Lionel LABOSSE
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Cinq livres de Michel Cand ont été publiés à ce jour : quatre de Poésie et un Essai sur la sculpture. Suivent les liens vers les articles à propos des livres et des sculptures...
...Essai sur la sculpture
LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! de Michel Cand
Préface de Pierre Clavilier
Photo de couverture de Jean-Pierre Royer
Essai sur la sculpture, 189 chapitres, 280 pages
Editions Rafael de Surtis, 2012
ISBN 978-2-84672-308-4
Extait de la Préface de l'historien Pierre Clavilier :
" Loin d’être La sculpture pour les nuls, l’œuvre que nous propose Michel Cand est une encyclopédie sur cet art majeur, mais une encyclopédie qui, loin de nous ennuyer, nous divertit et se laisse consommer sans modération. "
...Trilogie poétique
La trilogie PSORIASIS DE L'ETERNITE :
Psoriasis de l'éternité : ELEVATION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2010
Psoriasis de l'éternité : EBULLITION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2011
Psoriasis de l'éternité : EVACUATION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2011
ISBN 978-2-84672-24960
A propos de PSORIASIS DE L'ÉTERNITÉ : ÉLÉVATION, Dominique Gabriel Nourry a écrit dans le blog d'ici dance :
" J'aurai toujours grand plaisir à porter ces textes, d'une grande rigueur et d'une grande limpidité, proches des meilleurs poèmes de Vian et de Prévert. C'est ce qu'il faut offrir au public pour lui rendre enfin le goût de la Beauté, de la Liberté et de l'Humanité. "
A propos de PSORIASIS DE L'ÉTERNITÉ : ÉBULLITION, voici un extrait d'un article d'Alexandre Arribas publié en intégral dans ce blog :
" Psoriasis de l’éternité : Ebullition a été depuis lors un petit bouquin qui s’est promené pendant des jours et des jours sur mon bureau. Je l’ai lu, l’ai feuilleté, l’ai tripoté. Il est composé de deux-cent soixante-huit petits poèmes libres, dont la caractéristique est d’être paradoxaux. Paradoxaux dans le sens qu’ils formulent des expressions apparemment contradictoires, et qu’ils vont à contre-courant des idées reçues. "
A propos de la trilogie PSORIASIS DE L'ÉTERNITÉ, Rémy Boyer a écrit dans les blogs Incoherism et La lettre du crocodile :
" La puissance de l’œuvre de Michel Cand tient tant à sa pensée en perspective, plongeant dans l’abîme pour aussitôt resurgir à plus haut sens, inattendue, qu’à son écriture qui en quelques mots peut donner l’expérience d’un monde, d’une vie, d’une mort. "
...Poésie
COSMOLOGIE INTERNE, de Michel Cand
Illustration de Philippe Bluzot
Préface de Pierre Clavilier
Editions Rafael de Surtis, 2008
ISBN 978-2-84672-141-7
Extrait de la Préface de Pierre Clavilier :
" Michel Cand sculpte les mots comme il travaille le minéral, avec une rigueur faite de souplesse et de discression. Comme des étincelles, ses poèmes constitués de transparences lumineuses offrent à ses lecteurs des éclats de lire qui le renvoient à lui-même pour lui révéler ses vérités, ses forces et ses faiblesses. "
Les autres publications de Michel Cand se trouvent dans la rubrique PETITES PUBLICATIONS.
...ARTICLES sur l'oeuvre de Michel Cand
Voici les liens vers les ARTICLES à propos des oeuvres de MICHEL CAND...
ARTICLES de :
Alexandre ARRIBAS
Ecrivain
Régis BOYER (Incoherism et La lettre du crocodile)
Ecrivain et critique
Lapidaire : de la sculpture, vite !
Aymar Yaovi CAKPO-BESSE
Pédagogue
Marie-Josée CHRISTIEN (Spered Gouez)
Poétesse et directrice de revue
Pierre CLAVILIER (Rafael de Surtis et Pierre Clavilier)
Historien et poète
Lapidaire : de la sculpture, vite !
Lionel LABOSSE (Altersexualité)
Ecrivain et critique
Lapidaire : de la sculpture, vite !
Bernard LEFORT
Ecrivain et journaliste
Sylvain MONCEAU
Lecteur et manager
Lapidaire : de la sculpture, vite !
Dominique Gabriel NOURRY (D'ici Dance)
Poète et comédien
Ouest France
Gérard PARIS (Temporel)
Critique
12:50 Publié dans ARTICLES à propos des LIVRES et SCULPTURES : | Tags : michel cand, m cand, psoriasis de l'eternite, psoriasis, elevation, ebullition, evacuation, lapidaire, lapidaire de la sculpture vite, cosmologie interne, cosmologie, sculptures, alexandre arribas, regis boyer, aymar yaovi cakpo-besse, marie-josee christien, pierre clavilier, bernard lefort, dominique gabriel nourry, ouest france, gerard paris | Lien permanent | Commentaires (0)
...Poésie
COSMOLOGIE INTERNE, de Michel Cand
Illustration de Philippe Bluzot
Préface de Pierre Clavilier
Editions Rafael de Surtis, 2008
ISBN 978-2-84672-141-7
...Préface de PIERRE CLAVILIER
Historien et poète, Pierre Clavilier est l'auteur de : Palabras de fuego/Mots de feu, éditions El taller del poeta, poésie bilingue, 2012 ; Frida Kahlo, les ailes froissées, éditions du Jasmin, 2006 ; La Course contre la Honte : l'histoire de l'abolition de la peine de mort, éditions Tribord, 2006 ; De vent et de pierres, éditions Bérénice, poésie, 2005 ; Un siècle d'Humanité (1904-2004), éditions Le cherche midi, 2004. Et en langue espagnole : El rey del país de Nishadhas, Linares editores, Mexico, 2004. Le blog Pierre Clavilier présente son oeuvre. Les blogs Frida Kahlo et Pablo Neruda présentent d'autres facettes de ses activités littéraires, celles d'un biographe passionné.
Voici ci-dessous la Préface que Pierre Clavilier a écrit pour Cosmologie Interne et qui a été publiée en mai 2008 par les Editions Rafael de Surtis :
PREFACE (mars 2008)
Homme de culture, Michel Cand est aussi un passeur. Pour la plus grande joie de tous, il organise, ici et là, des concerts, des lectures publiques ou encore des expositions collectives tant pour ses amis les artistes que pour les visiteurs. Il porte les arts là où on ne l'attend pas forcément : au pied d'immeubles de banlieue fourmillante de populations venues des quatre coins de la planète par exemple ou encore dans les jardins d'une église située à deux enjambées des Invalides.
Sculpteur, Michel expose à Paris, en Normandie, en Picardie, etc. Il est aussi un grand amateur de ceux qui l'ont précédé dans cet art et des artistes qui lui sont contemporains.
Grand lecteur, Michel Cand sculpte les mots comme il travaille le minéral, avec une rigueur faite de souplesse et de discrétion. Comme des étincelles, ses poèmes constitués de transparences lumineuses offrent à ses lecteurs des éclats de lire qui le renvoient à lui-même pour lui révéler ses vérités, ses forces et ses faiblesses.
Derrière son humour souvent corrosif Cand cache un océan de connaissances car, s'il donne à savoir, l'une de ses principales activités reste de découvrir. Assoiffé de découvertes, il va vers l'autre, celui qui par ses différences lui dira qu'il existe autant de façon d'aborder l'existence, qu'il y a de vies. A la manière des pionniers, il découvre les cultures du monde, le Vietnam, l'Inde, la Suède, l'Estonie, le Tibet, le Burkina Faso, le Bénin, etc.
S'il avait vécu au siècle des Lumières, il aurait fait partie des encyclopédistes. S'il avait vécu au XVIème siècle, il aurait été l'ami de Rabelais et de tous les humanistes.
S'il existe aujourd'hui encore des chercheurs d'or qui espèrent faire fortune, Michel Cand est chercheur d'humanité sachant que la seule qui vaille est celle née du génie humain. La lecture de ce texte en est la preuve manifeste.
Pierre Clavilier
Michel Cand tient à remercier Pierre Clavilier d'avoir accepté d'écrire une préface pour la première publication d'un poète inconnu. En plus, quelle préface !... Depuis Michel Cand a les chevilles qui enflent...
...Article de PIERRE CLAVILIER
L'article suivant est extrait d'un autre blog Pierre Clavilier.
CONSEIL (juin 2008)
Michel Cand, que certains connaissent comme sculpteur, vient de publier son premier recueil de poésie, Cosmologie Interne aux éditions Rafaél de Surtis. L’illustration de Philippe Bluzot entre en écho avec les mots du poète. J’ai l’immense privilège d’être le préfacier de ce bel ouvrage aussi, c’est en toute connaissance de cause que je peux vous recommander la lecture de ce livre.
Vous y découvrirez une poésie épurée où les mots sont mis en valeur. La force qui se dégage de chacune des strophes, qui se répondent toutes entre elles, m’a souvent laissé rêveur. C’est si rare de rencontrer un si bel équilibre dans ce genre littéraire qui sollicite, de celui qui s’y exerce, une rigueur absolue pleine de délicatesses et de pertinences.
Et puis, il y a le choix de Cand de valoir d’un registre simple. Une simplicité qui fluidifie les vers et les renforce dans un même temps. « Le ressac de la lumière / te laisse pensant dans l’ombre. »
En lisant Cosmologie Interne, non seulement vous découvrirez un poète dès son premier recueil, ce qui de nos jours est exceptionnel, mais en plus vous aurez dans votre bibliothèque, pour une somme modique, un objet de toute beauté fabriqué artisanalement. La sobriété de la maquette du livre, la qualité du papier qui le constitue semblent un écrin idéal pour recevoir les vers de Michel Cand.
Chers amis, soyez donc les premiers à découvrir ce poète et faite-le donc découvrir à vos amis, ils ne vous en tiendront jamais rigueur, au contraire, ils vous en remercieront indéfiniment.
Pierre Clavilier
...Article de GERARD PARIS
Ecrivain avec Fragments 1, Fragments 2, Fragments 3 aux éditions La Porte, et critique, Gérard Paris a publié cet article en 2009. Il collabore régulièrement à la revue Temporel, où il écrit notamment ses Notes de lecture.
NOTES DE LECTURE
Ta feuille irradiée
de l'implosion de l'impossible
Illustré par Philippe Bluzot, préfacé par Pierre Clavilier, ce recueil oscille entre les cheminements éclairs des atomes de pensées et le clapotis assourdissant des pressentiments étouffés.
Michel Cand " scultpte les mots comme il travaille le minéral ", il marie le ressac de la lumière avec les désirs lames de fond.
De l'étendue abyssale aux effluves sourdes ou aux vertiges lascifs, c'est un va-et-vient permanent entre le cosmos et la nuit interne :
La profondeur du zénith
blesse ta conscience
qui se love amoureusement
vers les insaisissables
Cerné entre le déferlement d'étoiles et les vastes aplats du souffle, le poète est accablé de tourbillons, de basculements, d'effritements :
Dispersion de semences
de paroles prodigieuses
dans l'espace muet
Entre l'enchevêtrement des écumes de la nuit et l'attente feutrée, Michel Cand appréhende le non-dit avec, comme seul viatique, les souffles :
Seuls demeurent dans le cahotique
les souffles ascendants
des enchantements.
Gérard Paris
...Frontispice de PHILIPPE BLUZOT pour COSMOLOGIE INTERNE
ILLUSTRATION de PHILIPPE BLUZOT pour COSMOLOGIE INTERNE
Philippe Bluzot a créé l'illustration de Cosmologie Interne de Michel Cand, qui a été publiée en juin 2008 par les Editions Rafael de Surtis.
Ce dessin au fusain, mystérieux et fascinant, constitue le frontispice des soixante-cinq poèmes qui composent le recueil.
14:34 Publié dans COSMOLOGIE... | Tags : cand, michel cand, cosmologie, cosmologie interne, pierre clavilier, regis boyer, philippe bluzot, temporel, frontispice, gerard paris | Lien permanent | Commentaires (0)
... Poème de BERNARD LEFORT sur une CONVERSATION, groupe sculpté
Bernard Lefort est un philosophe, essayiste, poète, journaliste, éditeur.
Parmi ses publications : Jachères des fertilités (poésie), éditions du guetteur, 2010 ; Le Rhin, fleuve-Europe, Téraèdre (réédition), 2009 ; Sartre réveille-toi, ils sont devenus mous !, Ramsay, 2005 ; Voyages, Pierre Terrail, 2005 ; Le goût du Rhin, Mercure de France, 2005 ; Une Europe inédite : documents des archives Jean Monnet, Presses universitaires du Septentrion, 2001.
Son blog est hébergé par Médiapart.
Conversation
à Michel Cand
6 juillet 2012
De Carrare,
Ancrés, le socle du souffle sourcé aux terres anciennes,
Ils me parlent de leur silence inouï,
La pierre, d’où nous serons car telle est la leçon
De la poussière, dont nous sommes faits,
D’étoiles, au ciel d’Azur tranché par le maillet ;
Sculpteur, dis-moi, la taille des jours,
De quelles mains tiens-tu cette parole pierreuse
Que la lumière anime et que l’ombre dépose
À mon regard ;
Dis-moi l’instant où la lame suspend la forme
Des heures, et fige dans l’instant fugace l’hommage
À la vie qui s’efface,
Dis-moi par quelle magie des molécules froides
Tu fais un brasier de sens que la mémoire attise,
Dis-moi ce que tes yeux fertiles voient
Au cœur du marbre blanc d’un sang secret qui bat,
La vie, soudain qui me regarde ;
Sculpteur, que les dieux vénérables au langage oublié,
Bénissent d’une eau claire ta geste singulière –
Prière lapidaire, je converse avec eux.
© Bernard Lefort
(La conversation est un groupe sculpté de petits marbres à retrouver dans la rubrique Marbres)
...Poème de STROFKA et MONIQUE LE PAILLEUR sur PSICHARESQUE
Il s'en passe de drôles sur Lipkae... Des poètes s'y amusent en toute liberté, mi-joute, mi-jeu...
Par exemple ce poème sur Psicharesque, à deux voix, " sans -u- et sans -o-", signé Strofka et Monique Le Pailleur...
Strofka :
La pierre en piédestal, mini menhir gras.
Cet impact interpelle. Appelle à.
L'ekilibre est fragile... éphémère.
Monique Le Pailleur :
Perle de titan, amas terrestre,
argile en vrac, reste de néant,
partie de sphère, zeste étrange,
appel incertain, fragment de réalité...
Strofka :
L'inventaire est sans fin.
( merci de l'initier )
Être lapidaire l'air de rien.
[ et lapidé par gentillesse ]
(Psicharesque est une sculpture en lave à retrouver dans l'album Sculptures)
10:21 Publié dans SCULPTURES... | Tags : bernard lefort, conversation, michel cand, sculpture, cand, marbre, marbre de carrare, psicharesque, strofka meop, monique le pailleur | Lien permanent | Commentaires (0)
...Essai sur la sculpture
LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! de Michel Cand
Préface de Pierre Clavilier
Photo de couverture de Jean-Pierre Royer
Essai sur la sculpture, 189 chapitres, 280 pages
Editions Rafael de Surtis, 2012
ISBN 978-2-84672-308-4
...Quatrième de couverture
D'après les dictionnaires, un LAPIDAIRE est un tailleur de pierre. L'auteur est aussi sculpteur de pierre. Un LAPIDAIRE est également une collection d'inscriptions sur pierre. De même ce livre rassemble des écrits sur la sculpture. LAPIDAIRE est aussi le style concis des inscriptions. Pareillement ces 189 chapitres sont concis, et donc denses, et néanmoins non dénués d'humour.
LAPIDAIRE : de la sculpture, vite ! répond à un vide éditorial : il existe si peu d'ouvrages sur la sculpture, hormis les livres d'images. " Loin d'être la sculpture pour les nuls, l'oeuvre que nous propose Michel Cand est une encyclopédie sur cet art majeur, mais une encyclodédie qui, loin de nous ennuyer, atteste l'historien Pierre Clavilier, nous divertit et se laisse consommer sans modération."
...Note de SYLVAIN MONCEAU
Sylvain Monceau, lecteur averti, a écrit une Note de lecture qui est une belle synthèse, parue dans Escapage, Bibliothèque de Plaisir, 15 mars 2016.
Un essai poétique consacré à l’art de la sculpture. En 189 fragments, il propose un tour d’horizon de cet art et de sa pratique à travers le temps et l’espace, s’arrêtant sur certaines œuvres, d’une statuette taillée dans l’Antiquité égyptienne à la Vierge noire du Puy-en-Velay en passant par le gisant de Victor noir au Père Lachaise.
Avis du lecteur : Michel CAND est sculpteur. Dans ce livre construit comme une encyclopédie, il rassemble des écrits denses et précis sur la sculpture. Il aborde des axes très variés: les femmes, les divinités, le socle... avec une petite note humoristique à chaque fois. On s’aperçoit qu'il y a des sculptures partout, des plus petites aux plus grandes, et que les sculpteurs sont le plus souvent masculins.
Sylvain Monceau
...Article de REGIS BOYER
Rémi Boyer est l'auteur d'une vingtaine d'essais, dont certains ont été traduits en plusieurs langues, de nouvelles, de contes, de poésies. Le site Rémi Boyer présente son oeuvre.
L'article suivant a été publié dans Incoherism...
SCULPTURE : MICHEL CAND
Lapidaire. De la sculpture, vite ! de Michel Cand, Éditions Rafael de Surtis
Michel Cand, sculpteur et poète, nous propose un voyage particulièrement singulier dans la pensée et l’art. Son essai, très original, par son propos et sa structure, commence par un cri. Il s’insurge, non sans raison, sur l’absence de Muse attribuée à la sculpture.
« J’aurais aimé pouvoir imaginer qu’un être fabuleux, gracieux et féminin, le corps sculptural à peine voilé, se pencherait, invisible, tout contre mon oreille, me dictant amoureusement son intuition, m’insufflant délicieusement l’inspiration, guidant doucement ma main, m’indiquant délicatement ma voie.
J’aurais alors pu me sentir, à l’égal des prêtres des temps révolus, l’intermédiaire nécessaire entre les dieux olympiens et les hommes ovariens, afin d’apporter à ceux-ci un peu de la lumière d’en haut. »
Tout le livre est une célébration de cette muse absente qui, en creux, prend forme sous nos yeux à partir de la matière des mots et des idées. Michel Cand lui rend non seulement hommage, à cette grande invisible, mais lui donne forme et vie en l’habillant de mille regards.
Il cherche d’abord à répondre à une interrogation. « Comment se fait-il que chaque peuple de par le monde, à sa façon, ait eu la nécessité de faire des sculptures ? D’une manière ou d’une autre. » Et de préciser sa question initiale : « Comment se fait-il que chaque peuple de par le monde, à sa façon, ait eu la nécessité d’inventer sa sorte de sculpture ? Mais qu’est-ce la sculpture ? Inscrire le présent dans l’espace ? Inscrire la présence dans l’impersonnel ? Inscrire le mystère dans le réel ? Inscrire l’éphémère dans le temps ? Inscrire l’idée dans la matière ? Pourquoi ? Surtout pourquoi tant d’efforts et de sueur ? »
Michel Cand nous conduit à renouer avec un art du questionnement, du questionnement des évidences, habitudes et autres particularités devenues insignifiantes à notre attention émoussée. Déjà, il identifie une quatrième dimension à la sculpture, une dimension qui fait art, qui fait l’invention. Il y a de la transcendance parfois dans ses propos mais toujours une distance, un besoin de se garder, de se préserver. L’humour y contribue bien sûr, l’érudition également. Au fil des mots, le lecteur entre dans une galerie de chroniques de la vie non-ordinaire. Ici un golem, là une Vierge-Marie, ailleurs une putain de sable saharien sculptée par Dieu et le vent, et cette saleté de question de l’interprétation qui falsifie la rencontre. Et un art du détournement, de la dérision, du contre-pied qui pointe du doigt, souligne, rappelle, relance, provoque…
« Quoique ! Cette sculpture discrète sur le portique de l’église de L’Isle-Adam… Une femme nue assise devant un homme nu, en train de lui faire une fellation…
Ouf ! La chrétienté n’est pas si faux-cul que cela.
Officiellement, c’est ne pas oublier que les prostituées… je veux dire les ribaudes… ont une âme elles aussi, et qui a le droit d’aller, non seulement au septième ciel, mais aussi au ciel !
Bon, finalement, si les ribaudes, voies du salut divin au Rajasthan, même si elles ne sont pas en odeur de sainteté en occident, ont officiellement une âme, et si elles sont reconnues, et par conséquent autorisées par l’Eglise elle-même, je vais peut-être aller… euh… acheter du pain. »
Le lecteur ne sort pas indemne de cette traversée. Il en sort différent. Des statues croisées quotidiennement et jusqu’alors ignorées se mettent à le saluer. Des assemblages métalliques prennent chair. Le monde devient soudainement davantage peuplé…
Editions Rafael de Surtis, 7 rue Saint-Michel, 81170 Cordes sur Ciel, France.
Régis Boyer
...Article de LIONEL LABOSSE
Lionel Labosse est écrivain, éditeur, pédagogue, professeur, blogueur. Il est l'auteur de L'année de l'orientation, 2003 ; Altersexualité, Education et Censure, 2005 ; Karim & Julien, 2007 ; livres parus aux éditions Publibook. Il a créé les éditions A Poil, où il a notamment publié l'excellent Le mariage de Bertrand d'Essobal Lenoir, 2010, et son incontournable essai Le contrat universel : au-delà du " mariage gay ", 2012
Il a publié le long article qui suit sur son blog très fourni Altersexualité dans lequel on trouve littérature, critique, pédagogie, philosophie, voyages, etc.
TOUT SAVOIR SUR LA SCULPTURE, EN MOTS CISELES
Lapidaire, de la sculpture, vite !, de Michel Cand
Rafael de Surtis, 2012, 282 p., 20 €
vendredi 30 décembre 2011, par Lionel Labosse
Lapidaire, Michel Cand l’est depuis toujours, poète parcimonieux comme le prouvent ses précédents recueils, et sculpteur notamment sur pierre. C’est quand il l’est le moins que, facétieux, il intitule son livre Lapidaire ! C’est que le sens premier de ce substantif était un traité sur les pierres précieuses et leurs propriétés, ce qu’est précisément Lapidaire. Quant au sens adjectif, il provient des inscriptions lapidaires, gravées sur la pierre au ciseau, et pour cette raison soucieuses de concision (dans concis, il y a ciseau) et d’abréviations. Titre bien choisi, car en dépit de la dimension peu Candienne de l’opus, ce pavé brille d’à peu près autant de chapitres qu’il y a de pages. Chapitres ? Autant dire cristaux, car l’esprit brille en chacun d’un feu unique. De l’essai kantien au dialogue maïeutique, du poème en prose à la saynète, du récit au conte en passant par la page de carnet de voyage, car les sculptures croisées dans ce livre proviennent du monde entier. Puisse cet essai contribuer à faire mentir son auteur : « Demande au premier passant venu le nom de dix peintres, ou de dix écrivains, ou de dix musiciens, il les citera aisément. Mais dix noms de sculpteurs ? Jamais. » (« Signature 2 »)... Lire la suite
Lionel LABOSSE
...Préface de PIERRE CLAVILIER pour LAPIDAIRE
Historien et poète, Pierre Clavilier est l'auteur de : Palabras de fuego/Mots de feu, éditions El taller del poeta, poésie bilingue, 2012 ; Frida Kahlo, les ailes froissées, éditions du Jasmin, 2006 ; La Course contre la Honte : l'histoire de l'abolition de la peine de mort, éditions Tribord, 2006 ; De vent et de pierres, éditions Bérénice, poésie, 2005 ; Un siècle d'Humanité (1904-2004), éditions Le cherche midi, 2004. Et en langue espagnole : El rey del país de Nishadhas, Linares editores, Mexico, 2004. Le blog Pierre Clavilier présente son oeuvre. Les blogs Frida Kahlo et Pablo Neruda présentent d'autres facettes de ses activités littéraires, celles d'un biographe passionné.
PREFACE
Pour avoir vu ses œuvres régulièrement exposées en galerie ou bien au sein de manifestations de plein air, on savait déjà Michel Cand sculpteur. Pour avoir lu ses précédents ouvrages, on le savait poète. Le voici désormais qui s’essaie à l’essai. Mais où s’arrêtera-t-il donc ? aurait-on tendance à se demander en découvrant cette nouvelle facette. Pourtant, à la seule lecture de Lapidaire, on arrête de se poser la question. Mieux ! En achevant ce nouvel opus, il nous vient simplement l’envie de dire « Encore Monsieur Cand » et, dans un de ces jeux de mots qu’il affectionne particulièrement, « À Cand le prochain ? »
Essai transformé pour prendre une métaphore rugbystique, un sport qui lui ressemble bien ! Non pas dans sa brutalité apparente, ni même dans ses troisièmes mi-temps arrosées plus que de raison, mais dans sa philosophie. Comment ça, il y aurait de la philosophie dans un sport maintenant ? Pas dans tous, certes, je le reconnais bien volontiers, mais dans le rugby j’ose l’affirmer : toujours passer le ballon en arrière pour aller devant. Car Michel Cand est l’un de ces hommes qui, lorsqu’ils se consacrent à une activité, ou s’intéressent à un domaine particulier, partent à la recherche d’informations complètes tant sur ses origines que sur son actualité. Lapidaire, à cet égard, en est un magnifique exemple. Mais ce livre présente aussi des réflexions de son auteur, des connaissances, qu'il souhaite partager avec ses lecteurs.
De Michel Cand, j’affirmerai qu’il est un chercheur de mots comme d’autres furent autrefois chercheurs d’or. Dans cet essai, à la fois sérieux et plein d’humour, il va chercher et trouver le mot juste pour le placer au côté des autres auxquels il s’imbrique parfaitement. Exactement comme les tailleurs de pierres des cathédrales du moyen âge, qui façonnaient leur objet afin qu’il puisse s’imbriquer avec ceux qui l’entouraient. Architecte de l’écrit, Cand mesure la portée exacte des termes qu’il emploie avant de le déposer sur la feuille.
Mais n’est-il pas poète et grand lecteur ? Si, bien sûr ! Cela se devine à la lecture de cet essai dont la rédaction et la forme sortent des normes. En effet cet essai semble régi par des lois bien particulières que l’auteur s’est lui-même fixées. Mais peut-être ce dernier est-il aussi possédé par les mots et se met à leur service lorsqu’il est poète, et s’en sert merveilleusement quand il devient essayiste. La langue est pure, sans fioriture. Nous sommes en présence d’un texte où abonde la sagesse d’un homme qui a pris le temps de connaître et d'analyser l'art de la sculpture à laquelle il s’adonne et cette vertu est soutenue par la force et la beauté. Certains passages sont de la pure poésie, d’autres prêtent à sourire et rire, d’autres encore allient les deux : « L’océan est un sacré sculpteur. » Cette phrase ne répond-t-elle pas à celle d’un autre grand sculpteur, Auguste Rodin qui affirmait pour sa part : « Il n’y a point de recette pour embellir la nature. Il ne s’agit que de voir ».
Outre à une réflexion autour de la sculpture, c’est à un voyage multiple auquel Michel Cand convie son lecteur. Un voyage dans le temps, tout d’abord, « Au Puy-en-Velay, l’un des points de départ du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, on adora dévotement pendant sept siècles une Vierge noire... » puis de nous expliquer l’histoire de cette statuette taillée dans l’antiquité égyptienne puis déguisée en madone et vénérée comme telle par des milliers et milliers de pèlerins. Il y a aussi ce passage sur le gisant de Victor Noir que de nombreuses visiteuses admirent de très près au Père Lachaise…
Mais, ce texte est aussi un voyage à travers les pays qu’il a visités : « On rejoint le largissime Mékong par des avenues goudronnées... » Et bien sûr un voyage intérieur, comme une longue introspection silencieuse d’où jaillirait sa propre lumière. D’ailleurs avec une dose d’ironie l’auteur se met lui-même en scène : « Vous avez sans doute raison, Monsieur Cand... » Autre trait d’ironie cinglante : « Quel est l’intérêt d’avoir une sculpture chez soi ? Une sculpture, c’est très lourd. Quelle galère d’en installer une chez soi. »
Dans ce livre où Michel Cand se livre sans fard, un peu comme une pierre brute qu’il faut prendre ou laisser, le lecteur se sent proche de l’auteur et sa lecture lui donne l’impression qu’il s’adresse à lui comme s’il se trouvait tout juste à ses côtés. L’écriture fragmentaire de Lapidaire renforce cette formidable sensation d’une conversation particulière, intime même. Sans aucun doute on se sent grandi et privilégié de pouvoir être témoin de toutes ses réflexions qui nous éclairent et nous rendent, au fur et à mesure de notre lecture, moins sot. C’est normal, loin d’être La sculpture pour les nuls, l’œuvre que nous propose Michel Cand est une encyclopédie sur cet art majeur, mais une encyclopédie qui, loin de nous ennuyer, nous divertit et se laisse consommer sans modération.
Je vous laisse le constater par vous-même…
Pierre Clavilier
18:41 Publié dans LAPIDAIRE... | Tags : rémi boyer, lionel labosse, lapidaire, lapidaire : de la sculpture, michel cand, pierre clavilier, cand, sculpture, essai sur la sculpture | Lien permanent | Commentaires (0)
...Poésie
La trilogie PSORIASIS DE L'ETERNITE :
Psoriasis de l'éternité : ELEVATION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2010
Psoriasis de l'éternité : EBULLITION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2011
Psoriasis de l'éternité : EVACUATION, de Michel Cand
Editions Rafael de Surtis, 2011
ISBN 978-2-84672-24960
...Traduit en espagnol
PSORIASIS DE LA ETERNIDAD (Extractos de: Elevacion, Ebullicion, Evacuacion)
de Michel Cand
Traduction d´Alexandre Arribas
Préface de Pierre Clavilier
El Taller del Poeta, 2015, Pontevedra, Espagne
...2 Articles dans OUEST FRANCE
On ne présente plus OUEST FRANCE, premier quotidien français en terme de vente. Cet article figure dans la rubrique QUIMPERLE du 26 octobre 2012, et présente un événement organisé par Frédéric Vitiello...
RENCONTRE POETIQUE DEDIEE A MICHEL CAND
La librairie LIVRES ISOLE organise mercredi des lectures autour du travail de ce poète, essayiste et sculpteur.
La librairie a décidé de mettre en avant les oeuvres de Michel Cand lors d'une rencontre poétique, organisée mercredi. Les habitants du pays de Quimperlé ont pu découvrir cet artiste l'an passé lors de la 7ème édition du Festival de la Parole Poétique, organisée au mois de mars dernier sur le territoire.
Né à Paris en 1951, il est 'auteur d'une trilogie intitulée Psoriasis de l'Eternité, constituée d'Elévation (2010), Ebullition (2011) et Evacuation (2011), qui rassemble 785 poèmes. Une oeuvre sans équivalent sur laquelle il a travaillé pendant 23 années avant de la proposer à la publication. Il est également essayiste et sculpteur sur marbre, lave et pierre à fossiles.
Musique et poésie
Mercredi, Michel Cand sera entouré de Patrice Perron, poète guidelois et acteur du Printemps des Poètes, et de Pierre Mironer, poète et responsable de la revue " sans contrainte " Menu Fretin. Leurs lectures seront accompagnées par la musique de Frédéric Vitiello, guitariste et poète, Philippe Audren, accordéoniste, et Marc Ferrer, clarinettiste. Tous se prêteront au jeu des dédicaces.
Ce moment poétique commencera vers 18 h 30. Il sera possible de se procurer les livres et recueils des différents auteurs à l'occasion de la soirée. Un pot de l'amitié suivra la lecture et les dédicaces.
PREMIERES DES RENCONTRES POETIQUES - QUIMPERLE
jeudi 01 novembre 2012
Les auditeurs se sont laissés portés par les mots et les notes, hier soir, à la librairie Livre Isole.
Reportage
18 h. Les cloches de l'église Notre-Dame sonnent et la pluie bat les pavés de la rue Savary. Dans la librairie Livre Isole, au numéro 27, l'ambiance est beaucoup plus chaleureuse, l'atmosphère feutrée.
Ça sent bon les livres anciens. Philippe Audren prend son accordéon, Patrice Perron son armonica-basse, et lancent, devant une dizaine d'auditeurs, les premières notes de la soirée. Une soirée placée sous le signe de la poésie, la première du genre à Quimperlé. Une initiative de Frédéric Vitiello, guitariste et poète résidant à Querrien.
« Impressionné par le travail de Michel Cand lors du festival de la parole poétique, j'ai décidé d'en faire l'invité d'honneur de ces premières lectures, explique-t-il. - Je n'ai pas trop l'habitude, répond modestement l'intéressé. Ça me touche beaucoup. J'ai commencé à écrire de la poésie à l'âge de neuf ans, et ça m'a accompagné depuis toute au long de ma vie », poursuit-il, avant de déclamer quelques poèmes de sa trilogie intitulée Psoriasis de l'Éternité.
À ses côtés, d'autres lecteurs se prêtent également au jeu :Pierre Mironer, poète et responsable de la revue de poésie « sans contrainte » Menu-Fretin, Frédéric Vitiello, et Marc Ferrer, clarinettiste et récitant.
19 h. Le public est attentif et silencieux. Les pages se tournent, les mots sonnent. Après quelques dédicaces, il est temps de clôturer la soirée et de refermer les livres. Jusqu'à la prochaine fois ?
E. M.
...Article d'ALEXANDRE ARRIBAS à propos d' EBULLITION
Ecrivain, Alexandre Arribas est l'auteur de Petite histoire du baiser, éditions Nicolas Philippe, 2003, et de quelques publications en langue espagnole.
Le blog AlexandreArribas explore le baiser, le goût, le temps.
CARNET DE NOTES (mai 2011)
Michel Cand - Psoriasis de l’éternité : ÉBULLITION
Je ne connaissais pas Michel Cand. Je l’ai découvert le jour où il présentait à Paris, rue de Grenelle, son recueil de poèmes Psoriasis de l’éternité – Ébullition qui a été édité cette année 2011 par Rafael de Surtis, Editions. Si je dis « découvert » c’est parce que ce que j’ai ressenti ce jour-là une certaine similitude au bonheur qu’on éprouve quand on a inopinément entre les mains une perle rare.
Psoriasis de l’éternité – Ébullition a été depuis lors un petit bouquin qui s’est promené pendant des jours et des jours sur mon bureau. Je l’ai lu, l’ai feuilleté, l’ai tripoté. Il est composé de deux-cent soixante-huit petits poèmes libres, dont la caractéristique est d’être paradoxaux. Paradoxaux dans le sens qu’ils formulent des expressions apparemment contradictoires, et qu’ils vont à contre-courant des idées reçues.
« Depuis sa naissance / il n’avait d’autre horizon / que sa mort » affirme-t-il, par exemple, en bon élève du philosophe Cioran ou de Calderón de la Barca (« el delito mayor del hombre es haber nacido : la plus grande faute de l’homme est d’être né »).
Ces poèmes se rapportent avec leur caractère paradoxal à toute sorte de sujets concernant la vie et la société : la vie, la mort, les rêves, les voyages, la nuit, les pensées, les astres… En général, ce sont des poèmes courts sous forme de pensées pressées pour ne laisser passer que leur quinte-essence. C’est ainsi qu’ils ont des allures d’axiomes, d’aphorismes, de maximes, de sentences, avec quelques grains des apories de Zénon d’Ellée : « Jour après jour /il faisait les mêmes choses / à telle heure ceci / à telle heure cela - la vie lui apparaissait / mécanique bien huilée / dont il était le rouage / non le cerveau »
Ce n’est pas tout. Dans une certaine mesure ils semblent inspirés des graffitis de 68. Je demande au lecteur de comparer les poèmes de Michel Cand avec les graffitis d’alors. Je donne quelques exemples : « Un rien peut être tout, il faut savoir le voir et parfois s’en contenter » - « Si vous pensez pour les autres, les autres penseront pour vous » - « Et cependant tout le monde veut respirer et personne ne peut respirer et beaucoup disent « nous respireront plus tard ». Et la plupart ne meurent pas car ils sont déjà morts ». Les pourfendeurs.
Inspiré ne veut pas dire que les graffitis de 68 étaient des poèmes ni que les poèmes de Michel Cand sont des graffitis. La similitude provient plutôt de l’esprit de 68, de cette envie de fouiller dans l’intérieur de l’homme pour pouvoir connaître ce qu’il a dedans. L’envie de dépaver la ville comme symbole de dépaver notre civilisation qui nous a fait tant de mal.
Je dois souligner que les poèmes de Michel Cand se rapportent en général à un « il » ou à un « elle » indéfinis, ce qui fait leur caractéristique. Tout au long de la lecture de ces poèmes on acquiert le sentiment qu’il agit d’une même personne, comme si cet « il » ou cette « elle » étaient plutôt un « moi », un « je ». S’agit-il simplement d’une figure de style ? S’agit-il d’une sorte de dédoublement de l’auteur qui se voit reflété dans un miroir imaginaire ?
Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à une récente découverte en biologie, les neurones-miroir. Il s’agit d’une catégorie de neurones du cerveau qui ne s’activent que lorsqu’ils observent un autre individu exécuter une action qu’ils vont entériner, la faire propre, l’imiter.
Un phénomène similaire se produit dans les poèmes de Michel Cand. Pour exprimer ses pensées, ses émotions, ce dernier a besoin d’un « il » ou « elle », d’un personnage-miroir, imaginaire sans doute, qui mis en activité envoie ses états d’âme à l’auteur qui les transcrit dans ses poèmes.
Cela donne une dimension, un volume très particulier à ses poèmes. Car il ne s’agit pas d’un écho, ni de lui-même reflété dans un miroir. Comme pour les neurones-miroir, il s’agit d’un miroir biologique, autant de dire, vivant. Les neurones-miroir sont à la base des mouvements d’empathie par lesquelles les hommes et les animaux peuvent intégrer en eux les problèmes des autres.
Cet « il », cette « elle » acquièrent ainsi une personnalité différente de celle de l’auteur, tout en étant dépendant de celui-ci.
Je souhaite à Michel Cand une longue route dans les chemins mystérieux de la poésie.
Alexandre Arribas
...Article de REGIS BOYER à propos de la Trilogie PSORIASIS DE L'ETERNITE
L'article ci-dessous sur la trilogie Psoriasis de l'Eternité a été publié conjointement dans les blogs Incoherism et La lettre du crocodile.
MICHEL CAND (juillet 2011)
Michel Cand offre à ce siècle confus Psoriasis de l’Eternité en trois volumes Elévation, Ebullition, Evacuation, publiés dans la collection Pour une Terre interdite, Editions Rafael de Surtis.
La France, contrairement au Portugal, refuse aux poètes la fonction philosophique. Une erreur lourde de conséquence, qui affecte la philosophie d’abord, engluée dans l’hexagone mondain.
Michel Cand est un magnifique exemple d’une poésie qui s’empare brillamment de la fonction philosophique et l’assume pleinement.
« Il s’était réveillé en plein rêve / et y avançait / étonné amusé / mais c’était cette bonne vieille réalité / féroce sordide élégiaque »
« Lui et elle / créèrent la civilisation de l’amour / les autres ne purent tout assimiler / n’intégrèrent que le sexe »
« Comment pourrait-il / dire le paysage / invalide des mots »
Rappelons que la philosophie est un art d’interroger les évidences, la poésie un art de la métamorphose. La puissance de l’œuvre de Michel Cand tient tant à sa pensée en perspective, plongeant dans l’abîme pour aussitôt resurgir à plus haut sens, inattendue, qu’à son écriture qui en quelques mots peut donner l’expérience d’un monde, d’une vie, d’une mort.
« Il était pile / elle était face / ils ne virent jamais la monnaie »
« Elle était toute nue / sous ses mots »
Une écriture peuplée d’humours et qui laisse passer l’amour avec discrétion, un amour immense.
« Elle fuyait son absence / en lui / follement »
« Elle et lui / attirance / discussion / soudain éclair tonnerre / noir / chancelants / attraction irrésistible »
« En elle il y avait un océan / qui le fit navigateur / infinitude grain / coup de vent embellie / tirer des bords naviguer à vue / jeter l’ancre louvoyer / océan d’incertitudes »
« Il pouvait rester des heures / à regarder nager en rond ses doutes / dans l’aquarium de ses pupilles »
La lecture des textes de Michel Cand nous laisse entourés d’une myriade d’amis, les mots, enfin libérés des artifices, de nouveau en célébration du vivant.
Editions Rafael de Surtis, 7 rue Saint Michel, 81170 Cordes sur Ciel
Régis Boyer
...2 articles de DOMINIQUE GABRIEL NOURRY à propos de PSORIASIS DE L'ETERNITE
Poète, critique, comédien, blogueur, Dominique Gabriel Nourry a publié des poèmes dans de nombreuses revues. Il est notamment l'auteur de L'embellie, éditions La porte, 2010.
Voici un article qu'il a publié sur Facebook.
Michel ne s'exclame pas : " Nevermore... Nevermore..." : il gère et digère nos contradictions qui sont aussi les siennes ! Un pied dans l'Eternité, l'autre sur terre, il cultive - à l'écart du rire bouffon qui nous sert de fragile viatique - ce que l'on appelait, au XIXème siècle, la pointe !
Il s'escrime à composer sculptures et poèmes, il s'aiguise l'âme et le corps, t'emmène en ballade sur les courtes vagues de ses Poèmes et, bien avant la fin de l'envoi, te touche !
Imagine que Pierrot s'expédie haïcoeur dans la Lune et t'offre, pas mesquin, dès son retour - parfois brutal ! - quelques croissants, quelques cratères et les marées hautes et les marées basses de cette mer d'Intranquillité qui, vraisemblablement, l'habite !
Dans le désespoir de ses sarcasmes, dans l' ironie de ses chutes, c'est le Vrai comme éclos de la gangue de nos stupidités qui me retient.
Le Vrai qui de sa main ouverte d'Artiste devient aussi le Beau et nous guérit - le temps d'une Lecture seulement, hélas !!! - de ce mal mystérieux dont se rongent nos soleils !
Dominique Gabriel Nourry
L'article suivant est extrait de son blog d'ici dance.
MICHEL CAND ET LA MALADIE DE L'ÉTERNITÉ (novembre 2010)
L'antithèse spectaculaire que met en jeu le titre du recueil de MICHEL CAND : Psoriasis de l'Éternité peut inquiéter ! Comment gérer, digérer en notre âme (et conscience) cette antithèse mettant aux prises le plus sordide sème relevant du champ lexical de la matière avec un sème relevant du champ lexical de la Spiritualité ?
Ne retrouve-t-on pas cette double tendance que met en jeu le deuxième Romantisme, théorisée par Baudelaire et déjà mise en scène dans l'audacieux titre : Les fleurs du Mal, dans de nombreux recueils dont le plus attachant est très certainement Le charnier déductif de HUBERT HADDAD.
La société industrielle, idolâtre de la Science, se déprend du Mythe et du Rite. Ainsi, elle s'exclut de l'Humanité toute entière, vit la Mort dans un total déni et s'abandonne à tous les divertissements (au sens pascalien) possibles ! Ces divertissements constituent de dérisoires pansements sur la plaie béante qui ne cesse d'harceler l'homme-animal , devenu pur accident de l'évolution .
Les Surréalistes, en imaginant ce point de l'Esprit où cessent d'être perçus les contraires, ont tenté de subvertir la dialectique de Marx qui n'est rien de plus que la perspective hégélienne renversée.
Cette position surréaliste est certainement la plus séduisante, mais est-elle tenable ?
Dans un défi (ou une ironie ? ) dont on lui sait gré, MICHEL CAND sous titre son Recueil Elévation.
La référence à BAUDELAIRE, ici, se précise : Le troisième poème des Fleurs du Mal , qui succède au célèbre Albatros, s'intitule Elévation.
Ecoutez encore la troisième strophe : " Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; / Va te purifier dans l'air supérieur, / Et bois, comme une pure et divine liqueur, / Le feu clair qui remplit les espaces limpides. "
Lors, avec MICHEL CAND, éloignons-nous des "miasmes morbides" du psoriasis, élevons-nous dans le Poème et partageons le " feu clair ".
Lorsque nous ouvrons le recueil, nous sommes loin de la perspective Romantique que pouvait annoncer le titre.....avec une dérision douloureuse tellement évidente.
Nous avons pris conscience avec LYOTARD que le temps des grands récits est terminé (La condition postmoderne). C'est une vision, à mon avis, beaucoup trop ethnocentrique et sans doute liée à une phase historique précise. Mais c'est, pour le moment, notre lot.
L'analyse des " fractales " et le modèle de la physique quantique, dans le domaine des sciences dures, ont remis en cause notre perception du Réel.
La mise en lumière du Haïku et de sa subtile technique a fortement impressionné les Poètes contemporains qui, déçus par leur Tradition désublimante, sont allés chercher leur métaphysique ailleurs.
Je pense, comme MICHEL BUTOR, invité à la Librairie de Paris, que le Net va profondément transformer nos pratiques d'écriture.
Comme il le souligne, le traitement de texte suscite quantité de pratiques (Citations, déplacements, condensations, etc..) qui vont transformer profondément la Littérature.
J'ajouterai, de plus, que le " statut " de Facebook, avec ses contraintes, sociales et spatiales peut être "travaillé" comme une matière soumise à l'élaboration artistique .
Et puis, MICHEL CAND est sculpteur. Comme l'a fait remarquer PIERRE CLAVILIER, son précédent préfacier, lui-même écrivain, il SCULPTE son texte ! C'est d'ailleurs ce qui m'est apparu à la première lecture, à moi aussi.
Nous avons donc affaire à des textes brefs, des fragments.
Ces textes brefs, ces fragments, n'ont pas perdu toute leur antique vertu de pavés. Ils transmettent une salutaire philosophie qu'on ne peut qu'approuver: " Il est seul / à jamais / il le sait / comme les autres / avec les autres " - " Entre la vérité / et sa vérité / il s'enlisait / s'escrimant à rejoindre / l'une ou l'autre rive. "
Ces pavés sont minutieusement ciselés. Michel CAND les écrit, les décrit, les décrie, les réécrit sur le long terme et ne se trouve satisfait que lorsque la matière sort de ses gonds, de ses gangues. Comme si l'Idée demeurait le noyau-soleil du fruit sauvage qu'il faut exalter.
Il n'en reste pas moins que, dans la vie, MICHEL CAND n'a rien d'un austère esthète, fonctionnaire du Beau, mais qu'il apparaît comme un homme très sensible, chaleureux, ouvert à l'Autre et au Monde et même - c'est sous ma plume un éloge ! - Romantique !
Homme de grande écoute et de communication, il est bien impliqué dans la vie professionnelle comme dans la Vraie Vie. Comme moi, si j'en crois ma lecture, il n'écrit pas seulement pour le " cercle des petits Poètes compassés " qui constituent notre très éphémère élite. Il écrit pour ses frères humains que le Désir guidera vers son livre. Même si, comme beaucoup de nos contemporains échaudés, ils détestent la Poésie, ils se sentiront brusquement séduits !
En tant que Poète, Cririque et Comédien, j'aurai toujours grand plaisir à porter ces textes, d'une grande rigueur et d'une grande limpidité, proches des meilleurs poèmes de Vian et de Prévert. C'est ce qu'il faut offrir au "public" pour lui rendre enfin le goût de la Beauté, de la Liberté et de l'Humanité.
Dominique Gabriel Nourry
...Article de MARIE-JOSEE CHRISTIEN à propos d'ELEVATION
La revue Spered Gouez est basée à Carhaix, Bretagne. Cette belle revue a vingt ans d'existence.Elle a été fondée et est dirigée par Marie-Josée Christen.
Marie-Josée Christien, poétesse, diseuse et militante de la poésie, est l'auteure de : L'attente du chat, Les éditions sauvages, 2012 ; Aspects du canal, Sacs à mots éditions, 2010 ; Constellations, Atelier de Groutel, 2010 ; Les extraits du temps, Les éditions sauvages, 2009 ; Pierre après pierre / Maen goude maen, Les chemins bleus, 2008 ; Conversation del'arbre et du vent (jeunesse), Tertium Éditions, 2008 ; Le carnet des métamorphoses, Les éditions sauvages, 2007 ; Lascaux & autres sanctuaires, Jacques André Éditeur, 2007 ; Nul ne sait quel est ce monde, Éditions Mona Kerloff, 2006 ; L'archipel intérieur, Éditions Encres Vives, 2005 ; Entre-temps, Haute Voix, 2004 ; Sentinelle, Citadel Road Editions, 2002 ; Un monde de pierres, Éditions Blanc Silex, 2001.
La revue a publié son article...
VAGABONDAGES, articles et notes de lecture
Michel Cand livre ici 239 poèmes réunis sous le titre Elévation.
Il explore la vie et ses tensions, coincée entre " l'éternité passée " et " l'éternité à venir ". Ici " face à l'immensité nocturne ", tout est fragile et périssable, civilisations comme humains, tout est " éclats (...) enivrants d'éphémérité ".
De l'aphorisme, Michel Cand emprunte la brièveté. Il lui ôte son côté sentencieux, lui ajoute le sens de l'absurde et de la dérision. Son humour caustique fait mouche : " Il se voulait libre / comme le vent / mais à peine était-il / libre comme un taxi ". Chez lui les usés reprennent vie et densité, suscitent l'étonnement en retrouvant leur sens.
Michel Cand met en scène " il " et " elle ", archétypes de l'espèce humaine, leur complicité et leur malentendu, leur inséparable destin et leurs désirs incompatibles : " Il voulut l'aimer / comme il l'avait rêvée / or elle n'était pas un rêve ".
" Il ", peut-être le double du poète ou " sa parole / partie visible / de l'iceberg / de son silence ", se mesure à un temps qui dépasse se sien : " Il vient du mystère / il y retournera / entre temps il lui faut du concret ". Dans un mouvement qui s'élève de la réalité quotidienne à un besoin de sens, Michel Cand le ramène, avec une subtile et tendre dérision, sans cynisme aucun, à sa condition de " pou de dieu ", d'énigmatique anomalie dans le grand cycle des espèces vivantes, sans fonction indispensable.
Marie-Josée Christien
...Article d'AYMAR YAOVI CAKPO-BESSE à propos de l'oeuvre poétique de Michel Cand
Aymar Yaovi Cakpo-Besse est professeur, pédagogue et chroniqueur à Kandi, ville du nord de la République du Bénin. Il est également le partenaire Béninois qui a rendu possible la phase béninoise du projet pédagogique et humanitaire Blanqui-Bénin 2010.
Cet article vient donc du coeur de l'Afrique sub-sahélienne.
COMMENTAIRE (juillet 2011)
A mon avis, l’ensemble Psoriasis de l’Eternité - Cosmologie Interne est une brèche ouverte sur l’univers intérieur de l’humain.
Aussi, est-il remarquable que, loin d’être seulement une œuvre purement littéraire, la trilogie Psoriasis de l’Eternité y compris Cosmologie Interne élucident le borborygme paradoxal et paranormal qui sommeille en chaque humain.
C’est en ce sens que la trilogie Psoriasis de L’Eternité est venue éclairer cet univers interne à l’homme où, peut-on oser le redire, tout est en permanentes création, révolution et rotation comme l’univers physique visible.
Aussi, l’œuvre Cosmologie Interne porte-elle bien son titre du fait de son approche transcendante où tout lecteur se trouve subitement embarqué dans un voyage vers l’en-dedans de lui-même, c’est-à-dire vers l’univers infini qu’il porte et dont il est peut-être naïf.
Cette œuvre intégrale est le début d’un projet de conquête spatiale dans l’univers intérieur de chaque humain.
Univers autant complexe et infini que peuplent des émotions, sentiments, désirs, projections, visions, conceptions, bref des manœuvres infinies de l’esprit humain tant prévisibles, qu’imprévisibles.
Pour conclure, je pense que cette magnifique approche de prospecter cet univers que porte chaque humain en lui mérite d’être perpétuée pour enfin permettre à l’humanité de mieux se rapprocher de ce que Socrate nous proposait en ces termes : « Connais-toi toi-même ».
Aymae Yaovi Cakpo-Besse
...Article de LIONEL LABOSSE à propos de la trilogie PSORIASIS DE L'ETERNITE
Lionel Labosse est écrivain, éditeur, pédagogue, professeur, blogueur. Il est l'auteur de L'année de l'orientation, 2003 ; Altersexualité, Education et Censure, 2005 ; Karim & Julien, 2007 ; livres parus aux éditions Publibook. Il a créé les éditions A Poil, où il a notamment publié l'excellent Le mariage de Bertrand d'Essobal Lenoir, 2010, et son essai Le contrat universel : au-delà du " mariage gay ", 2012.
Il a publié l'article qui suit sur son blog très fourni Altersexualité dans lequel on trouve littérature, critique, pédagogie, philosophie, voyages, etc.
L’ÉTERNITÉ, CA VOUS GRATOUILLE OU CA VOUS CHATOUILLE ? Pour adultes et lycéens
Psoriasis de l’éternité, de Michel Cand, Rafael de Surtis éd., coll. Pour une Terre interdite, 2010/11, 3 x 96 p., 3 x 14 €
Dans une édition soigneusement brochée d’un éditeur soucieux de respecter auteurs et lecteurs, Michel Cand nous livre trois séries de fragments poétiques, entre aphorismes et haïkus. Les sous-titres sont évocateurs Élévation, Ébullition, Évacuation.
Un « il », une « elle » vous enlèvent d’un coup de plume qui se sent pousser des ailes sur une île d’utopie. Une utopie, précisons-le, aussi contondante que la « fleur bleue » de Boby Lapointe… Je n’ai pas encore lu le premier volume, mais voici le deux et le trois. Des poèmes d’aujourd’hui tout à fait accessibles à nos élèves... Lire la suite
Lionel Labosse