michel CAND est sculpteur. Dans ce livre construit comme une encyclopédie, il rassemble des écrits denses et précis sur la sculpture. Il aborde des axes très variés: les femmes, les divinités, le socle... avec une petite note humoristique à chaque fois. On s’aperçoit qu'il y a des sculptures partout, des plus petites aux plus grandes, et que les sculpteurs sont le plus souvent masculins.

Sylvain Monceau

 

...Article de REGIS BOYER

Rémi Boyer est l'auteur d'une vingtaine d'essais, dont certains ont été traduits en plusieurs langues, de nouvelles, de contes, de poésies. Le site Rémi Boyer présente son oeuvre.

L'article suivant a été publié dans Incoherism...

 

SCULPTURE : MICHEL CAND

Lapidaire. De la sculpture, vite ! de Michel Cand, Éditions Rafael de Surtis

 

Michel Cand, sculpteur et poète, nous propose un voyage 7a1a30208eea400164f95cff8d5f13a4-bpfull.jpgparticulièrement singulier dans la pensée et l’art. Son essai, très original, par son propos et sa structure, commence par un cri. Il s’insurge, non sans raison, sur l’absence de Muse attribuée à la sculpture.

 

« J’aurais aimé pouvoir imaginer qu’un être fabuleux, gracieux et féminin, le corps sculptural à peine voilé, se pencherait, invisible, tout contre mon oreille, me dictant amoureusement son intuition, m’insufflant délicieusement l’inspiration, guidant doucement ma main, m’indiquant délicatement ma voie.

 

J’aurais alors pu me sentir, à l’égal des prêtres des temps révolus, l’intermédiaire nécessaire entre les dieux olympiens et les hommes ovariens, afin d’apporter à ceux-ci un peu de la lumière d’en haut. »

 

Tout le livre est une célébration de cette muse absente qui, en creux, prend forme sous nos yeux à partir de la matière des mots et des idées. Michel Cand lui rend non seulement hommage, à cette grande invisible, mais lui donne forme et vie en l’habillant de mille regards.

 

Il cherche d’abord à répondre à une interrogation. « Comment se fait-il que chaque peuple de par le monde, à sa façon, ait eu la nécessité de faire des sculptures ? D’une manière ou d’une autre. » Et de préciser sa question initiale : « Comment se fait-il que chaque peuple de par le monde, à sa façon, ait eu la nécessité d’inventer sa sorte de sculpture ? Mais qu’est-ce la sculpture ? Inscrire le présent dans l’espace ? Inscrire la présence dans l’impersonnel ? Inscrire le mystère dans le réel ? Inscrire l’éphémère dans le temps ? Inscrire l’idée dans la matière ? Pourquoi ? Surtout pourquoi tant d’efforts et de sueur ? »

 

Michel Cand nous conduit à renouer avec un art du questionnement, du questionnement des évidences, habitudes et autres particularités devenues insignifiantes à notre attention émoussée. Déjà, il identifie une quatrième dimension à la sculpture, une dimension qui fait art, qui fait l’invention. Il y a de la transcendance parfois dans ses propos mais toujours une distance, un besoin de se garder, de se préserver. L’humour y contribue bien sûr, l’érudition également. Au fil des mots, le lecteur entre dans une galerie de chroniques de la vie non-ordinaire. Ici un golem, là une Vierge-Marie, ailleurs une putain de sable saharien sculptée par Dieu et le vent, et cette saleté de question de l’interprétation qui falsifie la rencontre. Et un art du détournement, de la dérision, du contre-pied qui pointe du doigt, souligne, rappelle, relance, provoque…

 

« Quoique ! Cette sculpture discrète sur le portique de l’église de L’Isle-Adam… Une femme nue assise devant un homme nu, en train de lui faire une fellation…

 

Ouf ! La chrétienté n’est pas si faux-cul que cela.

 

Officiellement, c’est ne pas oublier que les prostituées… je veux dire les ribaudes… ont une âme elles aussi, et qui a le droit d’aller, non seulement au septième ciel, mais aussi au ciel !

 

Bon, finalement, si les ribaudes, voies du salut divin au Rajasthan, même si elles ne sont pas en odeur de sainteté en occident, ont officiellement une âme, et si elles sont reconnues, et par conséquent autorisées par l’Eglise elle-même, je vais peut-être aller… euh… acheter du pain. »

 

Le lecteur ne sort pas indemne de cette traversée. Il en sort différent. Des statues croisées quotidiennement et jusqu’alors ignorées se mettent à le saluer. Des assemblages métalliques prennent chair. Le monde devient soudainement davantage peuplé…

Editions Rafael de Surtis, 7 rue Saint-Michel, 81170 Cordes sur Ciel, France.

 

Régis Boyer

 

 

...Article de LIONEL LABOSSE 

Lionel Labosse est écrivain, éditeur, pédagogue, professeur, blogueur.rémi boyer,lionel labosse,lapidaire,lapidaire : de la sculpture,michel cand,pierre clavilier,cand,sculpture,essai sur la sculpture Il est l'auteur de L'année de l'orientation, 2003 ; Altersexualité, Education et Censure, 2005 ; Karim & Julien, 2007 ; livres parus aux éditions Publibook. Il a créé les éditions A Poil, où il a notamment publié l'excellent Le mariage de Bertrand d'Essobal Lenoir, 2010, et son incontournable essai Le contrat universel : au-delà du " mariage gay ", 2012

Il a publié le long article qui suit sur son blog très fourni Altersexualité dans lequel on trouve littérature, critique, pédagogie, philosophie, voyages, etc.

 

TOUT SAVOIR SUR LA SCULPTURE, EN MOTS CISELES

Lapidaire, de la sculpture, vite !, de Michel Cand

Rafael de Surtis, 2012, 282 p., 20 €

vendredi 30 décembre 2011, par Lionel Labosse

Lapidaire, Michel Cand l’est depuis toujours, poète parcimonieux comme le prouvent ses précédents recueils, et sculpteur notamment sur pierre. C’est quand il l’est le moins que, facétieux, il intitule son livre Lapidaire ! C’est que le sens premier de ce substantif était un traité sur les pierres précieuses et leurs propriétés, ce qu’est précisément Lapidaire. Quant au sens adjectif, il provient des inscriptions lapidaires, gravées sur la pierre au ciseau, et pour cette raison soucieuses de concision (dans concis, il y a ciseau) et d’abréviations. Titre bien choisi, car en dépit de la dimension peu Candienne de l’opus, ce pavé brille d’à peu près autant de chapitres qu’il y a de pages. Chapitres ? Autant dire cristaux, car l’esprit brille en chacun d’un feu unique. De l’essai kantien au dialogue maïeutique, du poème en prose à la saynète, du récit au conte en passant par la page de carnet de voyage, car les sculptures croisées dans ce livre proviennent du monde entier. Puisse cet essai contribuer à faire mentir son auteur : « Demande au premier passant venu le nom de dix peintres, ou de dix écrivains, ou de dix musiciens, il les citera aisément. Mais dix noms de sculpteurs ? Jamais. » (« Signature 2 »)... Lire la suite

Lionel LABOSSE

 

 

...Préface de PIERRE CLAVILIER pour LAPIDAIRE

Historien et poète, Pierre Clavilier est l'auteur de : Palabras de fuego/Mots de feu, éditions El taller del poeta, poésie bilingue, 2012 ; Frida Kahlo, les ailes froissées, éditions du Jasmin, 2006 ; La Course contre la Honte : l'histoire de l'abolition de la peine de mort, éditions Tribord, 2006 ; De vent et de pierres, éditions Bérénice, poésie, 2005 ; Un siècle d'Humanité (1904-2004), éditions Le cherche midi, 2004. Et en langue espagnole : El rey del país de Nishadhas, Linares editores, Mexico, 2004. Le blog Pierre Clavilier présente son oeuvre. Les blogs Frida Kahlo et Pablo Neruda présentent d'autres facettes de ses activités littéraires, celles d'un biographe passionné.

 

PREFACE

Pour avoir vu ses œuvres régulièrement exposées enpierre clavilier,cosmologie interne,michel cand galerie ou bien au sein de manifestations de plein air, on savait déjà Michel Cand sculpteur. Pour avoir lu ses précédents ouvrages, on le savait poète. Le voici désormais qui s’essaie à l’essai. Mais où s’arrêtera-t-il donc ? aurait-on tendance à se demander en découvrant cette nouvelle facette. Pourtant, à la seule lecture de Lapidaire, on arrête de se poser la question. Mieux ! En achevant ce nouvel opus, il nous vient simplement l’envie de dire « Encore Monsieur Cand » et, dans un de ces jeux de mots qu’il affectionne particulièrement, « À Cand le prochain ? »

Essai transformé pour prendre une métaphore rugbystique, un sport qui lui ressemble bien ! Non pas dans sa brutalité apparente, ni même dans ses troisièmes mi-temps arrosées plus que de raison, mais dans sa philosophie. Comment ça, il y aurait de la philosophie dans un sport maintenant ? Pas dans tous, certes, je le reconnais bien volontiers, mais dans le rugby j’ose l’affirmer : toujours passer le ballon en arrière pour aller devant. Car Michel Cand est l’un de ces hommes qui, lorsqu’ils se consacrent à une activité, ou s’intéressent à un domaine particulier, partent à la recherche d’informations complètes tant sur ses origines que sur son actualité. Lapidaire, à cet égard, en est un magnifique exemple. Mais ce livre présente aussi des réflexions de son auteur, des connaissances, qu'il souhaite partager avec ses lecteurs.

De Michel Cand, j’affirmerai qu’il est un chercheur de mots comme d’autres furent autrefois chercheurs d’or. Dans cet essai, à la fois sérieux et plein d’humour, il va chercher et trouver le mot juste pour le placer au côté des autres auxquels il s’imbrique parfaitement. Exactement comme les tailleurs de pierres des cathédrales du moyen âge, qui façonnaient leur objet afin qu’il puisse s’imbriquer avec ceux qui l’entouraient. Architecte de l’écrit, Cand mesure la portée exacte des termes qu’il emploie avant de le déposer sur la feuille.

Mais n’est-il pas poète et grand lecteur ? Si, bien sûr ! Cela se devine à la lecture de cet essai dont la rédaction et la forme sortent des normes. En effet cet essai semble régi par des lois bien particulières que l’auteur s’est lui-même fixées. Mais peut-être ce dernier est-il aussi possédé par les mots et se met à leur service lorsqu’il est poète, et s’en sert merveilleusement quand il devient essayiste. La langue est pure, sans fioriture. Nous sommes en présence d’un texte où abonde la sagesse d’un homme qui a pris le temps de connaître et d'analyser l'art de la sculpture à laquelle il s’adonne et cette vertu est soutenue par la force et la beauté. Certains passages sont de la pure poésie, d’autres prêtent à sourire et rire, d’autres encore allient les deux : « L’océan est un sacré sculpteur. » Cette phrase ne répond-t-elle pas à celle d’un autre grand sculpteur, Auguste Rodin qui affirmait pour sa part : « Il n’y a point de recette pour embellir la nature. Il ne s’agit que de voir ».

Outre à une réflexion autour de la sculpture, c’est à un voyage multiple auquel Michel Cand convie son lecteur. Un voyage dans le temps, tout d’abord, « Au Puy-en-Velay, l’un des points de départ du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, on adora dévotement pendant sept siècles une Vierge noire... » puis de nous expliquer l’histoire de cette statuette taillée dans l’antiquité égyptienne puis déguisée en madone et vénérée comme telle par des milliers et milliers de pèlerins. Il y a aussi ce passage sur le gisant de Victor Noir que de nombreuses visiteuses admirent de très près au Père Lachaise…

Mais, ce texte est aussi un voyage à travers les pays qu’il a visités : « On rejoint le largissime Mékong par des avenues goudronnées... » Et bien sûr un voyage intérieur, comme une longue introspection silencieuse d’où jaillirait sa propre lumière. D’ailleurs avec une dose d’ironie l’auteur se met lui-même en scène : « Vous avez sans doute raison, Monsieur Cand... » Autre trait d’ironie cinglante : « Quel est l’intérêt d’avoir une sculpture chez soi ? Une sculpture, c’est très lourd. Quelle galère d’en installer une chez soi. »

Dans ce livre où Michel Cand se livre sans fard, un peu comme pierre clavilier,cosmologie interne,michel candune pierre brute qu’il faut prendre ou laisser, le lecteur se sent proche de l’auteur et sa lecture lui donne l’impression qu’il s’adresse à lui comme s’il se trouvait tout juste à ses côtés. L’écriture fragmentaire de Lapidaire renforce cette formidable sensation d’une conversation particulière, intime même. Sans aucun doute on se sent grandi et privilégié de pouvoir être témoin de toutes ses réflexions qui nous éclairent et nous rendent, au fur et à mesure de notre lecture, moins sot. C’est normal, loin d’être La sculpture pour les nuls, l’œuvre que nous propose Michel Cand est une encyclopédie sur cet art majeur, mais une encyclopédie qui, loin de nous ennuyer, nous divertit et se laisse consommer sans modération.

Je vous laisse le constater par vous-même…

Pierre Clavilier

 

18.07.2011

POSTHISTORIQUES

 Les Posthistoriques, ce sont les débuts dans la Sculpture. Voie explorée avec passion et bonheur, mais qui a dû s'arrêter de soi-même. Non que la voie soit sans intérêt, loin de là. Mais les Posthistoriques sont bien trop fragiles, et donc tout-à-fait intransportables, et par conséquent totalement inexposables. Que peut-il y avoir de pire pour de la sculpture ?

 

 ...Extraits de SCULPTEUR !

 CAILLOUX

Sur l’esplanade des Invalides, ou sur le Champs de Mars, posthistorique 1.jpgou sur n’importe quelle place de ville, de village, ou sur n’importe quel chemin de campagne, ou sur n’importe quel rivage, ou sur n’importe quelle montagne... Partout, on peut se baisser pour observer les merveilleux cailloux sur lesquels on marche irrévérencieusement.

Les matières sont tellement diversifiées ; et les aspects ; et les formes.

Et on peut avoir ainsi d’étonnantes surprises : on peut faire la trouvaille ainsi d’une jambe en caillou, d’une cuisse en caillou, d’un bras en caillou, d’un avant-bras, d’un poing, d’un pied, d’un thorax, d’un ventre, et, le plus stupéfiant de tous, d’une tête ! Tête animale ! Tête humaine!

C’est après avoir eu la curiosité de me baisser et de regarder, et c’est après avoir trouvé une ou deux têtes que j’ai fait cette découverte capitale pour l’humanité.

C’est après avoir trouvé trois ou quatre têtes que je me suis mis à rechercher thorax, bras, poing... Et j’en ai trouvé. Nous marchons sur des thorax, sur des jambes, sur des têtes, sans y prendre garde !

Les ramasser, les laver, les sécher, les assembler, les coller, les consolider, et finalement reconstituer un corps.

Ainsi en ai-je fait, après la découverte des premiers éléments d’un corps dispersé sur l’esplanade des Invalides. D’un corps d’après le passage de la bombe atomique, certes. Suscitant d’autant plus la compassion.

Une petite statuette il devint.

Suivi de trois.

Puis d’une douzaine.

 

 

POSTHISTORIQUES 1

Les Posthistoriques, que je les ai appelées.posthitorique,galets,michel cand,voyage en grande garabagne,henri michaux

Là encore, il s’agit d’une histoire de regard. C’est le regard qui transforme le caillou en tête, en poing, en mollet.Le collage des différents cailloux fait le reste en rendant lisibles les différentes parties du corps. Et le thorax improbable devient thorax, la cuisse invraisemblable une cuisse. Et le personnage surgit de l’impossible, imparable.

Le travail du sculpteur s’apparente ici à celui de l’archéologue : fouille patiente, découvertes, isolement des bonnes pièces, lavage à la brosse à dents, séchage patient, tentative de reconstitution, échec, nouvelle tentative, collage des éléments...

Archéologue. Reconstituer une sculpture, disséminée sur une place publique ou sur un sentier de montage.Et dont les divers éléments ont été modelés par les divers soubresauts de la nature.

Admettons exceptionnellement qu’on appellerait dieu l’ensemble des phénomènes naturels qui ont façonné les objets célestes, et leurs matériaux composants, comme par exemple, au hasard,les cailloux.En tant qu’insondable mystère de la constitution de la matière, des formes, des couleurs. Une sculpture disséminée quelque part, faite par dieu, donc. Reconstituer une sculpture de dieu.

Nous foulons au pied chaque jour des fragments de sculptures de dieu ! Reconstituer une statue de dieu. Humblement.

Sculpteur colleur en fait.

Archéologue de l’insondable qu’il se dit.

 

 

POSTHISTORIQUES 2posthitorique,galets,michel cand,voyage en grande garabagne,henri michaux

Après la lecture de Voyage en Grande Garabagne de Henri Michaux, j'ai décidé de donner forme à ces peuples mythiques et fictifs. Ainsi sont nées ces sculptures.

Posthistoriques est donc clairement un hommage à Voyage en Grande Garabagne.

Voyage en Grande Garabagne de Henri Michaux reste, avec Feuilles de routes de Blaise Cendrars, un de mes deux livres préférés. Sans cesse relus l'un comme l'autre.

© Michel Cand

 

(Voir album)

 

03.07.2011

JOURNAL DE VOYAGE AU VIETNAM

Un voyage à l'autre extrémité du continent eurasiatique avec son fils, ça compte... Yannice avait alors 18 ans... Depuis il est devenu quart-de-finaliste au Championnat du monde (Tokyo 2009) et à la Coupe du monde (Moscou 2011) de Kudo...

Avant son départ en stage à Hanoi, Hong An avait dit : " C'est facile : à l'aéroport de Saigon tu marchandes le tarif du taxi, tu vas à Pham Ngu Lao, et là tu trouves un hôtel et un tour operator..." Pas rassuré, la veille du départ, quatre mois plus tard, nouvelle demande par mail, et elle répond : " C'est facile : à l'aéroport tu marchandes le tarif du taxi, tu vas à Pham Ngu Lao, et là tu trouves un hôtel et un tour operator..." Pas du tout rassuré dans l'avion : quand Michel Cand voyage seul dans un pays inconnu, il se débrouille toujours, mais là, allait-il entraîner son fils à lui dans une galère que celui-ci n'a pas voulu ?...

 

...Journal de voyage

 JOURNAL VIÊT


Jeudi 13 juillet 2006

Adieu à Schubert-le-chat, qui visiblement a compris, et nous écrase tous les yannice cand,vietnam,journal de voyagedeux de son dédain. Départ de la rue Psi avec chacun son sac à dos acheté pour le voyage au Burkina Faso huit ans auparavant.

Métro, RER, Roissy-Charles-de-Gaulle, enregistrement, les sacs à dos passent comme bagages de cabine, douane, Yannice avec sa carrure d’athlète, son visage fermé et son teint basané est le seul fouillé, secteur international, attente…

Cathay Pacific annonce un retard d’une à deux heures en raison d’une grève surprise du personnel de sa société de repas en France. Les gens, dont une majorité d’Asiatiques, semblent trouver ça normal, et s’asseyent. Au bout d’une heure et quart, annonce de la prochaine ouverture de la porte 53. Tous de se remettre en file. Un seul à râler, à demander un imprimé pour réclamation, parce que je n’ai pas acheté mes billets à la société en grève, mais à eux qui ont un retard. Finalement embarquement au bout de deux heures de retard. Sans même un verre d’eau, parce que la distribution de petites bouteilles n'est obligatoire qu'après deux heures...

Douze heures d’avion plus tard, atterrissage à Hong Kong, China. Une heure et demi de retard.

 

Vendredi 14

Sortie du terminal, avec Angelina, jeune tenniswoman de la jeunesse dorée française, qui demande à nous suivre pendant son escale de douze heures avant l’Australie, par un métro gratuit qui diligente vers l’aéroport. Je retire des HK$. Métro à travers des paysages marins et insulaires, jusqu’à Hong Kong Station, une demi-heure plus loin. Première vision des gratte-ciel, hauts, étroits, omniprésents. La gare du métro, les portes automatiques s’ouvrent, nous sortons, accompagnés par l’air de la gare, et soudain, au bout de quelques pas, au milieu du trottoir, la touffeur humide nous écrase par surprise : nous étions depuis l’avion continument sans s'en rendre compte dans l’air conditionné !

Taxi jusqu’à l’hôtel, à Kennedy Town.

Première balade à Hong Kong toujours avec Angelina. Vertigineuses verticalités tout autour. Odeurs puissantes de souffre et autres par-ci par-là. Petits autels au dieu de la prospérité avec offrandes dans chaque boutique, sur le trottoir si la divine marchandise n'a pas laissé de place ailleurs.

Taxi vers le centre. Queen’s road, ses boutiques et son autoroute au-dessus de la rue. Les enseignes géantes en chinois et en anglais, en rouge sur blanc ou en blanc sur rouge.

On monte à pied vers Peak tram, pour rejoindre le belvédère de Peak. Jardin tropical aux feuilles géantes. Arrêt restauration, elle à une sandwicherie, nous à un self asiatique. Plats locaux et boissons fort bons. Angelina est branchée par deux Chinois, nous la laissons donc. Peak est pris par les nuages, alors nous bifurquons vers le port. Hong Kong bay, bordée de gratte-ciel. Puis énorme centre commercial luxueux. Nous y croisons Angelina avec son copain français qu’elle a donc réussi à joindre. Il nous indique un autre centre commercial où Yannice pourra acheter un appareil photo meilleur marché qu’en France.

Trottoirs aériens jusqu’à un autre centre commercial. Achat de la chose. Pour la garantie internationale, il faut aller deux stations de métro plus loin. Donc métro, avec l’aide courtoise d’un Chinois qui nous paie sans qu'on demande les tickets à la machine automatique, dépourvus de monnaie que nous sommes. Garantie obtenue.

A la sortie du building, la nuit est soudainement tombée. Centaines d’enseignes électriques, les unes au-dessus des autres. Couleurs électriques. Début de pluie. Taxi. Retour à l’hôtel. Boisons. Sommeil.

Samedi 15

Petit déj’ chinois (soupe de nouilles aux poulet et légumes) dans un des établissements spécialisés. Ca change...

J’avais bien envie de monter dans un de ces tramways mignons et typiques genre boîte de conserve à roulettes. On en prend un avec les sacs à dos, qui nous dépose à Hong Kong Station. Métro jusqu’à Tung Chung, près de l’aéroport où l'on doit reprendre l'avion dans deux heures. Bus pour Giant Buddha tout proche, qu’Yannice a repéré la veille dans un prospectus.

Bus à travers le maquis des montagnes chinoises de bord de mer, interminable. Virages, montées, descentes, virages. Stressant car le voyage s’avère beaucoup plus long que prévu.

Finalement arrivée. Encore un sympathique Hong-kongais nous renseigne : le prochain bus dans 10 minutes. Court séjour auprès de Giant Buddha !

Site splendide d’une sorte de sérénité harmonieuse, dominé par un Bouddha réellement gigantesque émergeant par moments des nuages, au sommet de sa colline qui surplombe tout, au-dessus de la cime des arbres qui l’isolent, au bout de son double escalier, long, haut, dans l’écrin de verdure protégé des profanations par une grille et un guichet payant. Un village de loisirs avec téléphérique hors service à proximité.

Bus interminable jusqu’à Tung Chung, puis bus jusqu’à l’aéroport : nous sommes dans les temps !

Enregistrement. Burger King, disparu de France depuis quelques années,  pour Yannice, soupe de nouilles au porc frit pour moi. Balade parmi les très nombreux duty free. Vietnam airlines. Embarquement.

A nouveau pas de hublot. Qu’est-ce qui arrive au bout d'une demi-heure, à 16 heures ? Un repas complet ! Bon. Assumer...

Chaleur humide de Ho Chi Minh-Ville comme accueil, moins écrasante qu’à Hong Kong.

Sortie de l’aéroport. Les chauffeurs de taxi se disputent les touristes. « 2O$ ! » - « 15$ ! » - « 10$ ! » Les prix descendent vite. Un me propose 7$. Je dis 5$. Il dit 6. Je dis 5. « Ok. »

C’est parti dans la folle circulation de Saigon : milliers de milliers de vélomoteurs, parfois dans tous les sens, réussissant à trouver leur trajectoire malgré l’encombrement, voire l’embouteillage, voire les feux rouges, sans heurt, dans une cacophonie de klaxons, qui deviendra un fond musical pittoresque.

Arrivée à destination : Pham Ngu Lao, le Quartier des routards. C’est là que le chauffeur fait une crise pour avoir 6$. Je ne cède pas, malgré Yannice, pas encore habitué au marchandage vietnamien, vais faire de la monnaie, lui laisse 80 000 dong sur son siège, et on part à la recherche d’un hôtel.

Dans la ruelle perpendiculaire, au milieu, donc loin de la circulation, l’hôtel Linh Linh a l’air propre et calme. 10$. Ok.

On descend boire un jus de papaye frais dans le troquet d’à côté. La nuit tombe. Tiens, un tour operator ouvert dans un hall d'hôtel... Cinq minutes plus tard nous ressortons avec nos open tickets pour plus de 1500 kilomètres, jusqu'à Hué ! Premier départ demain matin 8 heures : My Tho, au sud, sur le delta du Mékong.

Achat de capes de pluie en prévision. Repas. Je réussis à entraîner Yannice dans un tour pédestre du quartier, dans un dédale de ruelles, de sous-ruelles, de sous-sous-ruelles, où portes et fenêtres sont grandes ouvertes sur des intérieurs privés, où on regarde la télévision, allongés, où on discute, vautrés, où on se coiffe les unes les autres, bref ça a l’air intime, mais en fait c’est simplement familial, la vraie intimité se situant à l’étage au-dessus sans doute…

 

Dimanche 16

Petit déj’ raté : bien que descendu avant, le café est bien trop lent à nous servir nos assiettes de fruits et nos jus de fruits frais. Juste un café.

Bus pour My Tho. Plat pays de rizières. Zébus. Paysans à chapeaux coniques, enfoncés dans les rizières. Des tombes isolées ou à deux dans des rizières, repeintes à neuf, comme pour les protéger, comme pour garder l’ancêtre chez lui. Sinon des cimetières sans clôtures, hyper bien entretenus, à tombes en forme de temples, de pagodes. Mélange des vivants et des morts. Arrêt à mi-parcours dans un joli magasin à touristes avec tonnelles fleuries et bassin de lotus. Pas d’achat.

Arrivée au quai du Mékong à My Tho, embarquement immédiat sur un bateau à moteur façon traditionnelle, avec yeux, comme tous les bateaux de la région, pour effrayer les mauvais esprits, on ne sait jamais !

On prend un affluent. Arrêt à un chemin étroit entre deux bâtisses délabrées, qui mène à un marché. Etals sur de larges paniers ou des nattes. Produits de la campagne, parfois fort mystérieux. Odeurs désagréables. Achat de chum-chum (ramboutans). Vite engloutis. Epluchures laissées derrière nous, selon le visible usage local. 

Réembarquement. Si large Mékong. Et ce n’est que le bras septentrional.

Débarquement sur la rive sud d’une des quatre îles (Dragon, Tortue, Licorne, Phénix, laquelle ?). Déjeuner local parmi les chum-chumiers, les longaniers, les bananiers. Discussion avec Takeshi, Japonais solitaire, bien que jeune père, avec lequel Yannice sympathise.

Réembarquement pour la deuxième île, où on change de bateau : des plus petits pour remonter le petit fleuve bordé de palmiers, de bananiers et de cocotiers. Débarquement. Fabrique de bonbons de noix de coco. Toutes les phases de l’élaboration sont explicitées : râpage, pressage, cuisson, découpage, emballage… vente !

Un garçonnet vient avec son python. Il nous le pose sur le cou. Photos. Petit concert de chant, guitare-percussion pédestre et violon à deux cordes vietnamien. Achat d’une percussion pédestre.

Réembarquement, puis dans le grand bateau, troisième île, où nous montons dans des pirogues à deux rameuses, devant et derrière. Glissement silencieux parmi les cris mystérieux parmi palmiers, bananiers, cocotiers. Débarquement, balade dans la jungle et retour.

Débarquement dans la quatrième île, traversée pour réembarquer, pour l’ultime traversée du Mékong vers My Tho.

Changement de programme selon l’idée d’Yannice : ne pas rester à My Tho, dont on a vu les meilleurs attraits, revenir à Saigon pour une autre excursion le lendemain. Donc bus pour Saigon.

Les maisons hautes et étroites des faubourgs de Saigon, peintes en tape-à-l’œil, mais sur la façade uniquement, le reste en béton brut. La religion du propriétaire y est ostensible. Vu une Vierge Marie présentant l’Enfant Jésus en ao dai bleu sur pantalon blanc.

Réservation pour le lendemain. Téléphone à Patrick, qui vient bientôt en moto. Bières. Discussion. Resto indien. Sympathique, intéressant, lumineux, Patrick l'expat'. Longue discussion avec Yannice sur la boxe thaï.

 

Lundi 17

Petit déj’ d’un jus frais all fruits en bas.

Bus. Deux chauffeurs sur deux, je peux donc m’autoriser à déjà généraliser sur la conduite vietnamienne. Règle n° 1 : klaxonner à tout ce qui bouge. Règle n° 2 : toujours prendre la trajectoire la plus courte. Règle n° 3 : dépasser au moment qui convient, même sans visibilité, même en haut d’une côte. De toute façon, il y a un Bouddha, doré le plus souvent, à guirlande clignotante parfois, qui veille à côté du chauffeur, en poste de vigie.

Arrêt à une fabrique d’objets en laque, avec panneau explicatif en français des nombreuses phases du travail. Des artisans en ligne face à face oeuvrent. Dessins, application, ponçage à l’eau, sciage de nacre, collage de coquilles d’œufs… Yannice achète un coffret à bijoux et un miroir pour sa mère.

Arrivée au temple Cao Dai. Vaste enceinte, nombreux bâtiments, porche d’entrée, colonne, temple très colorés et très imagés. Ses quatre dieux (hindouisme, bouddhisme, confucianisme, catholicisme !), ses trois saints (dont Sun Yat Sen et Victor Hugo !). Plafond bleu constellé d’étoiles en miroirs, colonnes peintes kitsch figurant des dragons descendant des nuages, énorme globe étoilé derrière l’autel.

Une cérémonie commence. Des fidèles tout de blanc vêtus sont placés par les anciens de blanc vêtus, d’autres tout de bleu vêtus, d’autres encore tout de jaune, et d’autres tout de rouge, couleurs représentant les quatre religions. Assis à même le sol, psalmodiant, pendant qu’un petit orchestre joue des mélodies lancinantes...

Bus. Resto local, avec un du Wisconsin et un de Singapour. Bus. Arrivée à Cu Chi.

Courte vidéo héroique en noir et blanc sur la guerre du Vietnam vue par le Vietnam. Direction forêt. Trappes étroites dans le sol : accès aux souterrains de la Piste Ho Chi Minh. Je m'y glisse de justesse. Souterrain très bas et très étroit, sur mesure pour les Vietnamiens, et non pour les occidentaux. Pièges acérés forgés sur place à partir des obus américains. Yannice tire cinq balles de fusil de combat de l’armée révolutionnaire à 25000 dong pièce. Quel bruit ! Quatre dans la cible. On prend un souterrain approfondi pour le touriste moyen sur quelques centaines de mètres, accroupis sous terre. Puis thé et barres de tapioca sont offerts.

Retour à Saigon. Ho Chi Minh-Ville devrais-je dire après un tel épisode. Délicieux restaurant de spécialité de Hué, cuisine la plus renommée du Viêtnam. En solo, petit tour au cyber café, puis dans les ruelles aux portes et fenêtres grandes ouvertes…

 

Mardi 18

Petit déj’ jus all fruits.

Bus. Arrêt essence. Dégustation de sucettes sculptées dans l’ananas.

Arrêt. Mui Ne ? « Yes ». On descend. Aussitôt une inconnue nous propose un bungalow à 15 dollars. On va voir. Bungalow tout en bois au bord de la plage de sable fin déserte au bord de la Mer de Chine, avec cocotier, chaises longues en bois ! Mais avec un seul grand lit. « Pas grave » dit Yannice. On prend. Yannice aux anges.

Donc baignade, bronzage sans soleil, parties d’échecs.

Dîner au restaurant d’à côté, mais est-ce un resto pour touriste ou un resto pour moustiques ? Arrosé d’un jus de coco frais dans sa noix !

Et puis partie de billard. Yannice, novice, s’en tire de mieux en mieux rapidement.

 

Mercredi 19

Lever sur un océan ensoleillé. Plongeon. Balade sur la plage.

Réveil d’Yannice, qui plonge.

Petit déj’ de jus d’ananas frais et d’assiettes de fruits frais (pastèque, ananas, banane, fruit du dragon).

Et soleil, baignades, échecs (score final : 3 à 2 pour Yannice), farniente, soleil, baignades, ponctués par les repas aux jus de coco, suivi de billards…

Vagues marron, de mini algues marron collant à la peau nous contraignant à une douche post-plongeon : pollution !

Ah, la douce vie de touristes occidentaux en tiers-monde, dont le seul soucis terrestre, ça change, est de ne pas attraper un coup de soleil...

Réservation pour le bus du lendemain.

 

Jeudi 20

Petit déj’ comme la veille.

Bus. Montée. Arrêt essence en montagne dans un relais aux hauts toits pointus en bois et chaume selon le style de l'ethnie minoritaire locale. Lait de soja en bouteille capsulée. Achat pour trois fois rien d’une petite pièce de tissage local.

Arrivée à Da Lat. Aussitôt une belle chambre double bon marché, et proposition d’une excursion qu’on négocie. Pho au poulet avec feuilles fraiches inconnues diverses et jus de citron vert délicieux dans une petite gargote d'une rue en pente en contre-bas.

L’excursion peut commencer avec Oanh le guide…

Promenade à dos d’éléphant dans une forêt de montagne avec hameau en bois de style malais selon moi, mais en fait local. Eléphant gourmand qui s’arrête tout le temps pour manger l’herbe qu’il arrache de sa trompe et frappe au sol pour ôter la terre. Ah, le pet d’éléphant !

Visite du Temple de la Méditation. Portes multiples au-dessus d'un escalier long, long, long. Temple très vietnamien, à la beauté japonisante de par sa sobriété. Encens déposé devant Bouddha, à la manière des fidèle. Superbes bonsaïs. Pavillons de la cloche et du tambour.

Balade à la cascade à côté, où on aurait pu descendre par un genre de bobsleigh sur glissière. Jolie cascade pas très impressionnante, avec sculptures animalières sur un côté en bas.

Crazy house, la folle maison de Madame Dang Viêt Nga, inspirée par ses rêves dit-on, où rien n’est droit sauf le sol, où règne la courbe, aux formes entre le minéral et le végétal, ses escaliers tortueux, ses chambres surprises.

Retour à la même petite gargote pour le même pho délicieux. Dégustation de bonbons de riz aux fruits, peu sucrés, de chips de fruits. Crevés.

 

Vendredi 21

Bus. Longues descente des hauts plateaux sur une route à épingle à cheveux, jusqu’au surgissement de l'immense plaine à rizières ultraplates. Cocotiers à nouveaux, bananiers. Pagodes multicolores, dont une jaune extraordinaire.

A Nha Trang, réservation du bus de nuit pour le soir même. Léger repas de fruits et d’épinards locaux à l’ail. Plage, avec îles, baignade, sans douche car l’eau est transparente. Les Vietnamiens se baignent, souvent très habillés, mais ne nagent pas, alors je peux enfin frimer avec mon crawl en slip de bain. Achat de petits coussins en vue de la nuit. Plats de nouilles aux raviolis et crevettes, boissons. Départ. On aura juste raté la tour Cham ici. Il fallait choisir entre elle et le bain, entre deux trajets en bus…

Bus de nuit de 18 heures 30 à 6 heures 30.

Premier arrêt : que l’eau glacée est délicieuse !

Deuxième arrêt : cafards géants et lézards dans une guinguette sur pilotis.

On dort pas si mal.

 

Samedi 22

A la descente du bus à Hoi An, pris en charge par un moto-taxi qui nous mène, nous deux plus les deux sacs à dos, à un hôtel deux étoiles " qui va bientôt passé trois " en bordure de la vieille ville, petit déj’ compris pour une fois, mais aussi vélos.

Chambres pas encore prêtes. Néanmoins douches. Petit déj’ pléthorique.

Balade à vélo dans la vieille ville encombrée de piétons, de cyclistes, de motocyclistes… Le port avec quatre sculptures très colorées émergeant du  canal : dragon, licorne (sans corne), phénix, tortue. Le marché tellement encombré qu’on met pied à terre. Visite de deux pagodes remarquables, dont la première payante. Balade tout droit, loin, loin, hors la ville, jusqu’aux rizières, jusqu’à un autre bourg, et retour. Puis une autre route tout droit, vers la banlieue. Tout fourmille d’activité, dont la plus visible : la vente.

Retour à l’hôtel. Sieste réparatrice.

Re-vélo, mais direction plage. Sur le plan, elle semble toute proche, dans la réalité, à une bonne demi-heure de route. Parking à vélo payant obligatoire. Plage. Belle plage encore, avec îles comme à Nha Trang, sauf que l’eau est presque chaude : entrée directe dans l’eau.

Retour en vélo. Douches.

A travers la ville cinisante à pied, à l'architecture ancienne, typique, à l'échelle humaine, la seule ville ancienne qui ait échappé aux bombardements américains. Yannice choisit un restaurant au bord du canal. Deux menus à quatre petits plats.

Retour en regardant les boutiques, très intéressantes car l'ancienne capitale est encore un centre d'artisanat d'art majeur.

 

Dimanche 23

Bus. Bref arrêt à Da Nang, la ville de Hong An. Je sors et prends une photo de là où on se trouve, quand même.

Arrivée à Hué. Hôtel directement à l’arrêt du bus. Forfait Rivières des parfums et tombeaux des empereurs réservé pour le lendemain.

Pas le temps de manger si on veut voir aujourd’hui la cité interdite : on y va.

Passage du pont. Entrée dans la citadelle. Puis dans la Cité interdite.

Superbes pavillons, mais aussi vastes espaces dévastés, et l’on comprend douloureusement l’ampleur des bombardement américains lors de l’offensive du Têt. Partie entièrement sauvegardée et magnifiquement restaurée sur la gauche, donnant une idée de ce qui manque. Que les habitants de Hué ont dû être catastrophés en voyant la cité crouler sous les bombes !

Direction la gare ferroviaire en cyclo-pousse, qui nous arnaque bien. Achat des billets de train de nuit pour le lendemain. Re-cyclo-pousse pour un guichet automatique de banque. Repas médiocre, car j’ai choisi par erreur dans la page cuisine internationale, alors que la cuisine vietnamiene est si bonne.

Retour à pied à l’hôtel avec boissons fraîches et gâteaux thaïlandais.

Nuit en face de The office of Hue festival.

 

Lundi 24

Petit déj de chum-chums dans la chambre pour recharger la batterie de l’appareil photo, ce qui n’avait pu se faire la nuit étant donné l’état des prises électriques.

Départ en moto jusqu’à l’embarcadère. Embarquement pour la Rivière des Parfums sur un bateau-dragon (c'est-à-dire avec des yeux). Avec les deux Françaises sympas de l’hôtel. Famille-équipage fort peu aimable.

Arrêt à la pagode à tour à sept toits, poétiquement au bord de la rivière.

Arrêt. Moto-bikes pour se rendre au tombeau de Tu Duc. Les nombreux marchands sentent le tourisme de masse. Quatre sites autour d’une pièce d’eau artificielle à lotus dans l’enceinte. Cela sera une merveille quand cela sera entretenu comme cela le mérite.

Soleil. Chaleur. Boissons. Moto-bikes. Bateau.

Arrêt à un petit temple au bord du fleuve.

Bateau, où la table a été dressée pour les repas. Riz et tofu. Assiette de fruits frais.

Arrêt. Moto-bikes pour la tombe de Khai Dinh. Moins gigantesque que la précédente, mais plus délirante. Ses multiples escaliers. Son fin portique. Ses sculptures de mandarins et serviteurs. Son architecture élégante. Ses mosaïques intérieures, modernement cinisantes. Sa statue de l’empereur sur son trône sous un dais de mosaïque. Chef-d’œuvre... en béton !

Moto-bikes, mais pluie : Yannice étrenne sa cape de pluie, qui s’avère bien fine et fragile. Bateau.

Tombe de Minh Mang. A pied. Architecture classique aux toits aux sculptures ajourées à mosaïques. Intérieur sublimement pourpre avec dorures. Il manque à Yannice juste un peu de batterie pour prendre les dernières photos.

Long retour en bateau : dix kilomètres de Rivière des Parfums.

Débarquement. Retour à pied le long de la rivière. Douches. On repart. Restaurant. Deux excellents menus à quatre plats.

Sacs à dos, direction la gare, à pied. Magnifique promenade le long de la Rivière des Parfums au soleil couchant, parmi jardins, buvettes, amoureux.

Attente à la gare. Achat d’eau. Le quai est ouvert dix minutes avant l’arrivée du train. Voiture 11, couchette 5 et 6. Départ.

Quatre couchettes par compartiment. Chansons militantes diffusées par haut-parleur dans tout le train, arrêtées à 21 heures. Longue nuit tranquille au rythme complexe et changeant du train.

 

Mardi 25

Réveil sur des rizières entourées de bananiers et de cocotiers qui défilent. Dans la plaine plate, des minis montagnes en forme de bosse de dromadaire, surgies de nulle part. Buffles, zébus.

A sept heures, la porte du compartiment est ouverte, une boîte de nouilles au soja et tofu est distribuée, avec sachet contenant baguettes, cuiller, serviette en papier, cure-dent. C'est le petit-déj.

 A 8 heures, chansons militantes par haut-parleur.

Les cocotiers sont progressivement remplacés par des arbres proches des européens. Discussion par geste avec un jeune Chinois.

Banlieue de Ha Noi. Maisons en bordure de voie. Ha Noi. Gare. Hong An !

Taxi. Hôtel à 8$. Chez elle. Rencontre de Céline, sa copine. D’Hubert et Nadine, ses parents. De Loïc et Evelyne, leurs amis. Repas.

Yannice et Hong An s’entendent pour me relooker : short bleu marine, chemisette bleu clair. Bof. La plupart de mes vieux vêtements sont donnés à la première mendiante venue.

Balade au lac Hoan Kiem. Son pont rouge sur les eaux vertes vers une île, sur laquelle se trouve le poétique temple Ngoc Son, à remarquable statuaire, entouré d’arbres dithyrambiques.

Achat de sandales spécial mousson. Mes sandales méduses évoquant trop l’armée révolutionnaire sont données à la première mendiante venue. J’avais bien remarqué que les Vietnamiens arrêtaient leur regard sur mes chaussures…

Dîner dans un grand restaurant comble entouré de jardins. Retour à pied dans la nuit. Milliers de motocyclettes.

Réservation pour Ha Long. Inquiétude : ma carte bleue est illisible pour le terminal de l’hôtel, et je ne peux retirer d’argent au guichet automatique !

 

Mercredi 26

Bus pour nous huit avec charmante guide qui ponctue ses phrases d’un « yeah ! ».

Arrêt à une boutique pour touristes. Les autres bus s’arrêtant après nous bloquent le nôtre. Il faut donc attendre longtemps que ça se dégage.

Monts bosses de dromadaire ou de chameau dans la plate plaine.

Ha Long. Port de tourisme de masse. Embarquement dans un grand bateau typique pour nous seuls.

Les îles, les îlots, les îlets. Îles en forme de bosse de dromadaire. Une île bourrée de cigales. Déjeuner parmi les îles. Paysage d’îles fabuleux.

Débarcadère de Cat Ba, la plus grande île. Attente, puis long trajet jusqu’à la petite capitale relookée pour le tourisme, station balnéaire et port de pêche.

Vers la plage. Jus frais de canne pressé devant nous au port, mais pluie. Retour. Arrêt de la pluie. Vers la plage, dont on devine le chemin en suivant à rebrousse poil les estivants en maillot de bain et tapis de plage. Re-pluie. Orage. A l’abris d’un parasol de marchand. L’orage cesse à peu près. Plage.

Sous un parasol payant, mais la plage ferme autoritairement : on fait sortir les baigneurs de l’eau ! Donc on rebrousse chemin comme tout le monde, mais Evelyne aperçoit des baigneurs dans la petite plage à petit quai d’à côté qui a l’air privée… On verra bien, on y va, baignade dans une eau presque chaude…

Retour à l’hôtel. Douche. Repas.

Balade nocturne au port. Quelques illuminations tape-à-l’œil. Des barques proposent le transport jusqu’aux cafés flottants sur de large plateformes au large.

 

Jeudi 27

Petit déj touristique de pain-beurre-confiture. Ca faisait longtemps.

Bus. Embarcadère. Petit bateau jusqu’au grand en raison de la marée basse. Attente de débarquement d’autres touristes. C’est parti. Parmi les îles en forme de bosse de dromadaire.

Arrêt. Plongeons. Eau presque chaude. Nager parmi les îles dans l’eau calme !

Débarquement. Restaurant à tourisme de masse, tendance cantine.

Bus. Demi-tour au bout de dix minutes : la guide a oublié de rendre des passeports à un groupe ! Route plate.

Ha Noi. Réservation pour le train de nuit pour Sa Pa. Pas de couchettes !

Yannice et moi achetons des sous-vêtements pour lui : pas encore eu le temps de laver le linge, et réserve épuisée.

Menues provisions pour le train, dont un pamplemousse qu’on épluche. Douches. Pho près du lac. Taxi.

Gare. Cohue. Attente. Entrée dans le train. Pickpockets aux mains baladeuses. Départ sur des sièges peu confortables. Longue, longue nuit.

 

Vendredi 28

Yannice sympathise avec un jeune prof d’arts martiaux vietnamien. Discussion par gestes, faute de langue commune. Points d’acupressing.

Renoncement à enfin trouver une position pour dormir.

Terminus. Lao Cai, tout près de la frontière chinoise. Bus, qui grimpe et tourne sans cesse.

Arrivée à Sa Pa directement dans la cour d’un hôtel avec vue sur la montagne. Un côté suisse. A huit, on prend trois chambres. 1640 m d’altitude.

Petit déj en terrasse sur pilotis face à la montagne : pho et nouilles.

Excursion à une cascade très haute, à débit moyen, mais harmonieux. Achat de thé de Sa Pa, subtilement anisé, et d’un bonnet brodé dzaou pour le bébé de Pedro et Vaida. Puis à la Porte du Ciel, un point culminant, avec vue plongeante sur la vallée.

Hôtel. Yannice dort, donc Hong An et moi déjeunons à l’hôtel. J'ai une géniale idée : puisqu'on peut avoir des cartes, inutile de visiter à pied avec guide, louons des motos, et suivons la carte !

Les autres reviennent de la ville à 14 heures comme convenu avec des motos. Mon essaie de pilotage est catastrophique : dans un mur de terre, avec blessure au-dessus de la cheville ! Je renonce avec soulagement à la conduite. Par contre la première tentative d’Yannice, novice, est prometteuse : il sera bien le quatrième pilote et il kiffe !

On a le plan des ethnies minoritaires, pas besoin de guide, c’est parti.

Sortie de Sa Pa, descente, petite route à gauche, direction Ta Piinn, virages, descente, montée, virages, descente…

Paysage fabuleux de vallée entre les montagnes avec rizières en espalier, buffles, petits cochons noirs, poules et poussins, canes et canetons… Des enfants sur un buffle s’amusent. Hameaux.

Hmongs, et surtout l’ethnie Dzaou. Tous souriants. Femmes Dzaou, avec bébés et enfants, en tenue noire à broderies et bijoux multiples. Leur foulard rouge sur la tête qu’elles forment façon cousin.

Arrêt. Achat de deux taies de coussin, de bracelets brodés, de porte-clé ou portable. Marchandage. Accord. Vendu.

Moto dans des paysages sublimes domptés par l’homme. Animaux, cultures, sourires…

Arrêt chez les Hmong.

Retour à Sa Pa.

Achat d’autres bracelets brodés, Hmong cette fois.

Réservation de couchettes ratée par l’hôtesse de l’hôtel. A nouveau une nuit blanche sur les sièges inconfortables du train de nuit ? Donc réservation d’un bus de nuit, l’expérience montrant qu’on y dort. Mais Hong An fait la tête… ?

Billard. Dîner en ville, Yannice avec les autres, Hong An bouche cousue et moi à part. Il s’avère qu’on sort ensemble de nos restaurants respectifs qui se jouxtaient !

 

Dimanche 29

Petit déj en terrasse. Très brumeux, ciel couvert, écharpes de soie accrochées aux montagnes.

Location de moto, plein d’essence, l’autre route, les rizières en terrasses commencent déjà.

Descente longue, très longue, plus longue que prévue. Parce qu’on ne trouve pas la route à droite pour les villages Hmong (en fait il n’ya pas de route à droite, il y a des parking à motos payants, et des chemins pédestres à droite). Descente jusqu’à … .

Au centre du village, on descend la piste qui mène au village d’en bas. Piste difficile. Des grosses gouttes de pluie. Hong An fait remonter tout le monde pour éviter que la piste devienne impraticable sous la mousson. Plusieurs passages difficiles sont remontés à pied. Chute d’Yannice et Loïc à un passage difficile.

Dans le village d’en haut, restaurant dzao, sombre, archaïque, à cuisine dans l’âtre. Pho de porc, bières, gâteaux de soja (ceux épargnés par les fourmis). Bon et sympathique.

Achat de capes de pluie (seuls Yannice et moi en avons). Pluie relativement faible, remontée, ruisseaux en crue qui traversent la route. Chute d’Yannice et Loïc à un ruisseau. Idem au même endroit pour Hong An et moi. Aqua planning. Remontée périlleuse, ardue, froide, longue.

Arrivée à Sa Pa avec soulagement. La moto d’Yannice superficiellement abîmée : 250000 dong seulement.

Achat de produits pharmaceutiques pour les petites plaies d’Yanince, qui remonte se doucher et se faire soigner avec les autres.

Pendant ce temps j’explore les marchés : celui d’en haut, sans grand intérêt ; puis je prends cette descente uniquement fréquentée par les Hmong repérée ce matin… marché d’en bas d’alimentation mystérieuse ; puis magique marché couvert, plein de tissus, objets, orphèvrerie, vêtements des diverses ethnies ; puis marché à l’étage au-dessus des gargotes, où j’achète une pièce de tissus vert savamment travaillé à la voisine de la mère de notre guide de la veille.

Hôtel pour y entraîner Yannice, mais il est pris par un goûter baguette et chocolat. Donc retour aux marchés avec Hong An, Loïc et Evelyne. Achat d’une chemisette asiatique rouge, d’écharpes. Hong An achète une large jupe ethnique.

Hôtel pour chercher Yannice, mais il est pris par une partie de billard.

Le bus arrive, d’allure confortable. Faux départ : le chauffeur préfère qu’on dîne à Sa Pa plutôt qu’à Lao Cai, donc il nous dépose devant le restaurant habituel des Lugué et des Mahé, oriental à l’occidental. Un bon plat chacun. La mousson éclate, on rejoint le bus comme on peut.

Bus.

 

Lundi 30

Virages, secousses, dépassages, freinages, déscentes, nids de poule, ce jusqu’à 80 kilomètres de Ha Noi. Donc, pas dormi.

Ha Noi. Court sommeil à trois sur le matelas de Hong An. Petit déj de pain-beurre-thé.

Avec Yannice, achat de sous-vêtements pour lui et d’un t-shirt pour moi après un jus de canne pressé.

Dans le nouvel hôtel. Déjeuner dans un restaurant de trottoir, mais la fatigue de Hong An lui fait lâcher son bol de bum : par terre ! Je m’assoupis sur le canapé alors qu’Yannice m’attend !

Achat souvenir d’Yannice. Jus de canne pressé. Fruits confis. Taxi pour le lac de l’Ouest.

Beignets de crevettes devant les poissons du lac, bouche ouverte. Balade jusqu’à une école de viet-vo-dao qui loue la cour d’un temple. Taxi jusqu’à un restaurant nord vietnamien, aux magnifiques calligraphies vietnamiennes contemporaines, où nous mangeons assis sur le sol sur des coussins autour d’une table basse. Plus de plats qu’il n’en faut.

 

Mardi 31

Réveil maussade. Attente d’Yannice qui n’est toujours pas prêt. Du coup pas le temps de petit déjeuner, à part des morceaux d’ananas frais à une marchande ambulante.

Taxi. Temple de la littérature. Jardin harmonieux. Architectures superbes. Stèles, sculptures, arbres. Mais je me traîne. Je me crois malade.

Taxi. Pagode à un pied, mausolée d’Ho Chi Minh. Déjeuner de poissons frits, spécialité d’Ha Noi. Je vais rapidement mieux : j’avais simplement faim, et je mesure ma fatigue. Achat d’un vêtement pour Sidonie.

Bagages d’Yannice. A pied jusqu’au bus pour l’aéroport.

Aéroport. Enregistrement d'Yannice. Surprise : la douane refoule Yannice pour qu’il paie une deuxième taxe d’aéroport « de sortie » obligatoire pour les étrangers !

Yannice passe la douane. Dernier regard. Bon voyage.

Nouvel hôtel très bon marché qui surplombe de son quatrième étage la vieille ville de Ha Noi, où je vais rester quelques semaines…

© Michel Cand